0 o QtsJl ap£ G O Mercredi 11 Mai 1898. 10 centimes ie N°. 33a Année. N° 3339. ■3 M. 11 CONSEIL COMMUNAL La Révolution en Italië. La guerre Hispano-Arnéricaine. Les élections législatives en France. Le prix du blé. On s'abonne rue u Beurre, 36, a Ypres, et a tons les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL D YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent Ün Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés fz'anc de port a 1'adrease ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Las reclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judieiaires1 franc la ligne. Les nnmóros supplé- menta res coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (axceptó les 2 Flandres) s'adresser A l'Agence Havas Bruxelles, rne de la Madeleine n° 32 et Paris, 8, Place de la Bourse. Dimanclie 15 Mai A MIDI, sur le kiosque de la Grand'PIace, [.'HARMONIE COMMUNALE. Programme: 4. Les Arbalétriers, allegro militaire. Wittebroodt. 2. I masnadieri, fantaisie. Verdi 3. Démons el Fées, danse ca- ractéristique. Heymans 4. Gasporonne, pot-pourri. Millücker t>. New Life, valse. Komseel SÉA.NTCE PVBLIQVE Ol du 14 Mai '1898, a 5 heuies du soit'. Ordre du jour 1. Communications. 2. Ecole moyenne: Compte 1897. 3. Dénominatiori de l'ancien cbemin d'ex- ploitation de la route de Bruges au Kalfvaart. Ce nest plus une émeute, c'est une veritable révolution, qui a delate en Italië, et qui, Samedi et Dimanche, a dé vasté Milan. La famine, l'incapacité gouverne- mentale, la propagande socialiste et anarchiste ont soudainement abouti a une explosion de fureur populaire,que n'a pu- contenir letat de siège, et qu'il a fallu mater par le canon. Les nou velles de la journée de Di manche, publiées au fur et a me sure des dépêches, sont naturelle- ment fort incomplètes a cause de la censure lélégraphique trés rigoureuse, mais elles sont néanmoins d'une gra- vité exceptionnelle. Les victimes sont nombreuses. Le plus grand nombre des victimes a été fait dans la rue Torino, oü il a été né cessaire d'abattre les barricades for- mées par des meubles trés pesants, recueillis dans les maisons voisines et les magasins, qui furent livrés au pil lage. Sur une barricade,les émeutiers ont hissé le drapeau rouge, et sont montés ensuite sur les toits des maisons voi sines, d'oü ils jetèrent une quantité énorme de tui les sur la cavalerie, qui était dans l'impossibilité d'avancer, par suite d'obstacles de tous genres, que les émeutiers y avaient amon- celés. Les cavaliers durent descendre de cheval et, après un feu bien nourri, se rendirent maitres de la situation. Plusieurs journaux, tels que le Se- colo et 1'Italia drt Popoio, sont sus- pendus. Le directeur du Secoio, M. Romussi, et plusieurs rédacteurs ont été arrêtés. Le plan espagnol II résulte d'une lettre adressée par M. de Bernabe, ancien ambassadeur d'Espagne, a un de ses amis de Was hington,que Tescadre espagnoleaurait recu l'ordre d'abandonner a leur sort la Havane et Porto-Rico et de lacher d'arriver a bombarder New-York. Le paquebot Cellic King dit avoir apercu plusieurs vaisseaux de guerre a 80 milles au nord du cap Race on suppose que ce sont des navires espa- gnols. Des mesures ont été prises a New- York pour prévenir toute surprise de l'ennemi. Le gouverneur Black a mis a la dis position des autorités rravales de Washington six remorqueurs pour mouter la garde a l'entrée de Sandy- Hook et de Willets points. Dés le si gnalement des bateaux, qui essayeront de forcer l'entrée, les forts tireront immédiatement sur eux. Une escarmouche navale. Deux navires américains ont pour- suivi une goélette de pêche ils se sont approchés a cinq milles de la cöte. Les batteries de la Havane ont commencé le feu contre les navires américains et ont tiré six coups. Un obus a emporté la cheminée et un mat du croiseur, qui était en avant un autre obus est tombé sur le pont du second croiseur, qui a été atteint dans ses machines. II a été remorqué jusqu a Key-West. Lundi, 11 heures soir. Dans la lr« circonscriptioD d'Oran M. Saint Germain est en ballotage avec le commandant Peffau, antisémiste. L'élection de ce dernier parait certaine. M. Morinaud, antisémite, est élu dans la 1" circonscription de Constantine avec une majorité de 12 voix. Dans la première circonscription d'Alger, M. Drumont a obtenu exactement 14,537 voix, contre 2,328 h M. Samary, député sortant radical socialiste, et 734 a M. Ber- trand, républicain. II y a eu en général moins d'abstentions qu'h la précédente élection. A Paris, en 1893, il y avait eu 324,000 suffrages expriraés. 11 y en a eu hier 409,000. 85,000 volants de plus qu'en 1893 se sont done présentés Dimanche aux urnes électo- rales. M. Joseph Reinach retire sa candidature, li invite ses électeurs voter pour M. Roux contre M. Andrieux. On annonce que M. Jaurès aurait I'inten- tion de n'accepter aucuue candidature. Une appréciation. En somme, et en admettant que les ballot- tages soient un écho du 8 Mai, la situation des conservateurs francais, et en particulier celle des catboliques est plutöt améliorée. Numériquement, ils gagnent des sièges. Moralement, ils gagnent de i'influence. Ils feront partie intégrante el nécessaire des majorités ministérielles. II n'y aura même de stables que les majorités dont ils seront, et vouloir se passer deux serait se condam- ner h l'instabilité ministérielle dont la Répu- blique a si longtemps souffert. Les modérés restent les arbitres de la si tuation Nous ne demandions pas autre chose, et nous avons ce que nous demandions. Le parti conservateur est frappé par Ia perte d'hommes tels que le due de la Roche foucauld, Jules Delafosse, Gamard, le prince d'Arenberg. Alger fête sa délivrance. Alger, 9 Mai. La ville présentait Lundi un air de fête quelle ne connaissait pas depuis longtemps. Dès le matin, la foule se répandit dans les rues avec des drapeaux et des banriières. Un grand nombre d'ateliers et la plupart des magasins étaient lermésbeaucoup étaient pavoisées. Ce qui distingue cette manifestation de celles qui ont eu lieu presque chaque jour depuis Janvier est quelle est composée non seulement d'enfants, mais de pères.de mères et de jeunes femmes revêtus d'babits defê- tes, qui défhent en chantant avec le plus giand calrne. Les éi us du 8 Vlai. Les 395 élus se décomposent ainsi républicains 178; radicaux ou radicaux- socialistes 115; ralliés 30; droite 39; socialistes 14nationalistes 13. Enfin 6 députés ne peuvent être jusqu'ici étiquetés même d'une fagon approximative. A propos de la hausse des blés, uu importateur anversois nous donne ces curieux renseignements Les pays européens sont une fois de plus victimes de la rapacité des Américains. Nous sommes tributaires des yankees, pour les blés, paree que nos stoks indigènes son in- suffisants et paree que les Ëtats-Unis sont le seul pays du monde qui fournisse un bon blé d'exportation. Or les commergants yankees sont autre- ment audacieux et entreprenants que nous. La plupart d'entre nous hésitent ou n'ont pas de créditaux États-Unis, c'est le contraire. L'américain se lance tout jeune dans la carrière, il va de l'avant, il n'a pas de scru pules, nous sommes sa merci. Un exemple va montrer ceci clairement: L'an dernier un jeune américain natif de Chicago se nommant Leiter a visité l'Europe. En se réembarquant h Liverpool, il avait une con viction faite quant aux besoins de l'Europe; il avait vu h quel point nous sommes tribu taires de son pays. Rentré h Chicago en Octobre 1897 il achète immédiatement six millions de bushels (un busbei représente 27 kilogrammes de blé), livrables en Décembre. Son capital est insuffisant; il a recours 'd son père, vieux commergant retiré des affai res et ricbe de quelques centaines de millions. Le père, lieureux de voir son fiis suivre une belle piste et manifester de si bonne heure (le jeune homme n'avait que 23 ans) l'esprit entreprenant das Yankees,lui avance l'argent nécessaire. En Janvier, Février, Mars et Avril, Leiter emmagasine des quantitéseffrayactesée blé, de maïs, d'avoine et de seigle. Au fur et mesure que les livraisoris lui parvieunent, il en expédie une partie en Europe,payable comptantde fagon h faire face aux pre mières écbéances. Mais d'énormes quantités de céréales restent cbez lui en Amérique, de manière consiituer insensiblement un stock colossal. Pendant des semaines et des mois, il paie 30,000 francs par jour pour frais de maga- sinage, d'assuranee el de warrants Le mois passé, les acheteurs ne parve- naient déja plus s'approvisionner l'aise. Mai est lè plus de blé! Dans une seule bourse, la hausse est de 8 francs par 100 kilos. Dapiès des informations qui me vienneni d'Amériqu jl se pounait fort bien qu'en Juin et Juillei prochain, les vendeurs liés Leiter par contrat fussent obligés de payer 100 francs (par 100 kilog.) de diffé- staief'ï PAR H

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1