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Nos Monuments.
Mercredi '19 Janvier 1898.
10 centimes le N°.
38" Année. N° 3312.
^,/QUEj
FRANCE.
Encore l'affaire Dreyfus
a la Chambre.
SAINT-SIEGE,
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Hier matin, i'Agence Havas publiait
la note suivante
«.Plusieurs journaux demandent a
M. le ministre de la guerre de publier
les declarations faites au capitaine Le-
brun-Renault par l'ex-capitaine Drey
fus, le jour de l'exécution du jugement
du conseil de guerre.
En faisant cette publication, le
gouvernement mettrait en discussion
et paraitrait mettre en doute l'autorité
de la chose jugée.
Nous croyons savoir d'ailleurs que
le gouvernement ne se croit pas le
droit de faire une pareille communi
cation pour des raisons analogues a
celles qui ont decide le conseil de
guerre de 1894 a ordonner le huis-
clos.
A la Chambre l'opposition a pris
texte de cette note pour interpeller le
ministère. C'est M. Cavaignac qui a
attaché le grelot en anuoncantson in
tention ddnterpeller le ministère a ce
sujet.
M. Méline propose d'ajourner l'in—
terpellation et demande a la Chambre
de rassurer le pays en reprenant ses
travaux. II faut voter le budget et
[suite)
II ne suffit pas d'avoir la preuve que les
encadrements, meneaux ettympansdes fe-
nêtres, lescreneaux, les consoles, les mou-
lures et les ornements quelconques de nos
monuments étaient tous travailiés en gres
artésiens. II faut retrouver ces gres ou en
avoir qui soient identiques ou tout au moins
analogues. Si non, la restauration devrait
se faire avec des pierres de Reffroy, qui,
après lesgrès, sont les plus dures et qui
prennent, après quelque temps, la teinte de
ceux-ci.
La pierre dite de Reffroy a été employee
pour la restauratiou du grand portail de
I'église St Martin, et l'on s'en Fert, en ce
moment,pour les travaux effectués a l'église
de Wervicq, sous la direction de l'éminent
archéologue et architecte, M. Van Assche.
Heureusement, il résulte du rapport de
M. le Bourgmestre, que l'administration
Communale a pu mettre la main sur un
grès qui réunit toutes les qualités du grès
ancien. C'est celui de mont St Eloy, pres
d'Arras, grès artésien identique au nótre.
i Cette pierre sera dure a tailler mais si
l'on recourt a des spécialistes (grezenkap-
iaisser de cóté laffaire Dreyfus, dont
l'esprit de parti s'est emparé.
M. Cavaignac reproche au gouver
nement de confondre l'interpellation
que se proposait de lui adresser M. de
Pontbriant avec l'interpellatiou d'au-
jourd'hui. L'orateur estime que les
termes de la note Havas ne sont pas
acceptabies. II termine en disantqu'il
n'est pas admissible que le ministre de
la guerre se taise au moment oü l'ar-
mée est attaquée.
M. Dupperrier de Larsan propose Ie
renvoi de l'interpellation après celles
inscrites a l'ordre du jour.
M. Cavaignac combat cette propo
sition.
II declare que l'attitude du gouver-
nementajeté desdoutesdans le public.
11 reproche a M. Méline de ne pas faire
connaitre son avis.
M. Méline, interrompant, dit Je
ne peux pas le donner. (Exclamati
ons a l'extrême gauche).
M. Cavaignac insisle pour la discus
sion immediate.
M. Méline se rallie a la motion
Duperner de Larsan et montre com-
bien il serait impolitique d'entretenir
vine agitation qui adéja trop longtemps
duré.
M. Cavaignac, au milieu des applau-
dissements de la gauche, insiste pour
la discussion immédiate.
pers), l'on parviendra a avoir raison de cette
difficulté. Ne pourrait-on apprendre a nos
ouvriers a travailler ce grès, sous la direction
de ces spécialistes
Je l'espère mais j'estime qu'en toute hy
pothese le travail devra s'effectuer en grès
blanc ou jaunatre, si l'on veut rendre au
batiment son carectère primitif et faire
oeuvre durable.
Quaut a l'exécution du travail, j'attends
avec impatience le mémoire annoncé par M.
le Bourgmestre. Je félicite M. le Baron
Surmont de Volsberghe d'avoir pris note de
tous les détails des fenêtres provenant du
chateau de Nevele a Oostvleteren. Le res
taurateur doit tenir compte de tout ce qu'il
retrouve dans les débris meneaux, moulu-
res, fleurons, culs-de-lampe, etc., afin d'évi-
ter que la fiction prenne la place de la réa-
lité.
Mais, assez sur ce chapitre. J'arrive a un
autre détail qui concerne, celui-la,la restau
ration de notre collégiale.
Je n'ai pas été peusurpris d'apprendre,
par le rapport de M. Mergbelynck, qu'en
1850 on a procédé,au portail latéral, a la
suppression d'une rosace triangulaire (si
je puis m'exprimer de la sorte) fort cu-
Le scrutin est ouvert sur le renvoi
a la suite des autres interpellations,
après une declaration de M. Méline,
disant que si la Chambre vote la dis
cussion immédiate, le cabinet se re-
tirera.
Lamotion Duperrier de Larsan est
adoptée|>ar 310 voix contre 252.
Après le vote de la Chambre tous
les interpellateurs ontdécidé de retirer
tontes leurs interpellations, deï sorte
que l'interpellation Cavaignac vien-
dra la première en discussion. On ne
salt encore quelle mesure le gouver
nement compte prendre a ce sujet.
C'est k litre de renseignement que nous
mentionnons ici le télégramme sensationnel
que le Daily Chronicle bt reeu de son corres-
pondant de Rome. Ce télégramme est relatif
un article qui va paraitre dans la Civilta
Caltolica et dont les épreuves lui ont éié
communiquées. Cet article, véritable mani
feste au peuple italien, ne serait qu'une para
phrase de l'allocution prononcée par le Pape
le jour de Noël.
L'auteur insiste d'abord sur ce point que
l'allocution papale a été occasionnée en
grande partie par les réóentes circulaires du
marquis di Rudini ordonnantaux préfets de
surveiller et de supprimer toute propagande
cléricale dirigée contre les libres institu
tions et l'unité nationale de l'italie.
Voici maintenant les priracipaux passages
de cet article A-t il jamais étédéfendu
rieuse et dont on ne connaissait pas de
second exemplaire dans notre pays et a
son remplacement par une nouvelle, dont
j ona emprunté le dessin a un autre moiiu-
ment. (Rapport de M. Mergbelynck).
II s'agit bien, n'est-ce-pas, d'une rosace
triangulaire remplacée par une rosace
ronde
M. le Bourgmestre note, au sujet de cette
rosace ou rose - que le plan d'Ypres de
1564 indique une rosace ronden
II a raison. La rose a toujours existé et il
n'y eut jamais une rosace triangulaire autre
qu'une petite baie enformedetriaDgle une
espèce d'oeil-de-bceuf destinóe sans doute
a éclairer les combles de l'appentis adossé,a
gauche, au transept. 11 existait aussi une
rose au-dessus de la porte figurée a gauche
sur le plan.
Je croyais que la question était ainsi ré-
solue,lorsqüe, a mon grand étonnement, j'ai
iu dans la réponse deM. Mergbelynck.page
40, le passage suivant:
Vous mettez en doute l'existence d'une
fenêtre triangulaire dans l'arc-boutant
gaucbedu même portail,lequel ornement a
été supprimé lors de la restauration par M.
l'arcbitecte Dumont, 1851 Quant a
un Etat d'entrer dans la voie desjustes répa-
rations le Pape désire la paix, mais cette
paix est impossible sans ces réparations,
paree qu'une souveraineté indépendante est
essentielle la liberté du St-Siège. pour le
gouvernement international de l'Eglise. Ce
n'est certes pas l'unité italienne qui peut
mettre obstacle bt l'indépendance du chef
spirituel de l'Eglise catholique, mais la forme
spéciale dans lsquelle cette unité est actuel-
lement maintenue. Cet état de choses est
beaucoup plus désastreux pour l'Etat que
pour le St Siège. Le Vatican demande l'indé
pendance effective de sa souveraineté, non
pas une in-lépendance nominale, mais réelle:
Le non possumus que lui oppose le gouver
nement n'est qu'une nécessité relative, une
question d'opinion, une préconception poli
tique mise en avant dans le but de faire
échec au pouvoir spirituel.
En vérité Léon XIII est un meilleur
Italien et un meilleur patriole que tous les
membres de cette petite oligarchie dont le
but est de lutter pour maintenir ce désastreux
état de choses. De nombreux exemples prou-
vent que l'unité nationale peut exister sous
d'autres formes, telles que l'unité nationale
helvétique et celle de la puissante confédé-
ration américaine. Ce sont lk des constitu
tions admirables et glorieuses véritables
unités de nations et d'Etat.
Aussi le peuple italien est-il précipité
dans un quadruple abime fiscal, financier,
économique et moral. La constitution ita
lienne actuelle qui devait être, disait-on, le
nee plus ultra de la prospérité et de la gloire
rationales, u'a produit que la faiblesse, la
/'or/zemenftriangulaire, dont vous contes-
tez l'existence d'autrefois, si vous vous
étiez donné la peine d'ouvrir le tome 3e,
a la page 158, de l'excellent ouvrage de
Schayes,sur l'histoire de l'architecture en
a Belgique, vous n'eussiez pas cberché a
me contredire.
Jeviens de copier textuellement ce que
MM. Mergbelynck et Surmont disent de la
rose ou rosace.
II résulte du rapprochement des deux
textes de M. Merghelynck que la rosace tri
angulaire de son rapport a la société d'ar-
cbéologie,devient dans sa réponse au Bourg
mestre, une fenêtre triangulaireou un or
nement triangulaire dans l'arc-boutant
gauche du portail
D©bonne foi, ne s'agissait-il pas, dans le
rapport deM. Mergbelynck, de la grande
rostfce?N'e3t-ce-pas au sujet de cette rosace,
dont M. Mergbelynck dit, après Schayes,
qu'elle n'a pas sa pareille dans le pays, que
M. Surmont de Volsberghe a note que le
plan d'Ypres de 1564 indique une rosace
ronde
Tout homme.qui alule rapport de M.
j Mergbelynck, a dü être convaincu, comme
moi, qu'il s'agissait bieü de la grande rosace
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