Samedi 29 Avril 1899 10 centimes Ie !V°. 34" Année. IV0 3438 REVUE POLITIQUE Autriche-Hongrie Le désarmement lies Philippines La Réforme électorale La Réforme électorale d'après la Métropole La grève On s'abonne rue aa 8ei -re, 36, k Ypres, et a tous les bureaux de poste du royaume. Le JOUHNAL D'YPRBS parait le Meroredi et ie Samedi. Las annonces coütent 15 centimes la ligne. Las réclames daas la corps in journal eoütent Le prix da l'abonnement, payable par anticipation est da -5 fr. so c. par an pour tout 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Las rmméros supplé- le pays; pour l'étranger, le port en sus. mentaires cotitent 10 francs les cent exempt aires. Les abonnement» sont d'un an et se réguiarisent fln Déeembre. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó ies 2 Flandres) s'adresser a VAgence Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a l'adresse ci-dessus. Havas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le mouvement de rupture avec Rome Le curé Deckert, tin des apótres de l'antisémitisme viennois, a tenu, Di- manche, dans son église, la première d'une série de conférences sur le mouvement de rupture avec Rome. On avoue publiquement, a dit l'orateur, que ce mouvement a un caractère plutót politique que religieux et qu'ii n'a d'autre but que d'habituer les esprits, en Autriche, a l'idée du pangermanisme. Le protestantisme doit être le pont pour arriver a la grande Allemagne. On reproche a l'Eglise catholique de ne pas être nationaliste. Cela est exact, car elle est universellei Mais les 18 millions de catholiques de l'empire d'Allemagne ne sont-ils pas de fidèles sujets de leur empereur on proclame que dans le clergé catholique il y a de mauvais prêtres mais on ne nous apporte pas la preuve que tous les pasteurs soient des anges. L'Eglise catholique n'ad'ailleurspas a se plaiudre de ce mouvement qu'on peut comparer a la voiturequi circule a travers les rues pour reeueibir de- vanl cbaque maison les choses pour- ries et puantes que les bonnes ména- gères ont jetées. A mesure qu'approche le jour de Touverlure de la conférence du désar mement de La Haye, les demonstra tions platoniques vont se succéder. Dans l'après-midi de Mardi, l'ambas- sadeur russe a Londres, le baron de Staal, qui représentera la Russie aux prochaines deliberations dans la rési- aence des Pays-Ras, a regu une depu tation de la croisade de la paix. Ou y remarquait notamment ia présence de M. Philippe Stanhope, membre du Parlement. Tous ont exprimé au représentant de Nicolas II leurs meilleurs souhaits pour le succes de la conférence. M. de Staal les a remerciés et en promettant qu'il transnaettrait leurs vceux k sou souverain il a ajouté La cooperation de l'Angleterre est une importante condition pour l'ac- complissement de la tache qui incom- be a la conférence. Espérons que, grace a la bonne volouté des puis sances, la conférence réussisse a pren dre des mesures sérieuses dans sa prochaine réunionen déveioppant les principes d'humanité. >j Voila qui n'engage pas trop. Du reste le premier lord de i'Amirauté. M. Georges, J. Goscheu, interrogé le même jour aux Communes sur le fu- tur aréopage, s'est montré encore plus boutonné Je suis certain, a-til dit, que la Chambre est d'avis qudl ne serait pas sage de rendre pu- bliques les instructions communiquées aux délégués anglais a la conférence de La Haye. Si l'on connaissait ces instructions, elles abrégeraieut peut être singuliè- rement les délibérations. Non seule- ment aucune des grandes puissances, pas même son promoteur,le Czar, n'a suspendu ses- armements en cours, mais chacune d'elles poursuit ses pro jets d'extension politique et territo riale dans les différents mondes, sans être arrêtée par les complications bel- liqueuses qu'ils pourraient engendrer. Et dans ces ordres de faits, eest tou- jours ia Russie qui se gêne le moins. Le Times de l inde dit apprendre de source sure que la Russie a obtenu des intéréts dans un port dugolfePersique et que ces intéréts sont suffïsants pour lui dormer le droit de prendre posses sion du port en question, quand elle croira Ie moment venu d'exercer ce droit. Aprés avoir fait connaitre Téhéran com me sa source d'information, et dit qu'il s'agit probablement du port de Bunder-Abbas, a l'entréedu golfe Per sique, ie journal de Bombay ajoute 11 n'est pas probable que Ia Russie agisse actuellement, mais les Anglais doivent, coraprendre des k présent que le Golfe persique est le centre vérita- ble des dangers politiques qui les me- nacent en Asie et il importe, dès lors, que le gouvernement anglais augmente le nombre de ses agents po litiques dans le golfe Persique et qu'il relie Linde par un cable télégraphique Mascate-Bunder-Abbas et Liugub. Voila qui donne la mesore de la confiauce routuelle qui règne entre les participants de la grande oeuvre de la paix. Le général Othis annonce que la division Mac Arthur s'est emparée de !a partiede Columpit, située au Sud de la rivière. II suit de cette dépêche que le triomphe des Américains avait été beaucoup exagéré. Na us apprenons que, dans leurs sections respectivesdes députés d'Ypres se sont jal hés au projet du Gouvernement, qui obtien- dra ia majorité dans touies les sections. Dans la 6me section, M. Colaert a cornbat- lu la proposition d'ajournement faite par MVL Flécbet et Jeanne et qui a fini par êtro rejetée par deux voix de majorité. Le fond de 1&. proposition a été ensuite discuté. Combattu par MM. Fléchet, Jeanne, Heupgen et Hubui, le projet a été défendu éflergiquemeru par MM. Colaert et de Trooz qui y voient une transaction acceptable par la majorité. Nous plapsnt au même point de vue, nous approuvons le projet. li est certain que le sta'u quo rie peut plus durer. 11 est combattu par tout le monde. II f'aut done le remplacer et ehercher une formule qui puisse réaliser l'accord de la majorité, si non celui des par tis. M. Woeste a combattu le projet. II faut s'altendre de sa part k une opposition des plus énergique. L'honorable député d'Alost proposera sans doute autre chose et, selon touies les probabilités, l'uninominal ou le déeoupage des grands arrondissements. On connait notre opinion au sujet de l'utii- nomirial qui ne rallierait pas vingt adhésions dans la Gbambre Quant au découpage des grands arrondissements ou le pariage de ceux ci en cantons urbains et ruraux, nous n'en sommes pas. Ge serait i'arbitraire et 1 impossibilité absolue pour nos amis des grandes villes d'obtenir jamais encore des siéges aux chambres. 11 reste la R, P. plus ou moins mitigée, Le système du gouvernement, tout en main- tenant le système majoritaire dans les arron. dissements moyens et petits, accorde la re- présentation proportionelle dans les grands arrondissements oü le nombre de siéges k conférer décide du sort de la majorité et du gouvernement. G'est contre cette situation de fait que tous nos hommes d'Etat ont tou- jours protesté. C'est k cette situation que le projet du gouvernement porta remède, et, c'est pour ce motif que nous nous y rallions, saris enthousiasme, taisant airisi non un ma nage d'inclination mais de raison. La oliti- que vit de concessions, comme les meilleurs ménages. Va done pour la transaction. Le vulgaire el ceux qui ne percoiverit pas récotiomie du projet pourront n'y voir qu'une application ïncoraplèie de la repré- sentation proporlionnelle. Eu réalité, le gou vernement n'adopte pas le principe de la R. P. on peut même dire qu'il la repousse; voilb pourquoi, sans contradiction aucune, ii conserve le statu quo dans les petites circoriscriplions, n'appelle la représenta- tion que les minorités d'une certaine impor tance et maintient la prépondérance des majorités. Son but est uniquement de limiter, comme le demandait déjk M. Pirmez, la prépondé rance deveriue anormale de certains arron dissements daas l'orieritation politique du pays. Pour l'atteindre, il avait deux voies la première consistait dans le sectionaement de 1 arrondissement en circonsóriptions entre lesquelles se partagerait le nombre de siéges reveuant k eet arrondissement. Cette voie-ik on la lui a fermée, en réclamant l'intégrité des arrondissements traditioanels. Restait la seconde, celle, selon l'expression de M. Pir mez, de l'adoption d'un système de vote qui même en laissant la circonscription intacte, fraetionne le réiuitat en accordant aux mino rités une certaine représentation. C'est Hi la voie que le gouvernement a adoptée, et cette solution, qui maintient k la base le système majoritaire inhérent au régime parlementaire, ofïre une transaction honorable aux partisans des deux opinions qui divisent le Parlement, expression de la volonté nationale. Pour les proportionnalist.es comme pour les partisans de l'uninominal, c'est en même temps une victoire et une défaite. G'est une victoire proportionnaliste puisque le méca- nisme cher k leur coeur est adopté pour con férer les siéges de prés de ia moitié du Parlement; mais c'est une défaite, car le vice primordial inhérent aux grands arron dissements étant corrigé, l'argument le plus séduisant pour gériéraliser leur système dis- paralt, pour ne plus laisser subsister que ses inconvénients et sor, erreur au point de vue du régime parlementaire. Aux autres, satisfaction est donnée par la prépondérance maintenue un régie majori taire et par l'intégrité sauvegardée des petits arrondissements, dont l'existence n'a pas doriné lieu k des inconvénients unanimement reconnus. Les uns et les autres ont pour devoir de se meüre d'accord en donnarit la solution d'une question qui n'a que trop divisé la droite depuis dix ans. et ce terrain d'entente re parait pouvoir être trouvé ailleui s que dans le projet du gouvernement. A ceux de nos amis qui croiraient trouver la solution en manoeuvrant en vue du statu quo ou d'une division bornée k l'ariondisse- ment de Bruxelles,répétons que cette solution n'en est pas une et quelle ne ferait que re porter une écbéance fatale dans des circori- stances plus mauvaises. L'intérêt général du pays exige du parti conservateur auquel il s'est confié,que cette question de la réforme électorale soit enfin close, dót-elle coüter des sacrifices, En dehors de critiques de détail que nous nous réservons de faire valoir, nous nous r- llioos pleinement aux grandes lignes du projet gouvernemental, et puisse la concen- tration catholique se réaliser en cette cir- constan.ce. Quant au parii iibéral, en ce qui regarde au moins ses chefs et ses organes, il est décidé k ne pas savoir gré au gouvernement de sauver ses lam beauxil estime qu'impuis- sant dans les prévisions actuellesk reprendre jamais le pouvoir, son róle doit se bornerk détruire, de compagnie avec le partie révo- lutionnaire. En présence de la campagne d'éearemenl systématique qui commence, il n'est pas trop du ralliement de tous les bons citoyens k une réforme politique juste et adéquate aux nécessités politiques du pays. La grève a pris hier matin une grande extension au Borinage. II n'y avait pas rnoins de 15,250 grévistes, soit prés de 2700 de plus qu'hier. Cette augmentation du chiffre des grévistes est la conséquence des excitations des me-

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1