mmw mMM Samedi 0 Septs mbre I 898. tO centimes Ie N°. 38° Année. N° 8373 70 A IV iff»-- France. Aux Chambres espagnoles Li-Hung-Chang destitué La question du proteeiorat en Orient Pays-Bas On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et Lo JOÜBJSAL D'YPHES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation'' est de 5 fr. 60 c. par a,n pour tout lo pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adressés franc de port 4 l'adressa ci-dessus. k t'.us fes bureaus <ie post© du royaume. Les annonces cofxtent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps dn journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judieiaires i franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour ies annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Fiandres) s'adresser a I'Agenae Earns Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et 4 Paris, 8, Place de la Bourse. Le général ZurJindea est a peine nomine minislre de la guerre et voila que déja il est question de sa demis sion. 11 demissionnerrdt si ses collo gues voulaient reviser le Procés Drey fus. C'est que 1 honorable ministrea.com- me son prédéeesseur, la conviction, après examen des documents du dos sier, que Dreyfus était coupable et qu'il a été justemeut condamné. Nous le croyonsaussi.Mais lemoyen de ne pas reviser lorsque des jour naux peuvent poser les questions sui- vantes auxquelles, jusqu'ici il n'a pas été répondu. 4" Est-il exact qu'4 la fin de l'aunée der- nière, le comte Tornielli, ambassadeur d'lta- lie,ait, comme l'affirme le Corriere di Napo li, avisé M, Hanotaux, ministro des affaires étrangéres, que l'état- major possédait un do cument faux qui était la pièce Henry 2° Est-il exact que, dans la même entre vue, comme l'affirme le Corriere di Napoli, le comte Tornielli aitjuré, sur son honneur, comme gentilhomme et comme ambassadeur du roi dltalie, que sou attaché militaire n'a- vait jamais eu le moindre rapport avec le capitaine Dreyfus 3° Est-il exact que M. Hanotaux ail don- né alors sa parole d'bouneur que l'état major ne se servirait jamais de ee document 4° Est-il exact que M. Hanotaux, comme o'était son devoir, ait intormé de cet incident M. Méline, président du conseil des ministres, le général Billot, ministre de la guerre, et le général deBoisdeftre, chef de l'état-major? 5° Est-il exact qu'& la suite de I'audience du 17 féviier, oil le général de Pellieux pro- duisit ie faux document et en affirms l'au- thenticilé absolue, M. Hanotaux ait demandé en vain, au conseil des ministres, que les poursuites contre M. Zola fussent abandon ees, le général de Boisdeffre destilué et le procés Dreyfus revisé 6' Est-il exact que ces incidents aient été portésü la connaissancedeM .Cavaignac 7" Est-il exact que l'auteurdu faux soit le nommé Lemercier-Picard, qui fut trouvé, il y a quelques roois, pendu l'espagnolette dc sa fenêtre 8° Est-il exact que le colonel Henry ait nommé ses complices 9° Est-il exact qu'il ait été donné k M. Rocbefort, par une haute personnahté mili taire, ainsi qu il 1 a affirnié dans son journal, connaissance des prétendues lettres A et D E l'Empereur d'Allemagne, qui sortaient de la méme fabrique de faux Des questions de cettenature jettent le trouble dans l'opinion pu'blique. II faul éclairer celle-eiil faut que la lu- mière se fasse, surtout si l'on considè- re que des cinq personnes qui pou- vaient apporter des téinoignages déci- sifs, lors de la revision, quatre ont disparu Lebtnann, dit Lemercier- Picard et Henry,qui se sont suicides Picquart qui est en prison et Esterha- zy qui a pris la fuite. Reste du Paly de Clans, dont on attend l'arrestation La revision s'impose a notre avis. L'i situation, dans les régions parlemen tairs espagnoles, présente toujours le spec tacle du plus triste gachis. A la Chambre, M, Salmerori, député ré- publicain, a présenté une proposition de mandant qu'on recherche les resportsabilités du gouvernement de M. Sagasta, auquel il reproche 4° Principalement de n'avoir point accu- mulé tous les rnoyens nécessaires pour as surer le suecès de la guerre2° d'avoir ac- cepté une paix honteuse 3° d'avoir violé la Constitution. M Sagasta a demandé la Chambre de délibérer k huis clos. Le président de la Chambre a prononcé le huis-clos. Lts républicains et les conservateurs dis sidents ont protesté énergiquement et il s'est produit alors urie grande confusion et un tumulte indescriptibie. Les huissiers obligent de vive force les spectateurs h quitter les tribunes M Salmeron a promis de faire connaiire les débats des séances secrêtes, rnais ceia lui ira assez difficile. Les journaux sont sou mis k la censure et le télégraphe refuse d'ex pédier aucune dépêche relative aux débats des Chambres. Les correspondants étrangers en relation avec M. Salmeron pourront informer leurs journaux par correspondances; mais le gou vernement les menace, parait-il, d'expulsion. La Chambre a décidé par 102 voix contre 45, après débat, que la proposition des républicains sera diseutée en séance secrête, mais les républicains, les carlistes et les conservateurs dissidents s'étant retirés, cette discussion n'a pas pu avoir lieu. La séance a été levée. On annonce que Li-Hung-Chang a été de stitué ie télégramme ne dorine pas d'expli- cations, mais il est probable que le gouver nement impérial na pas été satisfait de l'at- titude du vieux diplomate dans les affaires concernant les chemins de fer et les autres conventions passées avec les puisssances européennes. Voici le lexte de la lettre adressée par le Saint-Père au cardin tl Langénieux relative- ment aux droits de protectorat de la France en Orient Notre cher fils, C'est avec une vïve satisfaction que nous avons appris, par votre lettre, que des hommes éminents ont eu la pensée de former en France un Comité national pour la conservation et la défense du protectorat francais enTerre-Sainte. Nulle entreprise ne saurait mieux répondre aux généreuses et chevaleresques traditions de votre noble patrie, qui fut par excellence la terre des croisés. Depuis lors, bien des siècles se sont écoulés, bien des assauts ont été livrés a l'Eglise pour affaiblir la foi. Mais le culte des Lieux Saints s'y est maintenu en tous les temps. Si, a certains intervailes, ce culte a quelque peu paru se ralentir, nous le voyons aüjourd'hui s'affirmer avec éclat dans ces paciliques péleri- nages de la piété chrétienne que nous avons été heureux d'encourager a diverses reprises. Nous ne pouvons, de même, que louer hautement, l'oeuvre beureusement inaugurée, nouvelle dans la forme, ancienne dans son espritellenous semble répondre a desbesoins de jour en jour plus urgents. Nul n'ignore, ert effet, que vous avez, notre cher Ills, con- staté de vos yeux combien sont en souffrance et de quels dangers sont menacés les intéréts catholiques en Palestine, Ces intéréts, comme on sait, se rattachent particulièremenf ii la pro- priété et h i'usage des sanctuaires élevés, par la piété de nos ancêtres, lh même oü se sont opérés ies mystères de la Rédemption des hommes les ennemis du nom catholique re- doublcnt d'efforts et d'activité pour entraver dans ces mêmes sanctuaires la piété des fidèles enfants de la Sainte Eglise. L'oeuvre dont vous nous parlez, notre cher Ills, a done surgi 4 l'heure propice, et nous en espérons pour i'avenir les plus féconds résul- fats. La France a en Orient une mission a part que la Providence lui a confiée noble mission qui a été consacrée non seulement par une pra tique séculaire, mais aussi par des traités inlernationaux, ainsi que l'a reconnu de nos jours notre Congregation de la Propagande, pas sa déciaration du 22 Mai 1888 Le Saint-Siège, en effet, ne veut en rien tou cher au glorieux patrimoine que la France a regu de ses ancêtres et qu'elle entend, sans nul doute, mériter de conserver, en se montrant, toujours k la hauteur de sa tache. Nous dési- rons que les membres de l'Associatiou déja formée. s'inspirant pleinement de ces vues élevées et ayanta coeur les grands intéréts de la religion et de la patrie, prêtent k la France un concours généreux dans l'accomplissement de son mandat six fois séculaire. Puissent ces efforts réunis assurer 4 l'Eglise catholique en Orient une existence paisible et lui permetlre de travailler avec succès a l'ex- tension de la vraie foi et au retour des brebis égarées au borcail de l'unique et suprème Pasteur. Et maintenant, comme gage de notre paternelle affection, nous vousaccordons, notre cher fils, la bénédiction aposlolique. Donné 4 Rome, prés saint Pierre, le 20 Aofit de l'année 1898, de notre pontificat la vingt- unième. LEO P. P. XII. P.-S La circulaire de la Sacrée-Con- grégation de la Propagande, visée par le Souvcrain Pontife est trés explicite On sait que depuis des siècle le protecto rat de la nation frangaise a été établi dans le pays d'Orient, et qu'il a été confirmé par des traités conclus entre les gouvernements. Aussi, l'on ne doit faire 4 cet égard absolument aucu ne innovation la protection de cette nation, partout oil elleesten vigueur,doit être religieu- sement maintenue, et les missionnaires doivent en être informés, afin que, s'ils ont besoin d'ai- de, ils recourent aux consuls et autres agents de la nation frangaise. Le couronnement de la reine Wilhelraine Nous lisons dans le Temps «Depuis dirnanche, on ne mange plus que du pain rassis dans la ville. Tous les corps de métier se reposent, et les boulangers n ont pu trouver d'ouvriers pour brasser la p&te, raettre au four. De petites affiches, placardées 4 leurs portes, avertissent le pu blic de ce mécompte et l'informent qu'on a cuit du pain pour cinq jours. II accepte en philosophe l'événement. Dans un pays oil l'amour de la reine va jusqu'4 teindre en orange les chiens, et les poulets mis k ia disposition du public, contre argent, chez les marchands de voluilies, rien de plus naturel. J'ai diné hier soir, avec Jules Claretie, Albert Baiaille, et une bonne douzaine de confrères, dans le restaurant le plus luxueux d'Amsterdam, au Café Riche, que tient le neveu de Bignon. Diner affreusement cher etaborainablement mal servi, en dópit de tous les efforts du patron et de la bonne volonté manifeste témoignée par sou per sonnel mais on avait du, de dix 4 neuf heuresdu soir, servir buit cents personnes, et ie service de toute nécessité, en souffrait. Pour absorber trois plats, il fallait attend re trois heures. Je nai pas entendu, sauf de notre petitgroupe.s'élever une seule plainte. Les victimes attendaient, pacifxques, et tuaient le temps en causeries résignées. En France, ont eut mis 4 sac la maison. Vagué par les quartiers populaires, de dix heures k une heure du matin. Comme la veille, pas d'illuminations générales, mais partout, aux fagades des rnaisons, aux devan- tures, toutes éctairées, des boutiques, de petits reposoirs ou tröncs en stéarine, en platre, en terre cuite dorée, Ie buste de la reine émergeant d'une corbeille de soucis et entouré d'une guirlande de verdures, oü le fruit léger du sorbier jette une note vive, et charmante de couleur.» JE9dHSB3Sa>SSP'SI

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 1