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Samedi *1*1 Octobre 1898»
10 centimes ie IV0.
S30 Année. N° 3385
VOLKSHUIS
Une victoire des Beiges
au Congo
Tous a Furnes et a Vinchem
Le désarmement
des petits Etats
Une encyelique
contre Fanarchisme
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La section dramatique «Willen is
Kunnen donnera sa première fête
Dimanche et Lundi prochains, a 7
heures du soir. On jouera Uit
boeting-, drame en 3 actes, et
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teurs peuvent se procurer des places
réservées au prix de 50 centimes en
s'adressant chez ,\L Callewaërt-De
Meulenaere, rue au Beurre, 36, a
partir de Vendredi.jusqu'au jour de
l'exécution a midi.
On annonce la nouvelle d'une victoire de
nos compatriotes sur les insurgés batatélas.
On se souvient des évènements qui ont ame
nd les divers mouvements de ces révoltés
Un courrier récent permet maintenant de
préciser leur situation et de pronostiquer la
région oü seproduira la procbaine rencontre.
D'après les divers renseignements parve
nus prècèdemment k Bruxelles, on savait
qn'au mois d'avril dernier les Batelélas
avaient quitté Kamare Waü.
II était, cependant, difficile de se pronon-
cer avec exactitude sur la direction réelie
choisie pareux. Tandis que les unsaffirmaient
qu'ils remontaient vers ie riord, d'autres dé-
elaraient avec non moinsde conviction qu'ils
descendaient vers le sud. Désireux d'être
fixé k ce sujet, le baron Dhanis torma une
colonne de sept cents hommes, placés sous
le commandement du lieutenant Glorie. Ces
officiers avaient l'ordre de rechereher les
révoltés et de leur livrer combat. En fait, la
colonne se subdivisa bientöt en deux tron-
gons, l'uu sous les ordres du lieutenant
Swenson, l'autre commandé par le lieutenant
Glorie.
Un télégramme, arrivé il y a peu de jours,
nous a appris que c'est ce dernier qui a eu
la bonne chance de rencontrer le gros des
révoltés le 17 Juin dernier, prés d'un villa-
ge nommé Tanganika et situé k l'ouest de
l'Uvira.
Le vaillant officier les attaqua aussitót,
sans se laisser arrêter par l'mfériorité de
ses troupes ses adversairesétaient au nora-
bre de six cents hommes, le double de l'ef-
fectil des troupes de l'Etat.
Le combat fut trés vit et se termina par la
compléte déroute des insurgés qui laissè ent
nonante des leurs sur le terrain. Leur prin
cipal chef fut tué et plusieurs de leurs nyam-
paras trouvèrent également la mort. Le
lieutenant Glorie s'empara de tous les baga
ges des révoltés, de 44 fusils rayés et de
2,000 cartouches.
Les Batatélas s'enfuirent dans le plus grand
désordre, mais une blessure regue au cours
de Taction parM. Glorie l'empêcha de pour-
suivre les vaincus comme il Taurait voulu.
L'Etat a eu k déplorer la perte de douze
soldats30 autres furent, biessés plus ou
rnoins grièvement.
Dans son rapport assez succinct, écrit
immédiatement après le combat et quie sera
suivid'un récit plus circonstancié, M Glorie
estime que les révoltés sont k peu prés dé-
pourvus de cartouches. Leurs mouvements,
trés caraeiéristiques, vers la fin du combat,
ont permis d'inférer cette supposition.
On sait également qu'une autre colonne,
forte de 200 hommes, occupe actuellement
le poste d'Uvira, pris il y a quelques rnois
sur la troupe du commandant de Bergh.
II paraitrait que les vaincus de M. Glorie
se seraient enfuis vers Uvira afin d'y trouver
un appui. Gela semble trés vraisernblable,
et dans cette supposition, ie baron Dbanis a
fait opérer ft ses différentes colonnes un
mouvement convergent vers cette position,
II semble done que nous sommes k la veille
d'apprendrc d'autres nou velles de ce cóté.
II est d'ailleurs certain que si une troupe
composée de solflats noirs commandés par
des Eurupéens n'était beaucoup plus lente h
se mouvoir que les révoltés eux mêmes,
ceux-ci auraient depuis longlemps subi
Técrasement final.
Après chaque défaite,les Batatélas se sont
débandés pour aller se reformer plus loin
Chaque fois, la poursuite était k recommen-
cer. De lk, cette campagne longue et pénible.
De Strijd fait un chaieureux appel
a ses amis, les invitant a se rendre
demain a Vinchem et a Furnes.
Tous sont invités. Aussi bien, i!
s'agit de deux manifestations grandio-
ses Tune a Furnes ou Ton procèdera
a l'inauguration solenneliedu Liberale
Burgers- en LPerkmanskring, l'autre
a Yinehem oü Ton iDstallera daas sa
nouvelle demeure le fameux De Dul-
len, le martyr du cléricalisme.
Les yprois répondront en masse a
eet appel. Aussi bieu la musique des
anciens ou vieux Pompiers s'y
rendra solennellement.
Eile s'y trouvera en bonne compag
nie. En effet, Le Peuple, feuille socia-
liste annonce que ses amis y seront
aussi
Quelle allianceVoyez-vous les
chefs des vieux pompiers, —les vieux
libéraux aussi sans doute se join-
dre au cortège oü figurera le drapéau
rouge
Aussi bien, quelle difference y a-t-il
encore entre toutes les nuances du li
béralisme
Au sujet de la grande manifestation
de Yinehem le Bien Public écrit
Dimanche prochain.socialistes et libéraux,
venus des quatre coins du pays, installeront
dans sa nouvelle demeure, k Vinchem (Fur
nes), le sieur De Dullen, le plus illustre
martyr du siècle, la grsnde victime du cléri
calisme contemporain.
De Dullen est eet apötre des lumières
dont nous avons parlé k diverses reprises, il
y a trois mois. Habitant une maison cons-
truite sur terrain emphytéotique, et pour
laquelle il n'avait plus payé depuis 1895 le
prix convenu, il fut condamné, en justice de
paix et devant le tribunal de première instan
ce, k vider les lieux. II refusa de s'acquitter
et refusa de partir. II n'accepta même pas la
proposition que lui fit le propriétaire du ter
rain, M.de Man.de céder sa maison k 800 fr.
alors qu'elle avait été estimée k 600 fr. Cer
tain d'être dédotnmagé par le libéralisme
furnois, il prétendit rester dans son immeu-
ble jusqu'k cequ'on Ten expulskt, II fallut
démolir la bicoque pour le déterminer k par
tir.
Comment expliquer que le libéralisme
furnois se soit fourvoyé dans une aussi sotte
affaire, et qu'il ait réussi k y engager les
anticléricaux rouges et bleus de toute la
Belgique
De Dullen est, dans son village, le chef
da porti liberal. Lorsqu'il regut sort congé,
en Janvier 1 8 9 6, il se posa en victime
des haines cléricales de son propriétaire.
On voulait le chasser, déclarait-il, unique-
rnent paree qu'il avait refusé de voter pour
les catboliques. Naturellement, ses amis, qui
ignoraient peut être le fond de faffaire, Ten-
couragèrent k la résistance. Ils se disaient
que les divergences d'opinion politique ne
sont pas encore, malgré rtos tribunaux
cléricalisés une cause de résiliation du
bail. Ils firent du bruit autour de la querelle;
leur presse, dans tout le pays, s'en oocupa,
n'ayant rien autre k se mettre sous la dent,
charmée d'ailleurs de prendre sur le fait
i'intolérance ultramontaine.
Lorsqu'en première instance et en appel
le sieur De Dullen eut été condamné, le li
béralisme manifesta un certain désarroi.
Mais il s'était trop avancé pour oser reculer.
G'eüt été reconnaitre qu'il avait été dupe.
L'occasion semblait favorable, au surplus,
pour provoquer k Furnes une imposante
démonstration anticatholique, dont les gueux
de lk-bas, ont, parait-il.le plus grand besoin.
Une souscription fut ouverte pour offrir k
De Dullen la nouvelle habitation qu'ori lui
avail promise dès le début. Les souscriptions
ne sont, en général.guère productives parmi
nos adversaires; celle-ci, se réclamant de
Tanticléricalisme et spéculant sur la niaiserie,
eut un succès merveilleux... relativement.
Elle rapporta plusieurs centaines de francs.
La manifestation, avec remise solennelle
de la maison, devait avoir lieu fin juillet.
Elle fut ajournée pour des motifs que nous
ignoróns encore. Elle vient enfin d'être fixée
k Dimanche prochain. Toutefois, le sieur De
Dullen, bien qu'il ait des enfants, n'aura que
la jouissance viagère de son habitation, nous
assure-t-on. On dirait que les libéraux se
repentent déjk de lëur générosité... Réserve-
t-on l'immeuble, par hasard, pour un pro
chain martyr? II est de fait qu'on ne peut,
au profit de tous les martyrs futurs, exiger
les mêmes sacrifices. La munificence libérale
a été saignée k blanc par cette première
souscription.
Lecorrespondantparisien du Times
croit savoir que le cemte Mouravief a
dit, au sujet du désarmement, que la
Russie s'efforcera d'obtenir des petits
Etats qu'ils réduisent leurs arme-
ments autant qu'ils pourraient le faire.
La Russie se déclarera l'amie effec
tive de tout Etat qui consentira a en-
trer dans cette voie.
Elle espère que la prospérité resul
tant de la diminution des armements
des petits Etats qui adopteront les
idéés humanitaires du Czar prouvera
Topinion publique qu'il serait pos
sible aux grands Etats de suivre ia
même ligne de conduite.
Des personnages de Tentourage du
Pape affirment que le Saint-Père tra-
vaille a une nouvelle Encyelique qui
doit paraitre procbainement. Dans
cette Encyelique, Léon XIII dissuade
les catholiques de s'affilier aux socié-
tés secrètes ou subversives, lesquelles
ne peuvent que les conduire dans une
mauvaise voie.
Ainsi, ne pouvant prendre part, au
moyen de ses représentants, a la fu
ture conférence internationale contre
les anarchistes, le pontife tient cepen
dant a faire entendre sa parole auto-
uli