m mmm 9 Mercredi ^4 Aout 1898. 10 centimes le N°. 33" Année. N° 3368. y Le traité de Paix Questions graves a propos de Bruges-Port de mer Ecole industrielle d'Ypres MKil On s'abonne roe au Beurre, 36, k Ypres, et Le JOURNAL D'YPRNS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abormementpayable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sue. Les abonnement» sont d'un ar, et se régularisent fln Dócembre. Los articles et communications doivent étro adrossés franc de port a l'adresse ei-dessus. k tous les bureaux de poste du royaurae. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Las réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires 1 franc la'igno. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandros) s'adresser A VAgence Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Maintenant que, de part et d'autre, l'Espagne et les Etats-Unis ont désigné leurs plémpolentiaires pour l'élabo- ration du traité de paix définitif, h signature de celui ei n'est plusqu'une formalité qui pour ra susciter encore quelques difficuités de détail, ma is nonremetire en question les résul tats de la guerre qui vient de prendre fln. Ges résultats som considérabies et gros de consequences, non settle ment pour les deux nations engagées dans cette lutte, rnais encore pour le monde entier. Tout d'abord, c'est la disparition de l'Espagne du rang des grandes puissances coloniales et maritimes qu'il faut noter eomme un fait de ia plus haute portée. Jusqu'en ces der- nières années, bien qu'elle ne fit point partie du concert européen», l'Espagne avait, grace a la bienveil- iance dequelquesEtats monarchiques conserve le rang de grande puissance et elle entretenait ces ambassadeurs a' Paris, a Londres, a Vienne, a Saint- Pétersbourg, a Rome, a Berlin eom me les Etats de premier rang. La veici tombée au rang de puissance de second ordre. Mais ce <;ui est plus important, s'est que les Etats-Unis recueillent seuls le vaste empire colonial échappé aux mains débiles de l'Espagne; ils sont seuls désorrnais a en disposer, car supposé qu'ils veuillent garder, outre Porto-Rico déflnitivem'ent annexé, Cuba oüpour le moment il ri'est ques tion que d'établir un protectorat trés étroit, et les Philippines, dont le sort est encoie indécis, on ne voit, pas quelle puissance européenne risque- rait d en délogen les Américains. Quel que soit, a eet égard, le parti auquel s'arrête le cabinet de Was hington, le fait nouveau, c'est que, dés a présent, les intéréts américains entrent en collision avec les intéréts européens dans les mers de Chine et des Indes, et plus rien ne se fera dé sorrnais dans ces parages sans que les Etats-Unis n'aient leur mot a dire, si tel est leur bon plaisir. Par la même Etats-Unis entrent dans le cer- clede la politique générale jusqu'ici réservée exclusivement aux puissan ces européennes. C'est urie consé quencede la guerre hispano-améri- caine. j Le Congrès gatuolique de Gréfeld L'ouverture du Congrès des catholiques allemands a été raarquée, hi"r, par un dis cours du président, disant que les ouvriers doivent u Centre cathciique toutes les réformes qui ont été faites jusqu'ici. Les ouvriers qui mettent leur confiattce dans le Centre ne seront pas trompés dans leurs espé'ances. D'ailleurs, en dehors du Centre, les ouvriers peuvent attendre des réformes démocratiques, éiant donné que leurs chefs politique et religieux som un Empereur ami de l'ouvrier et un Pape démocrate chrétien. La iour du Centre nest pasiprès des'écrouler, car son adversaire le plus redoutable, Bis- marek lui-même, n'a jamais réussi a la faire chanceler. La Patrie pose les questions suivan- tes auxquelles les voyages du Roi, et surtout sou dernier voyage execute en compagnie de M. le Miuistre des Fi nances, donnent mie grande opportu- nité, sinon une apparence de réalité. Est-il vrai que dans certaines sphères trés élevées mürit la pensée de faire du port d'escale de Bruges, uu port approprié la marine militaire Est-il vrai qu'une haute personnalité aurait converti un des ministres cette con ception Est il vrai que, pour peruiettre de discu- ter i'affaire, c'est h la demande de cette haute personnalité que le nouveau brülot vient d'êire lancé centre Bruges port de mer Est-il vrai que la brochure de M. le baron de Maere a été signalée b la presso qui ri'a- vait pas remarqué sa publication il y a trois mots pour préparer lts voies un mou vement Est-il vrai que vis-è-vis de la presse ho stile b Bruges on exploite cette idéé comme de nature it ruiner l'entreprise de Bruges- port de mer Est il vrai que, pour forcer la main Jt Bruges, on la menace de toutes les foudres... etjusque du maintien de la gare qui n'a rien b voir avec le port militaire Est il vrai Est ce vrai Cela expliquerait bien des choses Nous ne pensons pas qu'il faille ré- pondre affirmalivement a ces diverses questions. Mais en supposant que tout cela soit vrai, nous ne croyons pas que Ion trouve dans les chambres beiges des majorités disposées a adopter la conception de la haute personnalité qui voudrait faire du port d'escale de Bru ges, un port approprié a la marine militaire. Pareil projet serait funeste non seu- lement pour Bruges, mais pour le pays lui-même. Comment justifier en effet, la crea tion d'un port militaire dans uu pays qui n'a pas de marine militaire et qui, francbement, n'a pas besoin d'en avoir Est-ce que les ports existanU, en y ajoutant celui de Heyst, ne suffiront pas a nos besoins commerciaux Que pouvons nous gagner a devenir une puissance maritime N oublions pas que, malgré 1'exis- tence du Congo et en supposant que le continent noir soit un jour annexe a la Belgique, nous sommes et nous reste- rons un pays neutre, personne ne songeant satis doute a demander aux puissances qu'elles nous débarrassent de notre neutralité qui a été jusqu'ici la meilleuregarantie de notre indépen- dance. Et même si qnelque jour une por tion minime de la Chine ou du Japon devait nous être cédée, aurions-nous davantage intérêt a avoir une marine et un port militaires Si la création de pareilles institu tions devait être le corollaire de quel- que acquisition d'un terrain étranger, il vaudrait mieux, a notre avis, ne pas posséder de colonies. Les colonies s'en vont. Dans cent ans tous les peuples del'univers seront émaucipés. Heureuses alors les na tions qui n'ont pas, comme l'ltalie et l'Espagne et même la Hollande, des territoires acquis ou conquis a main- ten ir aux dépens de leur fortune et du sang de leurs enfants Mais n'insislons pas. Les Beiges ont assez de boa sens pour ne pas se lan cer dans des entreprises périlleuses, et leurs mandataires n'eu auront pas rnoins pour écarter des projets funes- tes au pays. Heyst aura son portetBruges aussi: Bruges grace a ses propres efforts, Heyst grace aux sacrifices du pays. Nos mandataires n'ont pas hésité a voter en 1895,, pour le port d'escale de la cóte, les fonds demandés par le gouvernement qui, par l'organe de M. le Ministre De Bruyn, après de longue,s études et suivant l'avis d'hom- mes absolument compétents de tous les pays, a accepté sans hésitation la responsabililé qui lui incombait. Quant a dire si le projet de Maere préconisaut unabri fermé a Heyst est preferable a celui qui est aujourd'bui en voie d'exécution, il est vraiment temps encore d'examiner la question Pourquoi ne pas agiter cette question il y a trois ans? Sans doute paree qu'en 1895 tout le monde, a de rares excep tions prés, était d'avis que le projet Coiseau-Cousin était lemeilleur. II n'échet plus que d'attendre le ré- sultat de ce projet et nous l'attendons avec confiance. Ce nest ni une con ception militaire, dont profitent sans doute les adversaires de Heyst et de Bruges, ni le caprice de l'auteur d'un projet différent de celui qui est en voie d'exécution, ni l'bostilité plus ou moins déguisée, mais réelle, des An- versois, qui doivent retarder ou em- pêcher l'exécution du projet Coiseau- Cousin. Si d'aventure ce projet no devait pas réaliser les espérances de ses auteurs, du gouvernement et de la legislature, ce serait saus doute fort regrettable; mais cela ne prouverait pas que 1'au tre projet valut mieux. Dans tous les cas, les partisans du projet qui s'exé- cute en ce moment seraient couverts par l'opinion des hommes les plus compétents du monde entier. Quand il s'agit de travaux de l'es- pèce, ou ne saurait agir autrement que ne 1'ont fait et les Brugeois et le gouvernement. II faut consuIter, en cette matière, ceux-la surtout qui ont conQu et réalisé des travaux analo gues. C'est ce que le gouvernement a fait. Après cela, il peut être tranquil- le advienne que pourra... a moins de renoncer pour toujours a exécuter de grands travaux, a réaliser de fructu- euses entreprises. Est-ce cela que demandent les en- vieux et les critiques Si oui, gare aussi a leurs projets Parmi les nombreuses institutions dont s'enorgueillit juste litre la ville d'Ypres, il en est une qui est appelée rendre les plus grands services nous voulons parler de l'école industrielle. L'administration communale ne négligé aucune occasion pour encourager, dans la mesure de ses moyens, le développement de cette école, paree qu'elle est persuadée que cette école est un élément indispensable

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1