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Mercredi 14 Décembre 1898.
10 centimes Ie N°.
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France
Angleterre
Saint-Siège
Terneuzen et l'agriculture
nationale
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On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et
Le JOURNAL D YPRES paraït le Mercredi et le Samed).
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Paris, 13 Décembre.
La manifestation des nationalistes
annoucée a en lien hier a Paris sans
amener de désordres. En dehors de
quelques discours menaQants pronon-
cés par MM. Millevoie et le comle de
Ramel, qui setaienf mis a la tête d'unl
colonne de lot) manifestants et qui
ontconspué ie lieuteDant-colonel Pic-
quart, toujours en prison, il n'y a pas
eu d'incidents.
Les a erits ont fini par disperser les
manifestants quj ont cédé leur in-
jonction aux oris Une constituante
La séance de la Chambre a été trés
orageuse.
M. Paschal Grousset a interpellé le
gouvernement sur les communica
tions faites par des fonctionnaires aux
journaux au sujet de I'affaire Dreyfus
et de I'affaire Picquart. II s'est plaint
aussi des indiscrétions commises an
benefice de certains journaux chers a
l'état-major, notamment a 1 'Eclair et
au Gaulois.
Des violentes protestations se sont
élevées pendant le discours de M.
Grousset.
Tout a coup a l'extreine droite de
l'assembiée des cris ont retenti. G e-
taient des députés socialistes qui en
venaient. aux mains avec des membres
de la droite.
Un soufflet retentissant a été donné
a un député.
Les auteurs de cette algarade étaient
MM. Lazies, Carnaud, Zévaès et Ca-
denas.
On mande de Nice au Figaro
que la reine d'Angleterre aurait arrêté
définitivement la date de sou pro-
chain séjour en France. Sa majesté
arriverait a Nice vers la fin du mois
de Février ou daus le premiers jours
de Mars.
Londres, 12 Décembre.
La Saint-James Gazette consaere
l'n violent article a 1'attitude adoptée
eö France par une certairte partie
de Topinion publique, qui, en dépit
des idees de revanche, a admis la pos
sibility d'un rapprochement avec
1 AUemagne.
En effet, dit le journal, ce rappro
chement de la France et de l'Allema-
tous les bureaux de poste du royaurae.
Les annonces coütent 15 centimes ia iigne. Les réclames daas la corps du journal coütent
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gne sersif, s'ilse réalisait_, uu événe
ment satisfaisant. II aurait en tout
cas, pour résullat de faire disparaïtre
une cause de guerre, et nous ne
croyous pas qu'ii en eréerait une nou
velle.
La Saint-James Gazette dit eu ler-
minant
Si maintenanl la France conclut
une alliance avec l'Allemagne, sa
nouvelle amie veillera a' ce quelle ne
la compromette pas.»
L Globe, commentant la signature
dn traité de paix hispano-améri'cain,
dii que l'Espugne a cessé d'exister
co mme puissance coloniale elle nest
pas pour cela détruite en tant que
potivoir europeen. Elle a de vastes
ressources, et si elle sait en profiler,
ses malheurs pourront avoir été pour
elle un bienfait déguisé. Le journal
ajoufe Reste a savoir si la victoire
facile des Etats-Unis constituera pour
eux un profit oil un em barras, et si
les institutions de la République pour
ront s'accorder avec les exigences nou-
velles qui lui incornbent.
La Pall Mall Gazette ex prime éga le
nient l'opinion que, si l'Espagne a le
courage
d'envisager favenir avec
calnie, sa dernière iufortune aura-été
un bienfait dégnisé.
Nous cxtrayoiis d'une lettre du Fa
tican adressée a un journal liberal, les
renseignements suivants sur la santé
dn Saint-Père
Léon XIII, quidéjaa vu seteindre
422 cardiuaux sous son pontificat,
semble défier les maladies et la mort.
II se dépense avec ardeur, accorde
jouruellemeut des audiences aux car-
dinaux, aux évêques et aux person-
nesqui, en cette saison, viennent de
préférence a Rome. A cóté de cela, il
prépare de nouvelles encycliques, ne
ménage persoune dans son entourage,
fait travailler tout le monde sans re-
lacbe et se montre impatient si les-
cardiuaux ou les prélats auxquels il a
demaudé d'étudier une question, ne
s'empressent pas de lui apporter leur
travail. Souvent mêrne avant le jour,
le Pape envoie déja ses estafettes pour
stimuler et presser les geus. Raremeut
ou a vu les cardiuaux travailler avec
uu pareil entrain.
La semaine passée, s'est élevée aux Etals
généraux de Roll .nde une discussion qui
mérite de fixer la pariiculière attention des
Beiges C'est du reste d'eux qu'il s'est agi
dans ce débat trés monté de ton.
Actuellement, les frontières beiges sont
ouvertes au bétail hollandais. Mais ce bétail
est soumis k une épreuve sanitaire. II doit
subir, avant de pouvoir pénétrer dans notre
pays, une station de quarantaine.
Nos voisins d'Outre-Moerdyk sont mécon-
tents de cette mesure. lis ne contestant pas
dans leurs journaux spéciaux, que la tuber
culose et la stomatite aphteuse règnent
1 état endérnique dans leur cheptel national,
lis n'en prétendent pas moins avoir le droit
de nous envoyor les produits avariés, dan-
gereux, de leur élevage. Toutes les épidé
mie-s qui ont désolé nos étahles ont trouvé
leur origine dans l'introduction de bétes
cornes provenant de Hollaride. II suffisait de
suivre le chemin pris par les anim: ux hol
landais pour voir la voie jalonnéa partout
par des établissements agricoles contaminés.
Nos cultivateurs, rudeoaent atteints, ont
protesté Le gouvernement a écoulé leurs
plaintes. C'éiait son devoir il avait d'abord
sauvegarder les intéréts compromis d'une
classe importante de citoyens ensuite, il
avait ne pas tolérer que les charges pécu-
niaires qu'il assumait pour payer des indem-
nités en cas d'abatage, s'accrussent indéfini-
ment par la faute de voisins imprévoyants
enfin, il ne pouvail permettre que les rne-
sures sanitaires prescrites pour les régni-
coles fussent annihilées par l'insouciance
des Hollandais.
Aux Eta'ts géuéraux, on n'a guère daigné
ienir compte de ces bonnes raisons. On a
parlé de représailles exercer contre les
Beiges, de vexations susciter aux habitants
de la frontière, par la défense de l'introduc
tion du fumier, etc.
Nos voisins sont gens trop pratiques pour
entrer définitivement dans cette voie ils
n'ignorent pas que, provoqués injustement,
les Beiges pourraient riposter et que ce ne
serait pas notre nation qui perdrait le plus h
une guerre de tarifsAussi n'entendons nous
pas insistersur cette éventualitéqui, espé-
rons le, sera évitée aux uns et aux autres.
Mais il est ur, des points traités en cette
séance des Etats généraux qui mérite d'être
mis en relief. Ge ne sera pas la première
fois qu'on aura signalé la corrélation qui,
en fait sinon en droit, existe entre le canal
de Terneuzen et l'agriculture nationale.
Gand a sou accès vers la mer par le terri-
toire hollandais les installations maritimes
locales de notre cité soeur sont commandées
par l'écluse raaritinae de Terneuzen. Cette
écluse doit êire reconstruite sur une plus
vaste échelle Or, bien que la Belgique paye
ce travail, elle ne peut l'exécuter sans le
consentement et le concours du gouverne
ment hollandais.
Mardi dernier, il s'est trouvé k la Chambre
des Députés de Néerlande, un membre pour
dire publiquement et itérativemeot que le
cabinet hollandais doit profiler de cette cir-
constance pour imposer au gouvernement
beige les conditions qu'il lui plait de fixer
pourle régime du bétailsans cela, ajouta
le franc orateur, pas de permission aux
Beiges de toucher l'écluse de Terneuzen
que Gand soit condamné k étouffer faute
d'embouchure suffisante.
Cela, c'est la politique du chantage. Nous
eonnaissons trop notre ministère pour être
convaincu qu'il refusera toujours de céder
devani de telles exigences. Et nous espérons
même que le cabinet hollandais hésitera
placer ia discussion sur ce terrain. Mais
maintenarn coroms jadis pour d'autres tra-
vaux Terneuzen, on peut constater l'ex-
irême lenteur des négociatioris. Et k prendre
la solution la moins favorable, il est incon
testable que si les autorités hoilandaises le
voulaient, elles pourraient mettre la Belgi
que devant ee dilemne ou sacrifice l'agri
culture ou négliger les intéréts maritimes de
Gand.
La discussion de l'aulre jout- la Cham
bre hollandaise vient donner une étrange
actualité h la campagne menée dans la cité
des Van Artevelde en faveur d'une communi
cation de Gand vers la mer, non par Terneu
zen, mais par le port de Zeebrugge. M. le
baron El. van Loo a pris la tê'e du mouve
ment. Déjh au mois d'Aout dernier, il y con-
sacrait une brochure trés intéressante il
vient d'en faire paraiire une seconde.
Dans ce travail, M. van Loo prétend éta-
blir que la solution par Zeebrugge ne serail
pas plus onéreuse que par Terneuzen.
Quant aux avantages de ce projet, il est
superflu d'y insister. Ce serait la ville de
Gand délivrée du continuel souei de voir
son essor entravé par le mauvais vouloir ou
la jalousie des Hollandais, ce serait la Bel
gique entière devenue moins tributaire du
voisin.
II dépend des Gantois de faire prévaloir
la solution qui leur parait la plus avanta-
geuse. Ils sont les premiers intéressés. Mais
l'appel du député hollandais que nous avons
relevé le prouve, ils ne sont pas les seuls.
Et ainsi éclate, une fois de plus, le carac-
tère d'intérêt général si prononcé du travail
en cours d'exécution k Zeebrugge. Même de
tels incidents nous pgrraettent de dire que
eet intérêt est non seulement commercial,
mais agricole.
Pour le moment, c'est tout ce que nous
avons voulu établir. (La Patrie)
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