im M s no^élie Mercmli 28 Juin 1899 U* Annre. !V° 8455 REVUE POLITIQUE France Italië Elections municipalesa Rome Aü SENAT L'instruction publique 10 centimes le A On s abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Le JOURNAL, D YPRES parait le Mercredi et le Kamedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 6 fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent tin Décembre. Les articles et communications doivent être ad.rossés franc de port a l'adresse ci-dessus. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans !e corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciairesi franc la ligne. Les numéros suppló- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser k VAgence Ravas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 3, Place de la Bourse. Séance de la Chambre du 24 Juin Victoire du Cabinet L'impression favorable au cabinet, qui s'accentuait depuis Samedi, s'est manifestée par le vote d'un ordre du jour, suivant la declaration ministé- rielle lue par M. Waldeck-Rousseau, au nom du gouvernement. Cette declaration peut se résumer dans sa première phrase r< La Chara- bre en exprimant la resolution de ne soutenir qu'un gouvernement déci- dé a défendre avec énergie les insti- tutions républicains et a assurer l'ordre public, a nettement défini la tache qui s'impose au nouveau cabinet. La séance de la Chambre a été ora- geuse. MM. de Gallifet et de Lanessan se sont entendu taxer de brigands et de meur triers Après de nouvelles declarations de M. Waldeck-Rousseau, l'ordre du jour Parillier, approuvant les declarations et les actes du ministère, a été adopté par '263 voix contre 235. Situation grave En Italië, aussi, la situation poli tique a pris, depuis deux jours, une tournure des plus graves. Le roi Humbert joue un jeu dangereux en se mettant au-dessus des lois fonda- mentales et en recourant k des procé dés qui ont une saveuvde coup-d'Etat. Les dépêches de Rome nous ont annoncé que la Chambre des députés avait été inopinémeut prorogée jus- qu'au 28 Juin, en vertu d'un décret royal que le général Pelloux est venu lire Jeudi, a la tribune. Cette mesure avait produit une surprise générale. Ce n'était rien auprès de cede que Ton a approuvée en apprenant, qu'un second décret royal autremenf grave, allait être rendu pour mettre en vigueur, a parlir du 30 Juillet, les différenis articles des projets de loi politiques que le cabinet Pelloux a été impuissaut jusqu'ici a faire sanclion- ner par la Chambre des députés. Bien que le décret royal réserve l'approbatiou du Parlement, c'est la première fois probablement qu'on aura vu, dans un pays constitutionnel et parlementaire, une loi obstinément repoussée jusqu'ici par le Parlement mise en vigueur par la seule autorité du souverain. II y a quelques années déja, Hum- bert ler s'était laissé eutraïner par M. Crispi a suspendre pendant de longs mois le Parlement, et ce dangereux expedient avait autorisé bien des sus picions a 1 egard du sens politique et de la loyauté du monarque. L'acte auquel il vient de souscrire le compro- met plus profondément encore. Get acte constitue une violation flagrante du pacle solennellement juré et il n'y a pas de considération, dans'les cir- constances actuelles, qui puisse excu- ser un pared manquement a la parole donnée. i La situation est bien simple après tout la Chambre est divisée sur l'opportuuité et l'eflicacité des mesures dites politiques en style ordinaire réactionnaires que le cabinet Pel loux lui avait soumises. La minorité des libéraux et des radicaux fait une opposition acharnéeaces mesures la majorité est hésitante et le cabinet n'est point parvenu a la convaincre ou a l'entraïner. Cette situation dure depuis des mois, et c'est pour la dé- nouer que le souverain prend sur lui de santionner proprio motu, par voie de décret, une loi condamnée déja. La solution toute indiquée était de demander a un autre ministère, qui aurait eu l'appui incontesté de la ma jorité, de remauier la loi de manière a la rendre acceptable. Au lieu de cela, le Roi la sanctionne par dessus la tête du Parlement et malgré lui. C'est la une violence qui est grosse de consequences pour la dynastie ita- lienne. Le pacte est désormais rompu j entre olie et la nation. II n'y a pas d'action des partis antidynastiques qui ne soit maintenant moralement justifiée. I Pour donner une idéé de l'impres- sion produite en Italië par cette auda- j cieuse attointeaux principes constitu- tionnels, il nous suffira de citer ces quelques lignes qu'un journal gouver- nemen tal et conservateur, ['Italië, publiaitla veille du jour ou le décret a paru Non, il n'est pas possible, disait-il, que des ministres constitu- tionnels adoptent un parti semblable. Si dans un moment d'irritation, il a pu leur sourire un instant, nous ne doutons pas que d'ici a huit jours, en y réfléchissant mieux, ils modifieront leur avis. Notre auguste Roi règne désormais depuis vingt-et-un ans, et il a toujours prouvé que la chose a laquelle il tient pardessus tout, est de passer un jour a la postérité avec la renommée d'avoir été toujours le digne fils du Roi galanthomme. Ce n'est pas a lui qu'un ministre aurait l'audace de proposer une mesure comme celle dont on parle. S'il l'osait, notre au guste Roi saurait le punir. Eh bien, non seulement les ministres n'out pas été punis, mais le Roi leur a donné raison. Victoire des catholiques Aux elections communales de Rome d'hier ont été élus vingt catholiques, vingt constitutionnels et quelques ra dicaux. On considère l'élection comme une victoire catholique. Discours de M. le Baron Surraont de Volsberghe Après avoir défendu, dans la discussion généi aio du Budget, la thèse de l'Etat hors del'Ecole avec sa compétence habituelle, i notre honorable sénateur a saisi la discus- i sion des articles pour répondre quelques mots k un discours de M. Bara qui na ja mais entendu... supprimer la liberté de l'en seignement Nous reproduisons le discours de M. le Baron Surmont de Volsberghe, d'après les Antfitles parlementaires M. le baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. S'il me fallait répondre au discours de l'honorable membre qui vient de se rasseoir, je ne sais vraiment pas sur quel terrain je de- vrais me placer. Nous avons entendu l'honora ble M. Bara nous dire, au commencement de son discours, qu'il fallait tout enseigner en matière religieuse alors qu'hier il a déclaré qu'il ne fallait rien enseigner du tout. Après avoir disculé un peu la question de l'enseignement, l'honorable M. Bara a, per- mettez-moi l'expression, déraillé et nous a par- lé de la loi électorale. Est-ce une discussion anticipée qu'il a voulu ouvrir? Je l'ignore. 11 y a peut-être quelque intérêt et l'on peut croire que telle était son intention k raison de certai- nes circonstances qui vont se présenter. D'aiüeurs, peu importe je n'entends pas dis- cuter la loi électorale eu ce moment; nous y viendrons au moment voulu. Je tiens k ren- contrer quelques-uns des principes défendus par l'honorable membre. Le premier de ces principes, c'est le droil pour l'Etat d'enseigner. Ge principe nous le combattons avec énergie, car, ainsi que je le disais hier, l'Etat n'a pas de mission a remplir en cette matière. M. Lammens. II n'a pas de doctrine, done il ne sait pas enseigner. M. le baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. II est incompétent! Voila le véritable principe: il est primodial. Lorsque vous parlez d'enseignement, vous perdez de vue quelle est, en Belgique, la véritable situation. Vous parlez toujours de cette idéé fausse que l'Etat seul est capable d'organiser l'enseignement national, qu'il en a seul la surveillance et la direction. De quel droit Et de quel droit posez-vous l'ensei gnement de l'Etat comme étant le seul ensei- gnement national Notre enseignement libre n'est-il pas tout aussi national? Nos sentiments patriotiques ne le cédent.croyez-lebien, en rien, aux vótres. Ainsi que je le disais hier: Faites ce que nous avons fait; je vous le répète la liberté existe pour vous comme pour nous. Vous êtes aussi capables, aussi riches que nous pour créer des écoles M. Bara. Nous ne sommes pas aussi riche que vous. Vous n'avez rien donné pour votre enseignement. Ge sont les vieilles bigotes et lesmoribondsqui l'ontpayé! (protestations a droite.) M. le baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. Laissons-la ces vieilles histoires Oseriez-vous nier qu'il n'y ait pas de richesse de votre cöté. M. Bara. Oui M. Is baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. Ne diles pas celaSoyons sérieux M. Solvay. Quant k moi, j'ai protesté con tre les différentes écoles qu'on établit chez nous: écoles catholiques, libérales et socia- listes, et j'ai dit qu'on menait le pays dans la complication. M. le baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. Gréez des écoles, organisez votre en seignement, vous êtes a raême de lo faire. Vous nous parlez de guerre scolaire et vous ne voyez d'apaisement que dans l'omnipotence de l'Etat. Quelle erreur! Quand chacun est as- suré qu'il peut librement exercer ses droits, la paix est assurée. La guerre éclate précisémenl lk oü les droits sont méconnus, et c'est paree que jadis nos droits n'ont pas été respectés que nous nous sommes élevés et qne nous avons organisé un enseignement conforme a nos principes. Je le répète, faites de même et vos droits seront respectés par nous, comme nous enten dons qu'on respecte les nótres. Alors la paix sera assurée dans le pays. Prétendre que l'enseignement de l'Etat est le seul enseignement national, c'est la une affir mation qu'il est impossible d'admettre. J'aurais trop d'objections k faire si je voulais suivre l'honorable M. Bara sur le terrain oü il s'est placéje m'en abstiendrai, mais je ne comprends pas comment l'bonorable membre soutien ne encore que les universités organi- sées par l'Etat sont les seules bonnes. M. Bara. Je n'ai pas dit cela M. le baron Surmont de Volsberghe, rappor teur. Voyez ce qui se passé actuellemenl en France, oü l'Université a été organisée par un génie incomparable; oü tout, depuis l'enseigne- SÏIÜ

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1