i i o^JLc CHROMIQUE LOCALE Samedi 3 Juin 1899 10 centimes le N°. 84e Année. IV0 «3448 REVUE POLITIQUE Lc projet sur les associations en France Assurances et monopole en Suisse Une bonne le$on La Libertè et le Progrès Pêche B On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et Le JOURNAL D'YPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de ['abonnement, payable par anticipation est da 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Dócembre, Les articles et communications doivent être adrossés franc de port l'adresse ci-dessus. k tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces ooütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal cofttent 30 centimes la ligne. Les insertions judioiaires1 franc la ligne. Lesnuméros supplé- mentaires ooütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (exceptó les 2 Klandres) s'adresser 1 'Agence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et k Paris, 8, Place de la Bourse. La commission du droit, dissocia tion s'est réunie mercredi. Son président, M. Sarrien, lui a fait part des démarches qu'il avait ac- complies, tant auprès de M. Charles Dupuy que du président du Conseil d'Etat a l'effet d'être renseigné sur l'époque probable a laquelle le projet sur les associations serait déposé a la Chambre par le gouvernement. II résulte de la correspondance échangée que le projet sera trés pro- chainement soumis a la Chambre. Le Conseil d'Etat s'est réuni le 30 mai, et s'est réuni encore le 31, en assemblée générale pour examiner le projet revu par la section de la légis- lation. Incidemment, ie vice-président du Conseil d'Etat a fait savoir dans sa lettre que le texte du projet élaboré par le Conseil d'Etat, n'était nulle- ment conforme a celui que la plupart des journaux ont reproduit. (Natu- rellement, puisqu'il a été modifié dèpuis.) La Commission s'est ajournée jus- qu'au moment oü elle recevra le pro jet de loi. Des projets d'assurance contre la maladie et les accidents sont soumis aux Cham bres fédérales. Pour faire face aux dépenses, le gouvernement fédéral a imaginé de recourir au monopole du tabac. Mais le monopole du tabac jouit d'une impopularité notoire. Alors? Le Conseil fédéral a élaboré une de ces combinaisons auxquelles se plait son ingéniosité il fera profiter les cantons d'un quart du produit du monopole nouveau. Voici, en effet, le langage qu'il tient aux Chambres dans son rapport sur la situation financière (traduisons fidèlement, quoique en laDgageda- milier): Mes amis, commencez par me faire un plaisir: votez les assu rances ouvrières. Cela fait, nous aviserons a trouver l'argent. Pour le trouver, nous créerons une nouvelle source de reven us en instituant le monopole du tabac. Et comme ce monopole ne vous sourit guère, nous déciderons que le quart de son produit net sera réparti entre les cantons, au prorata du chiffre de leur population, et a charge par eux d'affecter cette manne fédérale a l'amélioraiion de l'école primaire. Ce qui rassure apparemment le Conseil fédéral, c'est que les cantons aiment fort qu'on leur offre de l'ar gent ne leur a-t-on pas fait accepter le monopole de l'alcool en leur ré- servant une part du produit L'appat d'un quart du produit du tabac sera-t-il assez fort, pour vaincre les répugnances que soulève le mo nopole Et les cantons voudront-ils, en acceptant les subventions fédé rales [pour l'enseignement primaire, ouvrir la porte a l'ingérence du pou voir fédéral dans ce domaine Ne peut-il pas bien plutót arriver que l'impopularité du monopole du tabac rejaillisse sur les assurances Ou encore, que le peuple adopte les assurances et rejette le monopole Que dev iendrait alors la combinaison? Le Peuple, la Chronique et le XX" Siècle Deux families ouvrières onl été expulsées par leur propriéiaire au pays de Landen, et ont dü coucber k la belle ótoile. L'une des deux mères de familie s'est accouchée ainsi, sans secours et sans soins on dit quelle en mourra. Le Peuple s'en prend k l'infkme société capitaliste. La Chronique lui fait la legon en ces ter mes Mais oil le Peuple a tort,dit la Chroni que, c'estquand il dit que la société capi taliste aura un assassinat de plus k son actif II n'y a lk qu'un fait de barbarie tout personnel. o Si un des collaborateurs de la Maison du Peuple ou de son journal commettait un vol, un meurtre, le Peuple admetlrait-il que l'on mlt cel assassinat a l'actif des socialis- tes C'est parfaitement raisonné, écrit le XX* Siècle, qui administre k son tour k la Chroni que ce qu'elle mérite Le Peuple traite la société capitaliste comme la Chronique traite l'Eglise. 11 lui endosse les méfaits de tous les bourgeois, comme la Chonique accable tous les petits frères du scandale donné par l'un ou l'autre membre de leur Congrégation. La Chronique tire des scandales la conclusion que le chris- tianisme détraque les consciences et qu'il faut détruire sans retard cette doctrine immorale. Le Peuple prend les mêmes conclusions con tre la société capitaliste. C'est bien fait. Et les libéraux n'ont pas fini d'étre battus par les verges que leurs mains ont plantées. Le Progrès aimait beaucoup La Liberté, autrefois. Nous parions du Progrès d'Ypres et de La Liberté de Bruxelles, bien entendu. Aujourd'hui ce n'est plus que fortrare- ment que le Progrès emprunte un article d La Liberté. Son numéro du il Mai dernier renfermait un extrait d'un article de M. Paul Hymans, rédacteur en chef de la feuille doc trinaire bruxelloise, k propos de la retraite des gauches. On devine que La Liberté approuvait cette mesure et qu'elle trouvait intolérable le projet du gouvernement. Anjourd'hui La Liberté ne voit pas sans appréhensions les alliances se conclure entre socialistes et libéraux. Elle donne une lepon utile au Progrès et aux doctrinaires Yprois, en écrivant les paroles suivantes que nous dédions k nos adversaires locaux Ah s'il s'agissait uniquement de se livrer a une discussion purement théorique sur ce que pourrait et devrait être un système de suffrage idéal! Mais ce que l'on veut, c'est poser devant le pays la queation d'une nouvelle revision consti- tutionnelle, on veut nous faire coopérer au ren- versement de l'édifice que d'autres ont édifié parmi lesquels lesdémolisseurs d'aujourd'hui. Voila bien la question. Or, après l'expérience decisive de la dernière revision constitutionnelle, il ne saurait y avoir d'hésitation pour tout homme sensé le pays ni le libéralisme ne róclament semblable campag ne. A ce point de vue, la résolution du Congrès de Louvain après d'autres d'ailleurs éclaircira la situation. Geux qui cro'ront encore pouvoir conclure des alliances, sauront qu'en le faisant ils sacriflentquelque chose de l'intégritódu libé ralisme beige. Mais, dira-t-on - et c'cst un argument dont on abuse, vous voulez done favoriser les cléri- caux ce sont eux qui vont profiter de votre in- transigeance on ferait mieux de dire de l'In- transigeance socialiste. Erreur La démonstration en a été faite dans la Libertè sans qu'on ait essayé d'y répondre. Toute coali tion entre deux partis se résout en fait par un accroissement du chiffre des voix del'adversai- re commun. Ghaque fois que les libéraux et les socialistes se sont unis et notamment a Huy et Waremme, aux dernières élections législati- ves.il y a eu un déchet dans le montant des votes non cléricaux.dont leurs adversaires ont profité. S'il a été insuffisant Huy pour modifier l'issue du scrutin, a Waremme il a été dicisif en faveur de la liste cléricale. L'alliance aboutirait en fait a livrer tous les arrondissement douteux au par ti cléi'ical. Or,ce sont ceux-lè quitiennent lesort du gouvernement en leurs mains. Dans un article intitulé Chronique lo cale», La Lutte critique tous les travaux exécutés par l'administration catholique, sous prétexte que l'on a banalise le plus possible notrejolie ville. Imaginez doneDimanlèlement de la porte du Temple, enlèvement de la psmpe du Mar- ché au beurre, comblement partiel du fossé gauche prés de la Station. Enfin, horresco referensdémolition exécutée ces jours-ci il la vapeur de la minque du Marché au Poisson et de la purtie adjacente a celle-ci. A la vapeur! Cela a done marché vite Un bon point pour les ouvriers de la ville, accusés si souvent de travailler trop lente- ment. Pour le malheur du rédacteur de La Lutte, tout le monde approuve les travaux exécutés en vue d'agrandir le Marché aux Poulets et de taciliter la circulation aux environs de cette place. On a démoli, il est vrai, le pignon de la minque et la partie adjacente qui n'avaient, ni l'un ni l'autre,la moindre valeur artistique. La porte avait certain kge un siècle et quelque chose mais tout ce qui est plus ou moins vieux n'est pas plus ou moins beau. S'il fallait suivre les idéés de La Lutte, il ne faudrait jamais rien démoliril aurait raême fallu laisser debout les maisons démo lies, sous prétexte qu'elles étaient anciennes et qu'elles donnaient au Marché aux Pou lets un cachet de vétusté. Nous ne sommes point de eet avis. Le commerce et la circulation ont leurs droits aussi, et si une vieille pompe, sans goüt, ou une ancienne porte de mauvais goüt les gênent, il faut chercher k remédier k la situation. La minque sera du reste remplacée par un joli batiment dont la construction et ie coüt seront votés aujourd'hui. Ce sera du nouveau, il est vrai, et l'auteur de l'article de La Lutte n'aime pas le nou veau. 11 parle même trés humoristiquement des deux maisons de santé. Pensez done dit-il, deux belles maisons de santéLe luxe qu'on y déploie et qui parait entrer fort dans les goüts de nos édiles tendrait presque a faire supposer qu'ils s'y réservent des appar- têments pour plus tard. L'amour du vieux peut conduire lk aussi, chère Lut/e.Nos édiles pourraieDt done avoir de la compagnie dans leur future résidence. Mais ils aimeraient sans douteautant nepas jouir de celle de votre correspondent, qui n'est pas plus agréable qu'il ne faut, même dans ses moments de folie gaité. Nous apprenons qu'ensuile d'une résilia- tion de bail la presque toialité des eaux de la ville pouira être nose k la disposition des pëebeurs k ia ligne. Les amaleurs pounont s'en donner k ceeur-joie. m m

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1