O Iff Mercredi '29 Juin 1898. 10 centimes !e N°. 33° Année. N° 3353,. S Pi [QUE LA GUERRE France Allemagne Les droits proteeteurs en France Le nouveau député de Roubaix. Q f&egpag* O On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et k tons les bureaux de poste cha royaurae. Dimanolie 3 «Juillet 8 1/2 heures du scir, sur le kiosque de la Grand'Place, L'HARMONIE COMMUNALE. 4 PROGRAMME Allegro militaire, 2. La Reine de Saba, fantaisie, 3. a) Esparwla, morceau caracté- risiique, b) Parade militaire, morceau de genre, 4. Une chasse it Courre, fantaisie imitative, 8. Kiss me, polka anglaise, Massenet V. Buot Kling Est-ce une nouvelle jactance américaine Le Mew-York Herald, du 26, an nonce gravement que le gouverne ment de Washington vient de decider l'envoi d'une flotte sur les cóles espa- gnoles. Le président a décidé de porter la guerre en Espagne, pour faire com- prendre a cette dernière quelle n'a rien a espérer de la continuation de la guerre. Si cela devient nécessaire, l'expédition de Porto-Rico sera remise a plus tard. C'est le commodore Schley, qui commandera l'escadre. II recevj'a lord re d'aller bombarder les forts espagnols et de suivre ensuite l'amiral Camara autour du monde, de lui livrer bataille et de détruire sa flotte. Cette fanfaronnade amérieaine fait beaucoup nourire. Non pas que le projet ne soit pas réalisable, tnais on reculerait peut-être devant les difficul- tés qu'il offrirait. Le ministère Brisson 11 semble bien que le ministère Brisson ne craquera pas au dernier moment comme les précédents. Du moius les notes communiquées offi- cieusemen t bier soir sont-elles trés affirmatives. La réunion qui s'est tenue chez M. Brissop, et a laquelle ont assisté MM. Léon Bourgeois, Sarrien, Peytral, Cavaignac, Lockroy, Delcassé, Viger, Marnéjouls et Trouillot, a duré de 2 b. a 7 h. du soir. Le programme du nouveau cabinet a été discuté et ar- rêté. L'accord s'est établi sur l'ajourne- ment de la révision de la Constitution, sur la réforme fiscale d'après les bases établies antérieurement par M. De- lombres, sur la réorganisation du marché financier et sur la question du décret du 3 Mai dernier, suspendant les droits qui frappent les blés. Le ministère radical se contentera d'un programme modéré. M. Peytral doit ce matin s'entrete- nir avec M. Cochery au sujet de la réorganisation du marché financier. Les droits sur les blés seront réta- blis a parlir dn 4er Juillet. Dans la soirée, le portefeuille qui n'avait pas encore de titulaire a été offert a M. Tillaye, sénateur du Cal vados, dont on ueconnait pas encore la réponse. II est possible que s'il re fuse, M. Brisson s'adresse a M. Pauliai, autre sénateur, qui s'est beaucoup oc- cupé de questions coloniales. Tous les articles que les journaux consacrent ce matin, par avance pe'ut- on dire, au minislère Brisson, mon- trent que l'affaire Dreyfus va jouer un grand rèle dans la politique du raoins pendant quelque temps. Dans le Rappel M. Lucien Victor Meunier se félicite de la présence a la présidence du conseil de M. Brisson, mais il regrette que M. Cavaignac soit ministre de la guerre. 11 espère que M. Brisson saura êfre le gardien énergique et vigilant de nos liberies et de nos droits Dans 1 o Radical, M. Sigismond La- croix conclut ainsiAux républicains de faire leur devoir et de soutenir le gouvernement qui afFronte la Int te contre la coalition des monarchistes, des ralliés, des cléricaux et des natio- nalistes césariens La Libre Parole se félicite de ce que M. Brisson s'est chassé du mini stère de la justice 11 élait. impossi ble, ajoute notre confrère, que M. Cavaignac permit an dreyfusard Brisson de prendre le portefeuille de la justice. M. Henri Rochefort écrit dans ïln- transigeant que Interpellation tou- chant l'affaire Dreyfus va immédiate- meut déblayer le terrain. Lavenir du cabinet dépeudrade la réponse qu'il est décidé a apporter et des resolutions qu'il annoncera a la Chambre. L'Autorité croit que le ministère n'est pas viable. M. Yves Guyot dans le Siècle conclut ainsiLe nouveau ministère ue prend pas possession du pon voir avec assurance etcranerie. II a l'air de s'y faufiler. Ce n'est pas cette attitude qui lui assut ora une majorité, mais nous ne disons pas qu'il ne puisse vivre, car il est fort de i'impuissance des républicains libéraux >j VEcho de Paris s'étonne du röle joué par M. Félix Faure pendant la crisePersister a chereber a gauche, dit-il, toujours plus a gauche, une solution en évidente contradiction avec la vérité parlementaire est inex plicable de la part de M. Félix Faure». t Les socialistes sont trés froids a l'égard d cabinet. M. Millerand, dans la Lanterne, parait pourtant pret a le soutenir, soucieux avant (out, dit- il, de poursuivre dans le pays la cam pagne, de propagando et d'éducation qui est notre preoccupation essentielle. Nous ferons sans hésiter crédit a un ministère d'apaisement républicain Tandis que la Pelite République conclut ironiquement ainsi Quant aux réformes, elles sont mises en ré forme pour cause d'aucienneté. 11 y a si longtemps qu'elles montenl la garde. Pauvres vieilles Elles ont bien gagné leurs invalides Les ballottages D'après les statistiques des élections du Reichstag et des bnllottages dont on connait maintenant presque tous les résultats, les conservateurs et le parti de i'Empire, y compris les coo-. servateurs-indépendants, perdent 8 sièges, le parli démocratique sud-alle- mand en perd 4, les antisémites 4, les polonais, 5. Par contre, les socialistes en gagnent 9 on suppose que pour le centre, en comptant les résultats encore non connus, il y aura un gain de deux a six sièges1 union-libe'rale et les libéraux-démocratiques gagnent tons les deux un siège, les guelfes deux. I! s'est constitué, en outre, un nouveau groupe de quatre représen- tants spéciaux de la Ligue des agra- riens. Les natiönaux-libéraux out des pertes légères, deux sièges, croit-on. M. Lambert vient de faire une démarche auprès de M. Brisson pour lui faire observer que si lui et un certain riorabre de sos amis du parlement avaient combattu M. Méline, ce n'éiait pas sur le terrain économique et que iesélecteurs de la plupart d'entre eux partagent les opinions protectionnistes de M. Méline. II a ajouté qu'un retour ft la politique libre- échangiste serait mal vu par eux et les met- trait dans une position facheuse vis a-vis de Furs commettants. M. Brisson a répondü tt M. Isambert que le cabinet n'était p s encore tout li fait constitué et que, par conséquent, il n'a pu délibérer sur la suppression des droits sur les blés. II a déclaré qu'ou pourrait comme solu tion provisoire, demander au Parlement de proroger une dizaine de jours beftet du décret actu i qui expire le 1er Juillet. Lorsque M. Viger est arrivé la réunion tenue eet après midi cbez M. Brisson, les journalistes lui on fait part de la démarche faite ce matin par M. Isambert auprès de M. Brisson. M. Viger a fait alors la déclaration sui- vante M. Isambert n'a pas lieu detre inqukt du moment oü je suis au ministère de, l'agricul- ius e, je suts en effet irréductible sur la question des droits sur les blés.Jevous autorise l'affirmer. M. Motte, le nouveau député de Roubaix, a défendu avec énergie et non sans éloquence son élection con tre M. Millerand, le collègue' socialiste qui parlait en faveur de M. Guesde. Le Soleil consacre un article au vaillant député du uord. Le voici M. Motte, député de Roubaix, est, de- puis sou apparition la tribune du Palais- Bourbon, le véritable bomme du jour. Hier, dans les couloirs, on parlait beaucoup plus de lui que du ministère en formation. Des hommes de nuances bien diverses rendaient hommage a sa franchise, h la netteté de ses déclaralions, k son courage a la tribune. Quel excellent président du conseil ferail le successeur de M. Jules Guesde disait-on. Au moins, avec lui, il rt'y aurait pas d'équi- voque, et les socialistes trouveraient qui parler. Leur étonnement était extréme, en effet, de rencoatrer uu collègue qui ne tremblait pas devant eux, et qui semblail déteroainé k i évéler toutcs leurs manoeuvres électorales. Les nnonces ooütent 15 centimes la lignk>. Les réclames dans o.oeps du journal coütent 30 e< (times la ligne. Les insertions jadieiaires, 1 franc la ligne. - Les numóros suppié- mentaires content 10 francs les cent exemplaires. 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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1