Mf. Gérard Cooreman
Tournai
Verviers
Faits divers
faats dénaturés. N'examinons pas si le Pon-
tife, en nous adjurant de eonclure la paix, a
paru donner tort celui-ci plutöt qu'k celui -
Ik. Ge n'est pas le moment d'ergoter. Il/faut
obéir avec joie, sans une hésitation il faut
vaincre eet ameur-propre qui nous a retenus
jusqu'k ce jour de faire k la paix les sacrifi
ces nécessaires.
Léon XIII aime notre pays. II y a vécu i'
jadis; et depuis qu'il l'a quitté, il en reparle
toujurs avec émotion. II a suivi de loin nos
lutles, les merveilles que le dévouement ca- s
tholique nous a permis d'accompliret sans
doute, bien souvent, nos oeuvres, nos efforts,
ont consolé son kme apostolique.
Aujourd'hui, c'est avec un accent de parti-
culière angoisse qu'il parle aux catholiques
beiges. La division règne parmi eux en plus
d'une région, et cette pensée attriste le coeur
du Pontife, d'autant plus que nous avons été
toujours fidèles ft Rome et que nos divisions
elles-mêmes se retranchent partois derrière
l'intérêt catholique.
C'est au nom du Christ que le Père com-
mun nous engage k la paix. Ouvrons nos
cceurs pour recevoir ces conseils et nos bras
pour y accueiller nos frères. Avant que notre
Père aille rendre compte k Dieu du troupeau
confié k ses soins, donnons-lui l'assurance
que la réconciliation est définitivement scel-
lée. Prouvons le lui non seulement du bout
des lèvres, mais par des actes, par des sacri
fices.
Et celui lk, dans nos querelles, sera le
véritable vainqueur, de qui viendra le sacri
fice le plus spontané.
(Bien Public).
La Revue diplomatique consacre a
M. Cooreman uo article dont nous ex-
trayons ces lignes
La vie de M. Cooreman pourrait être don-
née en exemple k tous les hommes politiques.
Aucune, en effet, ne fut plus digne, ni plus
laborieuse.
Dans les diverses branches de l'industrie
oil il fut appelé ii déployer les ressources de
son activité, il aiontra une grande aptitude,
une égale intelligence de ses intéréts et des
intéréts de chacun, car M Cooreman est un
véritable altruiste, un socialiste, si l'on veut
entendre ce mot dans la bonne acceptation.
C'est ainsi qu'il se forme k la vie publique
et, par suite, au gouvernement des hommes
par l'administration des affaires privóes,
l'étude et la réflexion. En 1892, on vint l'en-
lever it sa vie tranquille, k ses chères habi
tudes de simplicité et de travail, lui qui
n'avait d'autre ambition que de faire honneur
a ses affaires et de faire prospérer les inté
réts dont il avait assumé avec aisance, en
homrae sur de lui, toute la responsabilité.
Peut être éprouvait-il un léger serrement
de coeur it renoneer k l'existence, qui avait
été sienne jusque-lit, mais il comprit qu'il
n'avait pas le droit de se confiner dans
l'égoïsme, et qu'un homme aussi généreuse-
ment doué sous le rapport du talent et de
l'intelligence se devait avant tout k ses con-
citoyens.
Non seulement sa raison lui dictait la seule
conduite qu'il eüt k tenir en cette circonstan-
ce, c'est k dire de se vouer k la défense des
intéréts de ses compatriotes et k la prospé-
rité de son pays, mais encore sa conscience,
son coeur ne lui permettaient pas davantage
de se dérober au noble róle auquel il était
appelé.
II entra done d'abord au Sénat, puis passa
k la Chambre et lk comme au Sénat, comme
k la Commission royale de réorganisation de
la bienfaisance publique, comme k la Com
mission de l'enquêie sur la petite bourgeoisie
instituée par le Collége échevinal, comme
partout, il s^donnera k la conciliation des
classes sociales et k l'amélioration du sort
des modestes et des humbles.
II apparalt, ce qu'il est d'ailleurs réelle-
ment, comme une des hautes personnalilés
les plus sympathiques.
Et le voici aujourd'hui arrivé, en pleine
maturité de vie et de talent, k l'un des postes
1 les plus importants, au ministère de l'indus
trie et du travail.
Certes, si récompense d'une belle carrière
honorablement et consciencieusement rem-
plie fut jamais méritée par un homme, c'est
bien par celui-lk, qui oecupe vrairaent k
l'heure qu'il est la place due k ses services,
k ses vertus publiques et privées.
II n'est point parvenu au sommet par l'in-
trigue, ni porté par les coteries il s'est im-
posé par la seule force morale, par la dignité
de sa vie, par l'autorité de ses qualités per-
sonnelles.
La fortune politique ne l'a point gkté il
est resté l'homme affable aux idéés généreu-
ses et larges qu'il a toujours été, loué du
consentement unanime pour son urbanité,
la cordialiié de son accueil, la sürelé de ses
relations, son amour des petits.
Aussi, M. Cooreman, chevalier de l'Ordre
de Léopold, commandeur avec plaque de
Pie IX, ayant regu la décoration mutuelliste
de première classe, jouit-il d'une estime uni-
verselle, qui n'a d'égale que l'influence qu'on
est assuré de le voir exercer dans le monde
des affaires et de la politique, pour le grand
bien de la Belgique, et son élévation a-t elle
été accueillie k l'étranger, avec une faveur
non moins flatteuse.
Auguste Meulemans.
L'Association libéiale et constitutionnelle
de l'arrondissement de Tournai s'est réunie
Samedi soir, en son local, k l'effef de procé
der k l'élection d'un président pour l'année
1899.
M. Bara, ayant donné sa démission de
président, a été élu président d'honneur k
vie de l'Association libérale du ïournaisis
et a été remplacé, comme président, par M.
Ie sénateur Crotnbez.
M. Bara a lu ensuite un discours au cours
duquel il a parlé de la réforme électorale.
Je suis pour l'uninominalce n'est pas
que j'y sois fixé d'une fagon irrémissible, k
mon age on n'a plus de ces attachements in-
séparables... maisjem'y raillie comme éiant
ce que je vois de meilleur, k mon idéé, en
ce moment.Nous avons Ie suffrage universel,
gardons-le. Chaque citoyen vote, on ne de-
mande pas au citoyen s'il a capacité ou indé-
penöance suffisante; il vote paree qu'il est
homme. Pour créer les circonsoriptions élec-
torales, pourquoi dit-on: les électeurs de tel
le ville devrontvoter pour uncertain nombre
de candidats, pourquoi chaque électeur ne
vote-t-il pas pour un seul Vous ne sauriez
pas justifier le droit naturel de voter pour
plusieurs: Bruxelles vote pour 18, Tournai
pour 4, etc. Ce qui m'éionne, c'est l'absence
de logique de plusieurs écrivains socialistes
k ce sujet; c'est une injustice que ce droit
que s'arrogent les grands arrondissements.
La R. P. ne changera rien, car la minorité
dirigera. On a parlé de l'esprit de clocber
qu'a-t-il jamais rapporté? Les petites villes
sont représentées par desélus sans influence,
tandis que les 10 ou 15 représentants d'un
même centre obtiennent ce qu'ils veulent. La
décentralisation fait la force. Je ne fats pas
une proclamation.
Je ne suis plus présidentje fais une dé-
claration, après séance, en faveur de l'unino
minal. Depuis 1894, on s'accorde k dire la
loi vicieuse. Les libéraux ne sont pas repré-
sentés,c'est une escroquerie politique avouée
et on persisteDonnez nous une loi
juste, et, pour cela.écartez tous les arguments
contingents dérivant de la politique ou de
l'intérêt personnel; inspirez-vous du «suffra
ge k chacun eh bienque l'électeur qui a
son droit ne puisse voter que pour un seul
en dehors de cela, c'est 1 arbitraire. Un dó-
puté par 40,000 habitantsFaites le.ee sera
logique. Nous finirons par obtenir justice. Je
suis convaincu que l'Association,qui sait que
je ne parle que dans l'intérêt de la nation,
étudiera mes raisons....
Union entre patrons et ouvriers
Le Dimanche de Paques, k l'heure oü les
cohortes rouges de la guerre des classes so
déploient dans les rues de la capitale, notre
cité induslrielle assistait k un spectacle ré-
confortant de paix et de concorde entre
patrons et ouvriers. La plus ancienne de nos
Associations de secours mutuals fêtait son
cinquantenaire.et toute notre population sas-
sociait de coeur k ce jubilé. Elle porte le nom
de son origineSoriété de secours mu/uels
des Tisserands de la fabriquede M.I. Simonis,
parce qu'elle a pris naissance dans cette mai-
son, quoiqu'elle ait été amenée petit k petit k
accepter les ouvriers des autres établisse-
ments.
Dès le matin, des salves d'artillerie annoa
gaienl les festivités, et k midi précis, un
cortège de Sociétés amies partait de la gare
Ouest pour parcourir les rues pavoisées de
la cité. Soixante sociétés populaires escor-
taient, avec bannières et harmonie, la jubi-
laire, suivant son vieux drapeau de soie
fripée, aux couleurs verviétoises ternies,
surmonté de la statuette de saint Remacle,
patron de Verviers, Le défilé se terminait
par un équipage de M. Ivan Simonis, dans
lequel étaient installés, entourés de fleurs,
quatre vieillards, les seuls fondateurs survi-
vants de notre première mutualité.
Arrivé devant l'hótel de-ville, le cortège
s'arrêta et les jubilaires accompagnés des
présidents des autres sociétés furent regus
par le bourgmestre, escorté de deux échevins
et de plusieurs conseillers communaux.
C'est M. Ivan Simonis entouré de ses
frères, M. Alfred Simonis, sénateur et de
M. Louis Simonis, lieutenant-colonel de la
garde civique et de ses fils et neveux, qui
prit le premier la parole pour féheiter la
Société cinquantenaire.
II rappela comment la maison avait été
heureuse d'encourager la création et de sou-
tenir le développement de cede institution
de prévoyance et il remercia les ouvriers qui
successivement s'étaient dévoués k sa direc
tion et avaient assuré son progrès. II ter
mine en offrant un nouveau et spletidide
drapeau k la Société, qu'il prie M. le bourg-
mestre de remettre lui-même au président,
C'est au milieu des acclamations que l'é-
change des bannières se fait, la vieille
devant aller prendre place au Musée comme
souvenir des débuts de la mutualité dans
notre centrepopuleux; puis M. le bourgmes-
tre, k son tour, félicite ouvriers et patrons
du bel esprit d'entenie qui les anime et du
bon exemple qu'ils donneut k notre popu
lation.
M.N. Grignaud, président, qui répond au
nom de tout ses collègues et remercie MM.
Siwonis et M. le bourgmestre, promettant
que la Société continuera son action k l'ou-
vrier comme par le passé en dehors de toute
préoccupalion étrangère k la mutualité.
Le cortège s'est remis en route et a aetivé
sa marche triomphale. L'après-midi un bril-
lant concert d'harmonies a eu lieu au kiosque
de la place Verte et le soir, une magnifique
représentation dramatique a été donnée k
la Franchimontoise.
Cette fête était donnée au profit de la
Jeunesse Mutualiste et du Tronc d'Iu-
fortune de la Société. Tous nos industriels
et com merg a nis notables avaient largement
souscrit, de sorte qu'elle apportera d'abon-
dantes ressources k ces deux oeuvres dignes
d'intérêt.
Ranqueroutier pris au piège. Dans le
courant de l'année écoulée, le tribunal cor-
rectionnel condamnait k treize mois de pri
son, du chef de banqueroute frauduleuse un
sieur N... Avant le prononcé du jugement
N... quitla furtivement l'audience et parvint
k gagner la frontière. Après plusieurs mois
de séjour k l'étranger, le condamné fut pri»
de nostalgie etdébarquait il y a quelques jours
k Bruxelles. II prit logement dans un hotel
de la rue du Progrès. II y serait peut être
encore tranquille, si une imprudence de sa
part ne l'avait trahi.
II avait été lié naguère avec un agent spé
cial de la 5e division de police, rue du Taei-
turne, M. R... auquel il écrivit pour qu'il
vint le voir.
M.R..,qui savait qu'une ordonnance de
capture existait k charge de N..., prévint
mardi martin, téléphoniquement, la police de
la rue des Croisades. Aussitót l'agenl spé
cial De Zutter se rendit k l'hótel ou N... était
descendu et le captura au saut du lit. Le
banqueroutier a étéécroué k Saint Gilles.
Scène mouvemen'ée la gare du Nord.
Une scène mouvementée s'est déroulée hier,
vers 7 heures du soir, k Ia gare du Nord k
Bruxelles.
Un garde convoi, qui devait desservir
l'express de Louvain, se présenta k son ser
vice en état complet d'ivresse. Comme il in-
vectivait les voyageurs, le sous-chef diri-
geant lui fit de sévères remontrances, aux-
quetles l'agent répondit par des injures et
des insolences,
Sur ces entrefaites, le chef de station sur-
vint, lequel lui enjoignit de quitter la gare
sur-le champ, mais le garde refusa obstiné-
ment d'obtempérer k cette injonction.
Le chef donna alors l'ordre aux deux
officiers de police de service d'expulser
l'ivrogne. Celui-ci se rebella furieusement
contre les policiers et les frappa k diverses
reprises. Ce n'est qu'avec l'aide de plusieurs
commissionoaires de la gare qu'on parvint k
le mettre dehors.
Cette scène a provoqué un vif émoi dans
la foule qui se trouvait sur les quais.
Une jeune fille en feu. Un curieux acci
dent est arrivé lundi matin, pendant la
grand'messe, k l'église d'Erps Querbs. Une
jeune assistante, au service dtvin, était
agertouillée trés prés d'une statue, autour
de laquelle brülaient de norabreux cierges.
Elle était si prés même, qu'k un certain mo
ment son chapeau prit feu. Les flammes
s'éiendirent immédialement jusqu'k la cheve-
lure de la pauvre enfant, qui fut k moitié
consumée avec son chapeau D'autres fidèles
se portèrent au secours de la fillette qui fut
poriée dans la sacristie, oü on lui prodigua
des soins et oü on lui fit respirer des seis
pour la ranimer.
Faux d la poste.L'inspecteur provincial
des postes de la Flandre oriëntale vient de
prendre en flagrant délitde fauxun employé
de son ressort administratif.
Le coupable opérait sur des mandats
postaux. II se faisait délivrer des mandats
d'une valeur de cent francs et quelques cen
times, de manière k ce que le timbrage eüt
lieu, au verso, dans le cercle réservé aux
valeurs excédant cent francs. Après avoir
regu l'effet, le faussaire faisait disparattre
l'inscripiion littéraleel ia stipulation chiffrée,
et il remplagait l'une et l'autre en les majo-
m