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Etrennes Pontificales
I
Mercredi IS Mars 1899
10 centimes le N°.
84e Année. i\° 3425
y
dans la ville et l'arron
dissement d' Ypres
REVUE POLITIQUE
Allemagne
SAINT-SIEGE
Le juge d'instruction
France
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Listes précédentes fr. 1881 72
Om eene bijzondere gratie te
bekomen, eene ongelukkige
vrouw 2 00
-
La Gazelle de Foss affirme qu'eu
tenantcompte des troupes algérïennes,
la France conipterait 1.800 officiers,
et 64.000 hommes de moins que 1 'Alie
magne en cas de subite mobilisation.
La principale supériorité de l'armée
allemande est dans le nombre des
sous officiers. L'Allemagne en compte
78.216, tandis que la France n en a
que 40.622. Sur ce point doit porter
la réforme de l'armée francaise.
La soumission du docteur Schenn
La Feuïlle du Diocese de Wurts-
bourg publie, en date du 12 Mars, les
décrefs de Ia Congregation de YIndex
relatifs aux ouvrages du professeur
Schenn. Elle les fait suivre du docu
ment qui suit
Monseigneur,
Je me soumels en foute obéissnnce
et avec un entier respect, comma il
convient, au décret par lequel la S
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intéressés, quelle est la person ne Au moment oü la cérémonie a pris
désignée par quelques uns de nos j fin, la place Saint-Fierre s'est illumi-
confrères comme ayant commis oui née tout a coup, comme par enchante-
fait comraettrc 1'attentat. II est proba- j ment. La lumière électrique éclairait
ble que les recherches aboutiront rapi- i d'une vivo lueur opaline les iignes
dement, car eet individu est bien architectoniques de la facade,
connu des agents mis en campagne.
On remarque a Toulon que l'explo-
sion s'est produite dans laseulepou-
drière qui ait été oil ver te le Samedi.
C'est miracle que la poudrière
Mi!lend n'ait pas sauté. Geile—ci coute-
nait les plus dangereux explosifs, et
elle était pleine de projectiles. C'eüt
été la destruction compléte de i'arse-
nal et d'une partic de la ville. Aussi
lemotion est-elle grande a Toulon. De
nombreuses families quittent momen-
tanément la ville, malgré les precau
tions prises pour la garde des poudriè-
res.
On redoute d'ailleurs qu'un accident
se produise, quand on tentera de
déblayer la nef n° 2, oü un si grand
nombre de projectiles ont été renver-
sés. 11 va sans dire que le déblayement
sera lait avec toutes les garanties de
sécurité.
Fe Deum Saint-Pierre,
Rome, 13 Mars.
11 y avait uuc fonle énorme, hier
soir, a Saint-Pierre pour le Te Deum
qui eüt dü être cbanté Ie 3, jour an-
niversairede ia naissance de Léon XIII,
Nos lecleurs connaissent les fonctions du
juge destruction dans les affaires qui lui
sont soumises, fonctions importantes et
quelques fois difficilesqui exigent toujours
un grand tact et surtout uae haute impartia-
lité.
Ce magistrat ne devrait jamais oublier qu'il
est avant tout un instrument d'information,
un investigateur. En face d'un accusé ou
d'un prévenu, répulé innocent jusqu'k preuve
contraire, il doit, avec impartiaiité, recher-
eher le pour et le contre.
Est-ce que Ie magistrat instructeur, dans
l'affaire de Lille, a entendu ses devoirs de
cette fatjon
Nous ne parions pas du Procureur de la
République, qui s'est laissé interviewer par
des journalistes qui ii a livré pre.sque tous
les détailsdo instruction,te pour f accusation,
oubiiant le contreou mieux encore le contre
tüccusé et non le pour.
C'était déjk grave, et le Journal des Tribu-
nauxun organe impartial, par la plume de
Mlre Picird, blkuie énergiquement le procédé.
Mais le juge d'insfruclion
Si le fait que nous relatons plus loin, par-
mi plusieurs aulres, est exact, et jusqu'ici
la Dépêche k qui nous lempruntons, nest
pas foróiellement cortredite. ce juge d'in-
Congrégation de Tlndex .q jugé de son ciu*Iu* fenvoyé a cause de la mala- j CA 'T u" 1
die du Souverain Pontife. En le eélé- 1 cerbère' ua l^UI8lteür' U1! SIB1V
a juge
devoir de mettre au nombre des livres
probibés les quatre ouvrages écrits
par moi, savoir La dogmatigue,
La vérilé divine du christianisme, Le
Galholicisme principe du progrèsLes
Temps noiiveaux et la vicille Foi.
(Signé) Dr Herman Schenn, profes
seur de théologie.
On ne peut plus s'en tenir aujourd'-
hui aux premiers résultats de Penquê-
to ouverle a Toulon, et selon lesquels
nousavons dit que le catastrophe de
Lagoubran était accidentelle.
Des recherches plus sérieuses ont
ameuéM. Lockroy a déclarer, bier
après-midi, a la Chambre, qu'il est
possible qu'il y ait eu attentat.
Des renseignements particuliers re-
<?us, ce soir, de Toulon permettent
,..e- un
re Cu me
d'ajouter qu'on saiR dans les milieux ont repris ensuite
brant, on y a joint les actions de grace
au Très-Haut pour la guérison du
St-Père.
A partir de 4 heures, et dans toutes
lesmes conduisant au Vatican, cela a
été une file interminable de landaus
et de fiacres qui sont venus s'aligncr sur
la place Saint-Pierre. Les degrés de la
basiliqueétaientnoirs de monde. L'im-
mense nef du temple était plein, et, a
la clarté d'innombrablcs lustres, elle
présentait sous la vaste coupole un
spectacle magique.
A la foule des Romains, qui accou-
rent toujours a ces cérémonies, s e-
taient joints les vingt mille étrangers
en ce moment a Rome.
Le Te Deum a été entonué d'une
voix forte par le cardinal Rampolla,
archiprêtre de la basilique le chapi-
tre et les milliers de voix des assistants
dien.
Moi qui écris ces Iignes, si j étuis avocat
et que j'eusse affaire b ce Monsieur, je lui
dirais en pleine figure Vous êtes un co-
quin vous avez commis Ik une eanaillerie
judiciaire
Et ce serail mérité vraiment. Je ne ferais
du reste que dire tout haut, ce que d'autres
pensent tout bas. Et si j'interrogeais nos ma-
gistrats beiges, ils me répondraientc'est
bien cela, une coquinerie, une sinistre ex-
périence in anima vili.
Comment done, faire revivre un cadavre
pour obtenir un aveu Et si, devant les ap
pareils d'une telle instruction, on parvenait
k soustraire un aveu,quelleserait done la va-
leur de pared aveu
Sous l'ancien régime, on a vu des accu-
sés, pour échapper k la question, faire des
aveux qui n'étaient pas au fond de leur coeur.
Si le Frère Flamidien, devant ie cadavre,
rendu vivant.de son ancien éiève, avait trou-
blé, ne possédant plus son sang-froid, fait
pareille reconnaissance, nous prétendons
qu'il n'y aurait pas Ik un aveu.
Qu'un juge d'inslruction ne s'émeuve pas
devant un cruel spectacle qu'un rnédecin
légisto, habitué, k trailer les cadavres, ne se
sente pas irnpressionné, on le comprend.
Mais qu'un prévenu, qui n'a jusqu'ici eu
affaire k Injustice, k ses instruments, a ses
tortures, seerie Seigneur, délivrez-moi de
cela, pardon, pardon eh bien, non, il n'y
aurait pas Ik un aveu. 11 y aurait tout au plus
Is désir d'échapper k un spectacle beaucoup
plus cruel que celui de la torture physique,
que celui de l'échafaud même.
Je ne sais si le magistrat de Lille a une
conscience; mais s'il en a une, que de re
grets, que de retnords il doit ressenlir
aujourd'hui que, dans le culme de son cabi
net, il peut se rendre compte de 1''état d'ame
d'un hommequi, jusqu'ici, parait innocent
Mais laissons la parole k la Dépêche. Voiei
la scène macabre k laquelie nous faisons
allusion plus haut
Sur une table en pente, Ie corps de l'enfant
est étendu, le ventre grand ouvertd'un cóté,
les bbyaux saignent lamentablement, taudis que
de l'autre cóté des viscères s'étalent sanglants
et horribles.
Le frère Flamidien est amené prés de la
table d'autopsic. Au tour de lui se groupent
pêle-mêle les personnes qui ont été autorisées
a resler, et dont voici la liste que nous croyons
exacte MM. Delalé, juge d'instruction Taintu-
rier, procureur de la RépubliqueDoré, gref-
lier, Vivierdes Vallons, commissaire central
Broigne, commissaire aux délégations judici
aires; Boillerault, chef de la süretéCastiaux,
médecin-légiste Cousin, professeur a ta Facul-
téde médecine Tondeur préparateurPaul
fils', étudiant en médecine, et, de plus, un cer
tain nombre d'agents.
Quatre agehts erapoignent te Frère et l'ap-
prociient de la table, tandis uue - juge d'in
struction, grave, d'un ton im, dov";j'e, lui dit
Dcmandez pardem k cel -n vous »-, z
fait si cruellement souffnr voy.-/. éi» -
Le Frère, au lieu d'avouer, préc.ipiie a
genoux et saisissanl le pied del'enfaut, il y
dépose un baiser en s'écriant, d'une voix forte;
Non, mon Dieu je ne dois demander pardon
ni k vous, ni a Gaston, du crime que l'on m'im-
pute. Jamais je ne me suis permis de porter au
mal eet élève ni d'autres.
Oui, oui, réplique le juge d'instruction,
vous avezsatisfait votre misérable passion, et,
dans la crainte d'être découvert, vous avez
élranglé votre élève, k qui vous allez demander
pardon. Allons, regardez done votre victime.
Et le juge, avec les agents, saisissant la tète
et les bras du Frère Flamidien, le forcenl k
fixer le cadavre. En ce moment, un spectacle
épouvantable se produit. Les paupières de la
malheureuse victime se soulèvent lenlement,
les yeux de droite k gauche se meuvent.
II semble que le petit Foveaux, sanglant,
déchiquité, va se soulever sur la table d'autop
sie pour dénoncer le criminel. C'est un des aides
du docteur Castiaux qui, pour provoquer cette
scène macabre, s'est glissé derrière l'enfant, et
qui, par des tractions opérées avec les doigts,
provoque ces mouvements des yeux.
C'est horrible et c'est épouvantable