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Samedi 16 Juillet 1898.
10 centimes le N°.
88e A.NNÉE. N° 3358.
La Guerre
France
Italië
Autriche-Hongrie
CONSEIL PROVINCIAL
Orphelinats
Contre la grêle
VILLE D'YPRES
CONSEIL COMMUNAL
rMlfMI
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Oh en est la guerre
hispano-américaine
Au point de vue militaire, un seul fait,
»mais dècisifli reprise du bombardement
de Santiago par l'escadre américaine et par
l'artillerie du général Shafter.
La reddition de la place, si eile n'est pas
un fait accompli, ne saurait désormais lar
der.
A Madrid, on semble discuter non plus le
principe de la paix, mais les conditions qui
seraient imposées par les Etats-CJnis.
L'impression a peu prés générale est que,
si les Américains se montrent trop exigeants,
l'Espagne, invoquant les souveuirs héroïques
de Saragosse, continuera la lutte jusqu'au
sacrifice de son dernier soldat.
Maïs l'opinion publique parait assez ner-
veuse, et on signale une recrudescence de
l'agiiation Carlisle.
En ce qui concerne la crise ministérielle,
on manque d'informatioes positives. Cepen-
dant on assure que M. Sagasta aurait réussi
k remanier son cabinet en écartant les élé-
merits hostilesk l'ouverture des négociations
avec les Etats Unis.
Je ne sais plus ce que je veux dire.
Le chanteur comique aura un cou
plet et un récit a ajouter a la fameuse
chansonnette: je ne sais plus ce que je
veux dire...
II les puisera dans YOfficiel francais
et récitera a peu prés ceci
La Chambre franpaise a donné Lundi le
spectacle d'une assemblée qui ne sail ni ce
quelle fait ni de qu'elle veut. Au cours de la
discussion du projet de loi sur les contribu
tions direcies.elle a adopté par quatre-virigts
voix environ de majorité un amendement qui
réduisait de 15 millions le produii de l'im-
pót foncier sur les propriéiés nou bklis, en
accordant aux cotes de 20 k 75 fr. un dé-
grèvement de la moitié du principal.
La majorité se composait surtout de mem
bres de la Droite, de ralliés et de progres-
sistes. Immédiatement après, une autre ma
jorité, oü dominaient les radicaux, décidait
que les propriéiés d'agrément ne proflte-
raient pas de la réduction. Puis, quelques
minutes plus tard, sur la proposition du
rapporteur de la commission, la Chambre
votait un sous amendement d'après lequel le
montant du dégrèvement devrait être recou-
vré sur les coles supérieures k 200 fr.
Enfin, dans un scrutin suivant. 342 voix
contre 111 rejeiaiem en bloc ('ensemble des
mesures qui venaient d'être adoptées en dé
tail. Par conséquent, il n'y avait rien de fait.
Les contributions directes, et notsmment la
contribution foncière, restent telles que le
gouvernement les avait proposées. Le projet
a été voté et envoyé au Sénat.
Chambre des deputes
La Chambre a discuté les articles
du projet de Joi relatif aux mesures
d'ordre public.
La discussion, a été vive sur l'article
2 relatif au domicile forcé. Sur la de-
mande du gouvernemeut, la Chambre
approuvé eet article sur appel nominal
par 176 voix contre 36. L'extrême-
gauche seule a voté contre.
L'article relatif a la militarisation
du personnel des chemins de fer,
postes et télégraphes est longuement
discuté. Finalement, le texte du mini
stère est adopté par 185 voix contre
27, sans amendements.
L'ensemble du projet est approuvé
au scrutin secret par 177 voix contre
La Chambre s'ajourne sine die.
La question des langues
Vienne, Mercredi, 13 Juillet.
La conférence des délégués allemands sur
les ordonnarices concernant 1'emploi des
langues est terminée. Comme fattitude cas-
sante du comte Thun le faisait prévoir, une
résolution a été adoptée k l'unanimité, dé-
clarant rompues toutes les négociations et
affirmant k nouveau l'impossibilité de toute
conciliation avant le retrait pur et simple de
ces ordonnances.
Séance du 13 Juillet
M ruEVELiN interpelle la dépütation perma
nente sur les mesures qu'ellea prises pour
1 exécutiou des charges du legs fait en 1892 par
feu M. Ch. Godtschalck, de Ziliebeke, aux hos
pices civils d'Ypres.
Céductiou faite de toutes les autres charges,
droits de succession, etc., ce legs comportait
un capital de 4,458,680 fr. Après différentes
péripéties que l'orateur rappelle en détail, il
est resté de cette somme environ 3,000,000 fr.
aux hospices, k charge pour elles d'ériger dans
la propriété que le testateur possédait a Wyt
schaete, uu orphelinat pour garqons et fllles oü
devraient être admis les enfants de la ville
d'Ypres d'abord, de l'arrondissement ensuite,
finalement de la province. Rien n'est fait en
core.
Etcependant pareil établissement répondrait
k une véritable nécessité sociale. Ponr le prou-
ver, M, Thevelin rappelle le discours que M.
De Lantsheere prononca k la Chambre pour
dénoncer le sort malheureux des enfants aban-
donnés. Gertes, cette situation est moins grave
en notre province qu'en d'autres, mais cepen-
dant l'orateur saurait citer une commune de
l'arrondissenent d'Ypres oü, en une année, et
chez un seul nourricier, sont morts huit enfants
naturels abandonnés ou quasiabandonnés-
Pour jutifler leur inaction, les hospices
d'Ypres, en se basant surun rapport de M. Poll,
directeur de l'école de bienfaisance de Ruysse-
lede, alléguent que la propriété de M. Godt
schalck, a Wytschaete, ne convient pas a l'éta-
blissement prescrit. Cette propriété comprend
45 heet. d'un seul tenant. Ceux qui la connais-
sent ne se rendront pas aux motifs donnés.
Maintenant on dit que les hospices voudraient
établir l'orphelinata Ypres même. On com
prend que la commuue de Wytschaete tienne
a avoir l'institutiou chez elle. Est-ce qu'une
fois de plus los rats des villes mangeraient
les rats des champs?
En terminant l'orateur insiste pour que la
dépütation s'employe k assurer la prompte #xé-
cution du legs Godtschalck.
M. J. VEHHARGHEa examiné le dossier de cette
affaire. II atteste que d'après le rapport de M.
Poll, la propriété de Wytschaete ne couvien-
drait pas k l établissement de l'orphelinat. Le
terrrain est valonué el rend la surveillance dif
ficile. Mais les hospices d'Ypres onttaché d'ac-
quérir, k Wytschaete même, d'autres terrains
dans le but d'exécuter les legs.
M. Ernest Frays fait observer que feu M.
Godtschalck n'a pas douné la fondatiou d'un
orphelinat comme une volonté mais comme un
désir. Les hospices d'Ypres ne deraandent pas
mieux que d'y donner satisfaction. Seulement,
comme il vient d'ètre dit par M. Verhaeghe, la
propriété désignée k eet effet ne convient pas.
En vain nous avons fait examiner toutes les
propriétés de Wytschaete et prié les notaires et
agents d'aftaire de nous en indiquer de conve-
nables, nous n'avous pas trouvé ce qu'il fallait.
On a même examiné si les hospices ne pour-
raient pas exproprier ies terrains nécessaires.
Mais la question est conlroversée. Si nous ue
parvenions pas k atteindre notre but a Wyt
schaete même, nous érigerons l'établissemeut
dans une autre commune.
M. Thevelin deraande ce que nous faisons des
rentes du legs Godtschalck. Avec ces ressources
nous avons déjk organisé un orphelinat pour
ganjons a Locre. L'établissement coüte de 30 a
35,000 fr.
M. Thevelin. Quels orphelins y admet-on
M. Ern. Fraeys. Geux de la ville d'Ypres. Les
hospices d'Ypres n'ont pas mission d'en repré-
senter d'autres. G'est même pour ce motif que
l'Etat a réduit le legs de prés de 2 millions.
M. Thevelin persiste a soutenir que d'après
les termes mêmes du testament de M. Godts-
schalck, il faut y admettre aussi les orphelins
de l'arrondissemenf d'Ypres et de la province
de la Flandre Occidentale. II espère que la dé
pütation continuera a travailler dans le sens
d'une prompte et compléte exécution du legs.
M. le président. L'interpeilation ne peut avoir
d'autre conséquence que d'appeler l'attention
des autorités supérieures sur la question sou-
levée. C'estdu gouvernement seul que dépend
la solution.
L'incident est clos.
M. de Bruyn vient d'adresser aux gouver
neurs de province la circulaire suivante qui
iotéreste vivement l'agriculture.
A l'occasion des recents ravages causés
aux récoltes par la grêle, mon attention
s'est portée k nouveau sur l'utilité qu'il y
aurait pour les cullivateurs de s'associer en
vue d'attéouer les pertes résultant de eet
accident clirnatérique.
Mon département, qui publiera trés pro-
cbainement un manuel k l'usage des Sociétés
mutualistes d'assurance contre la grêle, a
chargé, dés maintenant, le corps des agro
nomes de l'Etat de donner des conférences
en vue de la vulgarisation de ces institutions
et je compte les faire assister sous peu dans
cette tkche par des conférenciers spéciaux.
J'ai décidé d'encourager par voie de subside
lesdites Associations.
J'ai l'honneur de vous prier, Monsieur le
gouverneur, de vouloir bien, au cours de
cette session, saisir leConseil provincial de
la question et de l'engager k voter un crédit
pour favoriser, de son eöté, la création de
Sociétés de l'espèce.
demandoas ua brevêt pour i'auteur
Anti-spumeux.
En approchant k grands pas de notre fln
de siècle, je puis dire que bien des préjugés
sont engloutis dans le fleuve de I'oubh par
le mélange des classes qui améliore sioguli-
èrement la société. Enjetant un coup d'oeil
réteespectif, je trouve trois classes bien
distinctes entres lesquelles il existait soit des
sentiments de jalousie, soit des tendances k
la fierté. A présent, il n'en est plus ainsi, et
sous ce rapport de véritables progrès se sont
réalisés Je vois nobles, bourgeois, ouvriers,
frayer ensemble, se porter de l'intérèt et
s'entraider au besoin. L'administration des
cbemins de fera supprimé la première classe.
A notre avis, cette mesure est exellente et
ne peut que rendre plus perfectible notre
état social. Gelui qui se restreint dans son
cercle, ne peut connaitre la vie réelle, les
nécessités de tous; et si la haute société
apprend k l'heure actuelle ce qui était incon-
nu aux ancêlres, d'un autre cóté ls bour
geoisie ne peut que se flatter d'un contact
agréable oü le bon ton et la fine éducation
président. Mais je vise l'ouvrier qui k son
tour doit apprendre k connaitre ses devoirs
vis-k vis de la société et sous le rapport de
éducation, il laisse, comme je l'ai souventes
fois observé, beaucoup k désirer. Puisque
nous consentons k cette promiscuité, il faut
que l'ouvrier soit imbu de bons principes de
savoir-vivre. Que les parents secondent done
les effort del'instituteur alors l'ouvrier bien
éduqué formera le plus bel ornement de la
société, mais en attendant qu'il s'observe.
Eu chemin de fer ne devrait-il pas s'abste-
nir de cracher Qu'il nous soit permis ici de
demander k M. Vanden Peereboom, pour
ces non civilisés, un compartiment special
qui porterait l'étiquette «.Pour les cracheurs»,
comme cela ce pratique du reste dans cer-
taines administrations des tramways.
II rendrait Ik un grand service, car je ne
crois pas être dans ledomainede l'exagérati-
on, en disant que cette spumosité pendant
le parcours d' Ostende a Thouroul, en 3'
classe, est tout bonnement écoeurante. J'ajoute
comme dessert scoles et crevettes. Je n'en
dis pas davantage.
II n'en fant pas dire davantage,
confrère, eest vraiment assez passez
au bol
Le mélange des classes.
En chemin de fer. Les cracheurs.
L'article suivant est emprunté tex-
tuellement au Progrès d'Ypres. Nous
Séance du 9 Juillet 1898.
La séance s'ouvre a 5 h.'27 min. sous la
présidence de M. le Baron öurmont de
Volsberghe, Bourgmestre et en presence de
tous les conseillers.
Le procés verbal de la séance précédente
est déposé a l'examen des membres, sur le
bureau, et celui de l'avant dernière séance
est approuvé sans observations.
Interpellation
M. Vanderghote. Des bruits ont couru
en ville, au sujet de faits regrettables qui
se seraient passés, entre certains pompiers,
au retour de la fête d'Houplines. Je désire
sa voir si ces bruits sont fondés.
Le public désire connaitre l'exacte rérité.
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