Anciennes chroniques et
légendes Yproises.
Actes officials.
Nécrologie.
Nouvelles diverses.
ia Lutte De Snijd avait deux candidats
pour la place de Directeur de la Looie M.
Rondelle, un homme aussi respectable que
capable, nous Ie reconnaissois, mais que la
Dialadie tient éloigné de sa classe depuis plu-
siturs mois, et qui, du reste, n'a pas postulé
la placeet M. Ducorney, qui frise la soi-
xantaine, un candidat plus kgé que le titu
laire démissionnaire et qui n'a pas cru pou-
Yoir, il y a quinze ans, disputer la place k
M. Verduyn.
La Lutte ne parle pas de M Cordonier, jj
sans doute par respect pour l'kge de son ;i
candidat de prédileclion, M. Ducorney.
Par contre, le Weckbi"d adresse k M. j|
Cordonicr ses compli 1 s condoléance, jj
ajoutant que c'est queiques fois un honneur jj
de ne pas étre nommé. (Texiu-l). jj
11 ne nous en coüte pas d'oftrir, k notre )l
tour, nos condoléances k M Cordonier, qui 1;
les trouvera sans doute plus désintéressées,
ai non plus sincères, que celles de Meester
Reuxe.
Quant it l'honneur de ne pas être nommé,
nous croyons devoir relever que M. Cordo-
■ier disputait l'honneur inverse celui
d'etre nommé aux autres candidats, même
M. Ducorney, son ainé, celui que le Week-
Had appelle waardige heer Ducorney.
La nomination de M"" Lahousse parait
n'être oritiquée par les organes libéraux, que
parceque cette institutrice, nommée défini-
tivement ii l'école gratuite, mais provisoire-
ment k l'école payante, a été l'élève de M*"*
De Bisschop, qui a la préférence de La Lutte
et du Weekblad.
Mais, ne voit-on pas, tous les jours, des
élèves devancer leurs matlres ou mattresses
Nous n'entendons pas contredire La Lutte
quand elle dit que M,1U De Bisschop donne
avec capacité la classe supérieure. Mais la
capacité n'est, pas plus que l'kge, un titre
exclusif donnant droit k la nomination. II
faut un ensemble de qualités dont l'apprécia-
tion appartient l'autorité et dont le public
est souvent mauvais juge.
Nous croyons cependant qu'ici, comme
pour la nomination de M. Colpaert, le senti
ment public concorde avec la préférence de
l'administration communale.
Mais, ce n'est pas tout cela qui parait pré-
occuper les organes libéraux dans la ques
tion des nominations Récompenses pour
services rendus, dit le Progrès affaire d'tn*-
pirer la mifiance vis-bvis du corps enseignant,
prétend La Lutte question de faire baisser
le niveau de l'enseignement officiel et de dé-
peupler les éceles publiques, crie le Weekblad.
Ce dernier, qui est connu comme étant
l'organe de certains pédagogues, va méme
jusqu'k dire que le nouveau directeur sera
tenu de mettre sa plume k 1 disposition de
nos maitres pour injurier et vilipender ses
anciens bienfaiteurs et, en période électorale,
de couspirer avec les ennemis de l'enseigne
ment public.
Nous ne nous donnerons pas la peine de
répondre k toutes ces sottises, inspirées par
la jalousie chezles uns, et par la préoccupa-
tion, ehex les autres, de faire oublier l'an-
eienne tyrannie.
Queiques réflexions seuletnent
11 fut un temps oü M. C. devait voter k
bulletin ouvert sous les yeux de M. C. qui
le suivait dans le couloir électoraloil M.
recevait défense de saluer M. X., un catho-
lique, et de se fournir chez M. Y., un autre
calotin oü M... recevait une réprimande
de M.., parcequ'il allait k la messe ou M...
était menacé de ne jamais recevoir une aug
mentation de traitement, parcequ'il était
•oupponné k juste titre peut-être de
voter pour les cléricaux, etc. etc.
Et aujourd'huiQue le premier fonction-
naire ou employé qui ait recu une répriman
de, une observation même, k propos de son
vote, de ses articles de journaux, ou de ses
courses électorales, léve la main Y a-t-il i
un instituteur, une institutrice, un employé j
ou fonctionnaire qui ait étémolesté, recher- j
clié, menacé k raison de ses achats, de ses
relations, de ses opinions? qu'il le dise
Je suis libéral et je le resterai, disait ré-
cemment un fonctionnaire que nous pour-
rions nommermais je dois reconnoitre
qu'il existe aujourd'hui plus de liberté, plus
de véritable indépendanceque sous l'admi
nistration libérale.
D'autres sont venus k nous, sponlanément,
frappés de la différence entre les procédés
d'autrefois et ceux d'aujourd'hui. C'est leur
droit.
II doit leur étre permis, comme k d'autres
citoyens, qui viennent k nous, de préférer
les maitres actuels k ceux d'antan. Sont-ils,
pour ce motif, des traltres et des ingrats
Et ici, nous nous adressons k nos amis
dont le Weekblad ose dire qu'ils sont indignés
des nominations faites.
Pourquoi indignés Parceque nos rangs
s'étendent? Mais ce serail une aberration.
Notre politique doit être telle qu'elle permette
k tous les hommes de bonne volonté de se
ranger sous notre drapeau.
Serait-ce, par hasard, parceque, en ['ab
sence d'autres candidats, nos maitres pré-
fèrent, k litres égaux, ceux qui ne les com-
battent pas k ceux qui les attaquent con-
stamment Ce serait encore maladroit et
méme injuste.
Entre ceux qui ont secoué le joug d'un
honteux asservissement et ceux qui sont tou-
jours disposés,malgré d'anciennes cicatrices,
k courber l'échine sous les étrivières, le choix
ne peut être douteux les premiers sont des
hommes, les seconds des esclaves. Nous
préférons les hommes libres.
11 n'est pas vrai; du reste, que nos amis
soient indignés. lis savent bien que leurs
chefs font, non pas tout ce qu'ils veulent,
mais tout ce qu'ils peuvent. Ils auraient été
indignés k juste titre si nos édiles avaient
suivi les idéés et les préférences du Progrès,
de La Lutte et du Weekblad, ou si le choix
étant limité ils avaient nommé des étran-
gers.
Nos amis seront reconnaissants envers
l'administration communale, d'avoir, avec
une liberté et une indépendance complètes,
donné ses préférences, k l'unanimité, aux
candidats qui, k tous les points de vue, pré-
sentaient le plus de garanties. Ils dit ont que
les nominations sont bonnes paree qu'elles
sont tant critiquées par la presse libérale, et
que les autres eussent été moins bonnes
paree qu'elle sont pour elles les clameurs de
nos adversaires.
En choisissant pour les places de Direc
teur et de Directrice, des candidats locaux,
1'administratioH communale aura l'occasion
de les remplacer, comme instituteur et insti
tutrice, par des personnes ayant leur con-
fiance et celle du public. Déjk Me"' Loos-
berghe remplace Mme Lahousse. L'opinion
publique ratifiera cette nomination.
'SuiteJ
Le Juif errant k Ypres.
II n'y a peut-être pas de légende aussi
universelle, aussi répandue, ni aussi popu
laire que celle du Juif errant.
Dans toute légende, il y a quelque chose
de vrai et il serait impossible de croire k
li'llusion, chez tant de personnes, existant k
t-int d'époques diverses, qui assurent avoir j
vu le Juif errant.
Comment pourrait-on, avec cette unifor-
mité,faire la description, raconter la vie et
la marche du voyageur éternel, s'il n'y a
quelque chose de vrai Ik dedans
Les histoires sont d'accord pour représen-
ter le Juif errant marchant k l'aventure, tra
versant les villes avec rapidité; apparaissant
lantötk Hambourg, tantót k Moscou, tantót
k Paris etc., mais loujours avec le même
aspect.
Les imagiers ne sont pas moins d'accord
pour représenter les portraits d'après un
modèle unique: qu'ils aient été exécutés k
Bautzen et k Epinal, en 1600 ou en 1800,
c'est toujours un type Juif, vêtu d'un grand
manteau, la barbe et les cheveux trisés, l'ceil
triste, le sourcil contracté douleureusement.
Quand on l'observe, on croit réeliement
avoir sous les yeux, le personnage de la
vieille complainte
Est il rien sur la terre
Qui soit plus surprenant
Que la grande misère
Du pauvre Juif errant
II y a queiques années, un savant francais,
le Docteur Henri Meige a publié un curieux
travail sur cette question du Juif errant. Pour
lui il y a eu en réalité plusieurs Juifs errants,
mais qui ont été pris pour un seul et même
individu, parcequ'ils avaient toujours le mê
me aspect général et les mémes allures
ces individus étaient des juifs névropathes,
possédés du besoin de voyager et ayant sou
vent la même origine. Bien plus,des malades
de ce genre existent de nos jours, et on a pu
en voir arriver k la salpétrière, attirés qu'ils
étaient par la réputation universelle de M.
Charcot.
D'après la légende, le juif errant se nom-
mait de trois noms différents Pour la plu
part il était Ahasverus. C'était un cordonnier
présent k la mort de Jésus-Christ et qui de
puis était resté toujours en vie. D'après
d'autres son nom est Isaac Laquedem. Puis
une autre version dit que c'était un certain
Cartophilus, portier du prétoire de Ponce
Pilate, qui, quand Jésus-Christ franchit le
seuil de la porte, le frappa, d'un coup de
poing en lui disantMarche 1 Jésus, va
done plus vite. Pourquoi t'arrêtes-tu
Jésus, se retournant, lui répliqua Je vais,
mais toi, tu attendras ma seconde venue
tu marcheras sans cesse.
Tous ces Juifs errants, dans leurs périgri-
nations, vivaient d'aumónes et, grkce k la
solidarité bien connue des Israélites envers
leurs semblables, ils trouvaient dans toutes
les villes du monde des maisons d'amis, ou
ils pouvaient toucher un modeste revenu, ce
qui les faisait éternellement riches, tout en
les laissant éternellement pauvres. Et ainsi
s'explique, d'une manière remarquable, cette
strophe de la complainte, qui parait miracu
leuss au premier chef
J'aicinq sous dans ma bourse.
Voilatout mon moyen.
En tous lieux, en tout temps,
J'en ai toujours autant.
Si certains de ces personnages, dans l'é~
garement d'esprit résultant de leur état ma-
ladif, étaient de bonne foi dans leur croyance
qu'ils étaient le juif errant, il y en eüt par
contre qui furent simplement des imposteurs,
abusant de la crédulité naïve du peuple, pour
l'exploiter. Tel fut le Juif errant qui fit son
entrée dans notre ville le 26 Mai de l'année
1623.
Les gens qui se trouvaient aux abords de
la porte de Messines actuellement porte
de Lille virent arriver par la chaussée, un
homme long et maigre, habillé k la turque,
sans pantalon ni bas, s'appuyant sur un bk-
ton de pélerin et portant sur le dos, une
calebasse.
La sentinelle de la porte lui demands qui
il était et ce qu'il venait faire k Ypres
II répondit en Espagnol Je suis le Juif
errant. La garde bourgeoise le conduisit
chez Pierre Vandekasteele, bailli k Ypres,
oü on le questionnaII réponditJe suis le
Juif errant, qui, alors que le Christ, chargé
de sa croix, suivait le chemin douloureux
qui rnène au Calvaire.me trouvant k la porte
de ma maison devant laquelle Jésus s'arrêta
pour se reposer, lui dis brutalement, paree
que je considérais comme un affront, qu'un
criminel s'arrêtkt en face chez moiqu'avez-
vous k vous arrêter ici devant ma porte,vous
un séducteur du peuple? Continuez votre
chemin
Jésus me répondit lk dessousMoi je
m'arrêle, mais vous, vous marcherez jus-
qu'au jour du jugement dernier
A eet instant, je me sentis forcé de sortir
de ma demeure sans pouvoir dire une parole
k ma femme et k mes enfants.
(A continuer.)
Par arrêté royal du 29 Décembre, le bu
reau de bienfaisance et la commission admi
nistrative des hospices civils d'Ypres, ainsi
que la société de secours mutuels de Oud
leerlingen der stadsschoolk Ypres, sont
autorisés k accepter respectivement les legs
qui leur sont fails par M. Capron.
Par arrêté ministériel du 27 Décembre,
le jury chargé de délivrer le certificat d'ap-
titude aux fonctions d'inspecteur cantonal de
l'enseignement primaire est composé comme
suit
PrésidentM. Germain, secrétaire géné
ral honoraire du ministère de l'intérieur et
de I nstruction publique, k Bruxelles mem
bres MM. Sosset, inspecteur des écoles
normales primaires, k Bruxelles Verdeyen,
inspecteur de l'enseignement primaire, k
Gand Troch, inspecteur de l'enseignement
libre, k Lierre Dewitt, visiteur des Frères
des écoles chrétiennes, k Louvain.
Les fonctions de secrétaire du jury seront
remplies par M. Zegers, chef de division au
ministère de l'intérieur et de l'instruction
publique.
La troisième session du jury s'ouvrira le
Lundi, 17 Janvier 1898, k 10 h. du matin,
en la salie d'étude de l'athénée royal, rue de
l'Athénée, k Ixelles.
M. l'abbé Courouble.curé de Comines-ten-
Brielen, est décédé muni de l'extrême onc-
tion, k lage de 58 ans.
M. le Baron de Vinck de Winnezeeie vient
de perdre un fils agé de quatre ans et neut
mois.
II y a quinze jours k peine,que M. le Baron
de Vinck perdit un autre fils qui a succombé
également k la diphthérie.
Un accident a Ypres.
Hier, Mardi matin, un accident est arrivé
k landen réservoir, que les ouvriers de ia
ville sont occupés k démolir.
On pan de mur, resté isolé, s'est abattu
soudainement sur Isidore Verslype.
Transporté k son domicile par ses compa
gnons, eet ouvrier a repu les premiers soins
deM. le docteur O. Poupart, qui a constaté
des contusions assez graves aux reins et aux
jambes.
Nous apprenons qu'il n'y a pas de lésions
internes, et que l'état du malade est aussi
satisfaisant que possible. Un repos absolu
pendant queiques semaines rétablira complè-
tement le sieur Verslype.