La Chambre
Pêche et pisciculture
Chronique musicale
La stomatite aphteuse
Un prêtre qui se marie
L'ouverture s'est faite sous la présidence
de M. Tack, doyen dage.
Les commissions tirées au sort ont procé- j
dé k l'examen des scrutins de Mai.
La plupart des nouveaux élus ont prêté
serment, y compris M. Ie Docteur Ferrarit,
élu par l'arrondissement d'Audenaerde, dont
les scrutms n'ont pas été coniestés.
La Chambre a discuté l'élcction de Warem-
rae. M. Streel a défendu énergiquement son
élection. II reste valider Waremme et
Tournai.
Les temps sorit passés, oü ceux qui vou
laientfaire de l'esprit, n'avaient quit s'altu-
quer aux pêcheurs it la ligne, gens inoffen
sifs par excellence, pour leur prochain bien
entendu, car pour les poissons c'est autre
chose.
Ges spirituels ignorants p/étendaiem que
si par hasard un pêcheur it la ligne prenait
une ablette ou un goujon, c'était un poisson,
qui, rongé par le spleen, voulait mettrefiu k
sesjours
Chacun sail aujourd'hui que le pêcheur k
la ligne est loin de se contenter de ce menu
fretin.qu'il ne le pêche généralement, qu'afin
de posséder des amorces pour les poissons
plus grands le saumon, la iruite,le brochet,
l'anguille et la perche.
On sait actuellement qu'aucun dicton n'est
plus menteur,que celui qui prétendail qu'une
ligne était un instrument finissant par un
ver et commengant par un imbécile... Bien
loin d'être des imbéciles, les pêcheurs ap-
partiennent souvent k l'élite de la société
savante et artistique. Sans devoir citer cette
jolie réplique d'un pêcheur, autour duquel
un attroupement de curieux s'était formé, au
loustic qui, croyant faire le malirt, disait
qu'y-a-t-il de plus bêtequ'un pêcheur k la
ligne?» k quoi le pêcheur répondit k la
grande confusion du mauvais plaisant celui
qui leregarde... sans devoir citer cette re-
partie, dis-je, je prétends qu'un ouvrier, un
artiste, un gentilhomme, un bourgeois, un
militaire, le pêcheur k la ligne enfin, est un
philosophe doublé d'un observateur, et rien
que pour satisfaire son amusement, ou pour
mieux dire sa passion pour la pêche il doit
posséder des connaissances, obtenuespar ses
observations, qu'un imbécile n'aurait pu
acquérir.
Le susdit bon mot n'est pas vrai non plus,
quand il prétend que la ligne finit par un
ver, car elle est amorcée de diflférentes sortes
d'appats naturels ou artificiels, selon l'eau oü
l'on pêche et le poisson que l'on convoite. Ge
sent ces appats que beaucoup d'amateurs de
la pêche ne connaissent encore qu'imparfai-
tement etquejeferai connaltre, en même
temps que je donnerai quelques recettes
pour attirer les diverses espèces de poissons
existant dans nos contrées. Je donnerai éga-
lement quelques avis pour la fagon d'armer
et arranger les lignes.empiler les hamegons,
attacher les appats, etc. etc. ensuite je don
nerai quelques détails sur la vie, les habitu
des et la manière de pêcher les poissons de
nos parages.
Chapitre IDes liynes et leurs accessoires.
Les instruments qu'on emploie pour la
pêche k la ligne sont beaucoup moins com-
phqués et moins coüteux que ceux qu'exige la
pêche aux filetsjcelui donU'ambitionse borne-
rait k prendre des brêmes, roehes, ablettes, et
autres petits poissons qu'on nomine blan-
chaille ou menuise pour leur donner terme
général, pourrait même se contenter d'une
simple canne k pêche, qu'on nomme aussi
perche ou gaule. Cependant le pêcheur for-
luné qui veut être, ce qu'on appelle ordinal-
rement monté en grand doit être muni
1° De perches ou Cannes k pêche de diffé-
rentes grandeurs tant pour la pêche du bro
chet, de l'anguille, que pour la pêche de la
blanchaille ou menuise.
2" De lignes en erin, en soie, en boyaux
de ver k soie, pite et racine, auxquels sunt
suspendus un ou plusieurs hamegons de
grandeur diverses selon le poids du poisson
auquel on pêche
3" d'une sonde pour mesurer la profon
deur de l'eau
4° de flottes et bouchons
5° d'un plioir
6° d'une épuisette
7° de moulinets pour les lignes k brocbet,
k la truite et k la grosse perche
8" d'une aiguille k araorcer pour la pêche
par petits poissons
9° de boites pour les vers de terre, les
asiicots ou la pkte
10* de filets, sacs, ou grandes boites en
fer blanc pour y renfermer les proies prises,
sel ui qu'on veut les garderen vie ou non
i et autres petits ustensiles de moindre impor
tance tels que boites k hatuepons.plombs etc.
La canne k pêche doit avoir de 9ki0
pieds pour la pêche aux petits poissons et
être en roseau ordinairement elle est en
bambou ou hois el a une longueur de iS k
16 pieds pour la pêche de l'anguille et autres
poissons de moyenne grandeur elle est en
bambou et est longue de 20 k 24 pieds pour
la pêche du brochet et de la truite.
Cette dernière canne est en outre munie
d'une pique pour la planter en terre, afin
que, reposant également sur un épien, elle
ne touche pas l'eau, ce qui pourrait la dété-
riorer et aurait d'ailleurs l'inconvénient de
mouiller la partie de la ligne, longue de 40
mètres environ, qui est enroulée sur un
moulinet fixé au bout inférieur et passé en-
suite par divers anneaux qui se trouvent le
long de la canne k pêche. (A continuer
Mas Aniello
N. de la R. Nous engageons ceux de nos lec-
teurs qui sont amateurs de la pêche, a conser-
ver soigneusement les n°' du J o u r n a 1 dY -
pres, qui contiendront les articles de Mas
Aniello sur la pêche car ils y trouveront des
avis et des recettes, qui leur seront trés utiles.
La musique frangaise
depuis Louis XIV
(suite)
La publication du traité d'harmonie de
Rameau chose nouvelle en France, oü
les régies de la composition musicale étaient
jusqu'alors vagues et incertaines, fut la
source de sa renommée. A son apparition,
ce traité d'harmonie, dont les régies se ba-
saient sur des données mathématiques et
scientifiques, et entraient en guerre ouverte
avec les principes de Lully et autres com
positeurs précédenis, fut vivement critiqué
et combattu par les partisans de la musique
de ces derniers, mais ces critiques et ces
oppositions mêmes, firent en sorte que l'ou-
vrage et son auteur devenaient rapidement
célèbres. Deux grandes découvertes musi-
cales y vinrent au jourle principe de la
basse fondamentale et celui du renversement
des accords. Si Rameau n eut fait que cela,
'c eüt été suffisant pour savgloire, et, si l'on
se place au point de vue oü il se trouvait,
lorsqu'il congut son système, on est en ad
miration devant la force de tête qui brille
dans cette conception.
Les ouvrages théoriques suivants de Ra
meau eurent le défaut d'être trop exclusifs,
et il y eüt le lort de pousser les principes
dont il était legéniai, tnais encore imparfait
inventeur, k l'extrême par lk, il versa dans
une foule d'erreurs scientifiques, qui durent
être redressées plus tard un fait reste mal-
gré cela debout, c'est que les ouvrages du
grand théoricien et compositeur frangais du
XVill® siècle, uoriobstant leurs défauts, out
exercé une influence plus universelle qu'au
cun autre traité de musique. La seule pensee
de la possibilité d'urie théorie scientifique de
l'harmonie, fut un trait de génie qui remua
le morrde musical et qui, jusqu'h notre épo
que, a exercé puissamment son heureuse
influence pour faire arriver l'art de la mu
sique au point élevé qu'il atteint aujourd'hui.
Comme compositeur, Rameau fut égale
ment un des auteurs les plus célèbres de son
époque. Plusieurs années après son arrivéa
k Paris cependant, malgré la vogue de son
traité sur l'harmonie, il n'était pas encore
parvenu k faire sa brêche comme auteur. En
vain était-il cité comme le meilleur organiste
de France, en vain sa musique instrumen
tale était-elle ad nirée k bon escient par tous
les vrais connaisseurs. Rameau se tourmen-
tait k la pensée qu'il était arrivé k sa cin-
quantième année, sans-avoir réussi k faire
représenter un Opéra. H.ureusement il
irouva en M. la Poplinière, fermier général,
k la femme duquel il donnait des legons, un
Mécène qui lui procura les moyens de réali-
ser ses voeux. Ge financier lui fit donner par
Voltaire le livret d'un opéra inlitulé Samson
et par l'abbé Pellegrin un abbé dont on
disait qu'il dinait de l'autel et soupait du
théatre le livret d'Hippolyte et Aricie De
plus, M. la Poplinière fit d'abord représenter
ces deux ceuvres chez lui, avant de leur
laisser affronter la scène de l'académie royr
ale de Musique. II faut bien Is dire, le succès
ne répondit pas k l'attente, et sans son pro-
tecteur, Rameau découragé eüt renoncé k la
composition dramatique. Sa musique, qui
sortait des régies battues, eüt le sort que
plus tard devaient rencontrer tous les inno-
vateurs prés du public soi disant le plus
spirituel de la terre, prés des Parisiens.
Elle fut vivement critiquée et peu goütée.
On fit même snr elle une chanson
Si le difficile est le beau,
C'est un grand homme que Rameau,
Mais si le beau, par aventure,
N'était que la simple nature,
Quel petit homme que Rameau
Ne croirait-on pas lire l'histoire de Wa
gner avec sa musique de l'avenir, si bafouée
d'abord par les mêmes frangais, un siècle
plus tard et si admirée ensuite Pourtant
grace k M. la Poplinière, Rameau persévèra
et bientót les détracteurs disparurent pour
faire place aux admirateurs enthousiastes.
Sa gloire arriva k son apogée, et combié
d'honneurs et dargent, le savant théoricien
et grand compositeur qu'un savant italien
de son temps, Martini, appelaitcelebre
scriltore di musica teorica, e pralica dé nos-
tri giorni, fut annobli par le roi Louis XV
avec le titre de chevalier de Saint Michel
mais Rameau ne voulut pas faire enregistrer
ses lettres de noblesse, comme de nos joins
Verdi, qui, créé marquis par le roi Humbert
a refusé, disant a que ce n'eüt pas été la
peine d'avoir passé sa vie k glorifier le nom
de Verdi, pour l'abandonner en faveur d'un
autre dans sa vieillesse.
Rameau vécut jusque 80 ans, ayant com-
posé dans les trente dernières années de sa
vie 22 opéras. Si son début dans cette partie
de sa carrière musicale fut pénible, il trouva
une compensation dans l'espèce de domina
tion qu'il exerga plus tard dans cette bran
che sesélèves, surtout Gossec, ayant suivi
et perfectionné sa manière, furent les fonda-
teurs de eet admirable art dramatique musi
cal qui de Rameau et Gossec, en passant par
Méhul, Boëldieu, Auber, etc., jusqu'k Ber
lioz, Gounod, Reyer, Ltlolff, Massenet, Vin
cent d'Indy et tant d'autres, est devenu de
loin le premier du monde musical et est
bien supérieur quoiqu'on dise k l'art alle
mand, car si l'on excepte Wagner, qui est
presque solitaire comme génie dans sa na-
tionalité, ils sont pléiade chez les Frangais
de nos jours
II me reste k dire quelques mots d'un au
tre grand compositeur de musique drama
tique, dont la réputation égala presque au
siècle dernier, celles de Rameau, Gossec et
Gretry Philidor et qui est oublié et presque
ignoré de nos jours II apparteriait k une
véritable dynastie de musiciens célèbres, de
puis l'époquedu roi Louis XIII. Grand-père,
père et fils, outre les oncles de ce dernier,
furent des musiciens renommés. C'est le
dernier, né en 1727 ei moit en 1795, qui
fut le plus célèbre il composa 21 opéras,
dont plusieurs obtinrent un grand succès.
Cétait de plus un savant joueur d'échecs
il écrivit même un ouvrage, publié k Lon-
dres, sur ce jeu.
Remi Fasol.
(A continuer.)
Un arrêté ministériel interdit provisoire-
ment la tenue des foires et marchés de
bestiaux dans la Flandre oriëntale.
Cette mesure est basée sur la contagion de
la stomatite aphteuse.
II y a,actuellement, chez nos voisins, trois
foyers d'mfection k Velsique-Ruddersbove,
Dikkelvenne et Massemen Westrem.
Quoique les frontières soient ouvertes, la
fraude continue k être exercée sur une gran
de échelle on y gagne les droits d'entrée
d'abord puis par la frontière on réussit k
écouler des bêtes qui seraient ou qui ont été
refusées k la douane.
Maintenant que les frontières sont ouver
tes, la surveillance devra être plus active que
jamais, car il va de soi que les marcbands de
bestiaux hollandais cèderont les bêtes refu
sées par la douane k vil prix aux fraudeurs,
qui ne reculeront devant aucun oostacle pour
les introduire err Bel^ique,
Si on avait maintenu les dispositions
concernant le marquage, le danger ne serait
pas bien grand car les vaches non bouclées
seraient bien vite reconnues et c'est probable
que la stomatite aphteuse ne sévirait pas en
notre pays, car ce sont surtout les débits
fraudés qui i'accompagnent. Seulement on
sait quelle campagne a été menée contre la
bouclé d'oreille. Le paysan en patit le pre
mier.
Le tribunal de Charleroi vient de se pro-
noncer dans une affaire heureusement peu
commune. II s'agissait de juger l'opposition
formée par la mère d'un prêtre, qui fut vi-
caire k Montigny sur Sambre et sortit en
suite de l'Eglise.
Obéissant k des scrupules religieux, la
mère du vicaire, la veille du mariage annon
cé, signifia son opposition au mariage. Le
fils, ainsi contrarié dans ses projets matri-
moniaux, en appela k la justice et demanda
la mainlevée de l'opposition.
Voici les conclusions prises pour motiver
l'opposition
Attendu que X... est prêtre
Attendu que comme tel il a fait voeu de
chasteté
Attendu que le mariage est la violation
de ce voeu
Atteudu que la violation d'un voeu est
un acte malhonnête de nature k nuire k la
réputation et au bonheur
Plaise au tribunal déclarer l'opposition
fondée, paree quelle a pour but de forcer
I'» nfanl k réfléchir et de laisser aux parents
un déiai pour le ramener, par des conseils
salutaires, k l'observalion de son devoir.