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Samedi 2*2 Avril I$99
10 centimes Ie IV0.
34e Amffin. N° 3436
REVUE POLITIQUE
Russie
Saint-Siège
Aatriche
Le crime de Lille
M. Delalé, d'après l'Autorité
Le Catholicisme
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Les articles et communications doivent être adressés franc de port a l'adresse ci-dessus.
Un procés sensation nel a lieu a huis
clos devant la Cour martiale de Saint-
Pétersbourg.
Deux généraux et seize officiers
sont accuses d avoir détourné plu-
sieurs millions de roubles du trésor
public.
Un des généraux accuses est mem-
bre d'une des plus vieilles families de
la noblesse russe.
Berlin, 20 Avril.
On mande de Rome que le baron
de Hertling a eu, hier, un long entre-
tien avec le secrétaire-cardinal Ram-
polla au sujet du protectorat a demand
des chrétiens en Orient.
Pesth, 20 Avril.
Les journaux commenlent vive-
ment un discours prononcé hier, a* la
Chambre, par M. Gabriel Ugron, qui,
depuis longtemps avait gardé un
silence trés remarqué.
M. Ugron a declare pie depuis 30
années la Hongrie n'a plus de pro-
gramme politique ni économique bien
défini, que cette situation deplorable
est le résultat de la soumission de la
Hongrie a l'Autriche, et que cette dé
pendance force la Hongrie a sacrifier
a l'Autrichejps institutions nationales
les plus importantes. C'est a l'esprit
néfaste provoqué par la clique des
Tisza, a-t-il dit, qu incombe eu gran
de partie la responsabilité de l'état de
choses actuel.
Czernowitz, 20 Avril.
Un métropolite grec, parfant pour
Vieune, a été attaqué dans la gare par
un groupe detudiants roumains qui
lont menace et injurié grossièrement.
La police a dü dégager le métropo
lite et procéder a plusieurs arresta-
tions. Ou ignore le motif de cette
agression.
Las annonces content 15 centimes la jigne. Les réclames dans ie corps du journal coütent
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La chambre des mises en accusation de
la cour d'appel de Douai, ainsi que nous IV
vons annoncé, avait corarnencé Samedt der
nier k examiner le volumineux dossier de
l'affaire de li Rue de la Monnaie et. la procé
dure suivie contre le frère Fi midien. Elle
a continué Lundi, Mardi et Mercredi matin
eet examen, et Mercredi, elle a rendu son
arret, qui est appelé produire une profon-
de impression, non seulement dars la région
du Nord, maïs encore dans la France tout
entière.
La chambre des mises en accusation a
i anuulé, pour vices de forme, la procédure
I ciimioelle suivie, dans le crime de la rue de
la Monnaie, contre Ie frère Flamidie
La cour ne statue pas au fond, mais die
estime qu'au point de vue de la procédure,
la loi de 1897 a été violée, ainsi que le fai-
saient remarquerles cohclusionsde M" Ghes
nelonf, par 1'oubli, comtnis par le magi
stral, d'avenir l'inculpé qu'il était libre de
ne pas faire do déclaration. On transformait
ainsi en une procédure de flagrant déiit, une
instruction qui aurait dü se f ire comme en
m. uèrc ordinaire
Cette décision ne saurait nous étonner,
Dès le début de l'affaire, nous avions signalé
les singuliers abus de pouvoir et les moyens
extraordinaires employés avec un cynisme
révoitant par le procureur de la République
et par le juge destruction M. Delalé. Ii était
i ..possible de fouler aux pieds ia loi sur Fin
s' ruction critninelle k la fois avec plus d'au -
dace et d'ignorance, et, jusqu'k la fin, ces
procédés d'un autre ège furent employés par
des magistrals passionnés et aveugles.
Malgré cela, et pour ne pas retarder une
solution qu'ils n'av -ient aucune raison de re-
douter, VI"8 Chesneiong et Devimeux, dans le
mémoire qu'ils avaient adressé k la chambre
des mises en accusation, tout en réservant
la question de droit, n'avaient point deman-
dé k la Cour de statuer sur les irrégularités
de la procédure. Leur seul désir était dVrri-
ver irn nédiatement au but et k la lumière.
L'arrèt de la chambre des mises en accu
sation e nprunte done une graviié particu-
lière k cette situation que c'est d'office, dans
l'intérèt de la loi et des droits de la défense
méconnus, que les conseiliers ont annuléune
procédure absolumenL viciée et infligé ainsi,
au parquet de Lille la Ir pon qu'il méritait et
que beaueoup jugeront insuffisante. Ainsi se
t sou ven t corifi més les prévisions logiques
et légales que nous n'avions cessé de farmu-
ler, depuis l'origine de cette lamentable
affaire.
La nouvelle instruction doit done être re-
commencée.
Gest M. Dolalé qui reste chargé de Fin -
struction et qui est commis k l'effel de répa-
rer les erreurs de M. Delalé.
Ge dernier a, du reste, immédiatement
recommeïicé son instruction en procédant
su premier interrogatoire du frère Flamidien,
interrogatoire qui, nous voudrions l'espérer,
aura été absolument régulier cette fois.
L'inculpé a dü être averti qu'il avait ie
droit de choisir un avocat et il devra de nou
veau désignerson défenseur.
(La Dépêche)
On écrit de Douai que le dossier de l'af-
taire Flamidien, Frère d l'étabiissement de
la rue de la Monnaie, k Lille. va ê:re ren-
voyé au juge destruction, la chambre des
mises en accusation ayaut relevé une irrégu-
lanté contre la loi de 1897 relative au fla
grant déüt.
Ge renvoi constiue plus qu'un blame au
jure d'instruction Delalé c'est un véritnbie
affsont qu'ori fait k ee roagistrat, et il ne l'a
pas volé.
G'est la condamnation, pour ne pas dire
la flétrissure, de toute sa procédure irrégu-
lière et arbitraire, qui forcément, duit être
I conflée k un autre juge.
L'inculpé n'a bénéflcié, on le voit, d'aucu-
r'e des garanties que lui conférait la loi pour
se justifier, et tout est k recommencer.
j II faut cependant une sanction au blkme
fléti issant expritné par la chambre des mises
en accusation, k l'égard du juge Delalé.
j Nous l'attendons.
Quand les aéfaits de ce magistrat furent
signalés, le gouvernement s'engagea k faire
faire une enquête sur la procédure de Lille
mais l'enquête, na pas été fait©, ou elle a été
faite de mauvaise foi, sous l'inspiratioh du
lamentable Lebret.
Cette fois, Delalé ne peut ètre soustrait k
la responsabilité de sa forfaiture.
Si la loi n'est pas faite pour les chiens, il
faut quelle l'atteigne.
P. d t L.
est-il une religion dargent
En plusieurs occasions, le prêtre catho-
lique demande ou exige de l'argent.
Les socialisten s'en autorisent pour quali
fier k tout propos le catholicisme de religion
d'argent.
Etablissons nettement les principes,
j Point de religion sérieuse sans le culte
extérieur.
Point de culte extérieur qui n'entraine des
j dépenses, et si ce culte s'exerce avec la di-
j gnité imposante qui convient k la majesté du
Dieu qu'ori adore et aux nobles instincts des
peuples qui prient, ces dépenses sont consi-
dérables.
DuVnt dix huit siècles, dans l'Esflise ca-
thdlique, ces dépenses ont élé couvertes par
j le plus simple et le plus beau de tous les
moyens la donation. Le prêtre donnait
gratis, c'est k-dire les bénédictions spiri-
j iuelles, les sacremeuts les fidèles aisés
donnaient spontanément l'argent qui bktis-
sait '^t entretenait les temples, soldait les
frais journaliers du culte, et fournissait aux
travailleurs du sanctuaire le toit, la nourri-
ture et le vètement.
Ces donations suffisaient largement k tous
les besoinselles permettaient même au
clergé de protéger effieacement les arts,
d'entreprendre de gigantesquès travaux
scientifiqu'es, et surtout de répandre dans le
sein des malheureux de larges aumónes.
La Révolution franpaise est venue, et,
traitant l'Eglise comme les socialistes vou-
draient trailer"aujourd'hui leshaüts seigneurs
Ue la finance, elle l'a délivrée du trop plein
de ses richesses en la dépouillant de tout.
Après le dépouillement vinrent les proscrip
tions, les déportations, les noyides, les mas
sacres, le profanation générale des temples,
la Raison délirante intronisée sur les autels.
OpuleuUa veille, le calholicisroe ne posé
dait plus rien sou matériel était brisé ou
volé son personnel, ou mort, ou exilé, ou
caehédans les souterrains.
Napoléon eompril qu'avant tout il fal-
lait remettre en place ia pierre angulaire, la
religion catholique. Entouré d'incroyants, il
j rencontra de terribles oppositions mais il
j savait que le salut était Ik il rouvrit les
portes des égiises et signa le Concordat.
Régulièrement, l'Eglise aurait dü recou-
vrer tout ce que ['injustice légale lui avait
p.ivi. Mais, dans la pratique, cette restitution
off rait des difficultés et des périls.. Avec la
désvntéressement qui a toujours caractérisé
I attitude du Saint Siège dans c is conjectures
délicatè's, le chef suprème de l'Eglise con-
sentit k laisser aux acquéreurs des biens
ecclésiastiques la jouissanpe de céb, biens, k
condition que le goiiverhementfrangais pour-
voirait aux frais indispensables du culte et
assurerait un traiiement convenablo aux
évêques et aux curés. (Goncordatde 1802).
Depuis le commencement de ce siècle, le
gouvernement a done, dans son budget, un
article pour l'entretien du culte catholique,
que i'ancienne majonté radicale opportuuiste
a eu soin da diminuer d'année en année.
Toutefois, il faut remarquer que, même
en rempüssant ses engagements, le gouver
nement ne solde pas toutes les dépenses que
l'exercice de la religion catholique entraine.
II suppose des ressources supplémentaires.
Il suppose que ceux des fidèles qui deman-
deront dans l'exercice du culte des soins par-
liculiers contribueront pour une large part k
l'entretien du temple et de ses ministres, Lk
est la raison du oasuel ou des rétributions
spéciales k 1 occasion d un travail particulier
ou d'uue faveur qui n'était pas exigible.
Lavéritésur le casuel, la voici la ma
jeure partie de ces oblations va aux fabriques,
aux employés laïques.
Le prêtre n'eri repoit qu'une partie fort
modiqne, souvent trés peu proportionnée
aux fatigues spéciales qu'il a endurées.
Getle faible somme.elle est pour lui l'occa-
sion da beaueoup de mauvais procédés, qui
pèsent douloureusement sur sou ame sacer-
dotale. Getle faible soinme qui lui est stric-
tement due, il en fait l'abaudon, en bien des
cas oil la lésine, piutót encore qu'une vraie
indigence refuse de la payer. Gette faible
soinme, si chèrement achetée, mainte et
mainte fois il la verse tout entière dans le
sein des malheureux que le casuel seul le
met k même de secourir.
Trés évidemment, si le prêtre était un
homme d'argent, parmi ses nombreuses
fonctions il donnerait toujours le premier
rang k celles qui aboutissent au casuel
Or, venez Messieurs les insuiteurs du
clergévenez, accompagnez-nous dans ce
village catholique, entrez daas Féglise. Voici
le prêtre au milieu d'une trentaiue de petits
enfants Ghaque semaine, il passé plusieurs
heuresk balbutier avec eux les éléments du
catéchisme s'ils manquent k l'appel, il
gourmarxde leurs parents, il exige que tous
soient exacts. Gombien touche t il pour cette
fonction assez ennuyeuse? Rien.
Maiotenant la nuit est venue il repose.
On frappe k la porte du presbyière.A l'extré-
mité de la paroisse, k plusieurs kilomètres
de distance, un moribond le fait demander.
La nuit est noire, le vent siffle.la piuie roule
k tonents. II se léve, ce prêtre. ce vieiilard
peut êue, il court, il ne se plaint pas d'a-
voir été dérangé. Loin de lk disait la
veille Ne manquez pas k venir mechercher
si le malade me désire Que le malade soit
le premier propriétaire du puys ou le dernier
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