Un automobile, une auto mobile quoi La police du roulage Ce que donnerait le projet Un peu de bon sens MM. Vandeivelde et Grimard soot parti sans du calme. li est inutile, leur sens de recourir nouveau aux manifestations qui ont ensanglanté les rues au mois de Juin der nier, manifestations qui pourraient aujourd- 'huijeter un discrédit sur le parti socialiste et exposer la population ouvrière d'inutiles massacres. M. Bertrand croit qu'on pourrait, en atten dant, accepter le projet de représentation proportionnelle que présente le gouverne ment et obtenir le S. U. par la suite. La séance du matin a été levée 12 h, 45. Dans la séance de l'après midi, MM. Oem- blon.Gavrot et d'autres délégués se soot pro- clamés partisans de la résistance outrance. La presque totalité des délégués se sortt pro- noncés dans le même sens. Puis a été donné lecture d'un ordre du jour, proposé par MM. Bastien, Vandervelde, Grimard, Bertrand, Destrée, Anseele, Pépin, et Volkaert. Après quelques discours nouveaux, eet ordre du jour, dont voici le texte, a été voté l'unanimité Gonsidérant que la majorité cléricale est disqualifiée pour proposer une modification au régime électoral Gonsidérant que le projet du gouverne ment laisse la classe ouvrière saerifiée par le raaintien du vote plural Le Congrès rappelle le serment prêté, au Pare de Saint-Gilles, de lutter sans trève ni repos pour le S. U. Approuve l'attitude des députés socialis- tes la Chambre, unanimement d'accord pour combattre la R. P. plurals Décide qu'il y a lieu d'accentuer, par touslesmoyens possibles, l'agitationen faveur du S. U. Donne mandat au Conseil général de prendre toutes les mesures dVxécution, si énergiques qu'elles doivent être, pour or ganiser Tagitation et accélérer le triomphe du S. U. La séance a été levée k 5 heures. Le Peuple, qui rend compte, avec des airs mystérieux, de cette séance, dit qu'après le vote de l'ordre du jour, i'assemblée s'est occupée de diverses mesures d'applicalion qui ne doivent pas être livrées k la publicité. Des meetings seront organisés immédiate- ment dans divers grands centres Ge journal constate également que, pour la première fois, les Chevaliers du travail, du bassin de Charleroi, étaient représentés officiellement dans un Congrès national du Parti ouvrier beige. D'après d'autres renseignements, les délégués montois et carolorégiens, princi- palement M. Destrée, se sont prononcés pour I'obstruction révolutionnaire, le boucan la Chambre, la violence dans les rues, la grève générale. Uu délégué aurait signalé comme mesure utile, d'engager les ouvriers indus- triels du pays de Mons et de Charleroi k se rendre en masse k Bruxelles pour y mani fester L accord serait moins complet parmi les délégués liégeois. MM. Emile Vandervelde et Grimard esti- meraient que l'organisation de la grève gé nérale et d'un mouvement révolutionnaire dans la rue «exposeraient les manifestants k des massacres sans profit pour le parti. M. Bertrand aurait insisté pour que Irs so- ciatistes attendent, pour marcher h la con- quête du S. U., que les caisses de chömage soient regarnies. L'on ne savaif pas jusqu'ici s'il fal- lait, écrire un ou une automobile. Le conseil d état de France, saisi de la question, a propos d'un reglement relatif au roulage, vient, après exa men, de se prononcer pour le genre masculin. Ge sera done un automo bile, au moins otïiciellement. Le Moniteur du 25 Aoüt a publié le règlement général sur la police du roulage. Nous en extrayons les dispo sitions principales. Numéro d'ordre. Toute voiture auto mobile et tout motocycle sera pourvu de deux plaques placées en évidence, l'une ft l'avant l'autre a barrière, et portant un numéro d'or dre tiré d'un répertoire unique pour tout le royaume. La n terne. Toutvéhicule doit être muni, depuis la chute du jour jusqu'au matin, d'au moins une lanterne bien éclairée projetant la lumière dans le sens de la marche. Les voitures automobiles et les motocycles seront pourvus, en outre, d'une lanterne fixée a barrière du véhicule et disposée de manière h éclairer le numéro d'ordre dont il est question au para- graphe précédent. Avertisseur. Tout vélocipède, toute loco motive routière, tout automobile, tout moto cycle, sera porteur d'un appareil avertisseur dont leson puisse être entendu a 50 metres au moins. Frein. Les voitures automobiles, les mo tocycles, les locomotives routières et les vélo- cipèdes seront munis de freins susceptibles d'ètreserrés instantanément et de caler les roues. Vitesse.—II est défendu d'imprimer aux véhicules et aux animaux une vilesse dange- reuse pour la circulation. Dans les agglomérations, ainsi qu'au tour- nant et au croisement des routes, ils auront toujours une allure modérée. Dans la foule, ils avanceront a l'allure du pas d'homme et suivront h la file; leurs conduc teurs devront se souraettre h toutes les prescriptions des agents chargés de la police. II est interdit aux vélocipédistes de circuler sans tenir le guidon ou en lachant les pédales. En eas d'embarras, ils doivent mettre pied a terre et conduire leur machine la main. La vitesse de marche des voitures aulomo- biles et des motocycles ne peut jamais être supérieure en rase campagne a 30 kilomètres a 1 heure, et dans Ia traverse des agglomérations k 10 kilomètres k l'heure. Le rapport de M. De Jaer, au nom de la sec tion centrale, contient un tableau des résultats probables de l'application du projet du gouvernement. Le voici ANVERS An vers, 6 catholiques, 4 libéraux, 1 socialiste. Malines, 3 0 l Turnhout, 2 2 0 BRABANT Bruxelles,8 catholiques, 5 libéraux, 7 rad.etsoc. Louvain, 3 1 2socialistes Ni velles, 2 1 1 FLANDRE OCCIDENTALE Bruges, 2 catholiques, 1 libéral-socialiste. Courtrai, 3 Ypres, 2 l Dixmude 3 l o Furnes, 3 1 0 Ostende, 3 1 o Roulers, 2 ai» 0 Thielt, 2 1 o FLANDRE ORIËNTALE 1Gand' 7 catholiques, I libéral, 2 cartel!. Eecloo, 7 I 2 Al°st, 2 o 2 Audenarde, 2 iibér..soc. - St-Nicolas,. 3 Termonde, 2 I HAINAUT Mons, 1 cathol., Charleroi, 2 Tournai, 3 Ath, 3 Soignies, 1 Thuin I L1ÉGE Liége, 3cath., Verviers, 2 Huy 2 Waremme L1MBOURG Hasselt, 3 Tongres, 2 LUXEMBOURG Arlon, 2 Bastogne 2 Marche 2 Neufcbateau 1 a Virion 1 Namur Namur 2 Dinant 2 Philippe vi lie 2 2 libér.2 social. 1 5 2 1 2 I 1 1 1 i) I 2 lib., 6 radio.-soc. 1 t socialiste 2 libéraux socialistes. 0 0 1 libéral-socialiste. 1 1 1 1 1 0 0 0 0 0 2 libéraux social. 2 2 Total: 80 calb. 72 lib. et social. L'opposition comprendrait 29 libéraux purs, 17 socialistes et 24 siéges répartir entre libéraux-radicaux, socialistes et démo- crates-cbrétiens, ceux-ci en emportant le plus grand nombre. Voila les chiffres donnés par nn proportionnaliste. Nous croyons plus exacts, on plus probables, ceux dou- ués par le «Denderbode» et que nous avons publiés dans notre deruier nu méro. Me Labori aime les procés. On annonce qu'il veut en intenter h divers journaux, cou- pables d'avoir traité de coraédie la tentative d'assassinat contre lui dirigée. A notre avis, M" Labori a tortlever les épaules serait une réponse suffisante. Mais eet avocal tient h se produire. II ne sernble son aise que lors- qu'il occupe la scène. II faut qu'il parade, impétueux et tumultueux, sur de lui et de ses effets. G'est le spectacle qu'il donne en ce moment. Qu'un tel attirail puisse produire de l'impression sur des braves gens de jurés, rious sommes tout prét k 1'admei.lre. Sur les membres d'un conseil de guerre, e'est autre chose. Ceux de Rennes doivent avoir l'idée que le tonitruant avocat veut les ahurir, compliquer les débats pour tout embrouii- ler. Ils se tienneut en défiance ils éprou- vent de l'agacement. Avec sa bonhomie déférente, sa discrétion adroite, avec sa fap m calme, en relevant certaihes divergen ces, do ne pas insisler, Me Damarige sert mieux les intéréts de san cliënt. Mais on ne changera point M" Labori. A son estime, il y perdrait trop. II continuera done de multiplier les questions et les inci dents d'audience, qui se chevaucheront les uns les autres. Et le procés do Rsnnes ter- miné, d avocat il se fora plaignant. Les journaux poursuivis peuventêtre tran- quiiles. Si on les condamne, la peine sera légère. Que se diront les juges, en effet? Qu'il tie faut point encourager tous ceux qui sont l'objet d'altaques aussi peu sérieuses k recourir aux tribunaux. L'encombrement deviendrait insurmontable. En outre, il y a des circonstances atténuantes. Accuser les adversaires des manoeuvres los plus téné- breuses et les plus fantastiques, surtout quand la simple véritégéne un peu, est devenu si habituelleinent Ia ressource de la presse, qui force d'en user dans la polémique cou rante, on ne pu croire que c'éiait permis. II faut être un Labori pour se facher. Ou Lienne lit-il jambs les journaux, ni les autres, ni ceux de son bord S'il les lisait, il n'ignorerait pas que Implication naturelle est toujours écariée, sauf dans quslquos ra- res organes vieux-jeu. N'a-t-elle pas le tort impardonnable d'être tropsimple Ge qui est simple n'excite pas sufiisumraeot l'inié- rêt. II faut passionner le lecteur. 11 fuut lui montrer des dessous, des complots, le con duire h travers les peripéties les plus abra- cadabrantes. et lui donner l'idée que ni son journal, ni lui, ne sont de ces naïfs qu'ou trompe avec la vulgaire apparence. Le vrai ne doit jamais être le vraisemblable. Et puis, quand le fait, i'accideut qui a'est produit peut offrir l'ombre d'un avantage k l'adversaire, il importe, le lecleur s'y prête et même la demande, qu'une expli cation soit fournie, quelconque, ruinant l'a vantage en question. Par exemple on accu sera l'adversaire lui même d'avoir machiné, pour se sortir d'embarras, pour se rendre plus sympathique, le coup qui le frappe. M8 Labori tombe, avec une balie de revol ver dans les reins. Le public s'en émeut, sen indigne les partisans de Dreyfas veulent en profiler, en abuser. II faut parer k cc!„. Ou insinue que l'avocat et ses amis ont combiné ce coup de théatre, afin de provoquer un mouvement d'opinion favorable leur cause. Comme si M° Labori et ses admirateurs pouvaient croire que son éloignement, durant buit jours, des débais, n'était point une cala- mité pour Dreyfus Comme si, surtout, on aflfrontait de cruelles souffrances, de poig- nautes inquiétudes et peut être la mort, dans le seul but d'influencei', d'une fapon passa- gère et même douteuse, le sentiment pu blic II y a des limites d'invraiserablance qu'il no faut pourlant pas dépasser. Nos Ponson du Terrail en politique Tont compris. Et l'on a, bientót, ajouté un détail. G'est que le re volver n'était chargé qu'è blade. Ainsi done, le sang répandu provenait d'une pochette préparée. Gette scène M" Labori couché sur le sol, ayant h ses cótés sa jeune femme éperdue. comédie. Quatre docteurs, dont un médecin militaire, ont examiné la blessure tous complices.On a radiographic la plaie et la balie les rayons X... étaient payés. Vraiment, c'est trop déraisonnable N'importe, on le dit au public. Et beau- coup.dans le public,saverit gré leur journal de leur servir ces explications sagaces d esprits ingétiieux et forts. Ils veulent y croire, en effet,dans leur passion. Vous les irritez, quand vous essayez de leur montrer qu'elles ne tiennent pas debout. Notez ie, d'ailleurs. Si c'étaitle général Mercier qu'une balie de revolver avaitjeté sur le sol, les journaux de Dreyfus diraient exactement ce que disent aujourd'hui certains organes du parti contraire. Et ceux-ci, rele vant ces propos, s'indigneraient ou riraient comme ceux !h rient ou s'indignent. Le pire, peut être, c'est qu'on en est arrivé a ce degré de surexeitation, d'alcoolisme moral; qu i 1 y a une dose de bonne foi, recdnnaissons le, chez plusieurs des journa listes qui don nest et chez beaucoup des lec- teu's qui acpeptent de pareilles explications. Iraachetnent, ii certain point de vue, la pleine rnauvaise foi ne vaudrait-elle pas mieux? II nous sernble quelle dénoncerait un état mental moins inquiétant et plus facile guérir. Revenons au sang-froi i, révenons nu bon sens. Rappelons nous simplement ce que nous avons uffii mé tant de fois. Chez les con- servateurs et les catholiques, n'a-t il pas été d'une tradition constante, et juste, de dire que les provocations de la presse pouvaient, devaient aboutir h des résultats matériels N avons-nous as écrit, tous,que la lecture de certains journaux armait le bras des fanati- ques Et, d autre part, est-il possible de nier que, ces temps-ci, en voulant rendre coup pour coup et faire bonne mesure,

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 2