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Mercredi 13 Juillet 1898.
10 centimes le IV0.
S39 Année. N° 3357.
n
La guerre
Hispano-Américaine
France
La force prime le droit
Le socialisme vert
Le centenaire de Michelet
Q
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Jeudi 14 Juillet
8 1/2 heures du soir,
sur le kiosque de la Grand'Place,
RÉ P ÉT! Tl O IS
L'HARMONIE COMMUNALE.
PROGRAMME:
1. Marche Lorraine, Ganne
2. Corlège de BacchusDelibes
3. La patrouille lurque, Michaëlis
4. Les pêcheurs de perles, Bizet
3. Le rossignol et les grenouilles, Eilenberg
Madrid, 11 Juillet.
Oil assure que les Américams out
demandé,pour faire la paix,la cession
de Cuba et de Porto-Rico, un port
aux Canaries et une indemuité de
1,200,000,000 de francs. Ils garde-
raient les Philippines en gagejusqu'au
paiement de cette indemnité. Ces con
ditions ne sont pas acceptables.
Le Laffan Bureau communique la note
suivante
New-York, H Juillet.
On apprend d'une manière positive
que les Espagnols se préparent a éva-
cuer Santiago.
Les routes ont été trés améliorées,
ce qui permet d'envoyer toute l'artil-
lerie aux forces américaines devant
Santiago, ainsi que vient de l'ordon-
ner le general Shafter.
Ce).ui-ci a télégraphié hier que,
dans l'après-midi, ila fait le tour des
retranchements qui, sur une longueur
de neuf milles, sont absolurnent inex-
pugnables.
Le bombardement s'effectue a lon
gue portee afin d'épargner le plus
possible les troupes américaines.
Le general Shafter annonce qu'il
est tout a fait rétabli et que Garcia
rapporte que les Espagnols évacuent
la petite ville de Los Caminos, a huit
milles a l'ouest de Santiago, prés de
la baie.
Les autorités navales de Washington
croient que l'amiral Sampson peut
pénétrer dans le port sans grandes
pertes en entrant a toute Vitesse.
Une dépêche adressée au Sun du
camp devant Santiago dit que les
Espagnols travaillent jour et nuit a
fortifier leurs positions et a masquer
leurs batteries.
Trois batteries légères et une de
grosse artillerie ont été placées par
les Américains dans les seules posi
tions qui s'y prêtent. Les gros cais
sons n'ont puêtre hissés sur les hau
teurs, de sorte que les munitions sont
transportées par les hommes sur un
terrain difficile,
La bat ter ie du capitaine Capron
couvre l'aile gauche et le centre. Lai le
droité, commandée par le général
Lawton, s'est avancée et retranchée
dans une magnifique position qui en-
toure les faubourgs du nord de la
ville.
Paris, 12 Juillet.
La Chambre discutait hier le projet
des quafre contribution directes.
Ïïn amendement de M. Pion, ten-
dant a supprirner Timpót sur les pro-
priétés non balies, pour les cotes fori-
cières iuférieuresa 75 francs, quoique
combattu par M. Peytral, est voté par
300 voix contre 237. Premier échec.
M. Merlon propose de décider que
la diminution de recettes, provenant
de ce dégrèvement, sera récupérée sur
les cotes supérieures a 75 francs. M.
Peytral na pas dopinion ace sujet.
Cet amendement est adopté par 279
voix contre 225. Done, second échec.
Mais a ce moment M. Peytral, mini-
stre des Finances, intervient pour
demander a la Chambre de repousser
l'ensemble des deux amendemenfs
Pion et Merlon, et la Chambre docile,
bien qu elle ait voté séparément les
deux amendements, en repousse l'en
semble par 445 voix contre 112.
PJusieurs dépulés, MM. Albert
Chiché, Charles Bernard, Cluzeret,
etc. ont déposé sur le bureau de la
Chambre un projet de ioi ayant pour
objet delimiter le nombredesouvriers
étrangers employés dans les usines,
les manufactures et tons établisse-
ments industriels.
Dans l'exposé des motifs, les auteurs
déclarent que les ouvriers espagnols
dans le sud-ouest, les ouvriers italiens
dans le sad est, les ouvriers belees
daas le nord de la France vienuenc
faire aux ouvriers francais uue con
currence désastreuse ils offrent leurs
bras a meilleur marché, diminuant
ainsi le taux des salaires et augmen-
tant le chómage enfin ils n'ont pas a
supporter le fardeau du service mili
taire.
En conséquence les députés propo
sent:
11 est interdit d employer dans les
usines,manufactures et établissements
industriels quelconques plus d'un
dixième d'ouvriers étrangers.
Toute contravention a la présente
loi sera punie d'une amende de 30 a
1,000 francs, amende qui sera portée
au double en cas de recidive dans l'an-
née.
Très-justes les réflexions suivantes
de la Patrie en réponse a un article
de l Indépendance beige au sujet de la
guerre Hispano-Américaine.
L'Indépendance écrit
L'Espagne, tranchons le mót, n'a
plus aucun droit a garder Cuba inca-
pablede l'administeren temps de paix,
elle n'a pas su la défendre dans cette
guerre. Elle doit done renonccr a cette
possession et signer la paix, non seule-
ment dans son intérêt mais dans celui
de l'humanité.
L'Indépendance se dit beige.
C'est un motif de plus pour s'étonner d'un tel
langage.
L'Espagne s'est défendue avec un héroïsme
auquel l'Indépendance eile-même rend
hommage. Maisl'Espagne n'a pasvaincu. La
disproportion entre les moyens et les forces
des deux belligérants était trop énorme. Et
c'est paree que la petite Espagne n'a pas su
vaincre la grande République des Etats-Unis
qu'elle n'a plus aucun droit k garder Cuba
Si done demain la France ou l'Allemagne, ou
simultanément toutes les deux attaquaient la
Belgique, il est k supposer, quelle que fut la
vailiance dés Beiges, que contre le nombre
ceux-ci devraient céder. L'Indépendance
en concluerait-elle, paree que les Beiges n'au-
raient pas su vaincre, qu'ils t n'auraient plus
aucun droitk l'indépendance
C'est la brutale exaltation du cynique La
force prime le droit.
Un journal beige devrait être le dernier a
défendre des thèses, qui, si elles étaient admi-
ses partout, sonneraient le glas de notre natio-
nalité.
Des fautes ont été commises par l'Espagne
dans i'administration de ses colonies. Mais
est-ce pour les réparerque les Etats-Unis ont
entrepris la guerre actuelle Illusion qui n'a
pu surgir.a aucun moment, chez aucun homme
clairvoyant. L'Amérique disait II faut émanci-
per les pauvres Cubains. Aujourd'hui, le ton a
bien changé et la presse américaine s'employe
maintenant a démontrer que les insurgés cu
bains sont incapables et indignes de constituer
un gouvernement libre. L'Amérique guettait
Cuba paree que c'est un pays riche. Poussés
par leursoif de mercantilisme pur et exclusif,
les Etats-Unis ont entrepris une guerre de con-
quête, après avoir pendant des années, secondé
les insurgés contre la mère-patrie.
Encore une fois, ce n'est pas a nous, Beiges,
a justifler de tels actes, Si nous ne nous en
abstenons pas, un jour on pourrait appliquer
ces théories a notre propre pays.
Ne faites pas k autrui ce que vous ne voudriez
pas qu'on vous fit.
11 tombe de plus en plus,du cöté oü
il devait infailliblement tomber, I'ar-
bre de la démocratie de M. Pla'n-
cquaert et consorts.
Voici un extrait d'un article du
Recht
Les partis, religieux et autres, qui veu-
lent arrêter te progrès, doivent disparaltre.
Le parti conservateur joue actuellement le
role qu'il a joué au siècle passé, quand la
bourgeoisie lutta pour les libertés politiques.
De même que la religion catholique perdit
un grand nombre de ses fidèles de la bour
geoisie, elle perd maintenant une masse
d'ouvriers, paria malignitéou l'imprévoyan-
ce des conservateurs.Le mouvement ouvrier
créé par les socialistes aurait dü être un
mouvement catholique.
Les abus odieux qui fleurissaient dans
les couvents, Sexploitation et l'oppression du
peuple par les abbés et les hauts dignitai-
res ecclésiastiques, ont fait plus, au XVI"
siècle, pour le protestantisme que Luther et
Calvin.
La mauvaise conduite des moines et
l'oppression intellectuelle au XVIII siècle ont
plus favorisé l'impiété, que Voltaire et les
encyclopédistes.
Si le peuple s'éloigne de l'Eglise.ce n'es
pas qu'il soit mauvais ou méchant, c'est
paree qu'il s'apercoit qu'on veut faire de la
religion un instrument pour asservir le peu
ple aux riches, ceux-ci fussent-ils même,
comme c'est souvent le cas,les pires atbées.»
N'est-ce pas que le Recht n'a plus
rieu a envier aux organes les plus
avancés du libéralisme et du collecti
visme
Le gouvernement francais fera cé-
lébrer aujourd'hui le 100eanniversaire
de la naissance de Michelet comme uu
événement d'un intérêt national. La
France chrétienne proteste contre
cette nouvelle atteinte a la foi catholi
que.
Voici la digne mais énergique pro
testation de Mgr lsoard, l'éloquent et
courageux évêque d'Anuecy
Annecy, le 28 Juin 1898.
Monsieur le ministre,
Vous avez adressé, le 10 de ce mois,
PAR