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Mercredi ^4 Aout 1898.
10 centimes le N°.
33" Année. N° 3368.
y
Le traité de Paix
Questions graves a propos
de Bruges-Port de mer
Ecole industrielle d'Ypres
MKil
On s'abonne roe au Beurre, 36, k Ypres, et
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Maintenant que, de part et d'autre,
l'Espagne et les Etats-Unis ont désigné
leurs plémpolentiaires pour l'élabo-
ration du traité de paix définitif, h
signature de celui ei n'est plusqu'une
formalité qui pour ra susciter encore
quelques difficuités de détail, ma is
nonremetire en question les résul
tats de la guerre qui vient de prendre
fln. Ges résultats som considérabies
et gros de consequences, non settle
ment pour les deux nations engagées
dans cette lutte, rnais encore pour le
monde entier.
Tout d'abord, c'est la disparition
de l'Espagne du rang des grandes
puissances coloniales et maritimes
qu'il faut noter eomme un fait de ia
plus haute portée. Jusqu'en ces der-
nières années, bien qu'elle ne fit
point partie du concert européen»,
l'Espagne avait, grace a la bienveil-
iance dequelquesEtats monarchiques
conserve le rang de grande puissance
et elle entretenait ces ambassadeurs a'
Paris, a Londres, a Vienne, a Saint-
Pétersbourg, a Rome, a Berlin eom
me les Etats de premier rang. La
veici tombée au rang de puissance de
second ordre.
Mais ce <;ui est plus important, s'est
que les Etats-Unis recueillent seuls le
vaste empire colonial échappé aux
mains débiles de l'Espagne; ils sont
seuls désorrnais a en disposer, car
supposé qu'ils veuillent garder, outre
Porto-Rico déflnitivem'ent annexé,
Cuba oüpour le moment il ri'est ques
tion que d'établir un protectorat trés
étroit, et les Philippines, dont le sort
est encoie indécis, on ne voit, pas
quelle puissance européenne risque-
rait d en délogen les Américains.
Quel que soit, a eet égard, le parti
auquel s'arrête le cabinet de Was
hington, le fait nouveau, c'est que,
dés a présent, les intéréts américains
entrent en collision avec les intéréts
européens dans les mers de Chine et
des Indes, et plus rien ne se fera dé
sorrnais dans ces parages sans que
les Etats-Unis n'aient leur mot a
dire, si tel est leur bon plaisir. Par la
même Etats-Unis entrent dans le cer-
clede la politique générale jusqu'ici
réservée exclusivement aux puissan
ces européennes. C'est urie consé
quencede la guerre hispano-améri-
caine.
j Le Congrès gatuolique de Gréfeld
L'ouverture du Congrès des catholiques
allemands a été raarquée, hi"r, par un dis
cours du président, disant que les ouvriers
doivent u Centre cathciique toutes les
réformes qui ont été faites jusqu'ici. Les
ouvriers qui mettent leur confiattce dans le
Centre ne seront pas trompés dans leurs
espé'ances. D'ailleurs, en dehors du Centre,
les ouvriers peuvent attendre des réformes
démocratiques, éiant donné que leurs chefs
politique et religieux som un Empereur ami
de l'ouvrier et un Pape démocrate chrétien.
La iour du Centre nest pasiprès des'écrouler,
car son adversaire le plus redoutable, Bis-
marek lui-même, n'a jamais réussi a la faire
chanceler.
La Patrie pose les questions suivan-
tes auxquelles les voyages du Roi, et
surtout sou dernier voyage execute en
compagnie de M. le Miuistre des Fi
nances, donnent mie grande opportu-
nité, sinon une apparence de réalité.
Est-il vrai que dans certaines sphères
trés élevées mürit la pensée de faire du port
d'escale de Bruges, uu port approprié la
marine militaire
Est-il vrai qu'une haute personnalité
aurait converti un des ministres cette con
ception
Est il vrai que, pour peruiettre de discu-
ter i'affaire, c'est h la demande de cette
haute personnalité que le nouveau brülot
vient d'êire lancé centre Bruges port de
mer
Est-il vrai que la brochure de M. le baron
de Maere a été signalée b la presso qui ri'a-
vait pas remarqué sa publication il y a trois
mots pour préparer lts voies un mou
vement
Est-il vrai que vis-è-vis de la presse ho
stile b Bruges on exploite cette idéé comme
de nature it ruiner l'entreprise de Bruges-
port de mer
Est il vrai que, pour forcer la main Jt
Bruges, on la menace de toutes les foudres...
etjusque du maintien de la gare qui n'a rien
b voir avec le port militaire
Est il vrai Est ce vrai
Cela expliquerait bien des choses
Nous ne pensons pas qu'il faille ré-
pondre affirmalivement a ces diverses
questions. Mais en supposant que tout
cela soit vrai, nous ne croyons pas que
Ion trouve dans les chambres beiges
des majorités disposées a adopter la
conception de la haute personnalité qui
voudrait faire du port d'escale de Bru
ges, un port approprié a la marine
militaire.
Pareil projet serait funeste non seu-
lement pour Bruges, mais pour le
pays lui-même.
Comment justifier en effet, la crea
tion d'un port militaire dans uu pays
qui n'a pas de marine militaire et qui,
francbement, n'a pas besoin d'en
avoir
Est-ce que les ports existanU, en y
ajoutant celui de Heyst, ne suffiront
pas a nos besoins commerciaux
Que pouvons nous gagner a devenir
une puissance maritime
N oublions pas que, malgré 1'exis-
tence du Congo et en supposant que le
continent noir soit un jour annexe a la
Belgique, nous sommes et nous reste-
rons un pays neutre, personne ne
songeant satis doute a demander aux
puissances qu'elles nous débarrassent
de notre neutralité qui a été jusqu'ici
la meilleuregarantie de notre indépen-
dance.
Et même si qnelque jour une por
tion minime de la Chine ou du Japon
devait nous être cédée, aurions-nous
davantage intérêt a avoir une marine
et un port militaires
Si la création de pareilles institu
tions devait être le corollaire de quel-
que acquisition d'un terrain étranger,
il vaudrait mieux, a notre avis, ne pas
posséder de colonies.
Les colonies s'en vont. Dans cent
ans tous les peuples del'univers seront
émaucipés. Heureuses alors les na
tions qui n'ont pas, comme l'ltalie
et l'Espagne et même la Hollande, des
territoires acquis ou conquis a main-
ten ir aux dépens de leur fortune et du
sang de leurs enfants
Mais n'insislons pas. Les Beiges ont
assez de boa sens pour ne pas se lan
cer dans des entreprises périlleuses,
et leurs mandataires n'eu auront pas
rnoins pour écarter des projets funes-
tes au pays.
Heyst aura son portetBruges aussi:
Bruges grace a ses propres efforts,
Heyst grace aux sacrifices du pays.
Nos mandataires n'ont pas hésité a
voter en 1895,, pour le port d'escale
de la cóte, les fonds demandés par le
gouvernement qui, par l'organe de
M. le Ministre De Bruyn, après de
longue,s études et suivant l'avis d'hom-
mes absolument compétents de tous
les pays, a accepté sans hésitation la
responsabililé qui lui incombait.
Quant a dire si le projet de Maere
préconisaut unabri fermé a Heyst est
preferable a celui qui est aujourd'bui
en voie d'exécution, il est vraiment
temps encore d'examiner la question
Pourquoi ne pas agiter cette question
il y a trois ans? Sans doute paree qu'en
1895 tout le monde, a de rares excep
tions prés, était d'avis que le projet
Coiseau-Cousin était lemeilleur.
II n'échet plus que d'attendre le ré-
sultat de ce projet et nous l'attendons
avec confiance. Ce nest ni une con
ception militaire, dont profitent sans
doute les adversaires de Heyst et de
Bruges, ni le caprice de l'auteur d'un
projet différent de celui qui est en
voie d'exécution, ni l'bostilité plus ou
moins déguisée, mais réelle, des An-
versois, qui doivent retarder ou em-
pêcher l'exécution du projet Coiseau-
Cousin.
Si d'aventure ce projet no devait pas
réaliser les espérances de ses auteurs,
du gouvernement et de la legislature,
ce serait saus doute fort regrettable;
mais cela ne prouverait pas que 1'au
tre projet valut mieux. Dans tous les
cas, les partisans du projet qui s'exé-
cute en ce moment seraient couverts
par l'opinion des hommes les plus
compétents du monde entier.
Quand il s'agit de travaux de l'es-
pèce, ou ne saurait agir autrement
que ne 1'ont fait et les Brugeois et le
gouvernement. II faut consuIter, en
cette matière, ceux-la surtout qui ont
conQu et réalisé des travaux analo
gues. C'est ce que le gouvernement a
fait. Après cela, il peut être tranquil-
le advienne que pourra... a moins de
renoncer pour toujours a exécuter de
grands travaux, a réaliser de fructu-
euses entreprises.
Est-ce cela que demandent les en-
vieux et les critiques Si oui, gare
aussi a leurs projets
Parmi les nombreuses institutions dont
s'enorgueillit juste litre la ville d'Ypres, il
en est une qui est appelée rendre les plus
grands services nous voulons parler de
l'école industrielle.
L'administration communale ne négligé
aucune occasion pour encourager, dans la
mesure de ses moyens, le développement de
cette école, paree qu'elle est persuadée
que cette école est un élément indispensable