CONCERT
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Mercredi 26 Juillet 1899
10 centimes le IV0.
34° Année. IV0 3463
Pêche a la ligne
CHRONIQUE YPROISE
L'Harmonie communale
et les Anciens
Une nouvelle calomnie
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Jeudi, »T .Juillet «899,
k 8 1/2 h. du soir,
au kiosque de la Grand'Place
par
LA GRANDE FANFARE
PROGRAMME
4. Marche Jubilaire, Siroux
2. Sous la Feuillée, ouverture, St/uuwen
3. Rossignol et Fauvettcpolka
de concert, Launay
4. Fantaisie sur l'opéra Guil-
laume Teil, Rossini
5. Clementine, gavotte,
6. Valse de concert, Walteufels
Comme nos lecteurs lont vu, la nouvelle
loi sur la pêche fluviale est votée etpromui-
guée. L'ariêté royal, qui indiquera dans
quelles conditions la pêche se fera doréna-
vant, et quelles seront les cantonnements oü
la pêche au filet sera encore pcrinise, pa-
raitra bientót au Moniteur.
Grkce aux démarches et aux instances
prés du Ministre, de noire représentant M
Golaeit, lout fait espérer que le canal de
l'Yperlée k l'Yzer, ne sera plus compris dans
ces cantonnements et que les seules pêcbes
a la ligne, au peuret au filet carré, y
seront encore pratiquées.
Si eet espoir se réalise, notre eanal sera
dansun court laps de temps, uce des eaux
les plus poissonneuses du pays, car les en-
gins destructeurs jusqu'ici employés, seront
proscrits et l'eau du canal est une eau qui
nourrit tien le poisson.
Les engins qui faisaient le plus grand
mal étaient la senne et le upulstak deux
engins d'ailleursdéfenduspar la loi de 1883,
mais que chose étonnante les fermiers
de l'eau et ceux auxquels ils donnaient l'au-
torisation de pêcher fort souvent encore
une fois en dépit des conditions de leur bail
employaibiit sans vergogne, le jour et
aussi la nuit.
La quanlité de poisson ainsi détruite, dans
ces dernièics aniées, dépasse toute idée.
De plus, l'emploi de ces er gins avail en
core pour iffit, de chasser le poisson des
bords, ce qui fait que la pêche k la ligne au
canal était devenu illusoire.
Les pécheurs se rappelaient souvent avec
chagrin les années de jadis, quand le canal
était aftermé k un amateur de la ville: M.
Tack, qui n'y péchait que dans les conditions
permise par son bail.
Alors le poisson abondait et il ne fallait
attendre, que fort rarement quelques minutes,
après avoir jeté sa ligne, pour avoir mor-
dage
Maintenant déjk, depuis que l'eau est
laissée tranqu'ille, la pêche s'améliore.
Depuis longtemps, la pêche k la tanche
entre'autr.:s n'y a été aussi fruciueuse que
cette année. Que sera ce done dans deux,
trois ans quand le fretin actuel aura grandi?
Mais la surveillance devra être active pour
barrer la route aux fraudeurs,aux braconniers
d'eau, qui actuellement encore, dit on, s'en
donnent k cceur joie.
Et cette surveillance sera active, car des
gar des pêche seront nommés k eet eftet.
G'est aussi le cas pour les eaux de la ville:
le Majoorgracht et surtout le Kasteel
gracht la meilleure de toutes.
Depuis qu'on n'y pêche plus au filet et
que le poisson n'est plus pourchassé nuit et
jour, cela devient un vrai plaisir que d'y
pêcher.
Au Kasteelgracht, qui fourmille d'anguil-
les, on en prend journellement et fort sou
vent une bonne quantiié.
C'est le plus beau cadeau que l'administra-
tion communale ait fait aux pêcheurs que de
leuroctroyer le Kasteelgracht, oil le poisson
est le meilleur et le plus abondant de tous les
fossés des remparts.
Mais, eile devrait faire magnifiquement
les choses. Cette eau est tellemenl couverte
d'algues, de végétations aquatiques de toute
espèce et de feuilles de nénupbar, que tout
cela forme uri immense et fort épais tapis
de verdure, que la ligne ne parvient presque
nul part k percer.
Si pendant trois ou quatre jours, sur les
indications d'un pêcheur compétent, deux ou
trois euvriers de la ville, munis d'un radeau
et de grands rateaux, enlevaiem cette ver-
dure, qui offre d'ailleurs fort peu de consis-
tanoe, ce serait la plus belle pièce qu'on
puisse rêver.
Ge n'est pas le travail qu'on a fait au
Majoorgracht il y a deux ans, qui a duré
trop longtemps, a coüté trop cher et était
d'ailleurs plutót nuisible k la pêche celui
d'enlever les roseaux qui encadrent les bords
et font bel et bon effet, qui devrait être ré-
pété, il ne s'agit, je le répète, de rien d'au-
tre que d'enlever l'épaisse coucne verte qui
couvre tout eet étang, ce qui serait fait en
trois jours, lout au plus.
Cette végétation est d'ailleurs un excellent
tumier, que les laboureurs pourraient eule-
ver.
Une autre objection pour la pêche au
Kasteelgracht faile par les pêcheurs,
est celle-cique les deux tiers en sont in-
accessibles, par suite des deux patures qui
)a bordent, entre ia porte de Lille et celle
de Menin.
Si la ville faisait placer eet hiver une haie
de ronces artificielles, k un mètre et demi
de l'eau oü l'herbe est d'ailleurs fort rare, et
laissait ainsi uo passage pour les pêcheurs
entre le fossé et ces prairies, elle comblerait
leurs désa's.
Les pêcheurs sant d'accord en grande raa-
jorité pour déclarer qu'afin «ie eompenser
les dépenses nécessitées par ces divers£,s
mesures ou eompenser les lécères dimi'm
lions de bail éventuelles et fort douieus s
d'ailleurs, des prairies en question, la ville
pourrait leur imposer une légère taxe, un
franc par an par exemple aucun d'eux ne
réclamerait et il n'y a pas de doute que la
somme réunie des permis ainsi pergus, ap-
procherait de fort prés, d'un revenu annuel
de 500 frs.
Ce permis aurait de plus l'avantage d'é-
loigner les gamins qui pullulent fort souven1
le long de l'eau avec un baton ou un autre
soi-disant engin de pêche, et qui, sous pré-
texte de pêcher, font du bruit dans l'eau et
chassent le poisson, ao grand dam des pê
cheurs sérieux.
Une dernière observation est eelle-ci 11
est formellement défendu de pêcher du cölé
intérieur et surtout du haut des murs des
remparts. Or depuis quelque temps, par les
chaudes journéesque nous avons eet été, on
peut voir plusieurs individus qui font descen-
dre de longues lignes munies de trois grands
crochets dans l'eau, du haul de ces murs,
prmcipalement prés des portes de Menin et
de Lille, k cóté des brochets, brêmes ou
autres grands poissons qui donnent k fleur
d'eau, vers le milieu du jour. Ils retirent
vivement ces lignes, qui s'accrochent au
ventre des poissons susdits et les blessent
mortellement. Sur dix, ils en manquent neuf,
mais ces neuf escappés crèvent infaillible-
ment k la suite de leurs blessures.
La police devrait veiller, il semh-ie, k em-
pêcher ces manoeuvres deux fois öéfendus
par le règletuent sur la pêche et par celui
sur les promenades publiques.
Mas Anniello.
La Lutte-De Strijd a vu quelque part que
l'affiche du Festival de Bruges portaitHar
monie communale d' Ypres (anciens Pompiers).
L'éiourdie consoeur part de Ik pour tornber
notre excellente musique, exalter celle des
anciens pompiers et son chef, et prétendre
que la première a voulu exploiter la seconde
en s'accaparant de son nom.
Si le fait était exict, il y aurait eu erreur,
non k Ypres, ma-s k Bruges, ('Harmonie
communale ne désirant nullement, ne voulant,
même sous aucun rapport, être coufondue
avec celle des ancioos. Cela soit dit une fois
pour toutes el en passant.
Mais le fait est faux, archi fauxNous
venons d'examine" l'affiche du Festival de
Bruges et cette nffiohe poite en toutes lettres:
S'ads-Harmonie van Yper,.. sans plus ni
moios
Qua d nos journaux li'néreux avancent un
f <u vét «fi- i-baque bus, lecteur. et neuf f-es
su d x vous ver«ez, que c'esi un menson-
ge. II oous est impossinle de donnar ctmque
fois un démenti nos colonnes ne suffiraient
pas.
Encore si La Lutte-De Strijd était fiére de
voir ainsi la musique des anciens pompiers
coufondue avec l'Harmonie communale! Mais
elle saisit la prétendue occasion pour exalter
samusique et son chef et pour dire qu'elle
a partout du succès tandis que les autres pas
sent inaperQus
Laissons au public le soin de juger entre
les deux musiques et surtout entre les deux
directeurs.
L'Harmonie communale a fait ses preuves.
Ses progrès sont fort remarqués et c'est avec
le plus grand succès qu'elle se fait entendre
par le public connaisseur. Tout le monde
fait son éloge et rend hommage k son excel
lent chef, M. Wittebroodt, placé k cent dégrés
au dessus de celui que d'aucuns croient être
son rival.
II ne suffit pas, pour être une éminence,
de se mettre sur un piëdestal ou de s'y laisser
mettre par quelques flagorneurs intéressés.
Le vrai mérite, en musique comme en toutes
choses, est modeste. Ge n'est pas paree que
M. Wittebroodt a cette qualité qu'il est moins
apprécié que ceux qui, pleins d'infatuations,
se croient les premiers artistes du pays.
Pour en finir, nous prions nos lecteurs de
ne jamais confondi e i'Harmonie communale,
qui est effectiveraent l ancienne musique des
Pompiers, avec la musique des anciens pom
piers. G'est pour éviter tout erreur que nous
nommons la première l'Harmonie communale
tout court. Quant aux chefs des deux socié-
tés, la confusion est imposible.
Le Progrès a de nouveau attaqué le Direc
teur d un de nos hospices en lui attribuant un
fait odieux que nous défions notre confrère
de prcuver.
II est vrai que le Progrès se retranche
derrière des rései ves, se disant l'écho de ce
qui se dit eri ville.
Si ie journal doctrinaire croit ainsi échap-
per k la responsaoilité des diffamateurs et
calomniateurs, il se trompe. Suffirait-il, par
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