15 CONCERT Samedi 24 Juin 1899 10 centimes le N°. S49 Année. IV° 8454 m REVUE POLITIQUE j France Saint-Siège Le crime de Lille La chasse au Sénat On s'abonne rue au Beurre, 36, Ypres, et k tons les bureaux de poste du royaurae. Les annonces coütent 15 centimes la ligne. Les réclames dans le corps da journal coütent 30 centimes la ligne.Les insertions judiciaires 1 franc la ligne. Les numóros supplé- montaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Jonr les annonces de France et de Belgique (excaptó les 2 Flandres) s'adresser k l'Agence ,Savas Braxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 3, Place de la Bourse. Le JOURNAL D'YPHES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port on sus Les abonnement» sont d'un an et se régulariseni tin Décembre. Les articles et communications doivent être adrcssés franc de port l'adresse ci-dessus. I )iuuinche S5 Juin A MIDI au kiosque de !a Grand'Place par L'HARMONIE COMMUNALE PROGRAMME 1. La Vivandièreallegro mili taire 0. COQUELET 2. Chceur des baigneuses des J Huguenots Meyerbeer i 3. Rigodon de Dardanus Rameau 4. Transcription de l'opéra Le Cid Massenet 3. La Housarde, valse militaire L. Ganne Le nouveau cabinet Le nouveau ministère francais est enfin constitué. En voici la composi- tion Waldeck-Rousseau, de l'Union i républicaine du Sénat, présidence et j intérieurgeneral de Galliffet, guerre Monis, de la gauche démocratique du Sénat, justice Millerand, socialiste, commerce; Baudin, radical-socialiste, travaux publics, Decrais, républicain modéré, colonies;Delanessan, radical, marine; Leygues, républicain modéré, instruction publique Jean Dupuy, de la gauche républicaine du Sénat, agri culture Delcassé, radical, affaires étrangèresCaillaux, républicain modéré, finances. Le nouveau cabinet compte 3 répu- blicains modérés de la Chambre; 4 ra- dicaux de la Chambre, dont MM. Mil lerand et Baudin représentent l'ex- trême-gauche, et 3 sénateurs dont M. Waldeck-Rousseau cepréseote les ré- publicains modérés, M. Jeau Dupuy, la gauche-républicaine, et M. Monis, le groupe de la gauche démocralique. C'est done un cabinet de concen tration républicaine qui compreud toutes les nuances du parti républi cain, a l'exception des mélinistes. Le coup de théatre de la nouvelle combinaison estl'attribution du porte feuille de la guerre au général Gallif fet, dont on se rappelle la charge héroïque a la tête de ses cuirassiers pendant la guerre de 1870. D'autre part, le fait qu'un général aceepte le portefeuille de la gnerre implique la reconnaissance par l'état- major de l'arrêt de la cour de cassation qui a revisé le procés Dreyfus. On sait que le général de Galliffet est en faveur de Picquart, auquel pu- bliquement il témoignait son estime et son affection Toutefois, on peut douter que le général de Galliffet consente, si Drey fus est réhabilité, a procéder aux exécutions réclamées par une bonne partie de la Chambre. II résulte d'une lettre qu'il adressait il y a quelques semaines au Figaro qu'il est plutöt partisan d'une amnistie, persuade qu'en dehors des cas d'Henry, du Paty de Clam et Esterhazy, il n'y a que des erreurs, et que l'indulgence pour les géuéraux Mercier et de Bois- detfre serait le meilleur moyen d'ame- ner un peu de calme dans les esprits. Le général Pelloux et son cabinet out failli se trouver dans la singulière situation de généraux obligés de mar cher a la guerre sans troupes. Pendant trois jours, le ministère italien a été, en effet, condamné a l'inaction, par suite non de l'obstruc- tionnisme de l'extrême-gauche, mais de l'abstentionnisme expectant des groupesde MM. Crispi et di Rudini et de l'absentéisme qui sévit dans les rangsdela majorité. Depuis Samedi, cette majorité ne s'est pas trouvée en nombre el la Chambre n'a pu voter que Mercrcdi, sur le projet de modi fication au règlement de la Chambre que le général Pelloux avait recom- maodé dhine faijon si pressante Samedi. Pour réunir le quorum, il a fallu que le gouvernement envoyat l'ordre de rentrera Rome. Moyennant quoi, la Chambre s'est trouvée en nombre, hier, et a pu voter sur une question de priorité préjudicielle, mais nou encore le nouveau règlement. Le cabinet Pelioux se maintent aiusi grace a de petits succès partiels, mais ilestsansautorité réellesurlaChambre et sur sa propre majorité. Les députés ministériels eux-mêmes sont las et ennuyés des efforts qu'on leur demande pour u'aboutir a rien de sérieux. Une correspondance romaine donne les renseignements suivauts sur le consistoire du 22 Juin Le Consistoire qui vient de se ter miner restera inoubliable par l'influ- euce iuusitée des assistants. Plus de 5,000 personnes emplissant la salie de la Loggia débordent dans ia salie Royale par l'enthousiasme de la foule dont les immenses acclamations out salué l'entrée et la sortie du Pape; par la vaillancedu Pape aceomplissant avec une résistanee remarquable cette longue cérémonie lorsque après l'im- position des chapeaux, il prononca, debout, la béuédiction apostolique, sa voix fut entendue jusqu'aux extrémi- tés de la Loggia. Loin d'etre éprouvé par la longue cérémonie du double Consistoire pu blic et secret d'aujonrd'hui, le Saint- Père, une fois rentré dans ses appar- tements, y a reQu en audience parti- culière les nouveaux cardinaux, ac- cueillant leurs sentiments de recon naissance et leur adressant encore des paroles pleines d'affection envers leurs personnes et de confiance dans leurs dévoués services. Le Frère Flamidien, en presence de son avocat, a subi un interrogatoire qui a duré prés de trois heures. Au cours de eet interrogatoire M. Chesneloug a déposé, entre les mains du juge d'instruction, trois lettres émanant de sommités médicales pari- siennes, qui font autorité dans le monde de la science, lettres qui con- firment les conclusions déposées par la defense lors de la première instruc tion. Le Frère Flamidien a demandé a être confronté avec différents témoins: il a insisté, en outie, pour que Ie jeune Colliche fut, de sou cóté, con fronté avec les personnes qui se trou- vah'ut avec lui, Flamidien, au buffet de la première division a l'heure ruême oü Colliche prétend l'y avoir cherché sans l'y reucontrer. L'instruction touche done a sa fin mais si l'on tient compte des deruières formalités judiciaires, ce n'est que le Vendredi 23 Juin que le dossier se rail envoyé A la Chambre des mises en accusation, que se prononcerait ia semaine prochaiue sur cette affaire. Ils ont arrêté les lignes générales de la déelaration ministérielle qui sera communi- quée Lundi aux Chambres. Les termes défi- nitifs en seront arrêtés dans le nouveau Conseil qui se tiendra Diraancbe matin. Ge documeut sera trés court, et dira que le ca binet s'est formé surtout dans le but de défendre les institutions républicaines. M. Waldeck Rousseau a annoncé qu'il adressera, dés ce soir, aux préfets, une cir culaire disant qu'ils doivent s'appliquer a garder la plus grande impartialité en ma- tière politique etélectorale, et pour leur don- ner l'ordre de réprimer tout incident qui se rait de nature k troubler la tranquillité publi que et porter atteinte au fonctionnement ré gulier du gouvernement républicain. Le général de Galliffet a annoncé qu' il al- lait adresser une circulaere aux généraux pour les iuviter k rappeler aux militaires de tous grades le respect absolu de la disci pline. Le conseil a décidé, sur la guerre, de dé- placer quelques officiers supérieurs qui se sant livrés k des manifestations incompati- bles avec les principes de discipline qui doivent régner dans l'armée. 11 a été soumis k la signature du président de la République un décret nommant préfet de police M. Lépine, en remplacement de M. Charles Blanc, nomméconseiller d'Etat. Le premier conseil des mi nistres du Cabinet Walbeck-Rousseau Les nouveaux miuistres ont tenu k cinq heures k l'Elysée le premier conseil sous la présidence de M. Loubet. La loi sur la chasse a fait l'objet d'un dé bat, dans la discussion du budget de l'agri- culture. Nos lecteurs connaissent les idéés de nos Députés sur cette question qui intéresse si fort l'agriculture. Le premier, k la Chambre, M. Colaert a criliqué, dés 1883, la loi de 1882, que nos représentants d'alors no- tamment l'honorable M. Struye n'ont pas votée. Les idéés de M. Golaert, combattues na- guèfö k la Chambre par M. le Comte de Mé- rode et au Sénat par M. le Baron de Goninck de Merckem, viennent de rencontrer une ad- hésion suggestive dans la haute assemblée. M. le Baron Surmont de Volsberghe et M. l'abbé Keesen ont résolument soutenu la thèse contraire k celle de MM. Finet et Tour- nay, qui trouvent la loi de 1882 trop débon- naire Notre honorable Sénateur a cité quelques faits frappants qui montreut combien la loi est défectueuse et a besom d'etre modifié notamment la condamnation d'un fermier aveugle, déjk cilée par M. Golaert, pour dé- tention de lacets, alors que cos lacets avaient été laissés dans la ferme par u:i domestique congédié M. Touniay s'est écrié c'est la justice qui est aveugle II ignorait sans doute que les tcibunaux doivent appliquer la loi- et que le

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1