Démission du Ministère Mercredi 2 A out 1899 10 centimes ie N°. 84 Annêe. N° 8465 La situation Faute de mieux Aux résignés et a ceux qui ne le sont pas On s'abonne rue au Beurre, Le JOURNAL. DTPRKS parait le Mercredi et le Samedi. Le prix de l'abonnement, payable par anticipation est de 5 fr. 60 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossós franc de port 1'adresse ci-dessus. 36, A Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaume. Les annonces coütent 15 centimesla ligne. Les réclames dans le corps du journal coütent 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires1 franc la ligne. Les numéros supplé- mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et deBelgique (excepté les 2 Flandres) s'adresser k X'Agence iEavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 8, Place de la Bourse. Le Ministère Vanden Peereboom est démissionnaire. L'honorable chef du cabinet a annoncé la nouvelle a la Chambre et au Sénat, en ces ter mes A la suite des votes émis bier par la commission des XVI, le gouver- nement a cru devoir adresser sa démission au Hoi. II ne voit aucun inconvénient a ce que la Chambre continue ses travaux. La Chambre a, en effet, continué ses travaux. M. de Smet de Naeyer sera chargé de former un nouveau cabinet qu'il présidera. La com'binaison ne sera connueque Jeudi et ne paraitra pro- bablement au Moniteur que Vendredi prochain. Le nouveau Ministère présentera la R. P. intégrale qu'il aura mission de faire discuter et voter immédiate- ment. Nous avons dit, dans notre dernier numé ro, que la situation était des plus grave et que la R, P. intégrale aboutirait par la ré- signation d'un grand nombre de députés au- tipropoilionnalistes, décidés voter la ié- forrae, la mort dans idme Nous avons montré aussi combien l'atti- tude de certains organes de la presse, anti- proportionnalisies de vieille date, était iilo- gique. La Pattie de Bruges, entre autres, déclarait s'y rallier, tout en reconnaissarst que la R. P. était une prime a l'émiettement des partis et d l'instabilité gouvernementale. Nous avons dits'il en est ainsi, de l'aveu même de ses partisans de la dernière heure, nous ne voulons pas de la R. P., et il ne nous plait pas d y adhérer la mort dans l ame. La R. P. vient d'être rejetée h la Commis sion des XV. C'est un échec dont elle semble cependant devoir se relever. Le ministère Vanden Peereboom a donné sa démission. 11 sera remplacé par un cabi net de Smet de Naeyer, qui aura mandat de présenter un projet de R P. intégrale faire discuter et voter immédiatement. La Droite suivra-1 elle le gouvernement nouveau Nous espérons que, mieux avisés.les anti proportionnalisles se recueilleront, exami neront la question sous son vrai point de vue et préfèreront le statu quo k une réforme, incompatible non seulement avec la stabilité gouvernementale et l'existence des grands partis, ma,is avec l'homogénéité du parti ca- tholique et la possibilité d'un gouvernement de nos amis La question est en effet de savoir si nous serons jamais encore représentés au pouvoir par un ministère catbolique. A la Commission des XV, M. Beernaert a fait cette déclaration très-importante et que peu de journaux reproduisent Si legouverne nent veut avoir une ma- jorité J» la Chambre, il faut qu'il ait une majorité dans le pays Cela est facile quand il n'y a que deux partis. Quand il y en a un grand nombre, il faut nécessaire- inent composer. Nous affirmons que le parti catholique a la majorité dans le pays. Avec la R. P., nous aurons une majorité de quelques voix, d'après les uns, plus de majorité, d'après les autres. Un gouvernement homogène sera impossible, même s'il possè Ie quelques uni- tés de plus que l'ensemble de ses adver- saires. II faudra composer Avec qui Avec les doctrinaires C'est la perte de notre vieille cause catholique. Avec les so- cialistes rouges ou veris C'est impossible. Ne voit-on pas, comme l'a fort bien dit M. Ligy k la Commission des XV, que la majorité du pays pourrait n'avoir pas la ma jorité d la Chambre Et alors, suivant M. Beernaert, il faudra composer. Nous le répé- tons, c'est la mort du parti catholique. Dans notre opposition, c'est le parti, la cause catholique que nous avons en vue L'ensi ignement, l'avenir de notre jeunesse, les nominations dans la justice, le notariat, et d-ü s toutes les administrations publiques. Nous ne voulons pas exclure nos adversaires de toutes les places mais étant majorité dans le pays, nous ne pouvons nous résigner k voir faire toutes les nominations en dehors de nous et contre nous. Peut on se le dissimuler encore Sous le régime de la R. P., nous aurons exactement la situ ition qui se présente dans les villes de Bruxelles, Gand el Liège Une minorité libérale gouvernant et régentant le pays M Braunl'a dit k Gand. Reconnaissons qu'il voit plus clair qu'un grand nombre de nos amis, qui vont laisser passer la R. P., par résigriation, par apathie, par énervemenl, comme le dit la Pattie de Bruges, revenue, semble t. il, de son affoleuient. Non, il ne nous plait pas d'avoir la mort dans l'üme. Nous sommes la majorité dans le pays, nous devons le tester dans les Cham- bres. La conclusion Encore une fois, plutót le statu quo que la R. P. intégrale. Le statu quo, c'est peut être notre défaite k Bi ux lies ei Nivelles. Mais nous mainle- nons notre situation dans les aulres arron- disseraents et notamment k Anverg oü, d'a près les déclarations des députés de eet arrondissement, la situation est meilleurc qu'en 1896. Nons persistans done dans les idéés que nous avons exprimées dans notre dernier numéro. Le Journal d' Ypres. L'article suivant de la Patrie est suggestif. Nous le signalons a nos lec- teurs, en les priant de formuler eux- mêmes la conclusion qui se dégage des considerations de notre consoeur. Rien de plus curieux que le ralliement qui s'opère autour de la R. P. C'est aujourd'bui surtout, au moment oü ce principe parait k la veille de triompher, qu'on voit combien la R. P. a suscité d'opposition de la part des hommes politiques les plus prudents, les plus pratiques et les plus mêlés aux oeuvres. La semaine passée on a eu la déclaration de M. De Lantsheere. Hier, MM. Tack, Hoyois et Ligy ont, k leur tour, k la commis sion des XV, expliqué leur attitude. Les deux premiers ont voté le projet-Théodor, aussi par résignation, estimant comme M. Ligy, qui s'est abstenu, que la R. P. rendra singulièrement difficile la constitu tion et le tonctionnement régulier d'un gou vernement stable, d'un gouvernement qui veut réaliser un programme de politique active et qui n'entend pas vivre d'expédients et de marchandages avec les différents groupes, existence peu digne et peu profi table pour le pays. Quant k l'émiettement des partis, M. Ren- kin, un proportionnaliste intransigeant, a avoué hier, que l'accusation était fondée, mais qu'k eet inconvénient on pourra remé- dier par les coalitions. On nous avait cepen dant toujours dit que la R. P. aurait pour premier effet de rendre ces coalitions inu- tiles sinon dangeureses Pourquoi souligner ces déclarations Eh, pour attester combien nous avons été k l'unisson avec le sentiment public dans notre opposition k la R. P., combien nous étions en communion d'idées avec la plupart de nos chefs les plus expérimentés et de nos travailleurs les plus courageux. C'est par l'énervemeni que triomphe la R. P. La Gazette de Liège semble com- prendre et craint etiectivement que i'orientation nouvelle dans la poli tique beige, ne soit une canse de dé- couragement chez les hommes poli tiques et chez les catholiques eu général. Aussi adresse-l-elie a tous des con seils fort opportuns. Nous publions ces conseils, mais avec une veritable apprehension que les idees de la con soeur ne serout pas suivis partout. Plus d'un hommc politique perd sou enthousiasme et est pret a croiser les bras. Cela se produira ici et ailleurs. Et cela se comprend.... Un grand seigneur anglais disait k Guizot, sous la monarchie de JuilletCe qui fait notre force, c'est que chez nous les honnêtes gens sont aussi hardis que les coquins Ce qui fait notre faiblesse, k nous, catho liques beiges, c'est que chez nous les hon nêtes gens sont souvent endormis et comp- tent dans leurs rangs trop de pleutres. Nous sommes capables de donner un bon coup de collier nous le sommes moins d'une action continue. Nous voyons les coquins k l'oeuvre en Belgique. lis s'en sont donné k cceur joie k Bruxelles, et k Liège ils allaient agir k leur fapon. La résistance a été faible. Nous nous en sommes remis k l'autorité, pour la défense de nos droits et de nos intéréts. Nous avons manqué de virilité. C'est k une contemporaine de Guizot, k la sympathique Madame Schwetchine, que nous devons cette belle devise La force seule conrtait le combat la faiblesse est au des sous de la défaite même elle est née vain- cue II ne s'agit pas d'emprunter aux coquins leurs moyens révolutionnaires, il ne s'agit que d'être hardis comme eux dans le bien, pour le bien. Tenons pour certain que les écroulements sont l'oeuvre d'une poignée de coquins et d'une troupe nombreuse de poltrons, de la violence de quelques uns, de l'apathie du grand nombre. Pourquoi les institutions parlementaires s'écroulent elles en Europe et persistent-elles vigoureuseraent en Angleterre A cause de cette hardiesse des coquins et de cette apa thie des honnêtes. Les catholiques sont trés souvent coupables de cette apathie. Que de braves gens iraient au marlyre plutót que d'apostasier et ne veulent plus s'occuper de politique. Comme si la politique éiait autre chose, la plupart du temps, que la défense des foyers et des autels. Vous êtes catholiques, vous le croyez, nul n'en doute, mais la politique vous fait peur. Or, si la politique est en mains des adver saires de l'Eglise, celle ci, fatalement, sera piivéedesa liberté, de ses droits; son in fluence légitime, combattue dans toutes les sphères, et l'indiftérentisme puis l'irréligion preridra sa place. De nos jours, en fin de compte, sous nos législatures, faire de la politique catholique, c'est sattver les kmes. Que de catholiques hésiient k écrire et k park r, qui écrivent bien et patient bien, paree que la politique leur répugne. Oh ils voierit le danger, ils le sentent gronder, ils le voient approcher, mais la politique est chose si fatiguanle, si erinuyeuse, si ingrate. On voit k có'é de soi, devant soi des ambi- tieux et on n'a pas d'snabitiori. Ternes ces réflexions om le lort de mettre de cóté le devoir et la claire vue de ses propres inté réts. Vous n'êtes pas libre de naltre dar.s tel

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1