o?££Jlc A LA CHAMBRE. Mercredi 9 Mars 1898. 10 centimes le N°. 33* Année. N° 3325. CySt-mfcfij Le Conseil de comté de Londres. Crise ministérielle en Autriche. Un noble exemple au parlement de Chili. On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous Ies bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D'YPRBS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 80 e. par an ponr tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port A l'adresse oi-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la lierni. - Les réclames dans le corps du journal coütent 30 oeniimes la tigne. Los insertions iu lieiaires1 franc la ligne Lasnuméros suppló- Imentaires coütent to francs les cent exbmplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 ['Agente IHavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place da la Bourse. Victoire des radicaux. Etant donné que Londres est une ville oti les conservateurs dominant, il est un peu surprenant de voir les Londoniens élire un Conseil de Comté oü les libéraux sont en majorité mais les électeurs out eux-raêmes fait la distinction que se sont rofusés k faire les politicieos, les journaux el même les can- didats au Conseil, et ils ont voulu prouver que l'on peut-être conservateur en politique et radical en matière d'administralion muni cipale. En deux mots, voici les résultats du seru- tin les progressistes ont obtenu 68 voix les modérés, 48 la majorité en faveur des premiers est de 20 voix. Aux dernières élec- tions qui eurent lieu en 1896, les progres sistes el les modérés obtinrent chacun 59 siéges. Les progressistes ont enlevé hier 16 siéges k leurs adversaires, et n'en ont perdu que 4. II va sans dire que la presse libérale est ravie et que la presse conservatrice est navrée. Londres est sauvé s'écrie la première le socialisme triomphe dé- plore l'autre. Des deux cótes il y a exagéra- tion. Londres n'est pas sauvé, car, n'en dé- plaise k lord Rosebery, il n'a jamais été en périlet, quant au triomphe du socialisme, il faudra autre chose qu'une majorité de 26 voix, dont toutes ne sont pas des voix socia- listes, pour l'amener. Mais il est probable que le projet qui consiste k subdiviser la métropole en municipalités distinctes sera abandonné el que le Conseil de comté, fort de l'approba- tion qui viennent de donner les Londoniens aux théories avancées, va mettre en pratique quelques-unes des théories chères aux idéo- logues k tournure d'esprit socialiste, tels que M. Sidney Webb, M. John Burns et autres. Nous verrons bien. Seulement, il, est permis d'être sceptique sur la réalisation des belles promesses des progressistes qui annoncent l'age d'or ou peu s'en faut, sous leur gouver nement municipal. Un nouveau Cabinet. L'Empereur a accepté la démission offerte par tout le ministère et a nommé le conseil- ler comte Francois Thun-Hohenstein, prési dent du conseil et l'a chargé de la formation du nouveau cabinet. L'ancien ministère gèrera les affaires jusqu'k la nomination desnouveauxministres. Le chef du nouveau cabinet, M. Thun, est né en 1847. II est ancien député au Reiehs- rath, et a été gouverneur de la Bohème. II est considéré comme favorable aux Tchèques.mais repousse les exagérations des Jeunes Tchèques. Le changement de ministère, bien que prévu, étonne, car il s'est produit trés brus- quement. Les journaux sud américains ont publié un fait qui mérite d'être signalé. A la Chambre des députés du Chili, k San tiago, on discutait en janvier le budget du Culte. Le député Pleitado, fameux par sa forfan- terie antireligieuse, s'est répandu en bias- phèmes et en outrages contre Dieu, la reli gion et ses ministres. Alors le député catholique de San Carlos, D. Macario Ossa, a pris la parole il a pro- testé dans un langage élevé et vibrant contra l'homme pui avail osé outrager le nom ado rable de Dieu. Après quoi il s'est mis k ge- noux, au milieu de l'émotion générale, en disantJ'adore Notre Seigneur Jesus- Christ, et je le proclame Roi et Seigneur de tout ce qui existe et Souverain des Nations.» M. Concha, chef parlementaire des dépu tés catholiques, s'unit en leur nom, k cette éloquente protestation. La population catholique de Santiago a donné une solennelle adhéaion k Facte noble et chrétien de M. Ossa. De vives lélicitationa lui sont parvenues de tous les points de la République. L'arcbevéque de Santiago lui a fait don d'un raagnifique reliquaire en or avec pierres précieuses. Suite du discours de M. Colaerl. J'arrive, messieurs, k unéidée que j'ai expo- sée un peu timidement il y a trois ans. LI s'agis- sait d'un système tendant k diminuer ies frais de justice en matière de police. J'avais en vue ce que l'on a appelée la justice par correspon- dance. Les honorables MM. Begerem et Eeman ont été féroces lorsque j'ai exposé ce pauvre système! (Ou rit.)Ils ont prétendu que j'allais porter atteinte au prestige et k la dignité de la justice; que c'était faire du raarchandage, et l'honorable M. Hoyois; renchérissant encore, traita mon système de baroque M. Iloyois. Je ne crois pas avoir dit ba roque vos souvenirs vous servent sans doute mal. M. Colaert. Vous avez peut-ètre légère- ment modiflé la sténographie. (Rires.) M. Hoyois. Je ne me rappelle pas m'être jamais servi de ce mot-la ici. M. Colaert. C'est bien le mot que j'ai en- tendu pendant la discussion. Je sais fort bien que vous ne l'avez pas appliqué k moi vous êtestrop aimable pour cela; vous vous en ètes servi pour qualifier mon système. M. Hoyois. J'ai peut-être dit bizarre et eueore ce serait a verifier, car je n'ai pas sou venir d'être intervenu dans la discussion de la réforme a taquelle vous faites illusion en ce moment. M. Colaert. Prenons que vous avez dit original Je n'ai, du reste, jamais eu k me plaindre de vos procédés. En quoi consiste le système? II a été exposé d'une faQon fort hnmoristique, il n'y a pas bien longtemps,au conseil communal d'Anvers, par l'honorable bourgmestre, M. Van Ryswyck, qui s'en est déclaré partisan. Le voici, d'après un compte rendu de la Métropole, paru dans son numéro du 14 Décembre dernier Petites contraventions. On s'est amusé plus que de coutume, hier, au conseil communal, k l'occasion de l'énumération que M. Van Ryswyck a faitede toutes les déclara- tions que la police exige du contrevenant polit ies moindres vétiües. L'honorable bourgmestre a assuré que, s'il ne dépendait que de lui, on adopterait sans tarder la proposition de M. De Vooght, qui demandait que la police anver- soise fit comme celle de Berlin, c'est-k-dire infligeatet percut elle-même toutes lesamendes pour contraventions, sans perte de temps aucune, sauf, si le contrevenant manifestait le désir d'en référer au tribunal. En fait, le plus souvent Tarnende est moins désagréable que ['obligation d'aller faire,pendant une heure ou deux, dans une salie d'audience, le pied de grue au millieu d'un public des plus mêlés ou de devoir courir au bureau du percepteur, par- fois a des heures impossibles, pour payer une somme de2ou5 francs. L'homme d'affaires, le travailleur sont, par le fait, condamnés a une seconde amende que le code ne prévoit point, la perte de leur temps; Time is money. Aussi quel idéal que cette petite simplifi cation, adoptée aux Etats-Unis naturellement Le contrevenant saisit le cornet téléphoni- que. Alló... allo... Monsieur le juge est-il chez lui...? Voila... Je reijois k l'instant une convocation de la police... De quoi s'agit-il J'ai roulé sur un trottoir. t AU rightDeux dollars d'amende AU rightMerci Et ija yest. L'ordre public n'y perd rien, au contraire Vous voyez, messieurs, que c'est absolument le système que j'avais esquissé ici il y trois ans et quia soulevé alors un tole général dans cette Chambre. Mais je me suis consolé en disant; L'idée me parait bonne; laissons-lui faire son chemin un jour viendra peut-ètre oü elle triomphera. En precipitant trop leschoses, dit Beaumarehais, on se précipite avec elles (Rires.) Le Journal des J uges de paix a examiné l'idée et je puis dire qu'il s'y est rallié. Des magistrats, des avocats I'ont trouvée simple el pratique. Vous avez remarqué qu'elle rencontre l'adhé- sion de M. le bourgmestre d'Anvers et j'ajou te, a cette opinion compétente, celie non moins autorisée de M. Lippens, ancien bourgmestre de Gand. D'autre part, vous venez de voir, par Partiele de la Métropole, que le sytème est pratiqué aux Etats-Unis et a Berlin, et je puis ajouler que le système hollandais, en matière de police, ne s'écarte pas beaucoup des idéés que j'ai émises. J'ai été beureux, je dois l'avouer, de me voir en si bonne compagnie.Mais voici que, récemment, la Flandre libérale a fait, de son cóté, une étude trés approfondie de la question dans ses numéros des 3 et 4 Novembre derniers. M. Woeste. C'est du bonheur a bon mar- ché (Rires k droite.) M. Colaert. Le bonheur que je recherche de voir diminuer les frais de justice. Ce sera la justice kbon marché, si vous le voulez bien, ce qui n'est certainement pas un mal. L'auteur des articles de la Flandre libérale est M. E. V.W.Je regrette de nepas leconnaitre. M. Begerem, ministre de la justice. C'est, je pense, le commissaire de police en chef de Gand. M. Colaert. Alors c'est un homme compé tent a ajouter aux autres. tl nous renseigne que, pour 1896, le montant des aniendes pro- noncées a Gand, en matière de police, a été de 49,878 fr. c. Sur cette somme, on a percu 14,176 fr. 89 c. Si l'on déduit des amendes prononcées celles mises h charge de ceux qui ont été condamnés conditionnellement, qui ont obtenu remise,etc., l'on arrive h constater que Ie tribunal de police d'une grande ville comme Gand coüte environ 30,000 francs par an. Evidemment, on ne com- prend pas dans ce chiffre le traitement du com missaire, les frais d'écriture, les salaires des employés du bureau de police, etc., qui sont k charge de la ville. Vous voyez que le chiffre que je viens de citer estconsidérableetque si, par un moyenquel- conque, on pouvait le réduire, h la moilié par exemple, il y aurait pour l'ensemble du pays une diminution énorme des frais de justice. L'honorable ministre pourrait examiner la question et voir quel est ce chiffre pour Ie pays entier: il est mieux k même que moideren- seigner la Chambre sur ce point. Voici, messieurs, d'après l'auteur des articles de la Flandre libérale, en quoi devraitcon- sister le système Au lieu de poursuivre directenient les in fractions, on pourrait, pensons-nous, agir tout aussi efficacement en établissant un tarif spécial d'amendes qu'auraient k payer directement aux mains du receveur des actes judiciaires les personnes prises en contravention a la plupart des règlements cominunaux et des articles for mant le litre X du Code pénal (contraventions de police) et k certaines lois spéciales... Vous l'entendez, messieurs, l'application du système se restrcint aux matières de police, a tout ce quiconstitue, en somme, des contraven tions. On pourrait peut-être y ajouter certains petits déiits, mais ce serait une question k exa miner. Voyons comment on pourrait s'y prendre pour l'application du système Ainsi que cela se pratique aujourd'hui, quand un agent ou un fonctionnaire que la loi investit du droit de constater les délitsetles contraventions relèverait un des délits ou une des contraventions prévues par le tarif, il en rendrait compte par procés-verbal a l'officier du ministère public. Ce magistral enverrait au contrevenant uu avis lui faisant connaitre qu'aux jour et heure indiqués dans le procés-verbal il a coramis Ia contravention relevée k sa charge et que, d'après le tarif, il est passible d'une amende de... l

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1