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t
CHRONIQUE LOCAL
Samedi 8 Janvier 1898.
10 centimes le N°
85* Année. N° 8309
Le presse anglaise et
Guillaume II.
Etats de l'Eglise.
Un bail de cinquante ans.
Un avertissement pour les
horticulteurs beiges.
Les radicaux jugés par
la «Flandre Libérale».
£a va mal avec
M. Vermeulen.
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Le Daily Graphic dit que l'incursion de
l'Allemagne en Chine n'a méme pas l'excuse
de la nécessité commerciale.Ni ie commerce,
ui la marine de l'Allemague ne retireront
d'avantage «préciable en Extrême-Orient.
Le fait essentiel de eet acte immoral de
Guillaume II, e'est qu'il a rouvert avec une
légèreté incroyable la question d'Extrême-
Orient, jusqu'k mettre en péril les relations
de son pays avec la Russie, tout cela pour
obtenir du Reichstag les votes qull désire
pour le développement de sa marine. On se
demandece que gagnera l'Allemagne cette
augmentation.
Les autres puissances augmenteront aussi
proportionnellement leur escadre et la force
relative des marines restera la même.
D'un autre cété, l'Allemagne so brouillera
avec la Russie et s'exposera en Extrême-
Orient it des dangers dont ne pourront la
sauvertoutes les forces de la Triple-Alliance.
Yoilit les conséquences du coup du Kaiser.
Ellea n'augmenteront pas sa réputalion.
Le Pape et le Canada.
Le Times a consacré un long leadar ar
ticle au document pontifical relatif la
question scolaire de la province de Mani, au
Canada, dès qu'il en a connu par dépêche la
substance. Le Times voit dans ce document
un message de paix il rend hommage
aux vues élevées et aux sentiments du Pape.
Pour mieux faire comprendre le sens et la
valeur de 1'Encyclique, le journal de la Cité
fait l'historique du différend canadien, expo
sant que jusqu'en 1890 les catholiques du
Mantitoba eurent leurs écoles distinctes, et
qu'it cetie date le gouvernement libéral de la
province entreprit de substituer le système
confessionnel.
Le gouvernement fédéral du Dominion
gouvernement conservateur etauquel le droit
d'intervention avait reconnu par le Con-
seil privé de la Couronne anglaise, voulut
donner droit aux réclamations des catholi
ques manitobains mais il se trouva ainsi en
conflit avec le gouvernement libéral de ia
province.
Le corps électoral donna raison it oelui-ci,
•n mettant sir Wilfrid Laurier it la téte du
gouvernement canadien, et M. Laurier tenta
d'aplanir le différend au moyen d'une trans
action, que l'onappela le Laurier G"eenway
Settlement. Cel arrangement maintenait le
système de l'école nationale tout en
invitant les autorités scolaires k pourvoir it
i'enseignement religieux chaque fois qu'un
certain nombre de parents (nombre peu
élevé) en feraient la demande.
Le Times admire la fermeté du Pape dans
la défense des principes, et en méme temps
la sagacité de son jugement, son esprit con-
ciliant et pratique dans les cas d'application,
qualités qui lui font accepter les satisfactions
offertes en même temps qu'il en réclame
d'autres, lorsque les premières sont insuf-
fisantes, avec la confiance qu'il finira par ob
tenir pleine justice, grkce au bon vouloir
manifesté par les gouvernants.
Le Pape reconnatt dans tous et dans cha-
cun ce qui peut s'y trouver de bon il ex-
horte les catboliques k redoubler de xèle, de
persévérance et d'abnégalion en vue de la
bonne éducation de la jeunesse.
Le Times qualifie d'excellents les eonseils
du Pape.
La nouvelle du Reichsanzeiger allemand,
annoncant que la baie de Kiao-Tchéou avec
le territoire adjacent a été cédée k l'Alle
magne, ainsi que les lies qui se trouvent k
l'entrée de cette baie, a produit une grande
impression dans le monde politique.
Bien que cette cession ait lieu sous Ia
forme d'un bail, qui suivant une dépêche
du Times, n'aurait qu'une durée de cinquan
te années, il est clair qu'il s'agit d'une
prise de possession effective qui assure k
l'Allemagne, sur la cótée chinoise, un établis
sement solide d'oü elle ne se retirera plus, k
raoins quelle n'y trouve pas son avantage.
En vue de cette éventualité, elle s'est réservé
le droit de cboisir un autre point, et le gou
vernement chinois s'est engagé k le lui cé
der, bien mieux, k l'indemniser, le cas
échéant, de tous les frais quelle aura faits k
Kiao-Tchéou.
Cannes, 7 Janvier. M. Méline, en ce
moment k Cannes, a repu MM. Demote et
Arimondi, délégués de l'Association de» hor
ticulteurs, qui ont entretenu le ministre de la
question des tarifs applicables au transport
des plantes et ont demandé le retour au ré
gimedes deux sériesappliquésjusqu'en 1894.
Ce régime avantageait les producteurs du
littoral franpais, t tndis que les tarifs actuels
profitent k la Belgique.
Pauvre parti liberalS'il ne méri-
tait pas l'estime des socialistes, il mé-
ritait au moins la pitié de la Flandre.
Or, voici comment la Flandre libé
rale, qui avait cependant prêehé I'al
liance et le cartel, arrange ces pauvres
progressistes. Nous en. demandons
pardon 4 ceux d'Ypres e'est la Flan
dre qui parle
Les avanies que les radicaux ont subies
de la part des chefs socialistes ne se comp-
tent plus. Aussi la grande majorité des pro
gressistes qui, pendant quelque temps, avai-
ent fait bande k part dans l'espoir de hkter
la réalisation des réformes démocratiques,
ont-ils perdu leurs illusions dernières. lis
sont las d'être humiliés, conspués par le
parti auquel ils avaient offert leur concours
avec le plus complet désintéressement, mais
aussi avec le désir jaloux de conserver leur
autonomie. On peut dire que M. Féron
donné le signal de la désaffection. II ne re
nonce pas aux idéés qu'il a défendues au
sujet d'une alliance entre toutes les forces
anticléricales, mais il repousse toute absorp
tion par le socialisme. Ce róle ne lui con-
vient pas. U l'abandonne aux Grimard, aux
Furnémont et aux Cambier. C'est lui qui a
relevé le gant avec le plus d'éloquence lors
du fameuxbanq uet oü le citoyen Anseele a
dit aux progressistes Vous suivrez le dra-
peau rouge, ou vous ne serez pas Beau-
coup d'esprits clairvoyants et dépus parta
gent l'avis de M. Féron. Aussi, en fait,
existe-t-il une scission au sein même* du
parti radical.
Néanmoins, il ne semble pas qa'efficielle-
ment les progressistes se soient étoignés du
parti ouvrier, malgré le dédain auquel ils ont
été en butte. A Gand el k Liége, l'union avec
les socialistes parait toujours bien assise.
Qui prendra un jour l'initiative de la rupture?
II est k prévoir que dans cette ville elle ne
viendra pas des progressistes. Jusqu'k pré
sent, ce sont leurs alliés qui semblent sup
porter avec le plus d'impatience le pacte
qu'ils ont conclu. Aux élections communales
de Liége, les négociations en vue d'une en
tente ont été rompues par la volonté des
socialistes et cela avec une arrogance inqua-
lifiable. C'est ce qui a amené M. Heuse k dire
dans une assemblée générale de son groupe:
En pré»ence des termes de la dernière
lettre que nous a adressée le parti ouvrier, il
nest plus, je le répète, de notre dignité d'aller
a lui pour recommencer les négociations.
(Appl.)
il parait, néanmoins, qu'il n'est pas con
traire k la dignité des progressistes liégeoia
de marcher d'accord avec le socialisme aux
prochaines élections législatives, s'il faut en
jugerpar un manifeste qu'ils viennent de
puDlier.
La situation est la même k Gand. L'union
des radicaux et des socialistes n'y constitue
guère qu'une alliance apparente. Ce n'est
pas une alliance, c'est une fusion. On l'a bien
vu k la dernière séance du conseil commu
nal. M. Hardyns y a présenté les excuses de
son groupe au nom des socialistes et des
radicaux, et il s'est montré tellement cruel
k l'égard de ces derniers qu'il a rendu un
hommage éclatant k l'impartialité de M. ie
bourgmestre Braun, alors que M. Cambier
avail dénoncé sa partialité avec une inju-
rieuse véhémence.
D'ailleurs, qu'on ne croie pas que cetté
servilité soit seulement particulière aux ra
dicaux beiges. En France, ils subissent le
méme sort. Dans une réunion qui avait lieu
k Troyez, M. Bourgeois, ancien chef du ca
binet radical, fut pris k partie par des so
cialistes qui lui reprocbèrent d'avoir capi-
tulé devant le tróne et l'autel II fut bué
par l'assemblée. La Petite RépubPque écrivu:
II ne reste plus k M. Léon Bourgeois que
les banquettes du centre. C'est lk qu'il doit
aller c'est lk qu'il doit finir politician
vide, incapable, impuissant, sans concep
tions politiques solides ni force de volonté.
II est mür pour jouer le Méline dans le
ministère Ribot.
Voilk k quel résultat aboutit une politique
de compromission. Les socialistes iïe se ser-
vent des radicaux que pour autant qu'ils
croient avoir besoin de leur appui électoral.
Au fond, ils les méprisent. Et quant k cer
tains progressistes. ils ne semblent avoir
d'autre objectif que le partage des sièges k la
Chambre et au conseil communal. C'est ainsi
qu'on voit des freluquets, poursuivre de leur
assiduité une jeune filie laide, mais riche,
dans l'espoir de la dot.
Nous comprenons facilement que cetta
conduite révolte l'esprit noble et désintéivs
de M. Féron. S'il reste fidéle k l'idée d'u
alliance anticléricale, ce n'est pas au prix
humiliations les plus ecoeurantes et d'une a
sorption compléte qu'il souhaite de l'obteni
Si ce n'était M. Vermeulen qui 1c
dit dans La Lutte, nous ne pourrions
croire a la nouvelle suivante.donnée
d'abord par le Progrès
M. Surmont doit s'attendre a de-
voir prouver en public,que M. Poly-
dore Vermeulen ne connait rien de
la question des eauxen effet, ce
monsieur, dit-on, a l'intention de
provoquer notre maïeur, l'homme
aux connaissances universelles, a
une discussion courtoise et contra-
dictoiretout ce monde y sera ad-
mis. a part les individus du Folks-
huis,
m