Article premier. VILLE D'YPRES» CONSEIL COMMUNAL Davidsfonds. Le fait de Wulverghem et La Lutte. J'y retrouve tout ce que l'amendement de notre honoré vice-président nous offrait. d'élé- mentsde conciliation, et je l'y retrouve dans une formule plus nette, plus precise, plus for- mellement juste et équitable. J'y trouve, de plus, tout ce qu'il faut pour qu'il soit possible de prévenir l'antinomie éventuelle des deux textes. Le projet qui nous est soumis me sem- ble de nature rallier tous ceux qui ont le vif sentiment des besoins d'un peuple composé de deux races, chacune justement fiére de sa langue. Certes, au Sénat comme a laGhambre, ou la parfaite intelligence de la langue flamande n'est le partage que du plus petit nombre, les inconvénients inhérents a la délibération sur un texte flamand ne seront pas complètement supprimésmais l'article 2 nouveau règle suffisamment la discussion du double texte pour permettre d'éviter généralement toute antinomie entre les deux. Par la procédure qu'il prescrit, tout porte ale croire, les cas d'antinomie seront rendus extrêmement rares et la portee adéquate des deux textes sera assurée. C'est le premier des grands avantages du projet que nous discutons. L'article 7 nouveau présente le second. Son grand mérite, c'est de rendre évidente pour tous la véritable portee de l'amendement Du- pont. L'article 7 impose k tous les tribunaux et h toutes les cours de justice une règle précise, nettement définie, invariablement fixée, pour decider de toutes les contestations basées sur la divergence des deux textes légaux. II stipule comme suit Les contestations basées sur la divergence des deux textes sont décidées d'après la volonté du législateur, déterminée suivant les régies ordinaires d'interprétation, sans prééminence de l'un des textes sur l'autre. Quand done, malgré l'article 2, il se fera en core que l'on puisse prétendre que l'un des textes, en le prenanta la lettre, renferme quel- que disposition que l'autre, pris littéralement, ne semble point comporter, le juge aura tout d'abord a rechercher, dans les documents qui servent a élucider les textes des lois, quelle a été, en réalité, la volonté du législateur Si ces documents déterminent quelle est cette volonté, le texte qui y est conforme prévaudra sur l'autre, etil prévaudra a cause de cette conformité, sans que le juge ait égard h la langue dans laquelle l'un et l'autre texte sont formulés. Si c'est le texte flamand qui y est conforme, le texte flamand prévaudra, et réci- proquemenl. Tout se fera pour ces contestations, comme on Ie fait sous le régime du texte unique cha- que fois qu'une contestation s'élève sur la portee des termes de la loi, et tout se fera sans qu'il soit besoin que le juge comprenne le flamand il suffira qu'il soit informé de ce que Ton veut faire dire au texte flamand, pour apprécier s'il y a conformité ou non-conformité avec la vo lonté du législateur. S'il se rencontre des cas de divergence oü aucun des documents interprétatifs ne confirme ni n'inflrme les points divergents des textes, que fera ie juge Ici encore, il est de la dernière évidence que la clause de non-prééminence de L'un des textes sur l'autre ne peut, quand elle est prise dans le sens irrationnel qu'on lui donne, trouver d'application. II est absurde de prétendre que le législateur a voulu dire blanc et noir sur le même pointinévitablement l'un texte doit, dans les cas de divergence, prévaloir sur l'autre, sous peine de détruire l'unité de la loi. Dans ces cas, comme le prescrit l'article 7, le juge devra règler son jugement -«d'après la volonté du législateur, déterminée suivant les régies ordinaires d'interprétation en l'absen- ce de documents qui ont toujours .servi h l'in- terprétation, il devra encore se règfler suivant la plus forte présomption juridique. Dans quel texte reconnaitra-t-il loplussü- remeut l'expression réelle des vues et de la vo lonté du législateur? Est-ce dans le te xtedont tous les termes ont été compris par tousles auteurs de la loi, ou dans le texte dimt. les termes n'ont pu ètre compris par un. trés grand nombre d'entre eux? Dans le text.e. que-tous, Flamands aussi bien que Walloixs, out voté avec la pleine intelligence de tous les termes y employés, ou dans le texte que les WaJlons n'ont pu comprendre et n'auraient jamais pu se résoudre a voter qu'ayant 'ia garantie de •i'identité ahsolue de sa portée avec le texte compris par eux A toute évidence, dans un pays constitué comme le nötre et avec des Chambres eonstitu- ées comme les nötres, c'est, dans des cas de di vergence, le texte francais qui doit rationneile- ment et équitablement prévaloir. Et le juge, qu'il connaisse le flamand ou qu'il l'ignore, ne saurait agir autrement. Le sens commun, la loyauté la plus élémentaire et la prescription positive de l'article 7 imposeront ici générale- ment la prédominance du texte francais. Per- sonne ne l'a contesté a la Chambre personne ne le contestera au Sénataucun homme de bon sens ne le contestera dans tout le pays. M. Dupont. C'est trés sage, mais c'est con traire a ia loi. M. Magis. Le texte formel de la loi conteste ce que vous dites. M. Montefiore Levi. Nous espérons avoir h eet égard une déclaration formelle de M. le ministre de la justice. M. Dupont. Si M. le ministre le déclare, alors ce sera déja un trés grand bien, mais, je le répète, la loi dit le contraire! M. Struye. Ces régies d'application sont, pour les deux textes, fixées législativement par l'article 7. Tous nos tribunaux, depuis la sim ple police jusqu'a la cour de cassation, sont dans l'impossibilité légale, aussi bien que mor ale, de ne pas s'y conformer. De toutes ces considérations, messieurs, il ressort que, en bonne conscience et en toute sécurité, nos collègues wallons peuvent, com me l'ont fait la plupart des représentants wal lons, voter la loi, et aussi que nos populations wallonnes n'auront aucun détriment h subir par notre double texte légal. Dans ces conditions, messieurs, vous vou- drez faire droit aux revendications flamandes. La race a qui l'on refuse de laisser promul- guer dans sa propre langue le code de ces lois est une race humiliée. Sa dignité en est of- fensée. On la blesse au cceurle sentiment de l'unité nationale lui semble méconnu. Messieurs, s'il est de la dignité de la race fllamande d'exiger cette satisfaction, il est de la dignité de nos frères wallons de ne pas la nous contester. L'égalité de nos deux langues nationales, loyalement acceptée et sagement établie, ne peut que cimenter l'union de tous les Beiges. Votons cette loi si ardemment désirée dans les Flandres- Elle exaltera, chez tout vrai Beige, le sentiment de la fraternité nationaleT r s bien! h droite.) Texte de la loi. Les lois sont votées, sanctionnées, promul- guées et publiées en langue franqaise et en lan gue flamande. Art. 2. Les projets de loi émanant du Gouverne ment sont présentés aux Chambres en double texte. Les propositions émanant de l'initiative des membres des Chambres sont faites, soit en dou ble texte, soit dans la langue choisie par leurs auteurs. Dans ce dernier cas, le Bureau les fait tra- duire avant leur mise en délibération. Le vote des amendements produits au cours de la discussion peut avoir lieu sur un texte unique. S'ils sont admis,le Bureau fait traduire, avant le second vote, les articles ainsi amendés. Si, lors du second vote, des modifications i sont apportées aux articles adoptés au premier vote, les Chambres peuvent décider que le vote définitif sera ajourné h une séance ultérieure. Dans tous les cas, il est procédé par un vote unique sur un texte complet formulé dans les deux langues. Les Chambres arrêtenl par voie réglemen taire les mesures qu'elles jugent utiles pour assurer, chacune en ce qui la concerne, l'exé- cution de la présente loi. Art. 3. La sanction et la promulgation des lois se fontde la manière suivante LEOPOLD 11, Hoi des Belges, A tous presents eta venir. Salut Les Chambres ont adoplé et Nous sanc- tionnons ce qui suit (Loi.) Promulguons la présente loi, ordonnons qu'elle soit revêtue du sceau de 1 Etat et publiée par Ie Moniteur. LEOPOLD II, Koning der Belgen, Aan allen, tegenwoordigen en toekomen- den, Heil n De Kamers hebben aangenomen en Wij be krachtigen heigeen volgt (Wet.) Kondigen de tegenwoordige wet af, bevelen dat zij met 's Lands zegel bekleed en door den Moniteur bekend gemaakt worde. Art. 4. Les lois, après leurs promulgation, sont in- séréesau Moniteur, texte frangais et texte flamand en regard. Elles sont obligatoires dans tout le Royaume Ie dixième jour après celui de leur publication, a moins que la loi n'ait fixé un autre délai. Art. 3. Les arrêtés rovaux sont également faits et publiés en langue francaise et en langue fla mande. lis sont publiés par la voie du M on ï- teur, texte f rangais et texte flamand en regard, dans le mois de leur date. Ils sont obligatoires a l'expiration du delai fixé par l'article précédent, a moins que 1 arrêté n'en ait fixé un autre. Art. 6. Néanmoins, les arrêtés royaux qui n'intéres- sent pas la généralité des citoyens deviennent obligatoires a dater de la notification aux in téressés. Ces arrêtés sont, en outre, insérés par extraits au Moniteur, texte frangais et texte flamand en regard, dans le déiai fixé par l'article précé dent, sauf ceux dont la publicité, sans présenter de caractère d'utilité publique, pourrait léser les intéréts individuels ou nuire aux intéréts de l'Ëtat. II n'est pas dérogé aux dispositions en vigu- eur, qui exigent, en outre, une autre publica tion des arrêtés de cette nature. Art. 7. Les contestations basées sur la divergence des textes sont décidées d'après la volonté du législateur, déterminée suivant les régies ordi naires d'interprétation, sans prééminence de l'un des textes sur l'autre. Art. 8. Lorsque la loi exige l'insertion dans les arrêts ou jugements, des termes do la loi appliquée, le texte frangais ou le texte flamand sera seul inséré, suivant que l'arrêt ou Ie jugement est rédigéen francais ou en flamand. Art. 9. Les arrêtés ministériels et les circulaires qui sont publiés par lavoidu Moniteur paraitront également dans les deux langues, texte frangais et texte flamand. Art. 10. Le Gouvernement fait réimprimer dans un recueil spécial en francais et en flamand, les lois et arrêtés intéressant la généralité du pays. 11 est adressé aux communes, qui sont tenues de s'y abonner. Art. 11. La loi du 28 Février 1845, modifiée par celle du 23 Décembre 1865, est abrogée. Bruxelles, le 18 Mars 1898. du 23 Avril 1898, d 5 h. du soir. Ordre du jour 1. Communications. 2. Procés-verbal de vérifleation de la caisse communale. 3. Finances communalesdemande de crédits a) trottoir central du Marché au bétailb) trais du conseil de révision de la Garde civique c) confection d'un nou veau catalogue de la bibliothèque commu nale d) reoouvellement des poutres et vannes de l'éclusette de la porte de Lille e) réfecüon de la promenade depuis ('abat toir jusqu'h la prison f) achat de titres de rente beige. 4 Voirie établissement d'un trottoir Rue Jansenius. 5. Idem repavage des abords du Palais de justice. 6. Ecole industriellerègle ment organique. 7. Sport bippique demande de subside. 8. Vereenigde hofbouwliefüebbers deman de de subside pour exposition. 9. Cornice agricole demande de subside. 10. Hospices civils procés verbal diju dication de travsux. 11. Idem: procésverbauxdeventesd'arbres, etc. 12. Idem cahier des charges pour la loca tion de biens. 13. Idem demande pour ester en justice. 14. Idemconvention au sujet du jardin des aliénés. 15. Bureau de bienfaisance procés verbal de vente d'arbres. 16. Idem: cahier des charges pour la loca tion de biens. La section Yproise du Davidsfonds offrira une fête k ses membres, le Diminche, 24 de ce mois, k 6 h. du soir. Cette fête aura lieu au Volkshuis. Nous aurons le plaisir d'y entendre un des orateurs les plus enirainants du pays fla- ffiand, Mr d'Hooghe Bellemans, Conseiller Provincial et Echevin k Niel prés dAuvers. 11 parlera de la Guerre des Paysans dont l'année 1898 fête l'anniversaire séculaire. La partie musicale de la fête sera trés soignée. Le programme comportera des morceaux de chant et de la musique classique instru mentale. - La Lutte, s'emparant de l'article que nous avons publié au sujet du prétendu sortilège de Wulverghem, affirme une fois de plus son impiétéet sa négation de touie croyance re- ligieuse. L'existence des démons,l'histoire de Jonas, l'immaculée conception,l'infaillibilité papale: fables quo tout cela Pour répondre k La Lutte, il faudraiten- tamer une discussion qui n'est pas de notre compétence,mais qui l'est bien moins encore de celle de noire consceur radicale. Si elle veut s'instruire, nous l'adresserons k des auteurs qui ont traité les matières en question. Mais ce serait inutile, car nous présumons que La Lutte ne croit pas en Dieu. Si nous le lui demandions nettement.elle répondrait: nous sommes libres penseurs; croyez tout ce que vous vouleznous croyons ce que nous voulons. Impossible de disculer des questions théologiques ou religieuses avec un adver- saire qui ne commence pas par croire k la divinité. Nous avoos rapporté l'an dernier, d après des journaux aussi positivistes que la Lutte, un épisode qui semble répété de l'histoire de Jonas et qui n'a pas été contredit par les na- turalistes. Mais nous ne voulons noter qu'une phrase de. La Lutte: Nous ne connaissons pas celui qui s'est rendu coupable du fait de fVulverqhemmais nous voulons bienadmettreavec le Journal d Ypres» qu'il se faisait passer pour liberal, bien que sa stupide et superstitieuse conduite prouve suffisamment qu'il ne Pa jamais été, ou du moins qu'il aoait cessé de lêtre... N'en déplaise k la consceur, ce libéral a toujours été libéral et il l'est encore.II appar- tient même k ce libéralisme progressiste dont La Lutte est l'organe attitré dans notre ar rondissement. II est plus prés de vous, chère amie, que du Progrès. Mais il est loin de son curé. II n'est done pas viclime de ce que vous appelez son igno rance et I'influence du milieu dans lequel il vit. II s'est aftrarichi de lout croyance reb- gieuse maïs il est superstitieux. Nous avons SÉANCE PUBLIQUE DU

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2