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Samedi 1 Avril 8<*9
10 centimes Ie IV0.
84s Annér. N° 8430
1' Avril
REVUE POLITIQUE
France
Saint-Siège
Le crime de Lille
et c l'Etoile Beige
Turquie
L'impoï tation du bétail
La Semaine-Sainte
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Lo JOURNAL 0YPRES parait le Mercredi et le Samedi.
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Les articles et communications doivent êtro adrossés fraac de port a i'adresse ci-dessus.
Nous sommes au lr Avril, jour
des poissons.
Bien des personnes, qui s'atten-
daient k en recevoir, ont pris leurs
precautions. El les se mettaient
avec raison sur leurs gardes. Mais
le plus joli, c'est que, crovant en
recevoir, rien ne leur est arrive.
Poisson d'Avril quand tnerne.
Les annonces coütent 15 centimes ia ligne. - Les róelames dans le carps du Journal coütent
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Règlementation des
debits de boissons
MM. Jules Siegfried. Bét enger et piusn urs
de leurs collègues vienneni de saisn le Sé
nat d'une proposition relative k la règlemen
tatiou des Dolssons, qui peut se résumer
ainsi
Toute personne qui voudra ouvrir un café,
cabaret ou tout autre déoit de boissons k
consommer sur place, même occastonnel,
devra être autorisée k Paris, par le préfet de
police et dans les départemems par le préiet,
après avis de la' commission départementale
du conseil généra'l et du procureur da la Ré
publique.
Aucun débit de boissons consommer sur
place ne pourra être établi dans les locaux
consacrés k un autre commerce, oucommu
niquant avec ceux oü le débit est instalié.
L'autorisation sera subordonnée jusqu'k
ce que le nombre des établissemenis ait
réduitau cbiffre de un débit par 300 babi
tants, k la condition de racheter un ou plu
sieurs débits existant k litre permanent
Paris, dans ('arrondissement et ailleurs dans
le canton.
Toutefois, cette disposition ne s'appliquera
pas aux débits temporaires dont la nécessité
auraitété constatée par l'administration, en
cas de circonstances exeptionnelles, telles
que travaux publics, expositions, dans des
lieux éloignés de toute aggloméralion. L'au
tortsatioii ne sera valable que pour la durée
des travaux.
Les débitants aeluels ne som pas soumis k
l'autorisation piéalable.
L'ouyerture dun débit non autorisé sera
puni d'une amende de 16 b 1,000 francs, et
ia fermeture sera ordonnée.
Ne pourront exploiter les débits de bois
sons ni les mineurs, ni les interdils, ni les
condamnés pour crime ou pour divers délits.
L'exposé des motifs conlierit une statisti-
que intéressante du nombre des débits et
cabarets de 281 847 en 1830. ce nombre
s'est él-vé k 364,873 en 1869, a dépassé
400,000 depu.s 1886 et est aujourdtiui de
424 500. Ce recensement ne comprend
même pas les 30 000 débiis parisiens 11
montre qu'il y a en France uu debit prr 85
habitants, c'est-k-dire par 30 adultes. Dans
le Nord on trouve un déuit pour 46 babi-
tants.
Le Pape a invité le cardinal Mazzella, pré-
fel de la eongrégation des rites, k préparer
le décret de promulgation des trois miracles,
afin de pouvoir procédés k Ia canonisation
du bienheureux Jean-'Baptiste La Salie. Ce
décret sera promulgué solennellèment après
Paques.
Le Vatican a la conférence
de La Haye
On assure de source bien ibformée que
le différend soulevé par le désir du Vatican
de pat Helper kia conférence de Lr Haye et
le refus du gouvernement italmn de corisen-
tir k cette participation s'est réglé de la fa pon
suiyante, qui dunne satisfaction aux deux par
ties
La conférence de La Haye devants'occu
per fi la fois du désarmement et de ('arbitra
ge le nonce du P^pe rep>ésentera le Vatican
dans la discussion sur l'arbitrage, question
absolument morale ressortissant tout k fait
d'une puissance spirituelle comme est le
Vatican.
Par contre lé nonce s'absiiendra dans la
discussion sur les questions urnquement
mstérielles du désartm ment sur lesquelles
le Si Siège n'a aucune compétence, n'étart
pas puissance temporélle.
s fut pris d'uu soudain malaise. II cornprit
j tout alors, mais Irop tard, car il expira
1 avant d'avoir pu prendre un antidote.
M. Gladstone avait bien raison, imprime
un de nos confrères londonniens, lorsqu'ii
apprlait le Sultan le grand assassin O/;
a vaiüement riié que les massacres d'Armé
nie avaient eu lieu par ordre exprès du Sul
tan, mais voici ft ce propos quelques infor
mations dont nous pouvons garantir l'au
thenticité
Sir Philip Currie, ambassadeur d'Angle
terre k Constantinople, spprit un jour quo
Surajah pacha avait formellement refuse
d'ordonner les massacres, k moins d'e-
recevoir l'ordre par écrit et scellé par 1
Sultan, Sir Philip Currie voulut k tout prix
acbeter ce document Lorsqu'ii l'eu! en mains
il s'empressa de demander une entrevue au
Suit n.
Abdul Hamid opposa un démenti aux
accusations de notre>ambassadeur qui, alors
lui montra le fameux document signé tl
scellé.
P, u de temps après cette enlrevue Sura
jah pacna tornba subitement maiade et fit
appeler immédiatóment sou médecin parti
culler, Nadar pacha, le docteur arménien.
Malgré tous les soins qui lui furent prodi-
gués. Surajah pacha rie tarda pas expirer.
Lorsque le Sultan apprit cette nouvelle, il
en fut publiquément trés attristé et fit man
der le Dr Nadar pacba pour connaitre so
opinion sur la rnon subite d'un de ses plus
fidèles amis et sujets.
Nadar pacba dit en toute confidence k S
Majesié qu-1 son Excellence avait vie
time d'un empoisonuement. Qu-lle ne fut
pas ia douleur ou Sultar. eu apprenant 1
crus He vérité On servit au docteur un
calé impériai Après cette entrevue et k
peine remonté dans sa voiture, le docteur
Les journaux dreyfusards, k l'exception
de quelques uns, persistent dans leurs ac
cusations contre le frère Flamidien.
Dreyfus condamné est innocentmais le
fiére, qui nest pas condamné et qui ne sau-
rait l'être dans l'état actuel de l'instruction,
est coupable.
Le premier est innocent, paree qu'il est
juifle second est coupable, paree qu'il est
trère de la Doctrine chrétienne.
II n'y a pas autre chose dans les deux
affaires et autour d'elles.
Quelle justice Et. chose plus grove dans
l'affaire de Lille, la Justice n'a pas même
confiance dans sa justice I Dreyfus a été
jusé par ses pairs qui, ne fut ce que par
espiit de corps, n'avaient aucun intérêt ft
condamner un des leurs. Flamidien sera
jugé par un jury qui ne sera pas composé
de ses pairs, et qui ne sera probablement
pas celui de son département.
Car, s'il fa ut cmire l'Etoile Beige le
Procureur de la Rèpublique a Lille est allé
ci Paris demander au ministre de la Justice
garde des sceaux, de vouloir bien faire ren-
voyer l'affaire du frère Flamidien devant la
cour d'assises d'un autre département, pour
cause de suspicion légitime
Suspicion lérjitime Ainsi les jurés du
Nord sont soupponnés dêtre partiaux, sans
doute paree que chez eux, comme chez tous
les gens sensés, la croyance en l'innocence
du frère Flamidien se généralise de plus en
plus, en dépit des procédés barbares d'une
instruction scandaleusement partiale.
Si l Etoile dit vrai, et qu'un autre juny que
celui du Nord doit êire saisi de l'affaire,
nous dirons carrément qu'en France la jus
ticé n'existe plus. Nous doutions déjk de son
i in par tin li téAlors nous saurons ce que l'on
peut attendre de la justice radicale qu'est la
Justice frangaise.
L Etoile Beige ajoute que si un acquire
ment intervena.itune importante partie de la
population pourrait se soulever.
C est cela on soulèvera la population
contre les décisions de la Justice! Encore
une fois quelle Justice Ce ne sont plus les
jurés qui sont appelés k la rendre, c'est la
soi disant opinion publique, stimulée, exci-
tée par la presse.
Et 1 on choisira sans doute pour juger le
Frère Flamidien le jury le plus radical,
cesl-k dire le moins impartial, de France
Avec une Justice pareille, il n'y a plus
aucune garantie pour les accusés. Dipu
veuille que la Belgique n'en arrive jamais lk
On dit que le ministre de l'agriculture a
adopté uri régime pour l'introduction du bé
tail étrauger en Belgique, que son départe
ment considère comme défimtif et devoir
mettre fin, une bonne fois, aux reproches
de bascule et de tfttonnements qu on a adres-
sés k sa politique agricole.
La circulaire est prête et la décision pa
rait irrévocable.
La règle serait dorénavant; entrée de tout
bétail maigre après quarantaine, abatage de
tout bétail gras k la frontière, selon le sys-
tème anglais; elle s'appliquerait k toute
introduction étrangère, quelle que soit son
origine.
Quant aux mesures d'application, M. De
Bruyn serait disposé k admettre tous les tem-
péraments oonseillés par les différents inté
réts. La fraude serait sérieusement pour-
chassée.
Pour répondre k l'objection qui critique
l'agglomération de tout le bétail importé
dans des étables uniques, établies par l'Etat,
k un ou deux bureaux d'entrée, latitude se
rait donnée aux communes froutièrès d'en
créer elles-mêmes, pourvu qn'une inspection
vétérinaire agréée y soit adjointe.
Comme nous l'avons prévu, les offices
religieux du Jeudi Saint et du Vendredi-
Saint, ont été suivis par un grand nombre
de fidèles On peut dire avec assurance, que
tous ceux qui n'en étaient pas empêchés par
leur labeur quoiidien, ont tenu k assister k
ces belles céiémonies religieuses.
11 faisait un vériuble temps d'été, Jeudi
passé, et nos rues, l'après dinée, avaitvut une
animation tout-k fait inusitée. C'était une
procession ininterrompuc.de grandes person
nes et d'enfants endimanchés, qui faisaient
la traditionnelle visite aux églises.
Le Jeudi Saint commémore l'institution de
la Sainte Encharistie. Au commencement de
la messe, les cloches font vibrer les airs de
leurs j jyeuses envolées, l'urgue d: ns l'église
a ses pius beaux accents et, un gloria in
excelcis de joie fait résonner les s du
temple. Puis tout se tail, la dernière cène
va se terminer et Jésus annonce k ses disci
ples qu'un des jeurs le trahira, que son dou-
leureux martyr commencera et qu sa mort
est proche La tristesse s'empari des coeurs
et les prémisses du Vendredi Saint sont Ik,
dans le deuil et la tristesse.
Vendredi, le b*mps était mausssde et
brume ux comme le jour. Ccpendant dès le
matin, des foules de fidèles se rendirem, dans
les églises, pour y faire le chemiu de la
croix, qui fut solennellement fait l'après-
dinée k 3 beures, k l'heure oü Jésus rendit
le dernier soupir.
Aujourd'hui les cloches reviennent de
llome, selon le naïf langage du peuple et
domain c'est alleluia, le grand jour de Pk~
ques, la fête des fêtes, qui rappelle la régé-
nération défioitive du genre humain, la ré-
surrection a la vie de ces nombreux peuples,
les gentils, piongés depuis tant de siècles
dans les ténèbres de l'idolktrice.
A partie de ce jour seulement, on peut
dire que l'année de vie et de joicommence.
L fêtes religieuses et les fêtes publiques se
suivront rapidement. La joie se montre sous
tous les dehors de la vie Après les tristes
mois de l'hiver, brumeux, rieigeux et gla
cial, viennent les beaux jours ensoleillés. La
nature, comme les hommes, se revête de
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