Ml
tel
Samedi 24 Septembre 1898.
10 centimes le
Le voyage de Guillaume
en Palestine
Le jeune fédéral suisse
Picquart poursuivi
Dernier écho du congrès
eueharistique de Bruxelles
Le congrès de Liége
Le petit commerce
Ann re.
is
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Des dépêches dc St-Pétersbourg
attestent que Ion envisage en Russie
d'un trés mauvais ceil les préparatifs
du voyage del'empereur d'Allemague
en Palestine.
Les journaux russes attribuent a
Guillaume II le rêve d'établir une sorte
de protectorat allemand sur les Chre
tiens de 1 Orient, afin de répandre
parmi euxla religion luthérienne, aux
dépens du catholicisme. U feraitinstal-
Ier une missiou protestante dans le
voisinage du tombeau du Christ et
susciterait parmi lesAllemands établis
en Palestine, la formation d'une asso
ciation qui serait comme l'avant-garde
d'un mouvement allemand vers l'Asie.
La presse russe s'attaque assez vive-
ment a ces projets, et elle est naturel-
lement soutenue dans cette opposition
par le Vatican.
Parlant d'un article de la Gazette de
Cologne concernant le protectorat des
calholiques en Orient, de la question
crétoise et de l'attitude de l'Allemagne
a eet égard, la Novoie Vremia s'expri-
me de la manière suivante
On a probablement découvert a
Berlin, a la veille du depart de l'em-
pereur Guillaume pour la Palestine,
que l'Allemague est un Etat qui doit
conserver son entière liberté d'action
dans toutes les questions qui se rat-
tachent au voyage du souverain alle
mand. II faut naturellement en pren
dre note, mais il n'y a pas du tout lieu
de s'en inquiéter. La question crétoise
peut absolument être résolue sans la
participation de l'Allemagne.
Quant au protectorat de la France
sur les chréticns d'Orient, il faut at-
tendre les résultats de la liquidation
qui ne sauraient manquer de se pro-
duire concernant la question, afin de
savoir s'il sagit d'une entente politique
entre la France et la Turquie ou d'un
état de choses dont la légalité a été
{iroclamée récemment d'une faQon so-
ennelle par le Pape dans une decla
ration qui lie tous les catholiques.sans
distinction de nationalité.
Voici le texte de la publication du
Conseil d'Etat a l'occasion du Jeune
fédéral
Cbers concitoyens
Noussommes appeléshcélébrer Dirnanche
18 Septembre la solennité annuelle du Jeüne
fédéral.
C'est avec joie et reconnaissance, que,
mus par un sentiment patriotique, nous
pouvons constater en cette occasion la pros
périté croissaute de uotre cber pays, due
surtout k l'e8pnt dunton et au sentiment de
Sölidarité qui animent tous ses entants.
Si noire petite répubiique de Genève a pu
traverser sans danger une période de trou
bles momentanés, elle le doit au respect
profond la la légalité qui se trouve dans
tous les cceurs. Vos autorités, aidées de la
nation tout entière, ont pu facilement les
conjurer en respectant la liberté individu -
elle. mais en exprimant aussi la ferme vo
lonté de ne perinettre aucune atteinte aux
régies primordiales qui constituent la base
de nos institutions.
Dans ce jour oü tcus les coeurs suisses
Lattront k l'uoisson, nous prendrons de
nouveau le ferme engagement de tout sacri-
fier au bien de la Palrie, de nous aider et de
nous supporter les uns les autres. Nous
promeitions de tendre chacun, selon. nos
forces, une main bienveillante k ceux d'entre
nos concitoyens qui souffrent, de subordon-
ner, lorsqu'il le taudra, nos intéréts parti-
culiei s k l'intérêt supérieur du pays tout
entier. Profondément attristés par le crime
dont S. M. l'impératrice d'Autricbe vient
d'êlre victime sur notre territoire, nous nous
associons de tout notre coeur au deuil immen
se qui frappe si douloureusement une nation
amie et nous exprimons notre sincère et
respectueuse sympathie au souverain si cru-
ellement éprouvé, k sa familie, k son peuple.
Souveuons nous enfin que la prospénié de
notre pays dépend de la généraliou qui s'é-
lève, eff irgons-nous de lui donner tous nos
soins pour quelle soit armée en vue du com
bat de la vie. En lui inculquant l'amour de
la Patrie, de la vérité, du proohain, en la
soumettant k l'observation de la moralité,
du respect de la discipline, nous la mettrons
en état de se rendre utile en toutes circon-
stances et digne du norn de républicain.
Que Dieu protégé la Suisse et notre Genève
bien-aimée
Genève, le 45 Septembre 4898.
Voila comment s'expriment des ra-
dicaux républicains. Qu'en dirout nos
sectaires autireligieux.
La plupart des journaux constatent que
la situation s'embrouille de plus en plus et
que le conflit entre les autorités civiles et
militaires n'est pas fait pour simplifier les
choses.
Certains journanx disent encore que ce
qui donne un caractère de graviték la situa
tion c'est qu'il parait bien confirmé que l'or-
dre d'informer contre Picquart n'a pas été
discuté en conseil des ministres, et qu'il pa
rait même avoir été donné en absence du
général Chanoine qui, parti Lundi pour Lille,
est rentré hier seulement dans la soirée k
Paris.
Voici la réponse de Léon XIII k I'a
dresse envoyée a Sa Sainteté par S. E.
le cardinal de Malines et N. S. les
Evêques.
LÉON XIII. PAPE.
Notre cher fils, salut et bénédiction
Apostolique,
L:> lettre que vous et les autres Evêques
présents au récent Congrès Eueharistique
Nous avez adressée, est venue confirmer ce
que la renomméeNous avait appris toucbant
l'issue si heureusede cette réunion. Que les
plus vives actions de graces en soient rert-
dues k Dieu, qui k l'époque actuelle oil Nous
avonsk déplorer de si norobreuses détections
de la foi, vous a donné de voir une manifes
tation de piété commeon en vit k peine dans
des lemps plus heureux pour l'Eglise. Que
d'avantages pour Ia foi et pour la religion
chréuenne ne peut-on pas attendre d'une
nation qui airae et honore k ce point Gelui
qui, dans l'Eucharistie surtout, est la voie,
la vérité et la vie des ames Qu'il soit done
vivai t et devienne de jour en jonr
plus ardent, eet amour pour le Christcar
Ik oü est le Christ, Ik se trouve nécessaire-
ment tout bonheur. Dans l'entretemps, Nous
vous fébcitons, vous et les autres Evêques
de Btigique, pour le congrès que vous avez
réum et afin que les fruits en soient dura
bles, Nous vous aecordons de bien grand
coeur la bénédiction apostolique.
Donné k Rome, prés deS. Pierre le 3
Septembre 1898, de Notre Pontificat la
vingt et uniètne année.
La presse catholique est presque
unanime pour approuver les vceux et
les deliberations du congrès de la
Ligue démocratique, qui vient de se
tenir a Liége, sous le haut patronage
de Mgr Doutreloux.
Le Président de la Ligue, M. A. Ver-
haegen, dans sou discoursd'ouverture,
a parlé de 1'organisat.ion politique du
parti catholique. Nous reproduisous
volontiers ses paroles qui ne peuve it
que recevoir i'approbation de tous nos
amis
Ci1 que nous voulons k la Ligue démocra
tique beige, c'est la paix sociale, et, pour y
arriver, l'union féconde de tous les catho-
liques groupés ou isolés, union fondée sur
le respectdes droits de touset sur la pratique,
par tous, de leurs devoirs.
Qui combattons-nous Des ennemis de
Dieu et du peuple, ceux qui poursuivent le
rêve chimérique de faire de la terre le para
dis des jouissances matérielles, et n'en feront
jamais que l'enfer des passions humaines dé-
chainées.
Qui appelons-nouskcombattre avec nous
Tous le3 hommes de bonne volonié, saris
distinction de nuance, qui veulent maintenir
Dieu k la base de la société humaine et qui
veulent travailler k relever le peuple maté-
riellement et moralement.
Et notre programme
Avgnt tout nous sommes cathohques et,
en matière économique et politique rious
sommes les défenseurs de toutes les rétor-
mes qui peuvent aider au relèvement des
ouvriers; mais, dans les questions libres
nous ne voulons pas faire peser le joug d'un
programme uniforme de revendications ma
térielles ou politiques sur les sociétés affi
liés a la Ligue.
Je vous prie instamraent, mes cbers amis
venus de toutes les regions de la Belgique,
de demeurer étroitement fidèles k cette de
vise qui seule est capable de maintenir entre
nous les liens d'une étroite union, sans les
trnsformer en chaines d'une insupportable
servitude.
II est de mode aujourd'hiii de s'oc-
cuper beaucoup de ce qu'ou est con-
venu d'appeler «la question ouvrière».
C'est fort bien maïs, a notre avis,
il ne faut pas être exclusif. Toutes les
classes de la société out des droits a
faire valoir, des intéréts a sauve-
garder.
Le petit commerce, par exemple,
y souge-t-on assez L'agriculture a
obtenu satisfaction sur bien de points.
Sans doute, tout n'est pas fait pour
elle et il reste beaucoup de réformes
a introduire dans notre législation en
faveur de la classe si intérestante des
cultivateurs. Mais il est incontestable
que les pouvoirs publics s'occupent
d'elle pour donner, autant que pos
sible, satisfaction a ses justes recla
mations.
En est-il de même da petit com
merce, des petits bourgeois commer-
jants qui sont certes aussi dignes
d'intérêt que la culture et les fer-
miers
Franchement, nous ne le croyons
pas les petits commercants ont le
droit dedire on ne parle que de la
situation pénible des ouvrierson
s'occupe del'agriculture, mais on ne
songe guère a vous.
I] y a par exemple le crédit agri-
cole dont, entre parenthèses, les fer-
'.iiiers ne font pas sulfisamment usage.
11 n'existe rien de pareil en faveur du
petit commerce.
Cette lacune vient d'être signalée
par la Métropole dans un article dont
nous reproduisons ci-dessous un ex-
trait, en signalant a qui de droit les
judicieuses considérations émises par
notre confrère d'Anvers
Qui avancera de l'argent au petit bour
geois Les oapitalistee sont gens prudents.
Si vous avez des immeubles, vous n'aurez
pas de peine k obternr des fonds dont vos
biens garantiront le remboursement.
Le petit bourgeois n'a pas d'immeubles, il
ri'a même pas de valeurs mobilières, de
titres k déposer en nantissemeut d'un prêt.
11 n'a que sa bonue foi, sou esprit d'ordre et
de régularité, une clientèle croissanlé peut-
être, et ses marcha disi-s en magasic.
De toute cela. la banque disposée k avao-
cerdes fonds ne considère qu'uue chose
les marchandises. Malueureusement, une ob-