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Mercredi 95 Janvier 1899.
10 centimes le N°.
Ue Année. N° 341
Concert de charité -
REVUE POLITIQUE
Un nouveau ministère
Les nouveaux ministres
A Ia Chambre
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On s'abonre rue au Bar -re, 38, k Ypres, ei k tous les bureaux de poste du royaurae.
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Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourso.
La commission administrative de
1 ccole, de mnsique, organise pour ie
Dimanche 12 Mars, un grand concert
dc charité au profit des pauvres dc
la ville d'Ypres.
Allemagne
Guillaumc II se rendra bientöt a
Hanovre pour rend re visite au géne-
ra! Scebeck, qui est a la veille dc
prendre sa retraite.
Ort mande de Berlin
Le Parlement a adopté en troisième
lecture la convention additionnelle a
celle du 14octobre 1800 relative anx
tarifs de transport de marchandises
par cbemin de f'cr.
AngleU rre
M. John Daly,ancien prison nier po
litique, a été élu, lundi, maire de
Limerick, en Irlande, au milieu d'un
grand enthousiasme.
Russie
Une longue dépêche, adressée de
Saint-Pétersbourg a la reine Olga, a
Alhènes, vient de lui annoncer le
suicide,, accompli dans des cireon-
stances particulièrement dramatiques,
du jeune Alexis Philosophof, officier
dans l'armée russe, filleul de la reine
etfilsdeson secrétaire particulier et
homme de lettres bie.n connu, M. Phi
losophof.
Le jeune Alexis était agé de vingt-
trois ans a peine. Elevé dans le palais
royal, a Athènes sous Ia protection de
marraine, il se rendit a
faire ses études
mililaires, et a sa sortie de l'école il
entra comme officier dans la garde
impériale. Par line faveur spéciale du
tsar Nicolas II, il fut attaché a l'escorte
d'honneur dc la Tsarine.
L'autrejour, le jeuue officier prési-
dait aux exercices des soldats places
sous ses ordrés lorsqu'un de ces der-
uiers commit une faute conlre la
discipline. L'officier le réprimanda
sévèrement. Mais 1c soldat aggrava sa
situation en répondant par une inso
lence a sou supérieur. Exaspéré,
l'officier prit son revolver et tua net
le soldat. A Ia vue du cadavre, le
jeune Philosophof fut tellemeut alfec-
té et pris d'un tel remords qu'il tourna
son arme contre lui, lit feu et toir.ba
foudroye.
sou auguste
Saint-Pélersbourg
Cc suicide dramatique cause une
douloureuse impression dans l'armée
rr.sse et a la cour do Saint-Péters
bourg, oil le jeune Alexis était trés
aimé et estimé.
L'amirauté rasse a pris des me-
sures pour qu'on termine cette année
ia construction de deux cuirassés, 4
croiseurs et 2 torpiileurs, tandis que
l'aiinée prochaine verra s'achever
celle de 24 torpil ours. Ellescdispo.se,
en outre, a faire construire bieniöt
trois au tres cuirassés el deux croiseurs.
A utriche- Eongrie
Les déiégués du Consisloire
évangélique ont informé les pasteurs
qu'ils out a s'absteo-ir de toiile action
de nature a favoriser la separation
des catholiques autrichiens de l'Eglise
romaine.
Cuba
Ou mande de La Ilavane
Dans son manifeste du 2 janvier,
Maximo Gomez declare qu'il attendra
seulement un mois pour quo les Amé-
ricains lui fassent connaitro Ieurs
resolutions au sujet de Cuba, qu'il
décidera alors s'il doit entrer a la
Havane ou continuer la lutte.
A vx Ph il ipp ines
Ou mande de Madrid
M. Sagasta declare qu'Aguinaldo
demande pour la mise cn liberté dés
prisonniers espagnols la reconnais
sance officie] le par l'Espagne de la
République des Philippines et qn'elle
s'ailie avcc les Philippines pour empê-
cher l'annexion de l'archipel aux
Etats-önis.
Aguinaldo a demandé également au
Vatican de reconuaitrc la république.
L" délai donné par les insurgés
philippins aux Américains pour re-
connaitre l'indépendance de l'ile a
expire mardi. Ou craiut la reprise des
hostilités.
Ou mande de Londres
Le vapeur Labuan, venant de l'ile
Palavan, annonce que les indigènes
on f massacre 1c gouverneur et ses
officiers au moment oil il sortait dc
l'cglise, puis ils se sont retires dans la
monfagrie ëmmenant les femmes, les
'en fan Is et qnelques prisonniers. Le
capilaine du Labuan a recueilli Ia
femme du gouverneur, ainsi que plu-
sieurs autres femmes, un enfant, un
prêtre et 13 soldats. Tous sont cn sü-
relé a Sandakan.
Après une crise qui a duré plus longtemps
qu'on ne le croit généralement.mais qui était
latente, nous avons un nouveau ministère.
Les arrêiés royaux t elatifs cette crise se
résument ainsi
Par le premier, il est dit que la démission
offerte, le 23 janvier 1899, par M. Victor
Begeren), M. F. Schollaert, M. Léon De
Bruyn, M Paul de Favereau et M. Jules
Van den Peéceboo». de le-urs fonctions res-
peciives de ministres de la justice, de l'inté-
rieuretde l'instruclion pufalique, de l'agri-
cullure et des trava'ux publics, des affaires
étraogères, des chémins de far, posies et
télégrapbes et de la guerre par interim, n'est
pas accept,ée.
Le second ct le troisième acceptent les
•■emissions off- riss le 23 janvier, par- M.
Paul dc- Smet de Naeyer, do ses fonctions de
ministre dos finances,et de M A. Nyssens.de
ses fo: ctions de ministre de 1'industrie et du
travail.
Le quatrième nomme M J. Liebaert, mem-
bre de la Cbambre des représentants, minis
tre des finances.
Lecinquièmenomme M.Gérard Cooreman,
raembre de la Chambre des représentants,
ministre de l'industrie et du travail
Par le sixAme, M. de Smet de Nteyer est
nommé ministre d'Etat et par un dernier,
M. Albert Nyssens, membre de la Cbambre
des représentants, est nommé président de la
commission supérieure de patronage pour
encourager et favoriser la participation des
artistes et producteurs beiges k l'Exposition
universelle internationale de 1900, k Paris.
Lundi tous les jouruaux parlaient de MM.
Helleputte et de Brocqueville comme les
successeurs de MM. de Smet de Naeyer et
Nyssens. La presse libérale et sccialiste a
même, sous ce rapport, de joyeuses viiupé-
rations.
Dans la Réforme notamment M. Georges
Lorand dit qu'il ne veut pas faire l'honneur k
M. Helleputte de le comparer au.,, due
d'Albe.
Or, au moment oü paraissaient toutes ces
annonces et appréeiations, le Moniteur nous
parvenait avec des arrêtés royaux nommant
ministres MM. Cooreman, représentant de
Gand, et Liebaert, député de Gourtrai.
Si la première nomination prouve, con-
trairement k ce qu'affirmaient certains de nos
confrères, qu'k Gand on est loin d'être una-
nime sur la question électorale, un Gantois
démissionnaire étant remplacé par un autre
Gantois on doit avouer que le cabinet
n'aurait pu se compléter par des éléments
plus sympathiques, plus actifs et plus intel
ligents.
Si, d après nos adversaires eux-mêmes
devenus justes sur le tard, MM. de Smet de
Naeyer et Nyssens étaient des hommes
remarquables, leurs successeurs ne sont cer-
tes pas les premiers venus.
Bruges n'est pas si loin de Gand pour que
nousne eonnaissions les multiples quaiilés
de M. Cooreman.
Quant k M. Julien Liebaert, pendant douze
ans.il a siégé k la députation permanente de
notre province. Lk il a fait preuve de talents
administratifs réels, comme au Conseil pro
vincial, surtout dans la néfaste période hey-
vardienne, il fut un debater éeouté et rèdoaté.
de ses adversaires.
Nous croyons intéressant de.reproduire,
d après le cm p rendu asalyiique, de
clarations faites nier k la cbambre des repré
sentants par les nouveaux et les anciens
ministres, et la discussion qui les a suivies.
M. Vandenpeereboom, ministre des chemins
defer, postes et télégraphes. Messieurs, k la
suite d'un dissentiment au sein du gouverne
ment au sujet d'une question importante rela
tive a la législation électorale, les ministres ont
adressë leurs demissions au Roi. Sa Majesté a
acceplé la démission de MM. de Smet de Naeyer
et Nyssens.
Le gouvernement qui se présente devant la
Ghambre continuera k suivre la politique du
gouvernement précédent. Un de ses premiers
soins, après mür examen, sera de saisir la
Chambre d'un projet de loi de réforme électo
rale.
M. de Smet de Naeyer. Nous ne voulons
soulever ici aucun débat, aucune discussion.
Cependant Ia déclaration de l'honorable chef de
cabinet exige un complément de notre part.
11 est des responsabilités qu'un homme poli
tique, quel que soit son désir d'union et de con
ciliation, ne saurait assumer tel est Ie cas
dans lequel nous nous sommes trouvés ces jours
derniers, mon honorable ami M. Nyssens et
moi. Nous considérons le scrutin uninominal
comme fatal aux destinées du pays et nous
avons jugé ne pouvoir nous associer k une
politique qui en consacrerait le principe. (Trés
bien! sur de nombreux bancs.)
M. Vandenpeereboom, ministre des chemins
de fer, postes et télagraphes. Je désire ajou-
ter une seule observation. Le gouvernement ne
s'est pas constitué sur une formule déterminée.
II a été convenu, au contraire, que mes hono-
rables collègucs et moi nous examinerions quel
serait le système a présenter a la législature,
sans en avoir arrêté aucun pourle moment.
M. Nyssens. Ge n'est pas sans une cerlaine
satisfaction que M. de Smet de Naeyer et moi,
nous avons entendu la partie de la déclaration
de l'honorable président du conseil, dans la-
quelle il nous annonce que le ministère nouveau
ne s'est pas constitué sur une formule électorale
déterminée, ni, par conséquent, sur le système
uninominal. Je dois declarer comme M. de
Smet de Naeyer que, lui et moi, nous avions des
convictions profondément hostiles h ce dernier
système.
Dès lors, si ie gouvernement ne s'est pas con-