wmwm ï&li Sin ill Mercredi 10 Mai 1899 10 centimes ie Nc 34e Annee. N° 3441 REVUE POLITIQUE Italie France La Conférence de Ia Haye Une injustice Un incident a l'Académie fran$aise smti Ge.A 3 O O On s'abonne rut; au Beurre, 3B, a Ypres, et k tous les bureaus de poste du royaume. La JOURNAL, D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnementpayable par anticipation ast de 5 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'ótranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et S8 régularisent tin Déeembre. Les articles et communications doivent être adrossós franc de port l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires content 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excopté les 2 Flandres) s'adresser k VAgence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. La crise ministcrielle en Italie n'a pas encore de solution, M. le general Pelloux est toujours charge de la for mation du nouveau ministère. Parmi les nouveaux elements auxquels le chef du cabinet futur s'est adressé on cite M. Visconti Venosta, qui a detenu le portefeuille des affaires étraugères sous le dernier cabinet di Rudini. Dans certains cercles on voit dans l'arrivée de M. Visconti Venosta an ministère l'indice que ia Papaufé pourrait être encore invitee a prendre part au congrès de La Haye. A Paris, on eompte sur l'arrivée de M. Visconti Venosta pour arranger les choses. Le bruit de la démission de M. de Freycinet, comme miriistre de la guer re en France, que nous'enregistrions Samedi, est deveuue réalité et dès le lendemain YOfficiel publiait les dé- crets présidentiels nommant M. Krantz, ministre de la guerre el M. Monestier aux travaux publics. La plupart des journaux républi- cains modérés déplorent le manque d'égards dont M. rle Freycinet a etc l'objet de la part de 1 extreme gau che, et qui, a les entendre, justifie plainement sa démission. Ilsestiment que le parti avancé n'a remporté qu'une triste victoire. En revanche, les organes radicaux et socialistes témoignent leur satis faction. lis croyent qu'il est impossi ble an successeur de M. de Freycinet de conservcr le portefeuille s'il ne marcbe par franchemenf dans le sens de la revision de I'affaire Dreyfus. Quelques journaux, notamment Echo de Paris et le Radical, voient dans la démission de M. de Freycinet l'indice de la chute prochaine du cabi net Dupuy. La Gazette de France assigne a la démission de M. de Freycinet les rai- sons suivanles Les journaux reproduisaient ces jours derniers une declaration de M. Esterhazy, affirmant que le gouver nement avait fait auprès de lui des demarches pour l'aehatde ses papiers. Le fait quoique démenti par les feuil— les officieuses était parfaitement exact, dit la Gazette. Les demandes en question avaient élé effectuées par ordre de MM. Charles Dupuy et Lebret sans que M. de Frey cinet en cut été informé. En apprenant la chose, le ministre de la guerre se montra trés irrité et déclara qu'il saisirait le premier pré- texte pour s'eu aller. Ce prélexte lui a été fourni par la séance de Samedi et M. de Freycinet est parti comme il l'avait annoncé. Le départ de M. de Freycinet ne pouvait seproduire sans que la Cham- bre des députés n'intervint dans la question, aussi a-t-elle profité de la séance d'hier pour soulever un débat qui n'a eu d'autre conclusion que le vote d'un ordre du jour favorable au ministère. Toutefois celui-ci ne doit pas re- garder les 444 voix qu'il a recueillies comme un vote qui le consolide. La Chambre n'a pas voulu le renverser sur la retraite de M. de Freycinet, voila. Elle le renversera peut être sur autre chose, domain ou dans huit jours. A mesure qu'approche la date de la Conférence pour le désarmement, le sentiment des milieux politiques a legard de la noble initiative du Tsar se précise plus nettementles écri- vains, les penseurs, les hommes d'Etat les plus renoinmés publient dans les grandes revues des articles oü il y a plus cl'une indication précieuse, indi cations peu encourageautes pour les amis de la paix, il faut bieu l'avouer; car, en général, elles trahisseut bien plus le souci des petites questions d'intérêt présent, les bas soupQons et les rivalités égoïstes, que le désir sin- cère d'atteindre l'idéal qui allégera les peuples du lourd fardeau des arme- menls. Même en Angleterre apparait, aujourd'hui, une mauvaise arrière- pensée, a savoir que le Tsar n'aurait poursuivi qu'un hut caché en propo- sant la réduction des etfectifs de guerre celui deréaliser sur le budget de l'Empire des économies lui permet- tant d'augmenter ses ligues slraté- giques, de prolonger le grand transsi- bérien jusqu'a lTnde et le golfe Persique et de menacer ainsi l'influ- ence anglaise. Les journaux et revues britanni- ques font remarquer ironiquemeut qu'il n'est guère d'un pacificateur d'avoir augmenté l'effectif militaire a la conscription d'octobre et de noveru- bre comme ceia eul lieu en Russie, d'avoir consacré cinq millions a ren- forcer Port-Arthur et Talien-Wan, d'inquiéter la jalousie maladive de l'Angleterre par des lignes stratégi- ques qui ont fait allouer 109 millions sur des 397 millions de sou budget au prince Hilkoff, ministre des voies de communication. Con venons que ces coincidences sont facheuses; ce qui Test plus et devient presjue de l'iuconséquence, c'est l'augmentation de la flotte depuis le lancement du manifeste et aussi la continuation des persecutions, sous l'instigation du prince Galitziu, contre les Dukhobortsi, cetle seete dont le comte Tolstoï est le grand défenseur, mais que le gouvernement russe pour- suit sans répit,,.. paree quelle prêche la paix universelle et refuse le service militaire. Comment aussi, dans eet ordre d'idées, ne pas citer le fait plus grave encore du coup de force gouvernemen- talqui, en incorporant la Finlande a l'Empire, en lui supprimant sa Con stitution, en faisaut entrer ses habi tants dans l'armée russe, tend a aug- menter dans une forte proportion ces elfectifs qu'on propose, d'un autre cöté, d'amoindrir On ne sauraif nier que l'idée du Tsar se serait présentée a la Confé rence de la Haye avec plus d'autorité si le gouvernement russe avait prêché d'exemple bien mieux, s'il résolvait pratiquement le problëme soumisa la Conférence de la Haye. Sous ce titre, Le Progrès écrit un article qui vise k être méchant, k propos d'une no mination dans l'ordre judiciaire. Nous ne voulons pas répondre k tout ce que eet article rerderme de basses personna- lités k l'endroit du candidat nommé et de son honorable familie. Bornons nous k constater que M. Bouquet avait tous les litres voulus, que notamment il est docteur en droit depuis 1882, qu'il a pratiqué comme avocat pendant plusieurs années et qu'il remplissait les fonctions de greffier-adjoint depuis prés de six ans. Nqus ne voulons pas contester les titres de son concurrent mais il doit nous être permis de constater que si celui-ci avait le nombre d'années exigées par la loi pour pouvoir être nommé greffier, le titre de doc teur en droit vaut k lui seul ce nombre d'an nées, au point de vue légal. Nous approuvons hautement le choix du gouvernement et nous félicitons cordiale- ment M. Bouquet de sa nomination. L'Académie se prépare k blkmer avec une certaine solennité son plus récent élu, M. Henri Lavedan qui fait figurer sur les affi ches du Vieux marcheur son titre d'académi- cien. Voici une courte interview avec M. Emile Ollivier, qui s'est chargé de la mission désa- gréable d'attacher le grelot Je me propose d'intervenir k la séance du 17 Mai, lors de la discussion des titres, pour signaler k mes collègues le procédé qu'emploie un de nos plus jeunes membres, contrairement aux usages les plus respectés de notre compagnie. Jamais aucun académicien n'a fait suivre son nom, sur une affiche de spectacle, de la mention de son titre d'académicien. Tous, mème ceux de nos prédécesseurs qui hono- rè.ent le plus l'assemblée ont reconnu ce principe. A la Comédie Fran^aise, qui est cependant théatre d'Etat etc., dont le carac- tère classique fait, pour ainsi dire, une mai- son amie et alliée de l'lnstitut, jamais le nom d'un auteur n'a figuré avec celui de notre compagnie ni Scribe, ni personne de noua n'employa pareil moyen de réclame. Je ne fais nullement une querelle de per sonne. J'aime d'ailleurs beaucoup M. Henri Lavedan. Mais je constatenous constatons tous, car l'opinion est unanime que le premier qui usa du procédé, est un jeune écrivain élu quoique fortemeril discuté, et qui n'a même pas encore le droit de siéger puisqu'il ne vient pas k nos séances et n'est pas officiellement repu. Enfin, nous constatons que l'ceuvre qui est ainsi présentée au public par un acadé micien contient, passez moi l'expression, des passages ignominieux. Je ne me permets pas de discuter la valeur de cette oeuvre, et M. Henri Lavedan peut, k son gré, faire les pièces qu'il lui convient. Mais j'estime que l'Aca- démie franpaise a le droit de rappeler k ce jeune confrère qu'il viole tous les principes et ne doit point user de son titre d'académi- cien ainsi que d'une réclame et d'un appel au public. Au jour de sa réception d'ailleurs, l'honorable écrivain chargé du discours sau- y

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1