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Mercredi 14 SepUmbre 1898.
10 centimes le
33e Année. N° 3374
Assassinat de
l'impératrice d'Autriche
L'impératrice Elisabeth
HOLLANDE
FRANCE
Les cardinaux et la loi
sur les fabriques
Encore un régicide
CHEONIQUE YPROISE
On s'a bonne rue a«i Beur re, Bis, Ypres, et
Le JOGIvXAL D YPRES parait le Mercredi et !e Samedi.
e prix de rabonneraent, payable par anticipation est de 5 fr. so c. par an pour tout
le pays; pour l'étranger, le port en sus.
Les aboruiements sont d'un an et se régularisent fin Décembre
Les articles et communications doivent être adrossés franc de port, a I'adresse ci-dessus.
Samedi, l'impératrice d'Autriche
quittait a midi et quarante minutes
Hotel Beau Rivage a Gcuéve et se ren
dait a i'embarcadère des bateaux a va-
peur, lorsqu'elle fut assailiï'e et i'rappee
brutaletnent par tin i idividu.
Elle. tomba sur ie sol, rnais se rele-
va bientót. Puis elle Ragna le bateau
a vapeur ou elle perdit connaissance.
Lecapitaine, sur les instances des
passagers, donna le signal du depart
mais an bout de peu d'instants le ba
teau stoppa et revint a l'embarcadère.
L'impératrice ne reprenait pas con-
naiisance.
On la débarqua et on le (ransporla
sur une civière improvi ée a l'hótel
jBeau Rivageou elle expira peu après.
Elle avait recu un coup de stylet,
dans Ia région du ccetir.
L'assassin a été arrêté. Getest un an
archiste ilalien, m miné Lucheni.
La victime vénérée qui continue si
lugubrement ia série des souverains
assassinés, était agée de soixanle un
ans. Elle était née duchesse de Bavière
et avail épousé l'empereur Francois
Joseph en 1854.
Ce crime est assurément le plus lache
et le plus abominable de tous les atten
tats qui pèsent sur le parti anarchiste.
Cette (bis, ce nest pas un souverain
tombant victime des haines que sa
politique a - accumuléés dans les bas-
fonds révolutionnaires. C'est. une fem
me, courbée déja par lage ef; par la
douleur, et qui n'a emprunté aux
privilèges de la souveraineté, que celui
de répandreplus abondament la chari- 1
té autour d'elle.
En elle, l'assassin a voulu atteindre
le vieil empereur FranQois-Joseph.
Quel douleureux lendemain des fêtes
du cinquanlenaire! Quelle page poig-
nante ajoutee a toutes les pages poig-
nantes dont, est faite l'histoire de ce
souverain
II n'y aura qu'une voix dans le mon
de, pour flétrir les doctrines qui peu-
vent pousser des êtres humains, doués
de raison, a commettre de tels crimes.
11 n'y aura qu uue voix pour exprimer
tons les bureaux j puste rovaumc.
Lt-s annonces coutont tr> centimes la lists - Les réclames dans le corps dn journal coütent
10 centimes la ligne. Les insertie- -irire-s, i franc la ligne. - Les numéros sap;>tó-
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Pour les annonces de France et deBelgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser 1 'Agence
Bams Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Rourse.
la sympathie respect ueusequdnspiront
les infortunes de Francois-Joseph.
Gatholiques, ue nous bornoiis pas a
maudire et a plaindre. Prions, pour
que Dieu reqoive en sa miséricorde
l'auguste victime qui parait inopiné-
ment devant son tribunal; prions
pour qu'il dónne a I'Empereur, si ter-
riblement frappé, ia force d'accepter
chrétiennement cetle nouvelle épreu-
ve
Un attentat anarchiste
contre la reine Wilhelmine
S'il faut en croire un télégrammo de Leer
(Frise oriëntale), repu k Berlin, un autre
au, ntat anarchiste aurait été commis, il y a
une quinzaine de jours, contre !a reine Wil
helmine.
Getto nouvelle a été confirmée.
Voici dans quelles ciroonstances l'attentat
a été commis
tl y a une quinzaine de jours, la reine Wil-
heltnjne s'était rendue, pour se préparer aux
fatigues de soa couronnement, au cbèteau
de Serdyk, pi ès de Baarn, une petite localité
do 2,500 habitants, 'j unelieue au sud-ouest
d Amsterdam. L'altenfat se produisit au
cours dune des promenades journalières h
cheval quelle faisait aux environs. Trois da-
nies d honneur et un suivant l'accompag-
naient également.
Tout a coup, un homme surgit d'un bois
qui bordait la route et tira sur Ia Reine, ron
point un, mais trois coups de revolver. Les
deux derniers se perdirentIe premier at-
leigrijtau bras !a comlesse de Limburg-S i-
rum. L'assassin fut arrété sur le-champ il a
déclaré, dans la suite, être un anarchiste.
La jeune Reine ne perdit pas une minute
son, sang froid. Ses premières parolesfurent
celles ciMon peuple ne doit pas connaitre
c t attentatil taut le cacher, car il nous ga
lei ait les fêtes du couronnement.
L'ordre royal a été scrupuleusement exé-
cuté. Non seulement les télégraphes hollan-
da;s ontexércé une stricte surveillance sur
toutes ies dépêches adressées aux journaux,
mais, par suite d'ui e entente avec le gouver
nement beige, la même censure a été exercée
en Belgique, et il est encore impossible de
té égraphier quoi que ce soit sur eet événe
ment,
Létatdeia comtesse de Limburg-Stirum
es; satisfaisant, mars ii n y a que trois ou
quatre jours que la balie, qui s'était logée
dans son bras, a été exti aite.
Le cardinal Richard, avant de quitter
Paris pour sa villégiature annuelle en Bre
tagne. s'est rendu au ministère de la justice
pour y remottre une lettre écrite au ministro
des cubes par les sept cardinaux de France.
Repu, en ['absence du garde des sceaux,
par M. Monnier, chef du cabinet de M. Sar-
rien, l'archevêque de Paris l'a prié de trans
meitre la letne au ministre, ajuutant que
a c'était 1^, sous une forme infiniment mo-
dérée, le minimum des revendications possi
bles de l'épiscopat fi angais.
li s'agit de la question des fabriques. La
décret du 18 Juin 1895 a paru aux cardi
naux une aggravation du décret de 1893,
aéqfriel, déjii, les fabriques se soumettaient
avec difficulté. C'est conire ces dispositions,
considérées par eux cornme une aggravation,
que s'élèvent les cardirn ux francais.
Les signataires de cette lettre au ministro
de la justice et des cubes, après avoir
exposé la situation, leur point de vue,
intolérable, faite aux fabriques par les dispo
sitions nouvelles, ajoutent qu'ils demandent
être eritendus, eux et leurs évêques, pour
que la législation des fabriques ne soit tno
difiée qu'après entente réfléchie et accord
des deux parties.
II est probable que M. Sarrien examinera
le sens de la réponse h faire a ces revendi
cations de l'épiscopat et qu'il adressera, ii
son tour, une lettre au cardinal archevêque
de Paris, mais seulement dans quelquts
jours. (Le Temps)
ll ne se passe plus d'années sans que nous
ayons ii enregistrer un de ces forfaits qui
fo:u frissonner le monde civilisé, tant ii
cause de i'audace du malfaiteur, que de la
quaiité des personnes aueinles.
Mais jusqu'ici les anarchistes me s'en
élaient pris en gériérai qu'aux chefs d'état et
aux hommes politiques en vue. Vont-ils s at
laquer aussi aux femmes désormais
11 y a quiuze jours la jeune Reine de Hol
lande a été l'objel d'une tentative d'assassi
nat.Aujourd'hui c'est llmpérairiee Elisabeth,
une souveratme qui ne règaait pas, - uue per
sonne inoffensive, absoiuuienl étrangère la
politique, qui tombe sous le stylet d'uri anar
chiste.
Depuis Marie-Antoinette, on n'avait plus
vu une reine payer de sa vie son crime d'être
la compagne d un souverain.
Et pourquoi cet assassinat
On dirait une gageure dans le paru auar-
chiste. Le plus courageux sera ceiui qui aura
comrnis le for fait le plus abominable. Tuer
unefemmëa teujoursparu une lècheté aux
yeux du mondt'. Ge n'est pis ainsi ehez les
anarchistes. II faut produire le plus riVffet
possible. L'héroïstne sernble proportionné
la grandeur du crime.
A la fin du siècle présent, on se demande
a vec effroi ce que sera Ie siècle futur
La réponse nous parait indiquée If XX'
siècle sera ce que le XlXe l'aura fait.
Le XVIKe siècle a préparé la voie l'irn-
piété. Notre siècle est impie mais il reste
encore des sentiments chrétiens chez la plu
part de ceux qui ne sont plus chrétiens que
de nom. Ges sentiment sen vont de plus en
plus; c'est un fait certain, indéniable Le
crime augmente mesure que le niveau reli-
gieux baisse Si le XXe siècle est impie,
comme tout le fait ptévoir, iTs ra criminel.
Ges vérités sont éléraentaires pour tous
ceux qui pensent. Elles ne sont méconnues
que par ceux que l'iaiéiét öu ia passion
aveugle.
Le remêde? Nous ne le voyons qua dans
Ie rétablissement de la foi chrétienne, base
de la morale. Nous demandons h ceux qui
pensent autrement ce qu'ils proposent, eux,
comme remêde h la situation qui sera ts ouve
devant nos yeux.
L'instruction On prétend qu'elle est plus
grande, mieux organisée même, dans les
pays oil l'es crimes sont les plus nombreux.
Les savants constatent qu'au point de vue
moral, l'instruction a fait banqueroute
Quoi alors Les socialistes préconisent
leurs idéés comme un remêde h tous les
maux dont souftre I humatiité. Us proclament
même que le crime est né du régime capita-
liste. Quarul ii n'y aura plus que des socia
listes, il n y aura done plusde criminels
Nous ne réfulerons pas cette singulière
doctrine qui chercbe dans la cause du mai,
le remêde a ce même mal. 11 n'est que trop
vrai que les voisins les plus proches des
anarchistes sont les socialistes lis ne veulent
pas de la propagande par le fait. Mais,
quand on tie trouve que des éloges pour les
commdnards de 1870; quand on s'ëvei lue h
excuser les régicides et les assassins politi
ques, on est mal fondé h préconiser le socia
lisme cornme le remêde h tous les maux.
Le monde parait vouloir faire machine en
arrière, c'esi-h-dire faire retour vers la Foi.
Que les Rois et les peuples se hatent Tout
retard est un reeul, toute hésisiation est
une faiblesse. Que la société s'arme et se
défende, c'est très-bien mais quelle ne né
gligé pas t'arme la plus efficace, ceils de la
R> liglon
L'eau de la ville
Sous ce titre nous lisons dans le Progrès
Le bruit circule en ville que nos maitres met-
tront, de nouveau, les habitants a la portion
itV lV
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