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GHRQNIQUE LOCMLE
Samedi 8 Octobre 1808.
10 centimes le
83s Année. N° 3881
BULLETIN POLITIQUE
Transvaal
Espagne
A propos d'un incendie
Chronique musicale
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L affaire Dreyfus et
le cabinet f'ran9ais
Paroai les cotiséquences poliliques qui dé
coulent de l'aftaire Dreyfus, il en est uue qui
mérite d'être signalée.
Par suite de la position qu'il a prise dans
la question de la révision du procés de
1894, la majorité qui a aocueillik la Cham-
bre le cabinet de M. Henri Brisson, setrou-
vera, k ls rentrée, sensiblemerit diminuée,
les députés nationalistes et antisémites ayant
décidé d'ores et déjk de voter en toute ocoa
sion eontre le ministère.
II en résulte que, si l'opposition irréducti-
ble, le cabinet serait mis en minorité dès la
première rencontre.
Mais il est possible que les choses ne se
passent pas ainsi. Car, s'il est vrai que les
suffrages des députés antisémites et nationa
listes manqueront k M. Henri Brisson, le
président du coriseil peut retrouver sur les
bancs des républicains modérés un nombre
suffisant de bulletins pour constituer une
majorité acceptable.
C'est, du moins, l'espoir de M. Henri
Brisson et de ses collaborateurs, qui regoi-
vent lous les jours, prétendent Us, l'assu-
rance qo'un assez grand nombre des députés
républicains approuveront Tattitude du mini
stère dans l'affaire Dreyfus.
L'aveu du lieutenant colonel Henry a pro
duit ce revirement.
Et le gouvernement est si bieri convaincu
que les évènements de ces deux derniers
mois ont déplacé l'axe de la majorité qu'il a
décidé, dans un des derniers conseils de
cabinet, d'orienter sa politique intérieure de
fagon k préparer, avaot la rentrée, ce qu'il
appelie l'union du parti républicain.
II a été alors convenu que, pour donner
un premier gage k ceite union, le mouvement
préfectoral qui est actuellement en prépara-
tion au ministère de l'intérieur n'auraitaucua
caractère politique.
Ce mouvement sera purement hiérar-
chique et ne comportera aucuoe des exé-
cutions de fonctionnaires qui avaient été
annoncées par les journaux radicaux.
Ceite concentration était k prévoir. Les
républicains libres-penseurs ne songent,
pour le moment, qu'k s'unir pour üéjouer le
péril elérical.
On sail ce que parleir veut dire.
Evénements de Crète
L'ultimatum
Dans les cercles ofiiciels de Saint-Péters-
bourg, on ci oit pouvoii espérer que, suivant
l'exemple du cabinet de Paris, déjk consen-
tant, les cabinets de Londres et de Rome
adhéreront aussi k la proposition de la
Russie de laisser aux amiraux des quatre
puissances le soin de decider entre eux les
mesures k prendre pour faire exécuter l'éva-
euation turque de la Crète si la Turquie ne
l'accomplissait pas volontairement.
La note collective sur la Crète a été re
mise Mercredi k la Porie.
L'ultimatum est trés court. II déclare que
la Crète doit être évaouée en nn mois et que
['evacuation doit commencer dans la quin-
zaine.
Sur la frontière monténégrine
On télégraphie de Cettigné au Times, que
de nouveaux troubles ont éclaté k Berane,
dans le Sandjak de Novibaar, sur la fron
tière monténégrine. Des soldats tures, ayant
outragé Samedi dernier une jeune fille, ont
été attaqués par des paysans chrétiens. Trois
soldats el deux chrétiens ont été tués.
Le coup d'état en Chine.
On télégraphie de Pekin au Daily Chronicle
que l'Empereur a été empoisonné au palais.
Les émeutes ont recommencé. Cinq chi-
nois ont été tués. Lesarrestationscontinuent.
On télégraphie de Shanghai au Daily Tele
graph Une dépêche émanant d'un résident
étranger k Schung-King et daté du 3 Sep-
tembre, annonce que les rebelles ont été
arrêtés k une journée de marche de la ville.
Une autre dépêche datée du 4 dit que les
rebelles se sont retirés.
Le voyage de l'Ëmpereur G uillaume
Mesures de precaution
A l'occasion du voyage de l'empereur
Guillaume k Venise, la ligne de chemin de
ter sera occupée depuis la station d'Ala par
des troupes italiennes
En outre toutes les gares seront interdites
au public pendant le passage du train impé-
rial.
Un cincinnatus moderne
M. Prétorius, l'ancien président de la ré-
publique du Transvaal, après avoir quitté le
pouvoir, s'est fait charretier.
Dermèrement il a demandé au bureau des
Travaux publics l'autorisation de servir
avec son tombereau au transport du sable
pour les construction. II a besoin, dit-il, de
gagner sa vie.
A vérifier
Une vente lugubre
De sa flotte des Antilles. l'Espagne ne
conservera pas même les cauonnières qui
sont encore mouillées dans les eaux de Cuba
et de Porto Rico. II faudrait les mettre en
état de réparalion et l'argent manque. Le
ministre de la marine a done été autorisé a
les vendre k diverses républiques américai-
nes qui offrent de les acheter, et ootamment
k la République de Saint-Domingue. C'est le
dernier émiettement de la puissance navale
de l'empire de Charles Quint.
Les journaux libéraux, k la recherche de
griefs contre l'administration catholique et
spécialement contre Monsieur le Bourg-
mestre, fontflêche de tout bois.
Récemment un incendie a détruit une
ferme située k St-Eloi, sous Voormezeele.
II était dix heures du soir quand M. le Baron
Surmont de Volsberghe, do son chateau, si-
tuék deux kilomètres de Ik, vit Ie feu. Guidé
par un sentiment d'humanité et ne pouvant
pas d'ailleurs, k cette distance, distinguer si
la ferme en feu se trouvait ou non sur le terri-
toire d'Ypres, l'honorable magistral a requis,
par téléphone, le corps des pompiers.
Dès que celui-ci est arrivé sur les lieux,
a constaté qu'il n'y avait pas d'eau
C'est simple tout cela, n'est-ce pas, lec-
teurs Et vous ne voyez pas lk de quoi
blamer l'attitude du Bourgmestre, qui a fait
ce que ses prédécesseurs ont fait en main les
circonstances
Les journaux n'en blamentpas moins M.
le Baron Surmont de Volsberghe. II est pro
bable que s'il n'avait rien fait, ils l'eussent
blaoié quand même. II faut cfiliquer, blk-
mer, débineren reste toujours quelque
chose.
Qui va assumer la dépense dit le
Progrès. That is the question
Si c'est lk la question, et puisque vous
dites, confrère, que vous ne blamez pas le
déplacement, vous bornant a poser une ques
tion de principe: qui cummande paie nous
avons le moyen de vous donner satisfaction
en principe et en fait.
M. le Bourgmestre a jugé que le proprié-
taire de la ferme paierait la dépense, et...
le propriétaire a payé.
Etes-voussatisfail?
Les travaux au canal
d'Ypres l'Yser
Dans la dernière séance du conseil com
munal, M. Vandenboogaerde s'est plaint de
l'état dans lequel se trouve le canal d'Ypres
k Boesinghe. La navigation nest plus pos
sible par ce temps de sécheresse.
M. Colaert lui a répondu que des démar
ches ont été faites par les députés de l'arron-
dissemeut pour obtenir l'élargissement, l'ap-
profondissement et le redressement du ca
nal, et que la question était décidée en prin
cipe.
Nous constatons en effet que le budget des
travaux publics pour 1898 porte une dépense
exceptionnelle de 50,000 francs pour eet
objet.
Voilk qui donöera satisfaction au com
merce.
La musique et les musiciens beiges
depuis les temps les plus reculés
jusqu'è nos jours, (suite)
On voit par les vies de Gretry et de
Gossec, qui ont fait le fond des derniers
cbapitres, que ces musiciens beiges, tout
pleins de talent qu'ils fussent, n'apparte-
naient pourtant plus k une école spéciale, k
l'école beige. Depuis leurs pérégrinations k
l'étranger, les beiges s'assimilaient ia ma-
nière et les principes musïcaux du pays
qu'ils avaient adopté et devenaient aussi,
l'une fois des compositeurs de musique
italienne plus tard allemande et enfin
frangaise. lis y excellaient sans doute, mais
ne formaient plus une école k part, eomme
dans le temps oü la musique beige donnait
le ton k l'Europe civilisée tout entière.
Cette situation provenait du défaut de
ressource, qu'ils trouvaient dans leur pays,
chose qui avait forcé les artistes beiges k
s'expatrier.
Cette situation regrettable explique com
ment il se fait que la Belgique ne soit pas
aussi célèbre pour ses musiciens, que pour
ses peintres, sculpteurs, poètes, etc., dans
les siècles passés. Chose étonnante cepen-
darit, alors que pour la peinture et autres
arts plastiques, les Rubens, les Vandyck,
chefs de l'école flamande, trou/aient des ri-
vauxdans les Raphael, Michel Auge, Mu-
rillo, Fra Angelico et autres des écoles éiran-
gères, nos musiciens, eux, étaieot sans
rivaux
De nos jours avec les Benoit, Blockx,
Tinei, etc., l'école beige, flamande surtout,
s'affirme et forme un art distinct de ceux
des autres pays mais citons, pour finir
l'histoire des musiciens beiges des temps
passés, deux artistes d'un ordre moins
élevé que ceux qui nous occupèrent, dans
les derniers articles. II s'agit de deux artistes
trés méritants encore, dont un Yprois.
Ces deux artistes furent Vanderhaeghen,
né k Anvers, qui fut professeur de Clarinette
k 1 école de musique de Paris origine du
conservatoire et finalement sous-chef de
la musique de la garde Impériale et Othon
Vandenbroeck, né k Ypres en d759, qui
composa plusieurs opérettes qui obtinrent
assez de succès k la fin du siècle dei nier.
Vandenbroeck fut nommé professeur de
D
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