Samedi 18 Wars 8<*9 10 centimes le N°. 84e AnnEe. N° 8W6 REVUE POLITIQUE France Allemagne Italië Suisse Le crime de Lille Ypres au Congo Le concert du 12 Mars On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Leg annonceg content 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps da journal coütent 30 centimes la ligne.— Las insertions judieiaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exeeptó les 2 Flandres) s'adresser A VAgence 1 Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 at a Paris, 8, Place de la Bourse. Le JOURNAL. D'TPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a i'adresse ci-dessus. Laffaire Dreyfus La Cour de Cassation de France, toutes chambres reünies, siégera cette semaine pour prendre connaissance des deux dossiers secrets (militaire et diplomatique) de laffaire Dreyfus. Le gouvernementcomrouniquera ces dos siers dans les mêmes conditions qu'il l'a fait pour la chambre cri ainelle. Le dossier militaire sera porfé a la Cour par le general Chamoin et le capitaine Cuignet le dossier diplomatique le sera par M. Paléologue. L'étude de 1'un et de l'autre occupera au moins trois on quatre audiences. La marine Le Bulletin officiel de la marine pu blie un ordre de Cabinet concerriant la nouvelle organisation des autorités supérieure de la marine L'empereur exerce lui-même le commandement snprêmede l'armée. Le poste de commandant supérieur de la marine est done supprimé. L'élat-major du commandement su périeur devient autonome sous lenom d'état-major amiral de la marine;sou chef dépend immédiatement de l'em pereur, L'éfat-major amiral s'occupe, en outre, de ses travaux spéciaux d'état- major amiral, des affaires politico-mi- litaires et des vaisseaux qui se trou- vent dans les mers étrangères. L'ordre de Cabinet annonce la no mination d'un inspecteur général de la marine et règle aussi des questions d'attributions. En même temps que l'amiral Koes ter est nommé inspecteur général de la marine, le contre-amiral Bende- manu, qui remplissait jusqu'ici les fonctions de chef delat-major du commandement supérieur de la ma rine, est nomme chef de letat-major de la marine, poste nouveau. Une amnistie, portant réduction de peines aux condamnés a la suite des troubles de mai, avait été annoncée. Le décret devait être publié le 14, jour anniversaire de la naissanee du roi Humbert, qui entre dans sa 56e année. Au dernier moment, le gou vernement a changé d'avis et renvoyé le décret au mois de Juin, pour la fête de la Constitution. On afffrme qu'une des causes de ce revirement chez le ministère git dans la tournure que prennent les elections actuelles dans les colléges ayant a élire des représentauts en remplacement de ceux condamnés par les tribunaux militaires. Les députés frappés par la loi sont de nouveau portés et élus. Zurich, 16 Mars. La police vient de lacérer des pla cards anarchistes dans lesquels le co mitéanarchiste provoquela population italienne a la révolte contre le gouver nemen t i tab en. Ce manifeste blamait les organisa- teurs des derniers troubles de Milan de ne pas avoir terrorisé la population milanaise en mettant a feu les edifices publics. Encore deux jours pour le dernier rapport de M. le médecin légiste, encore huit jours pour l'oracle de messieurs les experts en écritures. Puis commenceront les interroga- toires du Flamidien et vraisemblablemenl les confrontations avec les témoins dont les dépositions pourront donner lieu k discus sion. On voit que nous n'en avons pas lini avec l'instrucuon, qui entre cependant dans ia phase décisive. Est-ce paree que l'on sent qu'il faudra aboutir, demande la Dépêche, que nous as sistons ce spectacle curieux d'hommes qui, après avoir exploité ce scandale crai- grient maintenant qu'il ne se retourne contre eux Nous n'en savons rien, mais rémoi du Progrès du Nord est véritablement amusmt. Notre confrère fan appel k tous les saints de son paradis. Grand procureur général, secourez-nous, donnez-nous des arguments, autorisez-nous k parler. Et les cieux restent d'airain, comme la prière au grand procureur-général reste sans réponse. Et comme cela ne suffit pas, comme on doute que l'on puisse sortir du dossier des preuves accablantes, le Progrès en est arrivé k cette cbose étonnante, stupéfiante, qu il demande qu'on enlève le frère Flamidien k ses juges naturels et qu'on dessaisisse la Cour d'assises du Nord comme suspicion légitime Et ce sont les journaux défenseurs de Dreyfus et de la chambre criminelle qui parient ainsi. N'est-ce pas tout simplement prodigieux Savez vous pourquoi le Progrès réclame cette mesure aussi injurieuse pour la raagis- trature qu'il estimerait capable de la provo- quer que pour les jurés qu'il eslime suscep tibles de manquer a leurs devoirs C'est paree que les polémiques suscitées par la presse cléricale frappent de suspicion légitime les jurés de notre département. Ainsi, c'est la presse «cléticale» qui a suscité des émeutes k Lille, qui a fait placar- der des affiches excitant k la haioe des ci- toyens les uns contre les autres, qui bat monnaie avec des complaintes ordurières ou idiotes sur l'assasinat du petit Foveaux, qui a excité la population aux pires excès Pour que le Progrès en soit arrivé h im printer de pareilles choses, il taut que l'on sente que la cause est perdue et que 1 he ure de la justice approche. - II y a un an k peine nous avions la bonne fortune d'entendre k la Salle Iweins une ro- marquable conférence d'un vaillant mission- naire Congolais, le R. P. Liagre de la Com pagnie de Jésus. On se souvient encore que le P. Liagre, causeur intéressant et instruit, a fait faire k son nombreux uudiioire un véritable voyage au Congo. Qui ne se rappel le avoir vu apparaitre sur l'écran, tantót ces nappesk l'étendue immen se, ces effrayantes cascades qui constituent les rapides du Congo et de ses affluents tantót des forêts vierges aux lianes innom- brablestantót des types de nègres, peu gracieux en général, alors même qu'ils sp- partenaient, au beau sexe tanlöt les super bes vallées,les ravins et les montagnes de la ColonieAfricaineenfin, les huttes denos frères noirs, les diverses résidences des agents de l'Etat Beige et de nos missionnai- res. On est heureux de se remémorer com ment, dans un langage vraiment éioquent, le courageux missionnaire nous a fait passer en revue les travaux gicantqsques exéculés par les Beiges, en peu d'annéesle chemin de ter, les bourgades, les villages et les villes. Le vaillant apótre nous a initiéscom- plètsment aux immenses progrès de la civili sation chrétienne, et nous a démontré com- bien lourde, pénible et ardue était la tache du prêtre missioi naire sous le soleil brülant et meurtrier du continent noir. II nous a dit les succès obtenus, au milieu d'innombrables difficultés, les consolations de chaque jour, les développements de notre Sainle Religion, les conversions multiples de nos frères Afri- cains, la fondation de nouveaux centres chrétiens. Les postes d'évangélisation, ce sont les fermes chapelles, point central des Villages chrétiens, en formation. Quand le missionnaire peut disposer d'un groupe de jeunes gens, même d'adolescerrts, instruits, pieux.zélés et travailleurs,il acbète auprès d'un village paien un terrain assez vaste pour la future mission. Le groupe des jeunes gens dirigé par un chrétien de con- fiance, est k l'oeuvresous les yeux des noirs pour la construction d'une ferme, l'outillage, les plantations, les semailles, la récolte. Facilement, les jeunes gens trouvent k se choisir une compagne qui consente k em- brasser la foi chrétienne. Le catéchiste doit non seulement avoir soin des enfants etsur- veiller le matériel du poste qui lui est confié, mais aussi enseigner régulièrement les véri- lés religieuses aux habitants des villages voisins et les préparer peu k peu k recevoir le Saint Baptême. Par ce moyen, l'influence du missionnaire s'écend et s'exerce au ioin les principes de vraie civilisation pénètrent doucement parmi les indigènes eyjréparent graduellement leur transformation morale et sociale. Qui ne peut constater chaque jour que l'oeuvre grandiose du Congo, ia morali- sation chrétienne et la libertó suivent une rapide marche ascendante Sous 1 impression vive que chacun ressen- tit après la conférence du R. P. Liagre, nous nous souvenons qu'une ame chrétienne nous disaitYpres aussi doit apporter sa pierre dans l'ceuvre de civilisation religieuse. Cette idéé a fait son chemin, et, grace k la généreuse intervention des Yprois, le Congo compte aujourd'hui une mission de plus Ypres iïotre-Dame. Oui, Ypres-Notre-Dame est fondé au vil lage Moitama k cinq quarts d'heure Nord-Est de la ferme Chapelle Kintoni S' Raphael, k la hauteur du poste projeté, indiqué sur la carte qui sera prochainement publiée. Le chef d'Ypres-Notre-Dame s'appelle Ignace Lofigna. II a déjksous ses ordres 45 enfants, dont douze indigènes et trois de la colonie Kimuenza. Ils ont commencé k défricher et k planter du maïs et des haricots. Le posie est situé sur une collioe asse/. é'evé1 d oü on a une fort belle vuesur la vdiée a la Djdé. Rendons hommage u du U P Lia gre et de nos vaillants anssioumures qui exposent leur santé ei leui -ie pour la grande oeuvre Congolaise. Salut k nos frères noirs d'Ypres-Notre- Dame. Que la Divine Mère de Dieu vous protégé et vous bénisse Priez pour nous, comme nous prions pour vous. En annoncant, dans notre Jnuméro de Mercredi, un compte rendu détaillé du con cert de Dimanche, nous avons dit que ce concert a été un succès. Nous répétons le mot, et si l'expression n'était devenue un peu bariale, nous ajouterions que la soirée du 12 Mars marquera dans les annales musicales de la ville d'Ypres. Nos lecteurs connaissent le progamme du concert. II est l'ceuvre de M. Goetinck qui l'a composé de fa<?on k donner satisfaction k tous les goüts, k tous les sentiments. C'est lui aussi qui a dirigé 1'orcbestre avec ce talent qui lui a valu la réputation d'un des premiers chefs d'orchestre du pays.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1