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m
Mercrodi $0 Novembre 1898.
10 centimes ie N°.
N° 8896
L'Espagne cède enfin
Allemagne
L'accord franco-italien
Marché du travail
Qui était Ste Cécile
88" Annee.
On s abonne rue au Beurre, 36, 4 Ypres, et 4 tous les bureaux de poste du royaurae.
La Commission hispano-amérieaine
s'est rf'unie eet après-midi. Los délé-
gués espagnols out accepté les condi
tions fixées par !es commissaires amé-
ricains, c'est-a dire I'abandon des
Philippines et de l'archipel de Sonlou
pour une somme de 20 millions de
dollars. Par contre les américains
achèteront tout le groupe des Caro
lines. Les questions relatives a la
dette de Cuba restent en suspens. La
prochaine séance aura lieu Mercredi.
Les délégués espagnols ont declare
que tout en maintenant l'interpréta-
tion donnée par eux a 1'article 3 du
protocole ils s'inclinaient devanl la
force. La proposition déja formulae
par les Américains d'acbeter une des
Carolines n'a pas été mise en discus
sion aujourd'hui, ni le projet qui leur
est attribué de se rendre acquéreurs
de la totalité de eet archipel.
Un scan dale socialiste
On écrit de Berlin a une f'euille libé
rale bi uxelloise
Jusqu'a présent, le comité central
directeur du parti socialiste allemand
avait exercé souverainement son auto
rité, sa tyrannie, disent ses adversai-
res. Quiconque ne sesnumet. pas, a
dit le vieux Liebkuecht, uous le met-
tons dehors et il faut reconnaitre
que, malgré les protestations souvent
violeutes des excommuniés, le comité
directeur a toujours eu le dernier
mot, obteuant ensuite un bill
d'iudemnité de la majorité des délé
gués au congrès annuel.
Aussi est-ce im événemeut que les
socialistes de Westphalie n'aient pas
accepté la décision du congrès de
Stuttgart excluant du parti socialiste
le compagnon Luetgenau. Dans une
réunion qui n'a pas duré moins de
sept heures, les socialistes westpha-
liens out protesté contre eet ostracisme
injustitié et sommé le représentant du
comité directeur de donner les motils
de la mesure dont Luetgenau avait
été 1'objet.
Le citoyen Gerisch, délégué du co
mité directeur, s'est borné a declarer
que, dans l'intérêt du parti socialiste
tout entier, il lui était imposible de
donner publiquement les raisons de
l'exclusion de Luetgenau. L'assemblée
a vivemeut protesté contre cette atti
tude anormaleplusieurs orateurs
out aflflrmé que Luetgeüau ét ii t vic-
time d'une basse intrigue mise en
oeuvre par deux de ses rivaux, les
compagnons Block et Lehmann, qui
avaient exigé du comité directeur l'ex
clusion de Luetgenau autrement,
auraient ils dit, nous dénoncerous
les agissements du comité directeur
au parquet.
Gette révélatiou a eu pour résultat
de faire adopter a l'unanimité une ré-
solutiou révoquant l'exclusion de Luet
genau et invitant le comité directeur
a désavouer les faux frères Block et
Lehmann.
Pour montrer a quels moyens le
comité directeur socialiste s'abahse
lorsqu'il s'agit de se débarrasser d'ad-
versaires incommodes, je rappellerai
le prétexte mis en avant ponr jiistifier
l'exclusion de Luetgenau. Ce dernier,
au lendemain de l'assassinat de l'lm-
pératrice d'Autriche, avait écrit dans
lo journal socialiste de Dortmund un
article indigné contre les crimes anar
chistes, disant que puisqu'il était
question de rétablir les peines corpo-
relles dausles prisons, ces chatirnents
couviendraient a des bêtes féroces
comme Lucheni.
La dessus tolle gécéral dans la
presse socialiste dénouQant, sur un
motd'ordre venu de Berlin, les dange-
reuses herésies du compagnon Luet
genau.
En réalité, quel est le motif de la
haine du comité directeur contre
Luetgenau Tout sirnplement paree
que Luetgenau a découvert certaines
irrégularités financières dans la ges-
tion du journal socialiste westphalien,
commises avec la complicité tacite du
comité directeur
L'exposé des motifs qui accompagne
le projet de loi francais, relatif a la
convention douanière entre la France
et l'Italie trace une sorte d'historique
des négociatious, qu'il est intéressant
de résumer.
Les ouvertures catégoriques ont été
aites par le gouvernement de Bome
a celui de Paris le 6 mai 1897. Les
ouvertures furent accueillies par M.
qu'en
l'Italie
Hanotaux avec cette réserve
échange du tarif minimum,
devait consentir au profit de l'iudu-
strie fran^aise des réductions spécia-
les, saus préjudice de celles déja cou-
senties aux autres puissances. En
outre, dès lors, les soies et soieries
étaient exclues de la convention. En
fin, on fit savoir que l'octroi du tarif
maximum francais serait accompagne
d'un rehaussement général des droits
sur les vius. L'Italie consentit.
Le 6 juillet 1897, M. Hanotaux
communiqua au comte Tornielli 1a
liste des réductions demandées pour
les produits francais.
Ces propositions furent examinées a
Bome, et e'est en octobre 1898 que
M. Luzzatti fut envoyé a Paris pour
faire aboutir les pourparlers. II se mit
en rapport avec MM. Bompard, Chan-
dèze et Bonsquet, et les accords furent
conclus ces jours derniers.
La rupture des relations économi-
ques entre les deux pays avait causé
aux exportations italiennes en France
un préjudice de 57 0/0, aux importa
tions francaises en Italië une diminu
tion d'un peu moins de 50 0/0. Les
concurrents commerciaux avaientpro-
fité dans une large mesure de cette
diminution.
M. Delombre, ministre du commer
ce, espère que les accords, soumis au
Parlement rendront a la France une
part appréciable de ses anciens débou-
chés sur les marchés de la péninsule.
loutes les sections de la Chambre sauf
une, ont rejeté la proposition de loi ayant
pour objet l'organisation officielle du rnarcbé
du travail. Trois d'entre elles s'opposent ra-
dicalement au principe. Deux esiiment qu'en
tout état de cause, l'examen de cette question
serait inopportun, avant que les divers rou-
ages administratifs du département de l'in-
dustrie et du travail soient définitivement
constitués.
La section centrale a consacré plusieurs
séances h la discussion du projet.
L'utilité de l'institution ayant pour objet de
rapprochar l'offre et la demande, le patron
et l'ouvrier, n'est et ne peut être contestée
par personne. Mais faut il les créer de toutes
pièces? Faut-il les modeier sur un type
uniforme La lutelle administrative, souvent
tracassière, toujours coüteuse, est-elle indis
pensable h leur développement Ces ques
tions ont été résolues riégativement par la
section centrale.
11 existe déjh dans notre pays un
nombrede bourses du travail dues h l'iv
tive privée. Elles rendent de ré- is services,
car elles ne se contentent pas de mettre en
regard, sur leurs listes, des offres réc/pi
ques de bras et de salaires, elles rechercheut
l'offre de travail, préviennent la demande,
facilitent de toutes fa$ons les embaucbag s
et sont dirigées par des. hommes qui obéis-
serit au plus noble des mobiles le dé- -u
ment a leurs semblables.
Les auteurs de la proposition
hommage, il est vrai, h ces créalions spon-
tanées de la liberté et de l'effort individuel
ils n'en proposent pas la suppression, mais
voudraient les soumettre une organisation
systématique et unitaire, au controle eentra-
lisé des pouvoirs publics.
La majorité de la section centrale n'est
pas d avis qu'il soit indispensable d'avoir
recours, en cette matière.ü la lourde main de
1 Etat. Elle tient pour acquis que l'initialive
privée a fait ses preuves en Belgique, et que
l& oü l'établissement d'une Bourse du travail
répondra h un besoin réel, celle-ci naïtra
d elle-même. Au surplus, l'organisation du
marebé du travail constitue l'un des objets
les plus importants des Unions profession-
nelles.qu une loi récente a dotéés depuissants
moyens d'action.
Mais le róle des pouvoirs publics, pour
n'être pas prépondérant en cette matière, ne
doit cependant être ni méconnu ni écarté.
Par les moyens de divulgation et de péné-
tration qu'il possèdent service des postes,
affichage, action administrative, par leurs
subsides surtout, qui, k certaines conditions
h déterminer, ne devraient pas être ménagés
h des oeuvres d'une utilité sociale incontesta
ble, ceux-ci peuvent et doivent intervenir.
Rejet de la proposition de loi, mais ac
cord unanime pour recommander les Bour
ses du travail l'appui du gouvernement et
des administrations ofFicielles, telle est la
solution h laquelle s'est arrêtée la section
centrale et que celle-ci propose h ia Cham
bre.
La Sainte Cécile est une fête populaire.
Mais bien peu de musiciens, qui la célèbrent,
connaissent leur sainte patrorine.
Nous allons la leur faire connahre, pour
qu'ils aiment et honorent davantage encore
la céleste musicienne.
Sainte Cécileappartenait l'illustre familie
romaine des Coecilius. dont la splendeur a
laissé un monument célèhre entre tant de dé-
bris fameux qui bordent la voie Appienneie
tombeau de Ccecilia Metella La j-uee m o
tyre h la boucbe mélodieuse es
fleur de gloiie couronnaxille reuom auiique
des praticiens et des consuls.
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