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Anne f
I
Samedi 19 Aoüt 1899
10 centimes ie iV.
Nn 8468-69
r^_ANt
a .jum. v^s
Fête Communale
La K. P. en sections,
votes de nos Députés
La liberie de lelecteur dans
le système du projet de loi
ra inS
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k to us les bureaus d puste lis royauroe.
Rarement la Thuyndag d'Ypres se passe
sans être gratifiée de généreuses ondées.
Cetie am ée par exception, elle a juui d'un
temps splendide.
Tout faisait forévoir le contraire pourlant
le Samedi 5 AoüiHu ure oix le carillon,
par ses notes joyeuses, annongait l'ouvertuie
de la tête, les grondements lointains de
l'orage dont les sombres tumulus électrisés
grossissaient constamment k tous ies points
de l'horizon, ne piésageaient rien de bon
pour la soirée. Nous en avons été quittes
pour la peur k Ypres. Tandis qu'un ourngan
épouvantable se déchainait dans les oom
munes environnantes accompagné de pluies
torrentielles et allumant un peu partou' des
incendies,dont les rouges lueurs illuminaient
le ciel une tempête qui a duié prés de 30
heures k 10 lieues k la ronde, tout s'est bor-
né pour notre ville quelques gouitelettes
tombées le samedi soir et le lendemain
matin et qui n'ont fort heureusement conire-
carré aucune des fesiiviiés annoncées.
Le contraire eüt été doaunage, car la fête
de 1899 surpassait en beauté celles des
autres années et ïl faut bien le dire, peu de
villes de l'importance d'Ypres, donnent des
fêtes publiques aussi variées et aussi distin
guées que celles de rioire vieille cité. Ceci
proviemdes nöinbreuses30ciéiésd'agrément,
que nous possédons en nombre propoi iion-
nellement plus grand, que les villes les plus
peuplées du pays. II y en a de toutes soru-s:
sociélés üsicales; sociétés vélocipédiques
de lir, de boules, de billard, de cartes etc.
etc. et généralement toutes piêtem de bou
coeur leur concours k l'organisalion des
festivités.
11 en résulte qu'il faul consulter le pro
gramme des fêtes cominunales de Bruxelles,
de Gand ou auues grandes aggloaiéraiions
pour en rencontr; r un d'aussi varié que le
notre. Ainsi, pour ne donner que cetie
preuve tandis qu'un festival, moins impor
tant même que celui de Dinaancbe passé,
constituerait en queique sorte k lui tout seul,
le programme de la tête d'une ville de même
importance, Ypres nous avons eu en outre
unleu d'artifice, l'ascension d'un ballon, des
courses de tout genre et des concours de
toute espèce, outre les concerts donnés deux
fois par jour par l'Harmonie Communale et
la Grande Fanfare.
Pendant que les éclairs siilonna'ieni con
stamment le ciel, l'Harmonie ouvrit la fê e le
Samedi soir, par un beau concert écouté
religieusement par le public enthousiaste
qui entourait le Kiosque de la Grand Place.
Le Dimanche 6 aoüt, a l'aurore, eut. lieu
le concours légendaire, et pour ainsi dire
séculaire, du chant de puisous.
A neuf hpures, pendant qu'une foule nom
breuse eirculaii inierrogeant anxieusemei i le
ciel encore menagant k ce moment, la magni-
fique procession se déroula majestueusemeni
dans les principals artères de notre cité et
pui suivre sans encornbre son itinéi aire.
Dans la matiriée eut lieu également le
grand concours colombapbile organisé par
la fédération Yproise; l'après dinée un grand
tir k l'arc offert par la société St Georges,
un tir k l'arbalète et plusieurs autres jeux
et concours de moindre importance.
A midi, la Grande Eanfare donna k son
tout un beru concert. Puis eurent lieu vers
trois heures les grandes courses vélocipé
diques orgarnsées par le velo club et pour
cloturer cetie journée de fêtes si bien rem-
plie, un feu d'artifice, court mais bon, fut
tiré k l'esplanade.
Lundi matin eut lieu Ia distribution des
prix aux élèves de l'Ecole moyenne l'après
midi les courses des cbiens, qui obtiennent
tous les ans tant de succès, rue du Verger.
Place Vandenpeereboom, un ballon monta
aux acceuls de l'air d'Ypres vers 6 heures du
soir. L'aréostat fit une ascension lente et
majesluëuse et tomba en vue d'Ypres, k une
petite demi li éde d'ici, ce qui n'est pas k
dédaig'ner non plus, car bien des gens pré-
fèrent voir un ballon lomber, que de le voir
monter. Les autres jours Mardi, Mercrtdi
et Jeudi, une quantité de jeux et concours
particüliers eurent lieu, entr'autres les jeux
populaires au Zaalhof, qui se sont fort bien
passés.
Lo journée de Dimanciie dernier pourtaiu
a surpassé de loin ses devancières Légère-
mentbrumeux vers le matin, le ciel s'éclair-
cii graduellemenl k mesure qu'on avang-rit
d-ms la journée et que des flois d étrangers
envahissaient la ville chaque arrivée du
train.
A par tir de 10 heures du matin, les diver-
s s sociélés chorales, de fanfare ou d'iiar-
monie qui faisaient leur entrée augmeriiaieni
la joyeuse animation de uos rues, k lei point
que vers midi la circulation était déjk celle
des grands jours de fête.
La raesse de dix heures en l'église St
Martin fut chantée par une de ces sociélés
l'Alouette de Roubaix
Cette phalange ariislique l'expression
n'est nullement exagérée a interprété la
messe de Dubois d'une fagon tout k-fait su
périeure. Ges messieurs avaient leur orga-
nisie un prix de Rome, excusez du peu
avec eux. Un des solistes, le ténor solo,
a étonné autant qu'enchanté l'assistance,
paria beauté de sa voix et l'expression de
son chant. Deux enfants de choeur des
soprani que ces Messieurs avaient amené
avec eux, chantaient les dessus. L'incarnatus
du Credo a surlout fait sensation.
D'ailleurs, au risque d'anticiper, nous di-
rons que le grand succès du beau festival de
Diraanche, au point de vue purement musi
cal, revient surtout k la partie chorale.
Geux qui o/H eu la bonne fortune d'enten-
dre les diverses sociétés qui exécutaient
aux Halles, ont rarement eu l'occasion d'une
audition vocale aussi réussie.
Les sociélés de Roubaix, citée ci dessus,
de Gommes, de Dunkerque, de Tourcoing
et autres, étaient des sociétés de tout premier
ordre. On eüt cru vraiment assister k un
concours de chant, tellement l'exécution
était parfaite. II n'y a qu'une voix lk dessus
parmi les connaisseurs.
Quant aux musiques de fanfare ou d'bar-
monie, il y en avait un grand nombre d'ex-
cellentes égalementainsi celles de Mous-
cron, d'Hazehrouck, de Wervicq, Roulers,
Poperinghe, Neuve Eglise et tant d'autres
dont liste serait trop longue, pour les citer
toutes.
Le cortège, qui se déroula dans nos rues
vers 3 heures de l'après dinée et dont les
dorures des étandards, des uniformes et des
juyaux scintillaient dans les ardents rayons
dusoleil, fut un des plus beiux que nous
ayons eu le plaisir de contempler k Ypres.
Ei du monde! Six mille coupons k la gare
du chemin de fer, sans parlerdVs trams. Et
quelle foule (ia piétons et da voiiures
On peut hardiment avaneer qua depuis
longiemps on n'a vu una affluence aussi
grande dans nos murs.
II reste encore deux giandes fêies pour
parachever le programme des festivités com-
munales Ie concours du pêche k la ligne,
qui aura lieu demain et une splendide, fête
qui aura lieu au quartier St Pierre les 1 et 8
Octobie prochains et dont nous p trierons
sous peu.
Les sections se sont léunies dans leurs
locaux respéctifs, Mercredi k 2 heures.
Les journaux disent qu'il y a eu 63 votes
pour et 31 con ire le projel du gouvernement;
12 abstentions.
Ces cbiffres ne sont pas iout k fait exacts.
Ainsi M. Dewinter n'é'tait pas présent et il
passe pour avoir émis un vote favorable k la
R. P., alors qu'il est hostile au projet. On
dit que M. Van Men is s'est abstenu, alois
qu'il a voté centre.
Nos députés se sont divisés. Tandis que
M.lwt-ins d'Eeckhouite s'est rallié k la R.P
MM. Golaert et Van Merris ont émis des vo
tes hostiles.
M. Golaert a vivement combatiu, dit le
lapporl de sa section, le principe du projet.
Mais il a déclaré que si la chambre ad iptait
tont au moins le quorum naturel, ii se réfu-
gierait dans l'abstention, laissant k ses amis
toute la responsabilité du vote d'un projet
qu'il considère comme dangereux pour nos
institutions et pour le parti catholique.
L'honorable rnembre a développé notam».
ment eet argument auquel il n'a pas été ré-
pondu Dans toutes les élections qui ont eu
lieu depuis 1830 la majorité issue des scru-
tins se composait d'électeurs douteux, ou,
comme on dit, flottants. Ge sont ces élec-
teurs qui ont détermirié la victoire du parti
catholique ou du parti libéral A l'aveoir,
avec la R. P.,les votes des électeurs flottants
s'éparpilleront sur des lisi.es multiples et il
est k présumer qu'il ne sortira plus des scru-
tins une majorité capable degouverner. La
conséquence en sera que les gouvernements
futurs devront s'appuyer sur des majorités
de hasard, faisant des compromissions avec
la droite ou la gauche, suivant lescircoa-
stances. G'est l'instabilité ministérielle, l'im-
possibilité de gouverner.
Si l'on veut un gouvernement de centre ou
un gouvernement d'affaires, M. Golaert
comprend, dit il, le système du gouverne
ment. 11 ne Ie congoit pas de la part de ceux
qui veulent conserver le pouvoir ou y arri-
ver. II recommit toutefois que le danger
serail moindre si les fortes miuorités étaient
seules appelées k partager les sièges avec les
majorités. IIa déposé, en cesens, un amen
dement qui a éié voté k l'unanimilé moins une
voix et deux abstentions.
Espérons que eet amendement, que nous
développerons dans notre proehain numéro,
l'emportera, si le projet du gouvernement
doit être voté.
D'aucur.s estiment que le projet électoral
po te gravement atieiute k la liberié de
i'élccteur
1° Paree qu'il interdit le panachage
2° Paree qu'il permet aux associations de
fixer un ordre de préférence pour la désigna-
tion des élus.
Nous sommes d'avis, nous aussi, que la
liberté de l'électeur pourrait recevoir de
nouvelles garanties, par un amendement au
projetmais nous n'approuvons pas tout ce
qui, k eet égard, a éié dit centre le prejet.
L'électeur n'aura plus la faculté de paDa-
cber, cela est vrai. Déjk aujourd'nui, il est
piivé de cette faculté dans les arrondisse-
ments u inominaux. Lk oü il n'y a qu'un
représentant k élire, il ne peut évidemment
être question de panachage. Or, le gouver
nement part de ce principe que, même dans
les oirconscriptions plurinominales, un
bulletin de vote ne peut exercer d'influence
U- >?-
Les annonces content 15 oetuimes I» lijf' Les réclames dans le corps dn journal coütent
30 ceniimes la ligne.— Les insertions judieiairea, t franc laligne. - Lesn-naéros suppló-
mentaires coütent tO francs les cent examplaires.
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