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Mercredi 20 Juillet 1898.
10 centimes ie IV
33° Année. N° 3359.
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La guerre
Hispano-Amérieaine
Le troïsième procés Zola
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SMSiïhfsi--i-iM
On s aborine rue au Beurre, 3b, a Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae.
.1 end i SI Juillet
a 8 1/2 h. du soir
au kiosque de la Grarid'Place
L'HARMQNIE COMMUNALE.
Les Conditions de la Capitulation
de Santiago
Washington, 17 Juillet.
Le gouvernement fait connaitre les con
ditions auxquelles a été faite la capitulation
délinilivede Santiago.
Ces conditions sons les suivanles
1' Les 20,000 peisonnes réfugiés dans
les camps auiéricairis rentreront dans San
tiago;
2° Des patrouilles d'ii footer ie amérieaine
seront établies sur fes routes qui abouiissent
la ville
3" Le service médtcal et les ambulances
du corps expéditionnaire donneront leurs
soins aux blessés espagnols
4* Toutes les troupes espagnoles de la
province de S ntiago, it l'exception d s
10 000 hommes commandés pat Ie général
Luque, it Holguiti, devrout ce concentrer h
Santiago pour ce rendre
5° Les canons et les défences de Santiago
devront être remis aux Atnéricairts en bonne
condition
6° Les Auiéricains pourront uliliser libie-
ment le cftectin de fer de Jaragua
7° Les troupes espagnoles devront rendre
leurs armes
8° Les troupes espagnoles de Santiago se
ront transposes en Espagneen emportant
leurs effets petsonnels
9° Les Espagnols coopéreront avec les
Américaitts ft la destruction des mines sous-
marines placées l'entrée du port de San
tiago.
Le blocus de Porto-Rico
New-York, 18 Juillet.
Une dépêche de Washington au New-York
Herald dit que le gouvernement se propose
de bloquer tous les ports de Porto-Rico.
Les monitors PuritanAmphytrite et Mi-
antonomo soul partis de Key-West pour bom
barder Sart-Juan.
On assure que les cinq cuirassées Massa
chusetts. Iowa, Indiana et Texas ferortt partie
de lescadre Watson si l'amiral Sampson n'y
fait pas d'objection.
Toute i armée amérieaine campe sur les
hauteurs au nord de Santiago, pour être
prêire se diriger en pariie sur Porto Rico,
sous le commandement du général Miles.
Cette expédition débarquera avec une
puissante artillerie ft San-Juan, et la flotte
amérieaine attaquera le port.
Aux Philippines
U(t communiqué officieux du gouverne
ment do Berlin ne démertl pas les informati
ons amérieaine» au sujet de ['intervention du
du croiseur alteraand Irene Manille il se
borne h ocijsiater 1'absenc.e de télégraromes
officiels h propos de eet incident.
L'Allemagne suit avec urte grande atten
tion les phases du oonflit hispano américain.
Le World et Ie Journal de New-York pré-
tendaient que l'amiral Dewey a des ordres de
Washington de s'opposer au besoin par la
force toute intervention allemande etque
b s cuirassés Monterey (4,138 tonnes, 14
r-ceuds, 4 canons de 10 et 12 autres, 203
hommes) et Monadnock (3990 tonnes, 10
noeuds, 4 canons de 10 pouces et 5 aulres)
100 hommes qui doivent arriver ft Manille ft
I t fin de Juillet ou au commencement d'Aoüt,
ont été envoyés ft l'amiral américain pour
que son escadre fut supérieure ft celle que
l'Allemagne a dans la baie de Manille.
Les transports américains Peru el City -
of Puebla ont quitté, hier, San Francisco
avec la quatrième expédition pour les Phi
lippines.
0 1 apprend de Honolulu que le capitaine
du Monterey est muni de cartes des Caroli
nes. On crott qu'il a l'intention de s'emparer
de ces iles en cours de route.
Versailles, 18 Juillet.
Des mesures d'ordre trés sévère3 ont été
prises. La gendarmerie it pi. d, cheval, les
gardiens de la paix assurent le service d'or
dre. Toutes les troupes som consigttées. On
it'a pas fait vettir les troupes des garnisons
voisines.
Les personnes munies de cartes peuvent
seules traverser la place devant le palais,
l'animation est insignifiante. L t Population
de Versailles semble se desinléresser du
procés. Les trains de Paris amènent denom-
breux voyageurs, parmi lesquels on a re-
marqué MM. Deroulède, Marcel Habert qui
sont trés entourés.
M. Picquart est arrivé ft 8 heures avec
deux inspecteurs de la süreté. A 11 heures
le public commence it s'amasser.
Sauf Mm" Zola et Labori aucurie personne
mêlée au procés n'était encore arrivée cette
heure.
Lorsque le public a été admis.la salie était
déjit rempüe.
Ensuite arrivent successivement les géné-
raux Billot et Gonsa. Le général de Peilieux
est en civil. M. Ribot se voit refuser l'entrée
paree qu'il ne possède pas de carte.
L'arrivée de M. Zola it 11 h. passé inaper-
Cue.
Comme pour l'audience du 23 Mai, des
mesures d'ordre trèssévères ont été égale-
ment prises pour éviier toute manifestation
it l'intérieur. Les aménagements établis lors
de la précédente audience ont été conserves.
MM Zola et Perreux se tiennent prés de
leurs avocats. Les avocats du cotiseil de
guerre sont également dans le prétoire oü
l'on remarque encore la presence du général
deLuxer et des membres du conseil de guer
re auteurs de la plaiute.
L'audience est ouverte 12 li. 10
M. Perivier assislé d'un conseiller et d'un
ju^e, préside l'audience. Le procureur géné
ral Bertrand occupe le siège du ministère
public assisté du procureur de la république
de Versailles.
Picquart prend place sur le banc des
témoins entre deux agents de la Süreté.
M. Labori, avantmême que le tirage au
sort des jurés ait eu lieu, donne lecture do
longues conclusions se terminant ainsi
Dire quo le conseil de guerre n'a pas li
personnaüté civile, dire en conséquence
qu'il ne pout ester en justice et par suite se
eonstituer partie civile, dire que le prétendu
délit qui fait l'objet des présentes poursuites
natteini en aucune fagon l'un quelconque
des membres du cotiseil de guerre, déclarer
en conséquence nort recevable faction des
membres du conseil de guerre agissanl indi-
viduellement.
Me Labori développe ses conclusions. 11
ajoute que M. Zola ne soulèvera par la nul-
lité de la citation, et qu'il it a s'il le faut en
prison.
M° Pezenas, au nom des membres du con
seil de guerre nie qu'il soit possible en droit
d'empêcher les membres du conseil de
guerre de se porter collectivement partie
civile.
Le procureur général dit Si M Zola
croit servir sa cause en multipliant les inci
dents de procédure, c'est qu'il ne connalt
pas le génie de la France.
Le procureur général conclut au rejet des
conclusions.
M" Labori se plaint de la sévérité de
langagedu procureur général.
II s'étonne de ne pas voir it l'audience,
comme partie civile, le général Mercier et le
commandant Ravary.
Le président déclare l'audience suspendue
et la cour se retire pour délibérer sur les
conclusions de M* Labori.
Dans la salie on remarque maintenant ia
présencedeM. Casimir Perier, qui cause
darm le prétoire avec le général Billot.
La Cour tend uit arrêt reconnaissant it
toute partie lésée le droit de porter plainte,
et de se eonstituer, et par ces motifs la Cour
rejette les conclusions.
Me Labori demande déposer de nouvelles
conclusions visant la connexité entre l'afïaire
Dreyfus et 1 affaire Esterhazy.
Le procureur général s'y oppose.
M* Labori insiste et il rédige de nouvelles
conclusions.
La cour attend que M* Labori ait fini de
rédiger ces conclusions pour sialuer.
Me Labót i donne lecture de ces conclusi
ons pr éjudicielles, II demande la cour de
lui laisser développer ses moyens sur la
connexité avant que le jury soit constitué.
Zola accepte Ie débat mais il veut pouvoir
l'ouvrir en entier afin de faire ia lurnière.
Lc procureur général s'est élevé contre
cette prétention et demande de déclarer la
défense non recevable.
Le général Luxer et le colonel Ramel,
qui sortent un instant, sont vivement accla-
més.
La Cour rend un arrêt rejetant les conclu
sions et ordonnant qu'il soit procédé iraraé-
diatemerit au tirage au sort du jury.
M" Labori dépose de nouvelles conclusions
annongant que Zola et Perreux se pour-
voient immédiatementen cassation et tendant
ce que la Cour prononce que ce pourvoi
ait un caractère suspensif.
Le procureur général demande un rejet de
ces conclusions.
M. De Ligant constate au nom de la partie
civile que pourla seconde foisZola etPerreux
füient le débat.
M. Georges Clémertceau Nous ne le fui-
riorts pas si on nous laissait faire la preuve
cris Hors de France. A la porte les juifs).
Le tumulte est indescriptiMe et la Cour
est obligée de rentrer en séance pour i épri-
mer le tumulte. Le calme s'étant rétabli, la
Cour se retire de nouveau pour délibérer.
MM. Zola et Perreux accompagnés de
leurs avocats se rendent au greffe pour
signer leur pourvoi contre l'arrêt qui leur
refuse le dépótde leurs conclusions sur la
connexité des affaires Dreyfus et Esterhazy
avant le tirage au sort du jury.
On parle d'un envoi de témoins it M. De
roulède.
La cour rentre en séance et rertd un nou-
vel arrêt déclarant que le pourvoi en cassa
tion n'a pas un caractère suspensif.
Mc Labori. Nous déclarons alors faire
détaut.
Le premier présidentLacour vous en
donne acte.
L'auditotre ricarte bruyamment lorsque
MM. Zola et Perreux quittent l'audience.
V erdict-condamnation
Après la plaidoirie de M" Ployer pour les
membres du conseil de guerre et un court
réquisitoire la cour condamne Zola et Perreux
un an de prison, 3000 francs d'amende et
solidairement auxdépens it t.tre de domma-
ges intéréts.
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