Pour Dranoutre.
VILLE D'YPRES.
CONSEIL COMMUNAL
société. Pouratteindre ce résultat, nous croyons,
qu'après les préceptes de la morale chrétienne,
qui guident les pensées et lns actes de Phomme
religieux, les lois pénales justement sévèreset
strictement appliquées constituent le meilleur
moyen de relever les mosurs et d'assurer la pro
tection de l'eufance.
M. VanMerris a pris k cceur les intéréts de
la commune de Dranoutre. Voici comment
notre honorable représentant s'est exprimé
au sujet de l'insuffisance de communications
pour cette commune, dans la séance du S3
Avril dernier
M. Van Merris. Je commence tout d'abord
Sar remercier M. le ministre de l'agriculture et
es travaux publics de toutes les améliorations
importantes qui ont été apportées aux routes
de grande communication dans le canton de
Poperinghe. Si, comme je l'espère, le gouver
nement veut bien nous continuer ses faveurs
avec la même générosité pendant quelques an-
nées encore, toutes nos grandes routes pavées
seront en bon état.
Malheureusement il n'en est pas tout a fait
ainsi partout. Aussi je me permets, monsieur
le ministre, de signaler k votre attention toute
spéciale la situation exceptionnellement mal-
heureuse d'une des communes de l'arrondis-
sement d'Ypres la commune de Dranoutre.
Cette localité doit toute son infériorité en fait
de culture k l'insuffisance de voies de communi
cation ou plutót aux conditions mauvaises dans
lesquelles celles-ci se trouvent.
Cette commune, essentiellement agricole,
souffre beaucoup plus que toute autre de la
crise générale, paree que les cultivateurs y ont
des frais d'exploitation plus considérables que
partout ailleurs, a cause de l'insuffisance de
routes pavées ou de graviers et du mauvais état
d'entretien de tous les chemins, qui sont abso-
lument impraticables.
Le sol y est trés accidenté et la terre est argi-
leuse. Pour ces motifs, la réfection des routes
nécessitedes frais beaucoup plus grands que
dans une contrée unie et sablonneuse.
D'autre part, la commune dont il s'agit est
certainement une des moins favorisées de tout
l'arrondissement d'Ypres au point de vue des
ressources. Une seule route pavée met Dra
noutre en communication avec les communes
de Locre et de Neuve-Eglise. Mais, dans la di
rection de la frontière francaise et dans celle de
Kemmel, oü l'on pourrait profiter du chemin
de fer vicinal pourarriver k moindres frais a la
ville d'Ypres, il n'y a absolument aucune route
pratieable pendant la mauvaise saison! Et ces
malheureux campagnards, après s'être imposé
de grandes dépenses et des peines inouïes pour
arriver au village, sont encore k une distance
de 2 lieues de Poperinghe et d'Ypres, les deux
centres un peu importants sur lesquels ils
doivent diriger leurs produits agricoles et oü
ils doivent se rendre pour faire leurs emplettes.
Le territoire montagneux et la position recu-
lée de tont grand centre éloignera, sans doute,
cette commune plus longtemps que toute autre
localité desavantages d'un chemin de fer vici
nal. Dans l'entretemps, il est de toute nécessité
de la doter de chemins plus convenables, pour
faciliter aux habitants les communications avec
leurs voisins du pays surtout, et aussi avec
ceux de la France, chez qui, malgré les droits
d'cntrée excessifs, ils ont parfois encore de l'a-
vantage k aller vendre leurs produits, k cause
des difficultés et des frais de transport lorsqu'ils
doivent s'ep débarrasser dans le pays même.
J'ose done prier M. le ministre de bien vou-
loir prendre en considération le fait que le
seul moyen de relever un peu l'agriculture dans
la commune de Dranoutre, et par conséquent
de procurer du bien-être k cette population
active et abandonnée, c'est de lui accorder des
subsides extraordinaires pour l'amélioration
de la voirie.
Les frais d'exploitation et de transport pour
la culture deviendront moins grands, les frais
généraux se réduiront et les cultivateurs se
trouveront ainsi placés sur un pied d'égalité
avec leurs voisins des localités environnantes.
Séance du S3 Avril 1898,
La séande s'ouvre sous la présidence de
M. le Baron Surmont de Volsberghe, Bourg-
mestre, k 5 heures 10 rair,.
Présents MM. Golaert, Echevin, Struye,
Boone, Begerem, Fraeijs, Fiers, Vanden
Boogaerde, Vander Ghote et D'Huvettere,
Conseillers, Gorrissen, secrétaire.
M. Iweins d'Eeckhoutie, absent de la ville
s'est fait excuser k M. le Bourgmestre.
Le procés-verbal de la séance du 5Février
n'ayant pas été l'objet d'observations, est
approuvé; celui du 12 Mars est soumis k
k l'inspection des membres.
Communications.
La société de phothographie Yproise de-
mande k pouvoir disposer d'un local de
l'Ecole industrielle, pour y installer son
atelier.
Le Collége échevinal prendra une décision
k ce sujet.
MM. les Bourgmestres de Brielen, Elver
dinghe, Oostvleteren, Woesten et Ypres se
sont réunis k l'Hötel de Ville, pour parler de
l'aftaire du repavage de la route d'Ypres k
Furnes. Ils ont décidé d'envoyer une leitre
collective au Ministre des travaux publics,
pour demander le redressement en ligne
droite de cette route. Ge dernier travail
pourrait marcher de pair avec le repavage
et la vente des terrains couvrirait en grande
partie les dépenses.
La ville est en pourparlers avec la Com
mune de Vlamertinghe pour la construction
d'un gravier k l'Augustinenstraat (chemin
n° 14) Ge chemin a 300 mètres de longueur
et la dépense serait de 1800 fr. soit pour
chaque commune 900 fr. Le chemin n* IS
coüterait 5500 fr. seulement la commune de
Vlamertinghe ne veut y participer que pour
1000 fr. Ceci ne peut naturellement être ac-
cepté, car il n'est pas admissible que nous
construisions de nos deniers les voies de
communication servant S d'autres communes.
M. Decaestecker. Puisque la discussion
porte sur la voirie, je voudrais savoir oü en
en est la question du nouveau chemin entre
le Kalfvaart et la porte de Dixmude.
M. le Président. Les crédits sont votés.
On commencera sous peu les travaux pour
la canalisation des eaux et puis après, ceux
de la chaussée. Tout, sans faute, sera termi
né eet été encore.
M. D'Huvettere. II conviendrait que les
graviers et les routes soient plus bombésen
général ils sont trop plats, l'eau y reste
stagnante et en peu de temps, ils sont impra
ticables dans la saison pluvieuse.
M. le Président. Votre remarque est
judicieuse, mais cependant on ne peut pas
tomber dans l'exagération. Dans certains
chemins cailloutés, une voiture ne peut se
ranger pour dépasser une autre, sans courir
le risque de verser.
M. Decaestecker. Ge danger n'existe
qu'au commencement, quand le chemin vient
d'être fraichement conslruii. Le chemin qui
va de Voormezeele k St Eloi est excellent k
présent et cependant, au commencement, le
milieu de la route était trop élevé.
Permettez moi de poser encore une ques
tion: quand le chemin dit Pannestraatje sera-
t-il convenablement réparé? On y a trans-
porté des hiquaillons, mais ce n'est pas
suffisant, ce chemin devrait être couvert de
gravier.
M. le Président.Pour les autres che
mins les fermiersyont transporté eux-mê-
mes du gravier, mais ici les habitants ne
veulent pas en faire de même.
M. D'Huvettere. Ge serait également
le moment de réparer le gravier du Paddegat.
Vous pourriez vous entendre avec la com
mune de St Jean.
M. le Président. On soignera cette af
faire.
Quelques grands négociants en beurre de
Bruxelles ont écrit une lettre au Collége Éche
vinal, pour lui demander d'appuyer la récla-
mation qu'ils ont faite k M. le Ministre des
chemins de fer, qui défend de transporter
le Dimanche k destination, le beurre arrivé
la veille. lis font remarquer que cette mesure
sera fort désavantageuse pour notre marché,
qui a lieu le Samedi.
M. le Président partage eet avis et
tout en étant grand partisan du repos domi
nical, il trouve cependant que dans certains
cas urgents, comme dans celui-ci on devrait
faire exception k la régie générale. 11 propose
en conséquence au conseil que Ie Collége
adresse une lettre k M le Ministre Vanden
Peereboom pour le prier de retirer la défen-
se en question (adopté).
La fédération des ouvriers charpentiers a
envoyé une lettre k lad ministration commu
nale, sous la signature de M. Eugèoe Ghy-
selen,ainsi qu'k l'administration des Hospices,
afin de demander qu'on accorde aux ouvriers
charpentiers, un salaire minimum de 30 cs
par heure.
Au sujet de cette question qui est fort
compliquéu, il existe k l'Hötel de ville un
dossier trés volumineux et je crams, dit M.
le Bourgmestre, qu'il ne sera pas facile de
trouver une solution satisfaisante.
M. Fiers. Je trouve que cette question
demande k être étudiée avec bienveillance.
Dans ce but je propose de la renvoyer devant
une section spéciale.
M. le Président. Si personne n'y fait
d'opposition, la question sera envuyée k la
commission du contentieus.
La caisse communale est en régie et M.
le Président, dit k ce propos que la fagon
d'opérer est ici irréptochable. On a adressé
aux administrations communales des avis
afin de rendre la fraude impossible. Ges
conseils sout sans objet k Ypres, car, il fau-
drait qu'une entente parfaiie existat eritre
tous les employés et le receveur communal,
pour rendre la fraude possible. Aucune re
cette ni aucune dépens9 ne sont faites au
bureau du receveur communal sans que le
secrétariat n'en soit immédiatement préveou.
M. le Président met le journal des recettes
k la disposition des conseillers qui vou-
draient examiner la fapon d'opérer.
Crédits.
Plusieurs crédits sont votés, entr'autres
un crédit pour la garde civique et un autre
pour la confection du catalogue des Bibliotè-
ques publique et populaire.
On a décidé pour ce dernier travail, de
procéder comme k Paris et dans d'autres
grandes villes, c'est k dire de ne pas faire
imprimer ce catalogue, qui serait imparfait
au bout de fort peu de temps, du moment
que de nouveaux ouvrages entrent, et qui
serait par tröp conteux, puisque le dernier
qu'on ait imprimé a couté 3000 fr. et
qu'on en a vendu k peine 50 exemplaires.
II sera manuscrit une fois en volume et
deux fois sur des fiches. De cette mamère il
suffira, quand de nouveaux ouvrages par-
viendront, d'ajouter simplemeut une fiche
k la ruhrique du nouvel ouvrage et le public,
comme l'expérience l'a prouvé ailleurs, s'y
retrouvera mieux qu'avec un catalogue im
primé.
Ecole Industrielle.
Quelques changements sans importance
out éié faits par le gouvernement au règle-
ment voté pourl'Ecole Industrielle, entr'au
tres celui ci: MM. le gouverneur de la Pro
vincie et le Bourgmestre de la ville devront
être convoqués k assister k la réunion de la
commission administrative.
Quant k M. le Bourgmestre, dit M. Golaert,
j'espère bieu qu'il nous fera l'bonneur d'as-
sisterde tempsen temps k la réunion de notre
commission mais pource qui regarde M le
gouverneur, je doute fort qu'il viennek Ypres
pour y assister (rires).
Sport hippique subside.
M. le Président. le Sport Hippique
nous demande encore une fois, cette année,
un subside pour organiser des courses kla Plai-
ne d'Amour, le Dimanche 12 Juin au lieu du 5
Juin, jour oü ontlieu les élections provinciales.
On demande 1000 fr., le concours de
l'Harmohie communale et des pompiers.
Dans une enirevue que j ai eue avec les
membres de la commission, j'ai dit franche-
ment que le conseil ne serait probablement
pas d'avis de revenir sur la décision qu'il a
prise de subordonrier l'octroi de ce subside k
i'obtention, pour les ouvriers Yprois, d'une
place gratuite k la plaine. Ges Messieurs
m'ont répondu que la situation financière du
Sport Hippique ne permettait pas de faire
cette libéralité, qui aurait eu pour résultat
des abus kleur détriment. Eneftetles recettes
diminuent d'année en année.Ils ont proposé,
pour montrer leur bonne volonté, de donner
500 cartes d'entrée k distribuer gratuitement
aux ouvriers par l'Administraiion commu
nale.
Cette solution n'est pas possible non plus,
dit M. le Président, car si d'un cöté l'admini
stration communale ne veut pas revenir sur
sa décision, d'un autre cöté elle ne peut pas
se faire le distributeur de ces cartes.Le mieux
serait que le Sport Hippique se chargeat lui-
même de cette besogne.
M. Decaestecker. 11 est certain qu6 les
courses de chevaux sont une source de pro-
fi's pour la ville et je voudrais par consé
quent qu'on parvienne k s'aecorder. Cepen
dant le conseil ne voudra pas revenir sur la
décision qu'il a prise de faire accorder une
place gratuite k la elasse ouvrière. Mais si
la ville ne peut se charger de la distribution
des 500 cartes proposées, serait-on certain
que cette distribution sera faite régulière-
men:, et disons le mot, impartialement
Je propose done de placer ua agent de
police pour faire le controle de la distribu
tion de ces cartes ou bien, mieux encore,
qu'un metnbre du conseil soit adjoint k la
commission du Sport Hippique dans ce but.
M. le Président. Les deux propositions
sont impraticables en principe, car si un
agent de police assiste k cette distribution,
c'est en somme l'administration communale
qu'il représepte done elle serait engagée et
cela ne peut être. Par contre, un conseiller
communal ne pourrait y être que comme
particulier, done le but ue serait pas at-
teint pour le même motif.
M. Vandenboogaerde propose de laisser
un cöté de la plaine k la disposition du public,
avec un millier de places.
M. Vander Gbote propose d'admottre gra
tuitement autant d'ouvriers que possible,
mais d'augmenter en revanche le subside de
500 fr.
Plusieurs autres propositions sont faites.
Après discussion, el les paraissent aussi im
praticables lesunes que les autres, entr'autres
celle de n'admettre graiuitement, pour être
sur de ne pss créer des abus, que les vieil-
lards du Nazareth et de la rue da Dixmude
(rires).
Toutes lemoignent, comme le fait re
marquer M. ie Président, du désir du Conseil
d'arriver k une solution reudant possible
l'octroi du subside demandé, sans se dépar-
tir du principe qu'il a voté en faveur de la
classe ouvrière.
Finalement M. Colaert trouve le moyen
d'aboutir, en proposunt de charger la com
mission du Sport Hippique de la distribution
des cartes gratuites, mais avec la condition
de faire cette distribution dés fe Dimanche
précédant la journée des courses, jusqu'k
extinction et indistinctement k tous ceux qui
demanderont des cartes, même s'ils élaient
fortunés. Ainsi par exemple si M, le Bourg
mestre se présentait (rires), on devrait lui
en donner. Seulement le nom de la personne
qui obtient ainsi une carte, serait porté sur
une liste communiquée k l'Administration
communale et serait également ïnscrit sur
cette carte qui devrait être personnelle.
De cette fagon, je doute fort qu'un homme
en état de payer son entrée aux courses, ait
assez peu de pudeur ou d amour-propre,
pour s'exposer k l'odieux ou au ridicule dont
il se couvrirait en demandant la carte desti-
née aux ouvriers.
Apiès qu'on eüt voté sur les diversss
autres propositions qui furent toutes rejetées,
celle de M. Golaert fut adoptée par le con
seil, avec abstention de MM. Boone, Vanden
boogaerde et D'Huvettere et le vote contraire
de MVanderghote.
La proposition de ce dernier: 1500 fr.de
subside et l'entrée gratuite de la plaine,
fut rejetée pat' 11 voix contre 1.
Société d'Horticuiture.
Le conseil décide sur les propositions de
M le Président de donner tous les deux ans
seulement une exposition de fleurs et légu-
mes, mais d'augmenter les subsides afin de
rendre ces expositions plus remarquabies.
Go mice agricole,
Ua subside de 1000 francs est accordé
pour les concours. Seulement celui des hou-
blons, peu intéressant pour la ville,sera rem-
placé par un concours-exposition pour le
laii et le beurre pendant la fête communale
prochaine. (accordé.)
Administration des Hospices.
L'adjudication des lots 2 et 3 pour la con
struction de ia nouvelle maison d'aliénés a
été faite le Mardi 19 Avril. MM. Wallaert et
Roose sont entrepreneurs du 2m* lot. (quar-
tier des indigents) pour la somme de 211,500
francs. M.Angiitis pour le 3mo (chapelleetc.)
pour celle de 112,600 fr.