^/QÜÉ
Mercredi 6 Muillet 1808.
10 centimes le N°.
33s Année. N 0 3359.
qrG A fV£*
La guerre
Üispano-Américaine
A la chambre francaise.
Suisse
Le commerce beige en 1897
v~- - 'rt?. -
is
On s'ahonne rue au Beurre, 38, a Ypres, et
Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et la Samedi
Le prix de l'abonnementpayable par anticipation est de 5 fr. SO c. par an pour tout
le pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre.
Les articles et communications doivent êt.re adressés franc de port a l'adresse ci-dessus.
tons les bureaus de poste du royaume.
1 Los annonces coütent 15 centimesla ligno. L.asréclames dans le corps du journal coütont
so centimes la ligne. Les insertions jadiciaires, 1 franc la ligne. Les numéros sapplé.-f
mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires.
Pour les annonces de France et do Belgique (excepté les 2 Flandros) s'adresser VAgence
i Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 3, Place de la Bourse.
La bataiJle de Santiago
New-York, 4 Une dépêche du
New-York Herald datée de Piava del
Este Samedi midi donDe les détails
suivants au point du jour Farmée
du général Shafter a recommencé l'at-
taque acharnée de Santiago. Encou
rage par les succès de la veille, il a
attaqué avec la resolution d'entrer a
Santiago après le coucher du sol ei 1. 11
ne se trouva.it en effet qua un mille
des dernières defenses de la ville
pendant que les troupes américaines
se pressaient du nord-est entre El Ga-
ney et Santiago, d'autres divisions
avancaient du sud, d'autres encore
marchaient contre lest et contre le
centre de la ville.
Tout la flotte bombardait sans
relache les batteries du port. Le 33e
régiment de volontaires du Michigan
était a peine venu débarquer qu'il gra-
vissait déja le sud de la montagne
prés d'Aguadores. Une batlerie espa-
gnolequi était masquée ouvrit tont a
coup le feu et fit dans ses rangs de
terribles ravages, rnais le régiment
tint bon et délogea les Espagnols en
leur causant de grosses pertes.
La cavalerie irrégulière se trouva
ainsi exposée dans la matinee ;i un feu
extrêmement vifelle ne fai blissait
pas, elle coritinua sa marche et s'ap-
procha de San-Juan. Un combat ter
rible s'engagea sur ce point et dura
deux heures, a la suite duquel les
Espagnols culbutés se replièrent sur
Santiago. Ginqrégiments de cavalerie
soutenus par deux d'infanterie, qui
survinrent a ce moment décisif, em-
portèrent San-Juan d'assaut, mais
leurs pertes furent sensibles.
Le ballon d'observation employé
dans le combat a rendu les plus grands
services, mais les Espagnols reussirent
a le crever.
L'höpital de Siboney est bondé de
blesses ainsi que le bateau hópital
Texas.
Madrid, 4 A la sortie du conseil,
les ministres ont déelaréque la mort
du général Varavey est officiellement
confirmee.
Le général a été tué dans ia troi-
sième attaque d'El Caney oü il a lutté
avec moins de 500 hommes.
On confirme également que deux
aides de camp du général Linarès ont
été tués.
Les Américains ont en plus de
2,000 hommes hors de combat.
Le cabinet ne sait rien au sujet des
renforts comraandés par les généraux
Escario et Pareja.
II est également sans nouvelles
d'Aguadores.
Le bruit court que le général Li
narès est mort, mais ce bruit n'est pas
officiellement confirmé.
Washington, 4 LaMaison Blanche
annonce que l'amiral Sampson est
entré dans le port de Santiago, Di-
manche, etadétruil la fiotte de l'a
miral Cervera.
Le département de la guerre annon
ce que ton te la flotte espagnole a été
détruite, (a lexception d'un seul
navire) et brülée sur place.
La Maisou Blanche a re:u la dépê
che suivante du général Shafter datée
de Playa del Este, eu date du 3, ma-
tin J'ai demaudé la redditiou im
mediate de Santiago, menacant la
ville de bombardement. Je erois que
la ville se reudra.
Ces deux informations sont confir
mees par une dépêche du New-York
Herald
L aviso de signal a Playa del Este,
a quelques milles de Santiago, envoie
la nouvelle que ia flotte de l'amiral
Cervera a essayé de s'échapper Same
di dans la nuit, il en est résulté uu
engagement avec les navires de la
flotte Sampson.
Tous les navires espagnols, a l'ex-
céption d'un seul, ont été défruits.
Le général Shafter a telegraphic
qu'il s'attend maintenant a la reddi-
tion immédiate de Santiago.
Propositions d'amnistie
Paris, 4 Juillet. M. Peytral dé-
pose le projet des quatre contributions
directes.
M. Coutant dépose line proposition
d'amnistie pleine et entière pour les
faits de grève el de presse. M. Méry
dépose une proposition d'amnistie
tendant a transformer la grace de
Cv voet en amnistie.
M. Drumont appuie Ia demande
d urgence il rappelle les graces ac-
cordées a 1 occasion des troubles d'Al-
gérie et remercie M. Milliard pour la
mesure qu'il a prise. II invite ses col-
lègnes a se montrer bons, hu mains et
supérieurs a leurs prédécesseurs.
M. Jourde fait des réserves, notam-
ment en ce qui concerne Dreyfus.
M. Coutant l'interrompant. La
prescriptionnes'étend pas aux traitres!
JM. Sarrien s oppose a l'urgence il
rappelle que dix condamnés seulement
sont appelés a bénéficierde l'amnistie.
Si de nouvelles graces étaient deman-
dées, le gouvernement les examinerait
avec bienveillance, mais il ne peut
admettre la mesure proposée a legard
de Cyvoct.
La proposition est renvovée a la
commission d'initiative.
M. Zevaes dépose une proposition
tendant a assurer la liberté du vote.
M. Peytral, ministre des finances,
dépose Ie projet des quatre contribu
tions directes, projet qui est identique
a celui volé l'an dernier.
L'élection de M. Rouvier est en-
suite validée.
M. Breton depute socialiste du Cher,
conteste celle du prince d'Arenberg,
il qnalifie celui-ci de faussaire, d'hom-
me indigne d'appartenir a un parle
ment francais.
Finalement, l'élection du prince
d'Arenberg est validée par 326 voix
contre 218.
L'élection de M, Muzet est également
validée.
Deux projets de loi importants
Les Chambres suisses discuteut en
ce moment deux questions importan tes
Bonification du droit et la loi sur les
assurances. La première marque une
nouvelle étape dans ia voie oü la
Suisse s'est engagée depuis cinquante
ans et qui consiste a resserrer toujours
davantage les liens qui unissent les
vingt-deux cantons de la Confederation.
Quanta la question des assurances,
elle ne fait plus seulement 1'objet,
comme Bonification du droit, d'une
revision constitutionnelleelle est
sortie de la période préparatoire et les
deux projets assurance-accidents et
maladie, ont déja passé au crible de
ia discussion d'une des deux Cambres.
Malheureusement, les deputes pa-
raissent avoir fait trop grand tandis
que le premier projet ne comportait
pour la Confédération qu'une dépense
de 5 millions, celui qui est sorti des
deliberations du couseil national, en
comporte une de 7 a 8 millions. La
première sommc pourrait être prélevée
sur le budget, la seconde dépasse les
quolités disponibles; ce surplus de
dépeuses de 2 a 3 millions ruinerait
l'équilibre des finances et, pour y faire
face, il faudrait ressusciter 1' idéé du
monopole du tabac.
L'impopularité de cette mesure
entrainerait irrémédiabiement la chute
du projet des assurances. Les partisans
de ce dernier espèrent vivement que
les membres du Conseil des Etats se
montreront moins intransigeants que
leurs collègues du Conseil national et
reviendronl au premier projet, quitte
a étendre l'assurance plus tard, si la
situation financière le permet.
II résulte du tableau général du commerce
de la Belgique avec les pays étrangers, que
le ministère des finances vient de publier,
et dont nous avons parlé déjb, que nos ex-
portations et nos importations générales
réunies se sont élevées, en 1897, k une va-
leur de 3 milliards 928 millions 100 mille
francs.
Mais comme k ce chifïre il faut ajouter
113 millions représentant la valeur des
diatnanls bruts et taillés importés et expor-
tées, il s'ensuit que notre mouvement com
mercial de 1897 se chifFre en réalité par 6
milliards 41 millions 400 mille trancs. (1)
On le voit, nous n'avons pas trop k nous
plaindre de la crise, car, en tenant compte
de notre population et de 1'éteudue de notre
territoire, notre mouvement commercial lient
le premier rang parmi tous ceux des nations
(1) La grande valeur du diamant, pour un
volume et un poids insignifiants, fait que les
importations et les exportations de cette mar-
chatidise s'opèrent a l'insu de la douane et,
jusqu'ici, il n'en a pas été tenu compte dans les
relevés de la statislique commerciale. Mais les
renseignements suivants ont été fouruis au
gouvernement par les présidents de la Chambre
de commerce et du Club des diamantaires a
An vers:
La production totale des mines de diamants
dépasse annuellement cent millions de francs.
Les diamantaires anversois achètent les
diamants bruts sur le grand marché interna
tional de Londres; en 1897, ils en ont acheté
pour cinquante-cinq millions de francs, et ont
payé 5,500,000 francs a leurs ouvriers.
La Belgique conserve annuellement pour en
viron trois millions de francs de diamants
taillés le reste est exporté dans les diverses
parties du monde.