m- Esterhazy a Ypres Encore une vilénie de La Lulte L'aumónier du premier bataillon de France «*-• u y c ill sieur son père. II s'esl farci ('intelligence des basses calomnies etdes objections saugrenues qui s'y rencontrent k foison. L'on comprend aisément qu'il soit allé dare dare renforcer les rangs des iibres pen- seurs. Quelle couquête I'Eglise n'u qua se bien tenir! Gependant l'orgueil et l'ignorance ne sont probablement pas les seules causes de son iricrédulité précoce. La lumière de la Foi devient importune k celui qui s'est laissé envahir par la voiupté. II se détourne alois de ce flambeau lumiueux, comme l'ceil ma- lade fuit la clarté du jour. Et quand eet iucroyant passé, railieur, aux abords des sillons, quand il veut rai sonner avec l'humble cultivateur, celui-ci laisse dire et pense que ce faiseur d'embar- ras, ce prétendu savant, ce fruit sec de la civilisation de nos villes, malgré toute sa jactance, malgré ses prétentions si sottes et son insuffisance insondable, est incapable de régler la croissance ou la végétation de la plus petite taerbe qu'il foule. Le cultivateur l'entend raisonner du passé, du présent, de l'avenir, des choses visibles ou invisibles, et il sail que la plus simple fleur, que la plus petite teuille, la plus mo deste graine, forment k elles seules des mys- lères qui tiendraient en échec tout le pré tendu savoir de eet incrédule et toute sa science de pacotille. Qui fera croire k l'homme de la campagne que la mort est le néarit, k lui qui voit se perpétuer les plantes, les animaux, les jours, les saisons Oh le cultivateur voit trop souvent celte mort de la nature, des arbres sans feuilles, des oiseaux absents ou muets, ces campa gnes glacées recouvertes d'un blanc suaire, et au millieu de cette désolation suprème il saisit les symptènes d'une vie nouvelle et il attend le triomphe du ravissant printemps. Mais le petit incroyant de 20 ans, lui, est trop émancipé pour s'arrêter k des futilités de la sorte O le jeune sot La Lutte-De Strijd annonce que, depuis trois semaines, Esterhazy rode dans notre ville. Informations prises, nous pouvons com pléter les renseignements de la consceur. II parait,eB effet.que le fameux ex-officier tranpais s'est présenté dans plusieurs mai- sons et sociétés privées, sans même cacher son nom. C'est ainsi, nous assure-t on, qu'il a été vu chez les anciens Pompiers. Nous préci sons Pendant une répétition de la musique, un étranger demande k être présenté au Direc teur. Qui est-ce? demande le Directeur. Le garpon c'est un dróle de nom qui se termine en ski. Le Directeur ohc'est Moskowsky. L'étranger entre. Le Directeur M. Moskowsky, j'ai l'hnn- neur de vous saluer. Nous exécutons préci- sément votre «Valse d'amour L'étranger Moskowsky Valse d'amour J'ai l'honneurd'être Esterhazy.... Tête du Directeur L"S gamins depuis lors(voir la suite dans La Lutte-De Strijd). Dans la nuit de Dimanche, deux individus furent pris pour avoir sonné chez des parti- culiers, vers minuit. C'est une erreur de la policeG'était Esterhazy qui avait sonné, et les deux indi vidus venaient de le constater. II n'y aura pas de poursuites contre eux, mais contre I'ex officier francais. C'est guste et très-mérité. La Lutte essaie de faire croire au public que les vieillards du Nazareth sont moins bien traités sous la direction des Sceurs que sous celle de MM. Barbry et Debruyne. Or, nous savons que tous les vieillards sont enchantés de la manière dont ils sont traités par les Sceurs Mais comment trouvez-vous la politique de La Lulte II y a deux ans k peine, elle se faisaitl'or- gane de certains vieillards qui faisaient des plaintes anonymes contre M. Debruyne. Aujourd'hui, ces veillards regrett nt M. Debruyne C'est toujours le même genre de polémi- que. Aujourd'hui, pour tomber les Sueurs, La Lutte exalte M. Debruyne qu'elle a tant blamé naguère. Cessez done d'ê're de mauvaise foi, con- soeur. Si non, les vieillards diront que vous trompez le public. Au besoin tous proclnme- ront combien les Soeurs sont bonnes pour eux. Ne trouvez-vous pas qu'elle s'inspire d'un sentiment exquis, cette mesure du géoéral commandant l'Ecole de Saint-Cyr,qui aecor- de un jour de congé k ses élèves en signe de réjouissance k l'occasion de la nomination de l'abbé Lanusse au rang de prélat romain. Voilk certes qui aura touché le vénérable aumöuier non moins que la distinction pon tificale. Car il les aime, ses chers en- fants avec une tendresse toute paternelle, et leur affection est pour l'abbé Lanusse la seule gloire au monde qu'il ait jamais am- bitionnée. Beaucoup de personnes ont vu ce petit vieillard, vêtu d'une pauvre soutane que dé corent vingt croix ou médailles Mexique, Crimée, Italië, et notammeut la rosette d'of- ficier de la Légion d'honneur toujours souriant, les yeux trés grands et trés doux, toute l'énergie de sa forte mkchoire, dans son menton vclontaire... Le 14-Juillet, k la revue, le populaire l'acclame k cöté du premier bataillon de France, un peu son bataillon k lui, car de puis plus d'un quart de siècle il appartient k Saint-Cyr, oü sa bonté inaltérable et son in- épuisable bienveillance ont tant fait pour affermir le moral de nos officiers de demain. C'est un vrai cadet de Gascogne, l'abbé Lanusse, compatriote de leur général M. Georges Leygues. II était k Camaron, dont il a chanté les héros en un volume qui a les allures d'un poèone épique et qui était dédié au général Saussier en ces termes Général, Vous portez une épée. Je porte une croix. C'est ce qui fait que nous nous sommes trouvés sur les mêmes champs de bataille; vous, pour indiquer k nos soldats le chemin de l'Honneur, moi, pour les bénir et leur montrer le Ciel. Nous sommes de vieux amis. La pensée m'est venue de vous offrir ces pages. II sen est manqué de si peu que votre nom n'y fut inscrit en lettres d'or, avec celui de tous les braves de Camaron La générosilé de l'aobé Lanusse est pro- verbiale k Saint-Cyr. On ne lui a jamais connu de soutane neuve, et vous en devi- nez la raison quand d'aventure une kme charitable lui en envoie une, la soutane est tout de suite transformée en vêtemenl pour quelque familie nornhreusc de Saint Cyr Le brave aumónier avait une domeshque faute dargent il a dü se priver de ses ser vices Et, l'abbé Lanusse me pirdonnera ce détail, je ne suis pas bien sur-qu'il mange tous les jouis k sa fe.im il y a tant de pau- vres, dit il, qui ne mangent pas du tout Un de ses amis qui lui demandait quelle était la scène la plus terrible ou la plus belle dorit 1p souvenir lui était resié, reput de lui celte confidence Ce que je garde en ma mémoire, ré- portdit il, corame la plus belle heure de ma vie, c'est celle oü j'ai arraché six hommes k la mort. C'était pendant la campagne du Mexique. Dans u vieux couvent converli en prison, par delk les lagunes de Mexico, atttendaient six eondamnés k mort... des soldats. Ils avouaient avoir mérité leur chktiment. Mais k vingt ans, mourir Oui, mourir di- saient ils, mais en face de l'ennemi. Qu'on nous envoie au feu, et on verra si nous sau- rons verser tout notre sang pour le drapeau que nous avons déshonoré Chaque jour, il allait les voir en leur cachot,les consolant, leur promettant qu'ils ne mourraient pas. On lui avait dit de n'en pat Ier jamais au commandant de I'armée, le général Baznine, lellement celui ci en était irrité, quand un jour la conversation tombe sur ces six con damnés dent la finest proche. L'abbé piend son courage k deux mains Je leur ai pro- mis qu'ils ne mourraient pas. Folie Non, général, ils ne mourront pas, ils ne doivent pas mourir. Et l'aumónier piaide si bien leur cause qu'il arraohe la promesse de la commutation Sans vouloir attendre un instant, le voilk parti, k l'heure la plus atroce du jour, dans la plaine lépreuse. En route il croise un officier k l'ombre d'un sombrero, allant au pas de son cheval Oücourrez-vous ainsi, monsieur, au risque d'être tué par le soleil Oh tuon ami, j'ai gagné la plus belle vietoire, c'est ma plus belle journée. L'officier en lui pense Le pauvre l'insolation a déjk fait sou oeu vre, il est fou. Comment, vous ne com- prenez pasJ'ai la grace de mes six hommes. Quand il enbra dans le cachot, les eon damnés comprirent. Tous les six et l'abbé au milieu tombèrent k genoux: Je n'ai, dit le bon vieillard, éprouvé jamais, même k Se dan, sous les balles, k l'heure finale, nulle part, semblable émotion. Ils jurèrent de réparer le mal par leur conduite future. De fait, plus tard, dans un campement de la Sologne, en 1870, l'aumó nier fut reconnu par l'un d eux, qui courut vers lui et se jeta dans ses bras. Que de poi- gttées de main! Que de larmes verséesEt les autres?... demanda l'abbé. Ils ont tenu leur promesse. Trois sont d'éjk tombés au champ d'honneur. Demain, cesera mon tour. L'aumónier l'embrassa de nouveau en lui disantC'est bien, va mon fils Les jours passèrent, terribles. Un soir, Bazaine est condamné k mort et transféré k Trianon. L'abbé Lanusse va le voir.II trou- ve le maréchal assis au bord d'un canapé, sombre,faisant unecroixavec des cbataignes. II tend la main k l'aumónier Embrassez- moi, dit le vieillard, et souvenez-vous des six graciés qui parient pour vous. Vous ne mourrez pas. C'est lui qui confessa Maximilien et qui le mena jusqu'au peloton d'exécution. On dit même qu'il possède dans ses liroirs de cu- rieux documeots sur le drame de- Quertaro. Pour finir, je voudrais citer cette répoose du vénérable aumónier. C'était le jour de la visite du Tsar k l'Hótel de Ville. L'abbé La nusse passait devant Notre-Dame, accompa- gné par un ami, lorsque des gamins mal élevés se rairent k imiter le cri du corbeau. L'aumónier se retomma et leur montrant ses croix sur sn pauvre soutane Le corbeau, soit, leur dit il, mais est ce que vous en avez vu beaucoup avec des plumes comme pa Las enfanis abasourdis portèrent leur main k leur casquette et se découvrirent. T. P. UNE LETTRE INTERESSANTE Plumes black pens Commercial en vente cbez Callewaert-de Meulenaere, rue au Beurre, 36 Seul dépositaire pout la ville. Prix 2.73 fr. la boite. MÉDECIN 0CUL1STE. C'est avec un extréme plaisir que nous annonpons k nos lecteurs l'installation k Li lie d'un grand mé- decin oculiste américain. Nous rngageons les personnes aveugles ou qui souffreot des yeux et qui ont essayéenvain tous les traite- ments, k aller trouver ce savant qui obtient des guérisons surprenantes avec des remèdes végétaux découveris par lui Ses consultations ont lieu tous les jours de 10 heures kmidi et de 3 heures k 3 heures, rue Jacquemars Giélée 73. Elles sont gratuiles pour les indi gents. 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Dans la lettre suivante, écrite par une mère, se révèle une expérience d une va- leur spéciale a toutes les femmes, et qui devrait être prise en considération même par les hommes, car it s'agit non seule- ment, de la vie des enfants nouveaux-nés, mais encore de l'état, de santé de la mère. Nous certifions l'authenticité de cette lettre, et nous vous référons a son au teur pour iouti corroboration que vous pour- riez désirer. Paris, 28 avrll 1897 Monsieur, cspérant pou- voir rendre service aux ;iersonnes qui liront ma let- i re, je me fals un pialsir de vous I aire cou- naitre les ré- sultats que j'ai obtenus par remp 1 oi de *otre Emulsion ILouik DS.A10ljI.IN Scott au mois d'ootobre ls'Jö, ie Médecin-au- couclieur que je dus consul ter m'ordonna de l'Emulsion scott, de facon a me for- tiOer el h forllller l'enfant que je portals. La durée de ma grossesse se passasans le molndre malaise, et a On raars 1896, je donnal le jour a un bébé aümirable- ment constitué. uncbantée des beureux elTelsde voire preparation, j en continual l'usage pendant toute la pérlodede l'allai- tement, et je dois vous dire que le lait était en telle quanlllé, que j'aurais cer- talnemeni pu uourrir deux enfants sans le molndre inconvénlent. Aujourd'hui, mon bébé, agé de 13 mots, possède déji I5belles petttes dents qu'il a percées sans ta molndre soufTrance Je vlens de le sevrer, et depuis bult Jours déjè. 11 prend l'Emulsion Scott, dont ll est du reste trés gourmand. Les résultats que j'ai obtenus sont oer- tainement dus a l'usage de votre prépa- ration, car, de mes amies qui l ont em- ployée d'après mes conseils, en ont été également trés satlsfaltes. Je vous adresse avec grand pialsir la pbotograpble de mon bébé, et je vous prie d'agréer, Monsieur, l'expresslon de mes sentiments dlstingués. (Sigoé): M-" Dl'moulin, 35, Rue Montholon, Parii. L'Emulsion scott se trouve dans toutes les bonnes pharmacies. Dépöt général: Cli. Delacre etc-, pbarmaclens, Bruxelles.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1898 | | pagina 2