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CHRQHIQUE LOCALE
Mercredi 2 Mars 1898
10 centimes le N°.
38® Année. IV° 3323.
REVUE DE LA SEMAINE.
Un attentat contre
le Roi de Grèce.
Uu coup de grison.
Le pourvoi de Zola.
Les émeutes de la faim
en Italië.
Les armements Anglais.
NOS MONUMENTS.
lis vont bien.
ü^ife
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IJn attentat a été dirigé Samedi der
nier contre le Roi de Grèce. Ni le Roi,
ni la princesse Marie, sa fille, n'ont
été atteints. Uu piqneur et un cheval
ont été légèrement blesses par les bal
les que les deux assaillanls ont tirées
sur 1 equipage royal.
Un des malfaiteurs est connu.
Une explosion de Grison s'est pro-
duite a la mine Maria, prés d'Aix-la-
Chapelle. 11 y a trois morts et trois
biessés.
Zola et Perreux, assistés de Me La
bor i, ont signé les pièces de leur
pourvoi en cassation.
La Cbambre des dépntés a été saisie
d'une interpellation au sujet des désor-
dres de Modica en Sicile.
Les orateurs ont reconnn que les
conditions économiques de Pile sont
d'une extreme gravité. La misère y
est terrible et les populations meurent
littéralement de faim.
Le gouvernement anglais sent le
besoin de fortifier son urmée pour la
sécurité du pays et de l'empire.
C'est comme dans tous les pays la
)aix armée... Jusqu'auxdents!
La polémique, qui a surgi entre
Yprois, au sujet de la restauration de
aos monuments, ne semble pas épui-
sée.
Nous recevons, d'unde nos lecteurs,
me nouvelle epitre, au sujet de notre
■athédrale et du couvent des Pauvres
daires. Nous la reproduisoDs, comme
aousavons publié le long travail dun
le nos abonnés.
Nous aurions dfi émettre notre ap
preciation personnelleau sujet de cette
dernière étude. Nous nous en occupe-
rons plus tard,tout en faisant nótres dès
maintenant les observations générales
que fait l'auteur de la lettre suivante
et qui concordent sans doute avec le
sentiment de nos concitoyens.
Observations d'un paroissien de
St-Martin d propos d'une étude
sur Nos Monuments.
Monsieur l'Éditcur du Journal d'Ypres.»
Vcus venez de publier,en votre Journal,
une série d'articles-feuilletons, aussi remar-
quables pour le fond que pour la forme, oü
l'un de vos abonnés (ainsi qu'il se qualifie)
passé en revue Nos Monuments publics.
Ge qui relève encore Is mérite de cette
étude, c'est l'urbanité, la réserve que met
votre correspondant exprimer ses opinions
personnelles. II émetsa pensée, donne ses
appréciations généralement si judicieuses,
sans parti pris, sans prétentions aucunes.
II invite h la discussion, il provoque même
un débat contradictoire, s'tl y a lieu.
Cette franchise, cette loyauté d'allures
n autorisent signaler, parmi tant d'idées
heureuses et exactes, une opinion que je ne
puis partager, mais dont je ne m'inquiéterais
guère si je n'y voyais qu'une simple beu
tade desthète it la recherche de l'inédit.
Voire correspondant., en qui je reconnais
volontiers un guide, cótoyanl l'église St-Mar
tin, aspire voir mettre en relief toute sa
beauté architecturale et préconise cette
fin le dégagement du vaisseau primordial du
monument des dépendances qui y sont
adossées ie quartier Jansenius, ancien
cloitre des chanoines de St-Martin, d'une
part, et la chapelle du St-Sacrement, d'autre
part.
Le quartier Jansenius (sa fapade surtout)
est h ses yeux une chose afj'reuse, une hor
reur, quoique selon moi, ne lui en dé-
plaise, l'ancien monastère, plus tard
palais épiscopal, avec ses hautes murailles,
so11 ton monumental, et les souvenirs histo-
riques qui se rattachent it son antique en
ceinte, soit un écifice imposant, dont le voi-
sinage ne constitue, sous aueun point de vue,
uu contraste choquant avec l'a/icienne collé
giale, dont il fut de tout temps une dé
pendance. Son ambulacra adossé au transept
nord de l'église, quoique fortement dégradé.est
cependant un spécimen fort intéressant d'ar-
chitecture clausti ale de style ogival secon
daire. Une des ailes du quartier Jansenius
renferme les belles sal les voüiées de la sa
cristie de St-Martin, que surmonte une im
mense salie (chapitrale?) comparable,par ses
vastes proportions, aux grandes salles des
halles.
Mon honoré contradicteur parait admettre
cependant que la démolition du quartier
Jansenius n'est pas réalisable. Mais il caresse
toujours le rève,c'est son expression, de voir
débarrasser l'église de la chapelle du doyen
(dn St-Sacremert). Serait-ce un si grand
crime demande t-il. lei il se prévaut
d'une appreciation fort superficielle, incom-
plète et boiteuse de Schayes, d'un coup de
patte lancé en passant h la légère par le
Guide illustré. Le monument, opine-t-il,
sans ce hors d'ceuvre, serait superbe
Pour un rève, en voilé unmais un mau-
vais rève. Ge que serait l'église de St-Martin
sans sa chapelle, je tacherai de le rappeler
en peu de mots et de le faire comprendre
l'tngénieux auteur de la monographie et
tous ceux qui ne sont pas de la paroisse.
Mais d'abord je pose en principe que si
l'art religieux a pourdestination de rehausser
le culte, il doit également, en vertu de sa
mission, se prêler aux exigences du culte
non seuiement en ses pompes, mais dans
l'exercice plus modeste des dévotions parois-
siales. II n'appartient pas un architecte
d assujettir ses convenances d'artiste, ces
pieuses manifestations, au risque de les
étouffer. Ce serait fausser l'art chrétien en
sa raison d'être.
Ala chapelle du St-Sacrement se ratta
chent de grands et pieux souvenirs. Elle fut
ronstruite en 1622 sous l'épiscopat de Mgr
Antoine de Hennin pour servir de paroisse
l'église élevée au rang de cathédrale. Au-
jourd'hui encore la piété des paroissiens s'y
concentre pour une large part. Lit repose
habituellement le T. S. Sacrement, ié se
dresse la Table de Communion, lé se trou-
vent les stations si assidüment suivies du
Ghemin de la Croix; d'autres dévotions en
core y ont leur siége. Au cours de la semaine
les offices s'y célèbrent trés tréquemment.
M'objectera-t-on que ces exercices pieux,
ces dévotions paroissiales s'abriteraient tout
aussi bien sous les voutes de la collégiale
que sous les lambris de la chapelle Eh bien,
nioti, je ne 1 admets pas. On ne déplace pas
une dévotion ayant élu domicile en un lieu
consacré par les siècles et par d'intimes
réminiscences, comme on déplace un meu-
ble quelconque, d'une chambre l'autre.
Ln aigument dune autre nature, mais qui
n'en a pas moins sa valeur, milite sérieuse-
ment en faveur de la conservation de la cha
pelle. Si i'honoré correspondant du Jour
nal d'Ypres était de la paroisse, il le saurait
bien. C'est que notre superbe collégiale
avecses hautes nefs, si bien aë> ées et si frai-
ches en été est bien froide en toute autre
saison tandis que la chapelle, exposée au
midi, exhaussée de plusieurs marches, abri-
tée contre les courants d'air, est l'asile que
recherchent.en Ia froide saison,les personnes
frilleuses et dévotes.
En tout état de cause, je ne saurais
admettre que cette construction de style
ogival, sobre de motifs d'orneme <t tV >n,
congue en de justes et belles proportions
soit dépourvue de toute val ur artisdque.
Surtout, je n'adraets pas qu'élle dépare la
grande église, en détruise l'unité, l'ordon-
nance et la symétrie. C'est ce que je
tacherai d'étabiir en une prochaine lettre.
X.
Sous ce litre, le Progrès se plaint de eer-
taiues modifications introduites dans i'école
communale de gargons.
Tout 1 article du confrère doctrinaire mé-
i'iterait d'être reproduit. Bornons nous It
quelques observations.
Cest, dit Ie Progrès, le départ de M. Ver-
duyn, l'excellent directeur qui a emmené (sic)
ces grands changements. Ii oppose eet
excellent directeur le nouveau directeur dé-
pourvu des qualvés indispensables a pouvoir
bien remplir cette place de grande responsa-
bilité. Nous avons cependant appris que M.
Colpaert vient de passer l'examen, passable-
ment difficile, d'inspecteur cantonal. II est
vrai que l'on peut faire un excellent directeur
d'école communale, sans avoir la capacité
d'être ou de devenir un bon inspecteur.
Mais nous devons ajouler que si M Colpaert
avail le don de plaire aux gens du Progrès,
ils en feraient bien vite un bon directeur
doublé dun excellent candidat-inspecteur.
Pourquoi done M. Colpaert n'est il pas,
comme M. Verduyn, un excellent directeur
Le Progrès va nous l'appreiidre
D abord parcequ't'/ a trouvé le besoin
de changer des heures de classe,de sup-
primer des cours el de semer par des
injustices la mésintelligence, parmi
les instituteursqui devraient toujours
être unis et rester camarades. Eusuite
horresco referens - a commis
une mèchancelé en chargeant d'un
cours inférieur, un inslituteur inte li-
geut, qui a toujours donné Vinstruction
dans une classe supérieure; question
d'humilier ce brave homme, estimé de
toutle monde; c'est plus que vilain,
c'est dégoutant.
Le Progrès ne voudrait-il nous apprendre
quels cours ont été supprunés
Quant a l'heure des classes, t.ous croyons
savoir que les changements 'ont été intro-
duits après examen de l'inspection et de son
avis.
Les instituteurs devraint 'être unis et rester
camaradesDemandez leur, s'il vous plait,
m
4
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