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Samedi "20 Aoüt
3367
O
L
La guerre
France
Allemangne
Le commerce beige
Le róle du député
10 centimes Ie
Année.
On s'abonne rue au Beu ere, 38, Ypres, et
k tous les bureaus de poste du royaurae.
La guerre hispano-américajne finit
comme une affaire. II paraif que de-
vant Manille les Américains connais-
saient la signature du protocole, et
qu'ils out poussé une altaque vigou-
reuse coutre Ia ville pour avoir nu
avautage de plus a faire valoir lors du
traité de paix définifif. Ce détail n'est
cependanti pos confirmé. D'un autre
cóté, le capitaine «fénéral espagnol, Je
géuéral Augusfi, n'aurait quitté Ma
nille que pour éviter de signer lui-
même ia capitulation, Un subordonné,
signant la capitulation de Manille,peut
ne signer que cette eapitulatiori-la. La
signature du capitaiue géuéral des
Philippines aurait virluellement com-
pris tout l'archipeldes Philippines daus
la reddilion de la capitale.
Le gouvernement américaiu a déja
nommé les commissaires qui, conjoin-
tement avec ceux de l'Espagne, pour-
voiront a l'évacuation de Porto-Rico
et de Cuba. On sait que pour cette der-
nière le maréchal Blauco refuse de
diriger les opérations de l'évacuation.
II a donné sa démission etpresque tous
les généraux del'ile out suivi son ex-
emple.
De sorte que, si cela continue, il
n'y aura que des civils pour diriger du
cöté de l'Espague les pénibles et ïiom-
breuses opérations de l'évacuation.
D'après les derniers chiffres, que nous
ne pouvons naturellement contróler,
il y aurait 120,000 soldats a rapatrier.
La presse des Etats-Unis continue
la campagne qu elle avait déja entamée
pour l'annexion pure et simple des
Philippines aux Etats-Unis. Et il est
probable, d'après la tournure que pren-
nent les choses, que la presse chauvine
entrainera le président Mac-Kiuley a
cette annexion comme elle l'a entrainé
a la guerre.
Des bruits de crise ministérielle
circulent en France, lis ont leur
origine dans les divergn ces qui
existent entre les ministres
MM. Cavaignac, Sarrien et Viger
sont antidreyfusards. Les autres mi
nistres, M. Brisson en tète, font cause
commune avec les partisans de Drey
fus.
La situation est même trèstendue.
A propos du moindre incident, M.
leministrede la guerre serail disposé
a donrrer sa démission en la moti
vant.
Si cependant a la faveur d'une
équivoque le ministère subsistait jus-
qu'a la rentréc des Chatnbres, il pa-
rais vraisemblable qu!T! sera renversé
par l'opposition de tout, i'éiément
anlijuif. des nationalistcs, de la droile
et do nombreux membres des diffé
rents groupes qui ont décidé d'cn
finir avec l'afï-ure Dreyfus.
L'ordre des Jésuites
L n'est bruit dans les eercles poli-
tiques de Berlin que d'un retirement
radical qui se serait produit au sein
du gouvernement fmpérial a l'égard
de i'ordre des jésuites banni du terri -
toire de l'empire par la loi du 4 Jeil-
let 1872. Les chefs du partidu Centre
catholique ne manqueront pas de
reproduire, a l'ouverture du. Reich
stag, leur proposition de loi déja votée
par cette assemblée, mais repoussée
par le Conseil fédérai et tendante a
abroger les lois de prescription édic-
téescontre les jésuites. A en croire
des personnes dignes de foi, le gou
vernement tiendrait compte au cen
tre catholique de son attitude loya-
liste lors de la discussion et du vote
de la loi concernant l'augmentation
de ia flotte, et si l'on ne peut pas en
visages dés a présent, un rappel par
et simple des jésuites, il est trés pro
bable qu'un modus vivendi sera établi
autorisant eet ordre a résider en cer-
taines villes sous certaines condi
tions.
Le Bulletin mensuel du commerce
spécial de la Belgique avec les pays
étrangers publie le tableau compara-
tif des importations, des exportations,
des droits de douane pergus et du
mouvement de la navigation mari
time pendant les sept premiers mois
des années 1897 et 1898.
En 1898, nos importations se sont
élevées a 1.016.994,000 fr.; pendant
les 7 premiers mois de 1897, a
911.111.000 fr.soit une augmenta
tion, pour les mois de l'année cou
rante, de 105,883,000 fr. ou 12 pour
cent.
La Belgique a exporté, en J 898,
pour 924.479.000 francs de marchan
dises beiges ou nationalisées; pendant
les sopt premiers mois de l'année
passée, pour 842.682.000 francs, soit
une augmentation en faveur de la
dernière période de 81,797,000 francs
ou 10 pour cent
En Juillet 1898, les importations
se chiffrent a 252 758.000 francs, et
les exportations a 141.534.000 francs.
En décornposant le chiffre des im
portations, nous trouvons que des
quatre pays ci-après renseignés au
Bulletin, l'Allemagne, l'Angleterre, la
France et les Pays Bas, la France vient
en tête de liste avec un chiffre d im
portations de 153,694.000 francs con-
tre 144.239.000 en 1897 soit une
augmentation de 41.455.000 francs.
L'Angleterre a importé chez nous
pour 119.757.000 francs, conlre
118.838.000 francs, augmentation de
francs 919.000; l'Allemagne, pour
106.890.000 francs, cont,re 99.668 000,
augmentation de 7.222.000 francs;
la Hollande, pour 84.047.000 fr., con-
tre 77.671.000 fr., augmentation de
6,376,000 francs.
D'autre part, nous avons exporté,
au cours de ces sept derniers mois: en
Allemagne, pour 209.859.000 francs
de marchandisesen France, pour
187.998.000 francs; en Angleterie,
pour 155.502.000 francs, et dans les
Pays Bas, pour 115,120,000 francs.
L'année précédente, ('exportation vers
ces mémes pays s'éievait pendant les
mois correspondents, a 173.089.000
162.560.000 161.995.000 en
90.279.000 francs; de sorte que, en
ce qui concerne l'Allemagne le chif
fre de 1898 dépasse celui de 1897 de
36.750.000 francspour la France, il
ie dépasse de 25.438.000 et pour ia
Hollande, de 15.841.000 francs.
Nos exportations vers l'Angleterre
sont, au contraire, en reeul de
6493,000 francs co m parat i vemen t au
chiffre des sept premiers mois de
1897.
La différence en faveur de notre
exportation s'exprime done ainsi
Allemagne, 102.949.000 francs; An-
gleterre, 35.745.000 francs Pays-Bas,
31.07.000 francs,et frence, 32.404.000
francs.
Les droits de douane pergus ont
atteint la valeur de25.340.007 francs,
contre 26.930.861 Irancs, soit une di
minution, 1898, de 1.070.854 frans ou
4 pour cent.
Le mouvement maritime des ports
beiges a été a l'entrée, de 4.826 na
vires et 4.791.477 tonnes, contre4.636
navires et 4.478.159 tonnes, soit 190
navires ou 4 pour cent et 313.298
tonnes ou 7 pour cent de pius que
l'année dernière.
A la sortie, ie mouvement a été de
4.816 navires et 4.800 700 tonnes.
contre4.626 navires et 4 485.221 Ion-
nes, soit ut:e augmentation de 190
navires ou 4 pour cent et 315.179
tonnes ou 7 ponr cent.
Sous le litre pet.it.es scènes de la
vie politique le Temps publie, sur
le röle de député moderne, quelques
oonsidérations qui peuvent s'appli-
quer a notre pays, surtout depuis
l'adoption du suffrage universel. Les
voici
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rf,s'fi iSïïvS?! v ï-: <'-■
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Le JOURNAL D YPR3SS paraït le Merer edi at le Samedi.
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\Havas Bruxelles, rue de la Madeleine u° 32 et Paris, 3, Place de la Bourse.
I
Un de nos confrères de la Lanterne apporte
son témoignage a l'appui d'une vérité que nous
avons nous-mêmes bien des fois exposée déja, et
qui est, du reste, tellement éclatante, qu'on ne
voit pas comment il serait possible de la'contester.
II ne semble pas qu'il y ait personne aujoürd'hui
pour nier que le röle des deputes ait été dénaturé
de la fatjon la plus facheuse.
La plupart des électeurs en arrivent a consi-
dérer leur élu comme un simple commissioiinaire
chargé de faire leurs affaires dans les bureaux du
gouvernement. G'est du pouvoir central, et do lui
seul, que les particuliere, voire les communes et
les départements, sont obligés d'attendre non seu-
lement les faveurs qu'ils peuvent souhaiter, mais
les autorisations et decisions auxquelles ils ont
droit. Un abus en engendre toujours un autre on
peut distinguer ici ceux qui résultent immédiate-
ment de la centralisation et ceux qu'ellc a deter
mines par voie de conséquence indirecte. C'est la
centralisation qui contraint, par exem'ple, une
commune a prier son député d'intervenir pour
hater les travaux de son port, de son canal ou de
ses routes. Cela est absurde, et il est clair que lee
questions d'intérêt local devraient être tranchées
par les pouvoirs locaux.
Mais cette sorte de soucis n'est que la plus f&ible
part de l'écrasante besogne extralégislative sous
laquelle ploie le malbaüreux député. Peu a peu,
ses électeurs, qui avaienteu recours k lui pour des
négociations d'utilité collective, prennent l'habi-
tude de lui infliger le soin de leurs petites affaires
individuelles. Fonctionnaires ambitieux d'avance-
ment, candidats aux palmes académiques ou au
Mérite agricole, l'assassinent de leurs demandes.
De simples quidams, porlant le sans-gêne a son
comble, lui empruntent ue Fargent, prétendent
1 envoyer faire les emplettos de madame dans les
magasins de nouveautés ou engager une nourrice
pour le petit dernier. II n'est pas de jour que, par
lettre ou par visite, 1 iufortuné ne voie se renouve—
Ier a ses dëpens la scènede comédie
Monsieur, je suis batard de votrc apothicaire.
Et il faut répondre a ces lettres, recevoir ces
facbeux, aller se monfondre devant la porte tou-