CHROHIQUE LOCALE
Encore le Progrès
et les cloches.
Nos monuments.
L'A SS ASSrNAT
L'affaire Esterhazy.
Mort d'Alphonse Daudet.
L'élevage bovin.
mands 't Is katten in zakken koopen on
ne veut pas acheter les tabacs ainsi envelop-
pés Je prie done M. Ie ministre de déclarer
que l'emballage prévu par le§ 253 n'est pas
autre chose que la corde dont parle le 232.
M. de Smet de Naeyer, ministre des finan
ces. II n'est pas nécessaire que les tabacs
soient emballés il suffit qu'ils soient arrimés
et qu'on puisse y apposer l'étiquette. Une
circulaire de l'administration renseignera les
intéressés ce sujet. Cette déclaration satis-
fera sans doute 1'honorable membre.
M. Colaert. Je vous remercie
Le Budget des voies et moyens a
été voté par 77 voix et 22 absten
tions.
Le Progrès n'a pas démandé, dit-il,
la suppression des sonneries de clo
ches, raais leur règlementation.
II trouve trés bien qu'a Ostende on
ne puisse faire entendre les cloches
qu'a huit heures du matin.
Précédemment le confrère avait
demandé la suppression. II revient
done a de meilleurs sentiments.
Mais e'est égal, nous ne partageons
pas encore ses idéés,ettoutes les obser
vations que nous avons faites dans
notre numéro du 1! Décembre res-
tent debout.
Qu'a Ostende on dorme j usque vers
huit heures du matin, comme le Pro
grès le demande pour Ypres, cela se
comprend, surtout dans la saison des
bains.
Ostende est la rille des plaisirs
nocturnes.
On y dort peu la nuitil faut se
ratrapper le matin. G'est une ville oü
les moeurs laissent énormément a
désirer. Des débats récents viennent
de le prouver. Les femmes galantes
pour ne pas dire plus, et les maris
a concubine ne sont pas du nombre
des habitants paisiblos qui se couchent
tót pour se lever tert aussi. Ils cher-
chent leurs plaisirs aux heures oü les
gens honnêtes cherchent le repos.
On comprend done qu'une édilité,
qui se préoccupe avant tout de faire
les petites affaires d'Ostende, fasse
taire les cloches pour laisser i la mu-
sique tout le temps de se faire enten
dre,et donneraison plutöt a l'iommra-
lité, aux jeux, aux paris, aux femmes
interlopes, qu'aux sentiments reli-
gieux et moraux de la population.
Est-ce une raison pour que nos
édiles en fassent autant a Ypres
Qui demande ici a pouroir dormir
jusqu'a huit heures du matin Qui se
plaint d'entendre les cloches a six
heures1
Allonsque le Progrès fasse circu-
ler une pétition. Nous gageons qu'en
dehors de quelques uns de ses rédac
teurs, personne ne la signera. Nous
sommes méme convaincus que plu-
sieurs de ses patrons les pères de
familie par exemple se refuseront
a s'associer a unepropagande qui n'est
dictée que par la haine de la religion,
et que l'indifférence en matière de
morale n'excuse méme pas.
Le public resteaverti: quand les
amis du Progrès reviendront au pou-
voir, les cloches ne pourront se faire
entendre qu'a huit heures du matin,
et les orgues pourront jouer comme
avant, a minuit et audelA.
Comme a Ostende, s'il vous plait
La Lutte éprouve le besoin de défendre
M. Arthur Merghelynck du reste, celui-ci
éprouve le même besoin.
Elle invente foule d'arguments mais ne
reproduit rien, ni le rapport Merghelynck.
ni la réponse du Bourgmestre. Le moyen
est facile pour se donner raison.
Nous avons quelques remarques k faire,
que les gens sensés feront également.
D'abord, le Bourgmestre répond une
lettre de M. le Gouverneur qui lui demandail
quelles observations il avait k faire sur les
considérations presentées par M. Merghe
lynck k la société d'archéologie.
II n'avait pas k répondre k celui-ci, et il
ne le fera probablementpas. M. Merghelynck
ayant jugé bon de lui envoyer une lettre
d'injures datée du 21 Juillet, le Bourgmestre
lui laissera le bénéfice de ses injures et y
restera bien indifférent. A sa place, nous
agirions de même.
Que le Bourgmestre ait mis cinq mois a
adresser sa réponse k M. le Gouverneur,
c'est qu'il avait probablement d'autres affaires
k traiter et k expédier. Il n'y a pas que M.
Merghelynck au monde.
Que notre Bourgmestre ait consulté, avant
d'écrire, un homme du métier c'est fort
probable. M. Surmont n'est pas de ceux,
nons l'avons constaté plus d'une fois, qui
prétendent tout savoir et tout connaitre. It
étudie les affaires, les discute et prend des
avis auprès des personnes compétentes.G'est
beaucoup plus sage que ele se croire infail-
lible Ii faut penser k ce que l'on dit et pen-
ser deux fois k ce que l'on écrit.
II a fait travailler les employés de l'hótel
de ville k l'examen de cette affaire. II en
avait bien le droit. La Lutte se trompe en
cberchant k faire croire que cette question
se traite entre M. Merghelynck et le Bourg
mestre. M. Surmont n'a pas k s'inquiéter de
M. Merghelynck nous croyons qu'il pro-
fesse k l'égard de ce monsieur ces sentiments
de parfaite indiftérence qui règnent entre
gens qui ne se connaissent pas.
Quant aux injures, ceux qui ont lu la lettre
ouverte du 21 Juillet et la lettre de notre
Bourgmestre k M. le Gouverneur, pourront
apprécier ce que La Lutte ne leur permet
pas de faire.
P. S. II y trop esprit dans le P. S, de La
Lu<f«. Impossible pour nous d'y répondre.
du gftrcon de recettes Lamarre.
Les défenaeurH.
Paris, 16 Décembre. Carrara et sa
femme sont les premiers inculpés auxquels
la récente loi sur l'instruction va être appli-
quée.
Louise Carrara, on le sait, avait choisi M'
Henri Robert, lequel, après un assez long
entretien avec la champignonnière,a accepté
d'être son défenseur.
Quant k Carrara, il n'a décidé son choix
que dans l'après-midi d'hier. Conduit dans
le cabinet du juge, Carrara, conformément
aux prescriptions de la nouvelle loi, a dü
décliner son ideutité. Puis le juge lui a an
noncé qu'il était instruit k son égard du chef
d'assassinat et ce vol et l'a averti qu'il était
libre de ne faire aucune déclaration.
Avant de clore le procés-verbal de cette
première comparution, M. Josse fait savoir k
l'assassin qu'il a le droit de choisir un conseil
parmi les avocatsinscrits au tableau ou admis
au stage ou parmi les avoués, et qu'k défaut
de choix, il lui en serait désigné un d'offiee
s'il le demandait.
Carrara a désigaé M' Decori, comme nous
l'avons dit hier.
Il^ rempli la formule suivante qui a été
envoyée au domicile de son défenseur
Le sieur Carrara, inculpé d'assassinat
sur mandat de dépot de M. Josse, juge d'in-
struction, prie M« Decori, avocat k la cour
d'appel, d'être son conseil.
Ensuite, le juge destruction a avisé.en
ces termes, le directeur de Mazas du choix
de l'arocat
Le directeur de la maison d'arrêt de
Mazas est informé que M' Decori, avocat k
la cour d'appel,porteur de la présente lettre,
est le conseil du sieur Carrara,kgé de trente-
cinq ans, inculpé d'assassinat, écroué k la
dite maison sous mandat de dépót en date
du H Décembre 1897.
Cet inculpé communiquera librement
avec son conseil.
Toutes ces formalités préliminères, on le
voit, sont nouvelles et ne vont pas sans
créer quelques retards. Ce n'est, en effet.que
dans quelques jours que M. Josse pourra
procéder aux interrogatoires, sur le fond, de
Carrara et de sa femme.
Ou est le cadavre
Un journal signale le fait suivant
Le père d'un gardien de la paix du
deuxième arrondissement, qui demeure non
loin de Carrara, passait le soir du crime,
vers neuf heures, sur une route de Gentilly,
lorsqu'il apergut une voiture maraichère lan-
cée k loute vitesse.
II se gara et suivit de l'ceil le véhicule,
qui bientót quitta la grand' route, prit k tra
vers champs et s'arrêta en rase campagne.
Le promeneur supposa que la voiture
appartenait k un paysan qui allait ramasser
sa récolte et il n'attacha pas d'autre impor
tance k cet incident.
Toutefois, i! en paria le lendemain k son
fils, et tous les deux se rendirent k l'endroit
oü la voiture avait quitté la route. Ils retrou-
vèrent sur la terre les traces des roues qu'ils
suivirenl en plein champ jusqu'k un endroit
ou elles cessaient. A cet endroit, la terre
avait été fralchement remuée.
Le gardien de la paix et son père sup-
posérent alors qu'on avait enterré Ik le cada
vre d'un animal,et ils seretirèrenten consta-
tant qu'ils se trouvaient k trois cents mètres
environ de la maison de Carrara.
Sans affirmer que l'assassin a enterré Ik
les testes de Lamarre, il nous semble qu'il
serait k propos de vérifier ce faitet de savoir
ce qu'on a déposé k cet endroit. Peut être ne
trouvera-t-on qn'une chose insignifiante.
Toutefois, la présence d'une insolite voi
ture maraichère, k neuf heures du soir,après
un assassinat, commis non loin de Ik, dans
un champ, oü l'on constate le lendemain des
traces de fouilies, n'est pas un évènemeut
ordinaire et mérite tout au moins une véri-
ficalion.
Paris, 16 décembre. Ce matin k huit
heures, le commandant Ravary a regu et en-
tendu quatre employés de la gare de Meaux
au sujet de la serviette de M. Reinach. lis
sont restés jusqu'k dix heures.
Après avoir entendu plusieurs autres té-
moios, le commendant Ravary a quitté le
Cherche-Midi k onze heures vingt minutes. II
était accompagné ducommissaire du gouver
nement prés le premier conseil de guerre,
•ie commandant Esterhazy n'a pas été en
tendu ce matin.
Paris, 16 décembre. Dans l'après midi,
le commandant Ravary, dit la Presse, a regu
la visite de M. Vandenbosch, l'employé de la
gare de Meaux, qui a trouvé la serviette de
M. Joseph Reinach. M. Vandenbosch, qui est
resté plus d'une heure en tête k téte avec le
commandant, s'est borné k lui renouveler
les déclarations que nous avons publiées.
Interrogé k sa sortie, M. Vandenbosch a
déclaré que le commandant Ravary l'avait
tout de suite mis k son aise.
Demain, k deux heures, M. Hallez, sous-
cgef de gare k Meaux, sera enteudu par le
commandant Ravary.
M. Alpbonse Daudet est mort bier soir k
Paris, d'une fagon trés inattendue. II se trou-
vait k table. On causait, on riait. Soudain
Alphonse Daudet poussa un criAh
fait-il. Et sa téte, pkle, se rejelte en arrière.
C'est une syncope. On s'empresse autour de
lui dans un affolement éploré. Le médecin!
crie Mmo Daudet, vile vite le médecin
Et l'on se précipite. 11 était 8 h. un quart.
On courutchez le Dr Gilles de la Tourette,
et jusqu'k leur arrivée quelle attente, quelle
anxiété sur les chers visages que déjk le
moribond ne reconnait plus, car c'est bien
la mort qui vient d'entrer dans ia maison.
Alphonse Daudet transporté sur son lit,
est déjk presque froid, trés pkle. On se
penche sur lui, on l'appelle, il ne voit plus,
11 n'entend plus.
Les docteurs sont arrivés et en même
temps qu'eux le curéde Sainte-Clotilde. Le
prêtre voit le regard des médecins, il tombe
k genoux il n'y a plus rien k faire qu'k prier.
La science cependant essaie encore de lulter.
Les deux éminents praticiens appliquent de
violents réactifs, ils emploient 1 électricité.
Rien ne sert. C'est fini! Alphonse Daudet est
mert. II avait 57 ans.
Tandis qu'on a proclamé k l'envi la haute
valeur acquise par l'élevage du cheval eu
Belgique, l'éducation et l'entretien de la béte
bovine n'ont été, dans notre pays, l'objet que
d'une attention médiocre. Aussi, depuis de
longues années, l'élevage bovin se trouve-t-il,
en Belgique, péniblement subordonné k l'éle
vage de l'étranger. Et cependant, il existe
dans le pays bien des étables oü le bétail
indigène est loin de mériter le mépris aveo
lequel on l'a traité jusqu'ici dans d'autres,
on recontre des animaux de races croisées
pourvus de mérites réels.
Une nouvelle association vient de se fon
der sous le titre de Société nationale pour
l'amélioration des races bovines en Belgique,
qui a pris er. mains la haute direction de cet
élevage et saura donner une vive impulsion
k toutes les entreprises d'amélioration dont
le bétail bovin est susceptible.
Cette Société recherchera tous les moyens
de perfectionner le bétail indigène, de pro-
pager celui-ci et de raffermir les races is
sues de croisements.
La Société se réunira k Bruxelles, le mer-
credi 22 de ce mois, k onze heures du matin,
n° 17, Avenue de la Toison d'Or, a l'effet de
constituer son Conseil administratif.
Les adhésions k la nouvelle Société sont
déjk nombreuses, mais, pour réaliser son
vaste programme, elle compte sur le con
cours de tout le monde éleveurs, proprié-
taires et amis de l'agriculture. II s'agit de
constituer, partout, dans toutes les provinces,
de puissants comités d'intialive, chargés de
poursuivre l'ceuvre de perfectionnement de
nos animaux de l'espéce bovine, dans tous
les centres du pays oü l'élevage est suscep
tible de développement.
L'adbésion n'est guère onéreuse5 francs
pour les membres effectifs (cultivateurs) et
12 francs pour membres protecteurs.
Les inscriptions sont regues au secrétaria'
de la Société, n' 7', Avenue Michel-Ange,
Bruxelles.