L'abbé Daens a Furnes.
La nouvelle loi sur la pêche
CHRON1QUE YPROISE
Encore un accident a Ypres
Chronique judiciaire
4873; Casimi; Périer, 1893; Léoa Bou
geois, 4893). Cioq ent résisté de six hui'
mois: (de Broglie, 4873 de Broglie, 4877
de Freycinet, 1882; Rouvier, 4887; Cii,
Dupuy, 1894) Trois de huil k neuf mois
(Gil. Dupuy, 1893; Dufaure, 1876; de
Freycinet, 1879). Qualre de oeuf k dix mois:
(Brisson, 1885; Ribot, 1895; Loubet,1892;
d i Cissey, 4879). Trois de dix mois k un ati
(Floquet, 1888; Waddiugton,! 1879; ue
Freyeinet. 1886). Quatre de douze k treize
mois: (Buftot, 18(5 Ticard, 1889; Jules
Ferry, 1880; Dufaure, 1887) Et trois enfin
de vingt-trois k vingt-sept mois: (de Freyci-
riet, 1890; Jules Fen y, -1883 Méline, 1896).
Si l'on se base sur la durée moyenne des
cabinets, il est certain qu'un ministère ne
piut dépasser vingt-sept mois de durée et
qua sa vie moyenne est de cinq k six mois.
D'autre part, on a remarqué que les condi
tions de viabiiité des ministères dépendent
souvent de la date de leur naissanco et aussi
de l'influence de la saison: c'est ainsi que
les crises sont plus nombreuses en Janvier
et que les ministères formés k eette époque
sont généralement condamnésk tomber en
Mai ou k la rentrée d'Octobremais quant k
eeux qui ont été formés en Février et en
Mars ils sont durables et, pour la plupart,
meurent de vieillesse après avoir vécu plus
dun an, car un ministère qui dépasse un an
d'existence est rare dans notre pays.
Les ministères nommés en Avril et en Mai
vivent un peu plus de six mois, et ce grace
aux vacances parlementaires, mais ils tom-
bent assez régulièremeni. k la fin de l'année.
G'est d'ailleurs en Décembre qu'il se fait la
plus grande hécatombe de ministères. On
ne saurait riier, en effet, que la fin de fan
née, date k laquelle le vote du budget est la
plus importante préoccupation du gouverne
ment et des Ghambres, semble néfaste aux
ministères.
Mais si les ministères changent, les hom
mes qut les ont composés reviennent aux
affaires, soit avec d'autres présidents du
conseil, soit même avec d'autres program
mes, ce qui n'entraine pas de trop profonds
bouleversements dans i'adrainistration.
G'est ainsi que depuis le 4 Septerabre 4870
nous ne comptons pas moins de 506 porte
feuilles, dont 91 de sous secretariats d'Ëtat,
donnés seulement k 118 rléputés ou séna-
teurs ce qui fait en moyenne deux années
de pouvoir pour chaque ancien ministre.
Les ministres n'ont pas toujours eu un
portefeuille k leur disposition pour y serrer
leurs papiers d'Ëtat.
Les conseillers des rois de France étaient
porteurs d'un sac, ou bougette, dans lequel
ils renfermaient les pièces importantes de
leur administration quand ils se rendaient
au conseil.
C'est sous Louis XIV que l'usage du por
tefeuille s'introduisit.
La forme de ce portefeuille variait selon
la fantaisie du ministre.
En 1790, k l'Assemblée législative, les mi
nistres font tout usage d'un portefeuille qui
a la même dimension.
De 1800 k 1870, le portefeuille des minis
tres francais est en maroquin rouge, fermé
k clé et possède plusieurs compartiments in
térieurs.
Depuis la République, le portefeuille est
en chagrin noir, sur lequel on lit en lettres
dorées les noms du ministre et celui du dé
partement qu'il dirige. Ge portefeuille est
fermé par une serrure d'acier poli.
(Journal de Roubaix).
Décidément l'ex abbé se moque de son
monde.... litéral et socialiste. Gomme k
Ypres au grand meeting, il n'a pas paru k
Furnes!
Les journaux daensistes avaient annoncé
k grands renforts do réclames que M. l'abbé
Datms aliait venir dimanche k Furnes, oü il
d^seendrait au local des libéraux, term par le
vendeur du Laatste Nieuws L'ancieu repré
sentant d Alost devait être accompagné de
sou premier lieutenant M Hector Planc-
quaerl.
Beaucoup de curieux k la gare pour voir
ces deux sauveurs L'altente a été aussi
longue que vaine. MM. Daens et Planc-
quaert ont. envoyé leur chat, comme on dit
en Flandre.
Libéraux, qui avaient fait. de la propa
ganda en faveur de la réunion daensiste,
dans leur organe Ons Blad, n'étaient pas
contents. Ils se disaient volés d'une bonne
journée.
La nouvelle loi sur la pêche, dont on par
lait depuis si loogtemps et que les milliers
de pêcheurs beiges attendaient avec impa
tience, vient enfin d'être votée k la Chambre.
La nouvelle loi sera-t-elle bonne, sera t
elle mauvaise?
That is the question.
Tout dépend de l'arrêté royal qui inter
viendra et qui donnera en réalité sou vérita-
ble caractère k la loi sur la pêche fluviale.
Ensomme,ce qui a été voté par la Chambre,
ne change pas grand'chose k la loi de 1883.
La principale innovation, c'est l'introduc-
tion d'un permis de pêche, dont le prix ne
pourra dépasser 2 francs par ligne, avec la
faculté d'en employer deux au maximum.
Pour ceux qui ne pêchent que le Dimanche
et jours de fête, le coüt du permis ne pourra
dépasser un franc.
D'après cela, on pourrait juger que la loi
nouvelle loin d'être favorable aux pêcheurs
k la ligne serait plutót faite contre eux.puis-
qu'elle leur fait payer une taxe, alors que
précédemment ils pêchaient graluitement.
C'est ce que plusieurs des orateurs qui ont
pris part k la discussion ont prétendu, mais
le Ministre Debruyn leur a répondu: que les
concessions que l'arrêté royal, qui accompa-
gnera la promulgation de cette loi, fera aux
pêcheurs k la ligne, dépasseront ce qu'ils
n'auraient osé espérer. Ce sont textuellement
les paroles de M. Debruyn.
Dans ce cas, la nouvelle loi sera ac-
cueillie favorablement, par les pêcheurs, qui
forment légion en Belgique.et c'est avec joie
qu'ils paieront le prix du permis.
Saus cela, la loi nouvelle serait une aggra
vation des défauts de l'ancienne et serait,
comme l'a dit M.Colaert, un mauvais cadeau
fait aux pêcheurs. Elle serait mauvaise en
effet, si mauvaise même qu'elle équivaudrait
k la suppression de la pêche k la ligne dans
beaucoup d'eaux apparlenant k l'État.
Gela serait, si les cantonnements de pê
che, c'est-k-dire les parties des voies navi-
gables ou floltables, pour employer le mot
technique, restaient les mêraes qu'avant.
Car, dans les petites rivières ou canaux, tel
que notre canal d'Ypres k l'Yser, dont la
largeur n'est pas grande, la situation serait
considérablernent enapirée, grkce aux licen
ces accordées par la loi, k la pêche au filet
pratiquée plus que jamais.
Cette assertion ne paraltra nullement
exagérée, quand on saura que, il n'y a pas
si longtemps, lors d'une période de séche-
resse un seul pêchew de nos parages pril
en une seule tiuit plus de 400 tanches dans
la partie du canal située entre Ypres eW
Boesinghe, au moyen de verveux.
De sorte, que la grande majorité des pê
cheurs k la ligne renonceraient k leur sport
tavori, plutót que de payer une taxe, pour
pêcher dans une eau oü il n'y a presque plus
de poisson.
La pêche k la ligne e off rt ne sort pas de
QPg d-rex «xtrêmes: ou elle est fort récréa-
tive, quand le poisson mord k tout instant,
ou fort enuuyeuse, quand on reste des heu-
res et des heures au bord de l'eau, sans voir
une seule fois bouger le flotteur de sa ligne.
Et il faudrait, dans cedernier cas, plus que
dela patiënte bonhomie, pour persister k se
iivrerk ce naïf ou piutöt uégatif amusement.
De plus, la continuttion do la pêche au
filet dans ces eaux de raoindre importance,
serail de nature k créer k tout instant des con-
flits entre les pêcheurs des deux catégories.
i n certain antagonisme a toujours existé
entre les pêcheurs au filet et les pêcheurs k
la ligne. Les premiers, chose surprenailte,
sont jaloux des seconds, quand ceux-ci pren-
nent un poisson. lis regardent.dirait on, l'eau
oü ils pêchent, comme leur chose et inven-
tent toute espèce d'expédients pourennuyer
le pêcheur planté pacifiquement sur la berge,
sa ligne k la main. Sous prétexte de placer
leurs engins, ils s'approciient de l'endroitoü
il se trouve, troublent l'eau et chassent le
poisson par leurs manoeuvres tapageuses.
Jusqu'ici les pêcheurs k la ligne rongeaient
leur frein en silence, mais k présent qu'ils
paieront u:ie taxe, il n'en sera plus ainsi. De
lk des réclamaiions sans fin.
Par contre, daus les grands cours d'eau
comme l'Escaut, la Meuseetc., dont ia nappe
liquide est vaste et le courant qui repeuple
rapide, la pêche au filet ne peut faire qu'un
lort trés rninime k la pêche k la ligne.
G'est pourquoi M.Colaert, qui, k la Cham
bre, s'est conslitué un des plus ardents et des
plus compétents champions de la cause des
pêcheurs k la ligne,k tel point que M. Debruyn
a dit de lui: Je le reconnais sans fausse
honte, je n'ai pas en cette matière, une
compétence égale k celle de l'honorable
membre... et a été sur le point de voter
contre la loi proposée.
Gest qu'en effet M Golaert,dans ses divers
discours, prononcés aux séances du 9 et du
13 Juin, a pnrlé avec une science et une
justesse remarquables de cette question spé
ciale de la pêche, question qui intéresse tant
de milliers d'amateurs du pays,
II n'était d'ailleurs pas seul k la Chambre,
k connaltre cette questionM. le Ministre en
a exprimé son étonnement en déclarant:
Messieurs, je ne m'attendais pas k rencon-
trer parmi mes collègues un si grand
nombre de pêcheurs et surtout de pêcheurs
raisonnant des choses de la pêche avec une
aussi rare compétence saais, si notre
repiésentant aétait pas le seul, il a été un
des principaux leader de la discussion, et a
obtenu du Ministre ainsi des déclarations
extrêaaement importantes en faveur des
pêcheurs et surtout de la pêche dans notre
arrondissement.
II a obtenu en faveur des pêcheurs k la
pelote vermille, au «peur» comme.on l'ap-
pelle en flamand, l'assurance que cette pêche
sera assimilée k celle de la ligne.
C'est d'une importance exlrême pour plu
sieurs centaines d'ouvriers de notre arrondis
sement, et de milliers du pays. Et, puis, c'est
une bonne et démocratique ruesure d'un véri-
table intérêt social.
En effet, qu'arrive i il souvent en été?
Quaud des jours de pluie surviennent, les
ouvriers terrassiers, mapons etc., en un mot,
ceux qui travaillent en plein air, sont forcés
de chömer. Ils perdent ainsi leur journée de
salaire et pour noyer leur ennui et leur
chagrin, ils vont souvent boire au cabarêt
lapaie des autres journées de la semaine;
tandis qu'avec l'autorisation de pêcher k
l'anguille au «peur», non seulement ils
n iront plus boire et s'enivrer, mais même ils
gagneront fréquemment car l'anguille
mord bien quand il pleut une somme plus
forte qu'en travaillant.
En voilk une.
L'autre fiveur encore plus importante, est
celle ei: M. Goiaeria obtenu, par une décli-
ration publique et une autre en particulier
de M. Debruyn: que notre cxwü d'Ypres
l'Yser, ne sera plus compris dans les canton-
nements, oü la pêche au filet reste permise.
Ge sont done deux avantages exception-
nels, pour lesquels tous les pêcheurs, sans
distinction, d'Ypres et d'ailleurs seront.nous
n'en doutons pas, reconnaissants envers
M. Colaert.
De plus, au premier vote, il avait fait pas
ser un amendement, permettant k toute épo
que, la pêche k la ligne. Vivement eombattu
par le Ministre, évidemment sous l'influence
des bureaux, eet amendement a été rejeté au
second vote mais k une trés petite majorité,
et après une épreuve douteuse.
Sans cela, M. Colaert, en égard aux excel-
lentes déclarations de M. Debruyn, eut voté
la loi, malgré le rejet des amendements
Jeanne et Demblon, qu'il avait éloquemment
appuyés. II s'est abstenu.
Nous disions au commencement de notre
article, que des centaines de mille pêcheurs
existent en Belgique et ce chiffre ne paraitra
pas surfait, quand on saura, que dans la villi
de Liége seule, il y en a 15000. C'est une
véritable armée. Aussi, croyons-nous que le
Gouvernement sera étonné du rapport de la
taxe sur la pêche et que, devant son succès,
il accordera k l'avenir, aux pêcheurs k la
ligne, tous les avantages qu'il pourra donner.
Pour nos cótés, on calcule que pour le
long du ler cantonnement d'Ypres k l'Yser,
aftermé environ 350 fr. jusqu'ici, au moins
1000 permis seront demaridés, soit 2000 fr.
Si ce cantonnement était encore afferiné,
nous doulons qu'il y en eüt 100. Done l'État
y perdrait considérablernent.
Mais la surveillance devra être plus active,
non seulement pour éviter le braconnage
pratiqué sur une large échelle jusqu'ici, mais
aussi pour éviter la pollution des eaux. par
des raatières déversées dans l'Yperlée et
écouléesde cette fapon dans le canal. C'est
ainsiqu'entre la boucbe de l'Yperlée et l'écluse
de Boesingbe.vers les 3000 kilos d'anguilles
et autres poissons ont péri l'Oiver dernier.
Si ces fails, eausés par une fabrique des
environs, se répétaient.ce serait le désastre
final pour le poisson du canal.
A propos des récentes nominations au
Tribunal d'Ypres, le Progrès continue sa po-
lémique.
Nous avons répondu d'avance k ['article
du Progrès. Nous n'avons rieri k ajouler. Les
candidate noraraés avaient les litres et les
qualités voulus.
Nous l'avons prouvé, et toutes les argu-
ties du Progrès ne font que révéler certain
mécontentement qui, nous l'avouons, est
assez naturel.
11 y a eu, parait il, des explications k la
Garde civique Puissions-nous dire tout est
bien qui finit bien
Le sieur Gallens, couvreur, travaillait k la
maison de santé, chaussée d'Ypres k Vlamer-
tingbe. Hier, Mardi après-midi, il est tombé
du toit et s'est fracturé l'épaule.
Son état n'inspire aucune inquiétude.
L'organe des libéraux de Menin, De
Strijd imprimé k Ypres, avait répandu
une odieuse diffamation sur le compte de
M. Rahaix, le vénérable curé de Virofloy
(Seine et Oise, France).
ti