SJimedi 15 Avril 1899 10 centimes le mWm WÉ Q^aA A/^* DE REVUE POLITIQUE Le Saint-Siége et la conférence de La Haye L'agitation carliste en Espagne La Russie et les industriels étrangers Nouveaux désordres scolaires en Russie La révolution en Bolivie France Le crime de Lille Galllée et le «Weekblad» Annee. Q AHTH DAI,MOTE RITE DEHAERNE 21 YPRES On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et a tous les bureaux de poste du Le JOURNAL D'TPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fin Dócembre. Les articles et communications doivent être adrossés fraac de port k l'adresse ei-dessus. royaume. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans ie corps da journal ooütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numóros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser i l'Agence iHavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. Dans les cereles politiques de Rome, on assure que M. Visconti Veoosta refuse de représenter l'Italie k la conférence du désar- mement, paree qn'il désapprouverait l'attilude du gouvernement relativement l'exclusion du Pape. Le ministre de la guerre a fait placer de forts délachements de troupes sur les points importants des provinces basques, de la province de Valence et de la Catalogne. II a ordonné d'augmenter la garnison de quel- ques places. Le croiseur Conde de Venadito est mouillé k Pasajes avec ordre de surveil- ler la cóte. La gendarmerie est partie de Zumarraga, formant colonne, pour occuper le rnont Aitgorrit. Les Novosti croient savoir, de bonne source, qu'on vient de discuterdans les hau- tes spbères administrativessaint-pétersbour- geoises avec des chances d'aboutissement satisfesantes, la question d'établir doréna- vant des garanties légales pour qu'il ne soit pris pendant un certain laps de temps k dé- terminer aucune mesure dirigée contre les entrepreneurs et industriels étrangers en Russie et pour qu'il ne soit plus apporté pen dant ce temps de modifications dans les con ditions de l'économie politique russe, par rapport au domaine d'aetivité industrielle adopiée principalement par ces entrepre neurs, en d'autres termes pour qu'il ne soit procédé ni k des restrictions inattendues de leurs droits et privilèges ni k de subites ré- ductionsdes droits de douane sur les produits industriels étrangers. A Petersbourg, de nouveaux désordres scolaires ont été provoqués par la présence k l'université, d'agents de police qui lais- saient entrer seulemr nt sur presentation de leurs caries les étuaiants venant de subir leurs examens. Le combre des étudiants exclus est de 5,400 k Mosoou et de 400 k Saint--Péters- bourg. Une proforide surexcitation règne dans toute la jeunesse scolaire et laisse peu d'es- poir d'un prochain apaisement. Sur les troubles causés par le conflitentre la police et les étudiants, le correspondant du Timesenvoieksonjournal un memorandum de M, de Witte, quidéplore l'imprudence et le manque de tact de la police et révèle k la fois l'étendue du mal et la sérieuse organisa tion des étudiants russes. Plus de 30,000 jeunes gens de 20 k 30 ans, e'est k dire presque toute la prochainegénération d'hom mes instruits en Russie, sont en ce moment surlepavé. Le Times publie un rapport du comité d'organisation qui démontre le carac- tère politique et social, mais non révolu tionnaire du mouvement k Torigine et une proclamation révolutionnaire d'une section des étudiants de l'université de St-Péters- bourg. Des télégrammes repus de Bolivie donnent les détails suivants Les révolutionnaires se sont avancés sur Oruro, que les troupes gouvernementales ont essayé de défendre, encouragés qu'elles étaient par l'échec infligé, la veille, k une parii9 des révolutionnaires, par le général Vargas mais au cours d'un engagement décisif, l'après-midi, le gouvernement a été complètement battu. Le président Konso et les fonclionnaires du gouvernement se sont enfuis pendant la nuit, et ont traversé la frontière du Chili. Le télégraphe d'Oruro est coupé. Cette affaire a soulevé un incident au con- seil général de Lille. Voici comment le rap- porte le Nouvelliste du Nord: M. Devernay (radical) demande k poser une question k M. le préfet. Je poserai cette question, dit il, avec toute la modération dont je suis capable (Sourves). M. Vatm a pris, il y a quelques mois, un arrêté fermant une école dans la- quelle on a découvert un crime. L'enquête suil son cours et n'a pas encore eu de solu tion. Je ne vois pas pourquoi, par un autre arrêté préfectoral, cette école vient d'être rouverte. Dans ['opinion publique, il y a un doute: on croit qu'il y a dans ['établissement des complices. Si l'homme arrêté est inrio cent, on le relkchera et ia justice, une fois de plus, aura fait erreur; mais s'il est coupa- hle, il peut y avoir dans eet établissement des complices.» Répétant une phrase prononcée Dimanche k luiauguration du monument Pasteur, M. Devernay reproche k M. Vatin de ne pa3 prendre en la c rconstauce de mesures pro phylactiques, M Vatin répond k M Devernay II y a dans mon administration une par tie dont je suis responsable devant le cons' il général et uue autre dont je ne dois compte qu'au ministre. Je pourrais done répondre que je n'ai rien k répondre, la question étant d'ordre administratif. J'ai fermé l'établissement visé pour facili- ter l'enquête, de fagon k y eoapêcher l'en- trée des importuns, des curieux. Aujourd'hui l'enquête est terminée, le dossier est trans mis k Douai. Je n'avais pas k maintenir l'ar- rèté de la fermeture de cette école dans ces condisions. M. Deveray ne souffle plus un mot, et l'in- cident est clos. Excusez notre entête, chers lecteurs. Galilée el le Weekblad e'est com me si l'on disait le Renard et Van'Ce n'est qu'k l'occasion d'un article du journal radico- socialiste flaraand que nous mettons Galilée dans cette posture. Le Weekbladraconte, d'après des auteurs cent fois réfutés, que Galilée fut ap- pelé d Rome pour abjurer son système sur Involution de la terre, autour du soleil, sys tème qu'il soutenait d'après Caparnic. S'il n'eut abjuré cette thèse, dit le Week blad», Galilée ent été torturé et brülé vif comme hérétique. Toujours d'après le Weekblad Galilée serait mort, deux ans après, de chagrin. D'oii le savant confrère conclut finaleraent que «Ik oil la science commence la Foi finit». Bien entendu, la sotte feuille accuse les ca- tholiques des siècles passés d'avoir mainte- nu les dogmes par l'oppression, la torture et l'assassinat. On n'est pas plus exact, ni de meilleure foi. Nous n'avoris nullement l'intention de dé fendre l'erreur de l'inquisition au sujet de Galilée et de sa doctrine scientifique. Nous ferons remarquer simplement ceci, e'est que l'inquisition,inslituée pour et k une époque de troubles religieux et politiques, peut avoir eu son mauvais comme son bon cóté ainsi que toute institution humaine. Car ce fut un tribunal érigé pour juger les attaques lan- cées contre la foi et les dogmes par les hé- rétiques, et par conséquent ce tribunal fut une institution purement humaine, n'ayant aucunément ie pouvoir spirituel de proclamer ex cathedra ce qui était ou non point de foi. Les conciles écceméniques seuls avaient ce pouvoir. Ce tribunal pouvait done se tromper, rendre un arrêt injuste mème, sans que la Doctrine chrétienne, représentée par l'Eglise et son chef infaillible en fait de doctrine, en eüt la responsabilité. C'est le cas pour l'his- toire de Galilée. Galilée ne fut du reste pas condamné k raisor; de son système, mais paree qu'il pré- tendait justifier ce sysième par la Bible. Or, si l'on peut soutenir k bon droit que rien dans la Bible ne contredit l'évolution de la terre autour du soleil, par contre on ne peut prétendre que nos livres saints doivent être interprêtés dans le sens que Galilée voulait leur donner. Ainsi, Josué ordonna au soleil de s'arréter. II s'exprimait comme on s'exprimait alors, et de nos jours, nous disons encore et nous disons probablement longtemps encore le soleil se lèvé, le soleil se couche. Ce langage n'est pas en contradiction avec la réalité des faits. Josué parlait, comme nous, le langage de son temps. Mais de lk k vouloir interprê- ter des textes dans un sens favorable k un système déterminé, même juste, l'Eglise ne le tolère pas, paree que une interpolation t'ausse ne peut justifier une thèse vraie. On devrait en savoir gré k l'Eglise catholique. Quant k la conclusion que la Foi finit oil commence la science les faits sont lk pour répondre au Weekblad Les plus grands savants du moyen kge et les modernes même étaient en même temps de grands croyants. II suffirait de citer les plus récents, Ampère et Pasteur par exemple, mettaient en action la maxime connue beaucoup de science mène k Dieu peu de science en éloigne. A preuve le a Weekblad et sa science Quant aux soi-disant marlyres, infligés par lescatholiques,il faut de l'aplorab pour soute nir une thèse pareille k propos d'une époque troublée comme celle des 16' et 17' siècles, pendant laquelle les précurseurs de nos gueux modernes, les foux furieux qui sui- vaient Luther, Calvin etc., massacrèrent, brulèrent vifs et appliquèrent les plus atro- ces tortures k des milliers de personnes, paree qu'elles restaient fidèles k leur Foi; sans compter leurs actes de vandalisme dans les églises et autres monuments artistiques de notre pays et d'ailleurs. Rappelez vous Weekblad les massa cres de Gorcum, les assassinats d'Audenaer- de, de Reninghelst etc., et les oeuvres des iconoclastes Yprois et autres. Pour finir, constatons que les faits concer- nant l'histoire de Galilée, comme les rapporte le a Weekblad sont fort inexacts en plu- sieurs points. Galilée a habité en effet, pendant long temps Pise, mais il dut quitter cette ville pour la hardiesse de ses idéés. Ici rien de l'inquisition. C'était en 1592. II futensuite, pendant 20 ans, professeur k Padoue et y obtint de grands succès. Puis k la demande du grand Due de Tos cane, Cosme II, it alia s'établir k Florence, et c'est dans cette ville qu'il publia son H

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1