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Samedi O Septembre 1899
10 ren tiroes të N°.
34"
fV° 3475
TO
La B. P. perd du terrain
L'ajournement de la
discussion de Ia R. P.
La Caisse d'épargne et les
habitations ouvrières
On s'abonne rue au Beurre, 36, k Ypres, et k tous les bureaux de poste du royaurae.
Les plus chauds parlisans de la R.P.
doivent coustaler avec nous que leur
système, loin de gagner du terrain,en
perd tons les jours.
Hier, a la chambre, le projet du
gouvernemenl a subi un premier
échec, léger il est vrai, mais réel.
La chambre avait décidé précédem-
ment de siéger lous les jours de 2 a 6
heures jusqu'a la fin de la session. Sur
une motion de M. Smeets, combattue
par le gouvernement, elle est revenue
sur cette décision et, par assis et levé,
elle a résolu de ne plus siéger que de
2 a 5 heures.
Mais ce nest la qu'un accident ou,
si l'on veut, un incident. Ce qui est
plus grave pour la R. P. e'est que les
arguments de la dernière heure, ceux
qui font impression sur les esprits
timorés, tombent una undevantla
réflexion.
Et quels sont ces arguments Nous
en donnei'ons quelques uns
1° Le statu quo donnera, au mois de
Mai prochain,le pouvoir aux libéraux.
Nous avons dil que nous n'en eroyons
rien. Mais ceux qui se serpent de eet
argument avouent, très-naïvement,
qu'il en serait de memo avec la R. P.
Lescalculs les plus optimisles établis-
sent que,saus quorum et le gouver
nement ne veut d'aucun quorum
nous aurons la minorité a la chambre
dès les premièresélections legislatives.
Alors Alors, e'est chou vert et vert
chou. Mais dans le premier cas, un
revirement de Popinion publique peul
nous ramener au pouvoir. Dans le se
cond cas, nous avons dit et prouvé
qu'une poussée, même violente, de la
volonté nationale, sera inefficace. Ce
sera pour de longues auuées le fige-
ment, la cristalisation de la majorité
et de la.minorité.
2° Si les libéraux viennent au pou
voir, dit on, ils feront une loi electo
rale bien plus mauvaise que celle qui
est proposée.
Laquelie s'il vous plait. Uue pro-
porlionuelle Mais il n "y en a pas de
plus radicale que celle qui est propo
sée.
Le suffrage universel? Mais c'est
une réforme coustilulionnellc, cl les
catholiques,qui auront toujou-rs beau-
coup plus du iiers des sièges de la
chambre pourront, s'ils le veuleut,
empêcher la revision de la constitu
tion.
3° En cas do succès des libéraux,
coalisés avec les radicaux et les soeia-
listes, nous aurons des lois sociales
qui, bouleversant nos principes éco-
norni [ues, délruiront notre commerce
et notre industrie.
Nous avons entendu eet argument
dans la bouclic d'un homme important
de la droile 11 lui a été répondu que
les libéraux doctrinaires seront tou-
jours aussi conservateurs que les ca-
thoiiques, et que l'industrie et le com
merce seront garantis par les coffres-
forts de la doctrine aussi bien que par
ceux de nos amis.
Meme réponsc a l'argumenf de ceux
qui voient la propriété menacée. Le
succès de nos adversaires avec le statu
quo donnera toujours, aussi sürement
que la R. P., des sièges nombreux
aux libéraux, notre renversemeut ue
pouvant résulter que d'uue coalition
libérale-radicalc-socialiste. II y aura
done, avec le maintien du syslème
acluel, une majorité conservatrice a la
Chambre. Cette majorité s'opposcra
aux excès des socialistes.
4° En malière religieuse et scolaire,
les libéraux conspireront contre nous
avec les radicaux et les socialistes.
D'accord; mais en sera-t-il autre-
ment avec le syslème de la R. P. Et
certains de ne plus être débarqués,
grace a la R. P., nos adversaires se
gêneront-ils encore pour nous impo-
ser des lois 1 iberticides et autireligieu-
ses
5° La Religion sera respeclée avec
la
P. Avons-nous besoin de dire
qu en supposant que la lutte religieuse
devienne moins apre, il en résultera
tout au plus que les questions religi
euses seront laissées de cólé. Nous
eroyons que ce sera lè un terrible
malheur pour la Religion. Ce sera
l'hostilité chez les uns, ('indifference
chez les antres. Nous craignons beau-
coup plus l'indiff'érence que l'hostilité.
A moins que l'ou ne soutienne qu'a
l'avenir Taction du clergé n'aura plus
lieu de se produire. C'est depuis loug-
temps le thème libéral. Ces catholi-
ques n'en out jamais voulu.
Voila les principaux arguments des
résignés cl des affolés. II suffit d'un
coup d epingle pour dégoufler de pa-
reils ballons.
Et déja bien des membres de la
Chambre se sont aperQus [de Tinanité
de ces arguments. Produites par des
esprits pessimistes, ces raisons, qui
n'en sont pas, n'impressionnent plus
que ceux qui ont la résignation facile
et Taffolement durable. Ce n'est pas lc
graud nombre de nos députés.
Quoiqu'il en soit, le succès de la R
P. apparail de plus en plus probléma-
tique. D'aucuns prétendent qu'il ne
survivra pas a la fournée de motions,
d'amendements,de sous-ameudements
ou en annonce des centaines qui
se produiront.
Si aucun quorum n'est adopté, le
projet du gouvernement ne sera pas
volé/ Si un quorum est admis, les
cinq moutons de la gauche l'abandon-
neront aussi bien que le gouverne
ment lui-même. C'est l'échec dans l'un
ou l'autre cas.
Et alors, dit-oii, c'est la chute du
gouvernement, et plus de gouverne
ment catholique possible.Nous regret-
tcrions vivement de voir tomber le
ministère; mais, que ce soit lc dernier
cabinet catholique possible, nous le
uions.
En 1894 on a fait des prophéties
analogues sous le gouvernement de
M. Beernaert. M. Reernaert a été reu-
versé et nous avons vu lui succéder
M. de Smet de Naeyer, M. Liebaert et
M. de Smet de Nayer. Et la fin du
monde n'est pas encore arrivée
Un grand nombre de membres de la
droite ont adressé une lettre au gouverne
ment pour le prier d'ajoumer, au mois de
Novembre, la discussion du projet de réfor
me électorale.
Cette lettre émanait d'un groupe de mem
bres qui, lors de la discussion du projet
dans les sections, se sont abstenus ou
étaiect absents.
La demande, trés correcte dans la forme,
était basée sur ce que la chambre, ce
moment de Tannée, a besoin de repos et
que, prise de fatigue, elle n'est flus en éiat
de délibérer convenablement.
Le gouvernement,ti ès correctement aussi,
a répordu que fajournerr.ent, apiès les dé-
claratioris faites par lui et surtout après les
évènements du mois de Juillet, équivaudrait,
aux yeux du pays, un aveu d'impuissatice
d'arriver une solution.
Nous eroyons que le gouvernement eut
mieux fait de laisser proposer l'ajournement
par la Droite et de se rallier la proposi
tion.
11 est certain, en effet, que la discus
sion trainera en longueur.L'on prévoitquelle
ne sera pas terminée avant six semaines,
c'est dire avant le mois de Novembre
II n'est pas question, et il ne saurait être
question, de limiter le temps des discours
et déjè 35 órateurs sont inscrits, sans comp
ter le rapporteur et les ministres qui doivent
s'expliquer nécessairement, sans compter
aussi les cent amendements el davantage qui
sont annoncés déjh 11 est craindre que
l'obstruction, excusable cette fois, si elle
resle dans les limites des convenances par-
lementaires, aura raison de la résistance du
gouvernement dans la question de Tajour-
nement et alors c'est l'échec du projet de loi
lui mème. Un ajournement volontaire eut
croyons-nous, fait tomber bien des rési-
stanees gauche et même droite, résistan-
ces la procédure bien entendu, au forma
lisme parlementaire.
On craint, parall il, lesgrèves qui sont
moins probables aujourd'hui. Nous eroyons
que les grèves ne se produiraient pas davan
tage au mois de Novembre qu'en ce moment
de Tannée. Les chefs socialistes sont en
grande partic favorables, au fond, au projet
du gouvernement et, s'ils n'osent s'y rallier,
ils ne souhaitent pas moins son succès.
Les antiproporz de la droite sont décidés
ne pas ouvrir la discussion par une mo
tion d'ajournement sur laquelie, lort ou il
raison, le cabinet proposerait la question de
cabioei. II seraitexcessit en ifLf do Lire
échec au ministère sur la question d'ajourne-
ment. Mais nous persistans cruire que Ie
gouvernement sera acculé forcément cette
quesiion, si non au début de la discussion
tout au moins dans le cours de l'interminable
délibération
Deux motions originates ont éié produiir s
dans la séance d'hier l'une par M. Smeets
qui demande une artnoire pour cbaque mem-
bre de la Chambre obligé de voyager avec
ses documents inlransportables tous les jours,
l'autre par M. Furnérannt qui réclame un
tableau et de la craie II est en effet des
membres, tel M. L. De Fuisseau, qui comp-
tent étabiir par des chiffres 1'impraticabilité
de tous les systèmes de R. P. Ils désirent
placer ces chiffres sous les ytux de leurs
collègues.
Tout cela promet des jours degaieié, si
non de boucan, pour le reslant de la session.
Plusieurs journaux avant annoncé
que la Caisse d'épargne vient de por-
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