Samedi 9 Avril 1898 10 centimes ie IV 333 Annee l'Espagne et les Etats-Unis. FRANCE. Les vacances parlementaires. ALLEMAGNE. L'horaire des 24 heures rejelé par FAllemagne. Pourquoi les États-ünis veulent Cuba. On s abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du rovaurue. Le JOURNAL D'YPRES paraït le Mercredi et le Samedi. Le prix do 1 abonnementpayable par anticipation est de 5 fr». so e. pti,r pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a I'adrosse ei-dessus. 1.3s annonces content 15 centimes la ligns. Les réclames dans ie corps du journal coütent 3o centimes la ïigne. Les insertions iudiciaires, i franc la ligne Los numéros supplé- montaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Flandres) s'adresser 4 VAgence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8. Place de la Bourse. La mobilisation de la diplomatie euro- péenne, h I'effei de uiaintenir la paix ent,re l'Espagne et les Etats-Unis, a produit l'effet le plus heureux. Sans qu'il soit possible de distinguer encore le vrai du faux ou du pro bable, il parait établi dès a présent que, sur l'initiative de l'empereur Francois Joseph auquel se serait adjointe aussi la France, les puissances s'inteiposeront et tenteront im possible pour prévenir une rupture entre Washington et Madrid. Peu importe pour le moment la question de savoir si cette action diplomatique pacifi- catrice suggérée par Bismark, viendra se greffer sur la médiation du Pape, ou opérera part l'essontiel est que l'Espagne ne se trouve plus isolée et que l'Europe lui prête tout au moins uti concours moral trés pré- cieux. Ge concours a eu un efïat excellent et qui laisse entrevoir que la paix ne sera pas trou- blée. Un télégramme de Washington, la date d'hier, nous apprend que les représen- tanls des puissances européennes, qui cher- chent empêcber la guerre, sont allés voir le président Mac Kinley b midi. La Grande Bretagne, la France, la Russie, l'Allemagne, l'Autriche et l'ltalie, étaient re- présentées. Aussitöt que les représentants des puissances eurent été introduits dans le salon, le président quittait son cabinet de travail et se port» h leur rencontre. Vingt minutes plus tard les représentants étrangers se rendirent au département d'Etat faire leur visite officielle. Us étaient aecom- pagnés de tous leurs attachés. Ou les fit en- trer aussitot dans le salon diplomatique oü ils se sont enfermés avec MM, Scherman et Day. Les représentants des six puissances ont remis la note amicale suivante Les représentants soussignés ont été düment autorisés a adresser au nom de leurs gouvernernents respec- tifs un pressant appel aux sentiments d'humanité et de modérationdu pré sident et du peuple américain dans leur différend actuel avec i'Esp,gne. Usespèrent vivement, que de nouvel- les négociations conduiront a un ac cord qui tout en assurant le maintien de la paix donnera toutes les garan ties nécessaires pour le rétablissement de l'ordrea Cuba. Les puissances ne doutent pas un instant que Ie earactère absolument désintéressé et tont humanitaire de leur representation sera entièrement reconnuet apprécié par la nation americaine. Le président Mac Kinley a répondu Le gouvernement des Etats-Unis reconnait les sentiments de bonne volontequi ont inspire la communi cation amicale des six puissances et qui sont traduiis dans l'adresse que presentent vos Excellences. Je portage espoir gui y estexpriméquele résultat la situation actuelle d Cuba soit le maintien de la paix entre les Etats-Unis et l'Espagne obtenu a l'aide des ga ranties nécessaires pour le rétablisse ment, da l'ordre a Cuba et la suppres sion de l'état chronique des troubles dansce pays qui cause taut de tort aux intéréts amérieains et menace la tranquillité de la nation américaine par ;a nature et les remséquences d'une lutte entretenue a nos ports et qui révoltent en outre les sentiments d'humanité de notre nation. Le gouvernement des Etats-Unis ap précié le earactère humanitaire et désintéressé de la communication qui est faire aujourd'hui au nom des six puissances signataires et pour sa part est convaincu que ces puissances apprécieront également les efforts désiatéressés et sincères des Etats- Unis pour remplir un devoir d'hu manité en mettant un terme a une situation dont la prolongation iodé- fioie est devenue intolérable. L'exposé desa politique ea Extreme-Orient que le gouvernement vient de faire devant le Parlement britaonique, est accueilli trés favorablemeat par la presse en général. Autaot elle avait peu menagé le cabinet Salisbury, il y a quinze jours, au moment oü i'on ipprit la cession de Port Arthur et de Ta-hen Wan k la Russie, autant elle l'exalle aujourd'hui en rendant hommage tout ensem ble son extréme prudence et sa vigilante aciivité. La direction permanente des doua nes ctn noises, et, parconséquent, des likins d l la région du Yang Tsé-Kiang la pro messe qu'aucune partie decette même région, qu'elle appétle dès maintenant sa sphère d influence ne sera aliénée l'ouverture de trois nouveaux ports, doat l'un surtout, Yo-Tehéou, donae accès dans tout le Hun- nan, tout cela constitue pour l'Angleterre des concessions fort importantes et la presss da manque pas d'ea faire ressortir la valeur. Goustatons qua l'étranger, si l'on en ap- préeie i'étendue, l'on n'en méconnait pas la légiti nité. La presse allemande applaudit au succès diplomatique de I Angle,erre, et, qui nieux est, en France, on aöicte de ne pas senlaonfrer jaloux. Les grandsjournsiux tels que I s Déb'its et ie Temps vont jusqu'ü faire remaquer que les grands a va etages acquis k la puissance bcitan ique sont pleïnement justifiés par ('importance de sas intéréts en Ghine. Ge n'est pas du reste sans une arrière- pensé-e que ces deux journaux s'inclinent de la sorte devant les faits accomplis, Ils ne manquant p is de faire rem trquer que les concessions obtenues par l'Angleterre légiti- inent par contrecoup los demandes plus mo- destes formuiées par la France vis-Lvis de la Chine. Sur la teneur da ces demandes, nous som mes toujours assez mal renseignés, on sait seulement qu'elles portent naturellement sur les provinces limitrophes du Tonkin. A rioter, toutefois, une observation du Joue nd des Débats qui ne minque pas d'i itérèt. F is ait rem rquer qu'ü la Chambre des lords, le due de Devonshire avail pacu indi- quer que des officiers de marine anglais se- raient chargés de réorganiser la marine chi- noise, le journal francais semble suggérer sur ce point urie opposition des autres puis sances. M Balfour a dit fort k propos que le moment vieodrait sans doute oü aucune puissance ne pourrait songer démembrer la Ghine mais aucune ne saurait non plus songer se charger elle seule de sa réor- ganisation, vouloir galvaniser cette force latente, la diriger et faire un instru ment desa politique. Toutes les puissances doi vent avoir uue part dans cette oeuvre si elle estentreprise, et 11 est dès présent certain, disent ce propos les Débat s, qu'en ee qui coneerne la Fraace, celle-ci ne saurait ac cepter la présence d'instructeurs étrangers dans les troupes chinoises des provinces voisines du Tonkin. Le Parlement francais s'est ajourué jusquau ler Juin. Voici le compte- readu de la dernière séance La Chambre s'est réunie Jeudi ma- tin. Ede a accepté les transactions du Sénat, relatives au budget, et a decide de disjoindre l'amendement Guneo, sur les circonstances atténuantes eu matière d'octroi. On en a fait un pro jet spécial qui a été immédiatement aiopté. Relativément aux allocations aux families des réservistes uécessi- teux, VI. Cochery promet de déposer un projet avant les manoeuvres, et de demander un supplément de crédit ponr ces families. L'ensemble du budget est adopté par 426 voix contre 32. M. Brisson propose a la Chambre de s'ajourner au ler Juin. VI. Brisson prorionce une allocution qui énumère les lois sociales votées. II fait appel a l'uniou des républi- cains, pour marcher en avaut.fAppl.J La séance est levée. Le Sénat s'est également réuni Jeudi maiin. Aprés une courte allocution de M. Gochery, qui remercie le Sénat de sou esprit politique et la commission des finances, de son zêle, ie Sénat adopte un projet de loi de crédit et s'ajourne au ler Juin. La séance est levée. Les délégués des différents Etats allemands, réuuis a Berlin en confé rence, ont refusé a l'unanimité d'ac- ccpter l'horaire de vingt-quatre heu res adopté par l'ltalie et la Belgique. D'après des chiffres publiés par un journal de la Nouvelle Orléans, la consommation totale du sucre aux Etats-Unis selève a deux millions de tonnes par an. Sur ce chiffre de deux millions de tonnes de sucre consommé par la po pulation des Etats-Unis, la production nationale fournit trois a quatre cent mille tonnes, soit un cinquième ou un sixième de la consommation. Le reste est demandé a l'étranger. La valeur du sucre importé aux Etats-Unis re- présente une somme annuelle de 100 millions de dollars, soit 500 millions de francs. Les compatriotes de M. Mac-Kinley vondraient non seulement s'affranchir da ['importation étraugère,mais même devenir exportateurs de sucre et four- nir au vienx-monde ce produit de consommation générale, comme ils lui f'ournissent dn coton, du blé, du lard et des couserves de toutes sortes. On lit dans un rapport adressé au gouvernement des Etats-Unis par le conseil américain a Berlin II faudrait tenir compte de cbaque livre de blé et de farine exportée des E'ats-Unisen 1896 pour payer le sucre importé. La valeur totale de tous les boeufs,produits des boeufs et lards ex- portés.égaleraitapeine la somme payée pour le sucre importée. Notre immense exportation de coton ne représeute que deux fois la valeur des importa tions de sucre. Or Guba peut fournir assez de sucre pour la cousommatiou non seulement des Etats-Unis, mais du monde entier. Sur les 118,000 kilomèt,res carrés qui forment la superficie de Cuba, il n'y a guèreplusde onze mille kilo metres qui soient cultivés. Le reste est en terrain vague, en savanes et en forêts. Dans toute l'ile, la terre est d'une fertilité inerveilleuse, mais les moyens de communication font dé- fan te'est pour cela que d'excellentes terres restent saus culture. La canne a sucre est la principale richesse de l'ile de Guba. Les planta tions de canne a sucre ne couvrent que 3,400 kilomètres carrés, qui pro- duisent uu million de tonnes de su cre. Lextension et le perfection ne- ment de la culture, avec des facilités de transport qui ii'existent pas actuel- lement, pourraient décupler cette production On comprend,d'après cela,pourquoi les Etats-Unis veulent avoir Cuba. La Perle des Antilies, devenue un des Etats de 1'Union, fournira le sucre né-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1