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Mercredi 20 Septembre S 899
10 centimes le IN0.
34s Année. N°. 348!
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Au Volkshuis»
L'élection communale
d'Ypres
La fusion
Quelques réflexions sur les
conséquences de la R. P.
La Lutte et la R. P.
ya|Na
On s'abonne rue au Beurre, 3d, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
L'élection du 15 Octobre
Les membres de la Garde Catholique ont
éié convoqués, Dimanche dernier, au local
du Volkshuis aux fins, enlre aulres, de
procéder la désignalion de leur candidal
pour l'élection du 15 Oc'.obre.
La plupart de nos conseillers communaux
et des membres honoraires étaient présents.
Les membres effectifs y étaient pour ainsi
dire au complet.
M. Ernest Seys ouvri' la séance b 8 1/2
heures. Après avoir exposé le bul de la con
vocation, l'honorable Président eommenga
par rendre un hommage mérité it la mémoire
de M. Pierre Bouquet, le membre du con-
seil communal qu'ii s'agit de remplacer. 11
rappela les qualiiés, les mérites du défunt et
les services reudus b la classe ouvrière pat'
M. P. Bouquet.
11 s'agit de le remplacer, dit M. ie Pré-
sident. Beaucoup d'entre nous ont songé
au fils du défunt, k M. Rami Bouquet.
Des applaudissements unanimes accueillent
les paroles de M. Seys.
L'honorable Président continue Ce
n'est pas une proposition que je vous fais;
c'esl b vous de proposer le candidal de
voire choix. Vous êies iibres de désigner
qui vous voulez.
Le nom de M. Bouquet sortit de louies
les bouches, el de nouvelles acclamations
forcèrent M. Rami Bouquet b prendre la
parole et it accepter la candidature unanime-
ment proposée.
Le jeune candidal du Volkshuis accep-
ta ia charge, sans bésitei' et, dans un lan-
gage, aussi beau que digne, promit d'êire
le candidal des ouvriers et de revendiquer
en loutes circonstances les droits légitimes
de la classe ouvrière. I! se réclama aussi ue
son opinion catbolique qui était celle de son
père, et promit d'apporter b la cause du bieu
tout l'appui, tout le dévouement dont il était
capable.
Une ovation chaleureuse tut faite au nou
veau candidat.
Nous félicitons ia Garde Catbolique de sou
choix. Elle aura en M. Remi Bouquet, un
successeur digne de son père, un ami plein
de zèle et de dévouement pour ses intéréts.
11 parait,s'il faut en croireLa Lulte,
que, sauf les démocrates-chrétiens, les
partis Yprois ne se remuent guère
jusqu'ici.
Nous croyous qu'ii eu est aiusi pour
le parti liberal. Lela se coucoitli n'a
aueune cliauce ui aucuu espoir de
triompher.
Har contre les caiholiques sont a
I'ceuvrc, et le choix qu'ils viennent de
faire de M. Remi Bouquet prouve
qu'ils ne sonl poiut inactifs.
Le candidat au siége laissé vacant
par M. Breyne-Devos sera désigué
sous pen.
II u'est pas vrai que les démocrates-
chrétiens eutrent en lice. 11 est question
d'un candidat indépendantmais
celui-ei ne s'est pas encore prononcé
et nous espérons encore qu'il n'anra
pas le friste courage de semer la divi
sion dans le parti catholique, auquel
lui-même et toute sa familie ont tou-
joürs appartenu.
S'il se décidait a entrer eu cam
pagne, nous devrions nous séparer de
lui avec éclat et combattre résolument
sa candidature, qui serait du reste
fort mal accueiliie par l'opinion pu-
blique.
Nous engageons nos amis a entamer
la lutte avec courage et a rester unis
au tour du drapeau catholique, devant
l'ennemi quel qu'il soit.
11 n'y a pas settlement, a Ypres,
l'alliance doctrin-ure-radicale-socia-
liste. 11 exisle un projet de fusion des
journaux detoutes les nuances libé-
S rales.
Le Progrès, qui ne compte plus que
38 abounds, a fait la proposition de
disparaitre et, naturellement, de lais
ser sa successie i a La Lutte-De Strijd.
C'était fatalAyant aujourd'hui les
mêmes idéés, le même but, les mêmes
tendances, il n'y a plus aucune raison
pourque nos adversaires aient deux
organes différents. lis le reconnaissent
sans ambages, avouant ainsi du coup
et leur alliance et leur impuissance.
Nous revieudrons sur eet incident
suggestif.
Tout a été dit, ou k peu prés, pour ou
contre la Représentatiori proportionnelle.
Par les articles de journaux, les brochu
res, les opuscules, ies discours des meilleurs
orateursdu pays, on a taché d'élucider celte
question qui cependant reste plus obscure
que jamais, quant b ses résultats probables
C'est un saut dans l'inconnu et, nous le crai-
gnons fort, un saut tort périlleux pour le
parti catholique.
Depuis quelque temps pourtant quelques
lueurs viennent percer le voile épais qui re-
couvre cette question et il faut l'avouer, ces
lueurs sont plulót sinistres que consolantes
pour les catholiques, soient qu'elles viennent
des amis de la R. P. ou de ses adversaires.
Chose aggravante, quelquesuus des sin
guliers nouveaux amis du ministère catho-
lique laissent de plus percer des bouts d'o-
reille tels que l'avenir parait de moins en
moins riant. Ainsi, la majorité des journaux
libéraux et M. Lorand b üiest ont déclaré,
sans la moindre re'.enue, et ce dans Tinteu-
tion de gagner les sociahstes b la R. P.,
que cette machine n'est qu'un acheminement
vers le S. U, pur et simple.
Et ils ont raison. Avec la R P. le parti
catbolique, qui jusqu'ici a été la seule digue
effioace contre i'envahissement des principes
délélères du socialisme, n'aura plus la force
suffisante pour l'arrêter.
Ce ne sera pas une majorité de centres
centre gauche et centre droit qui aura
cette puissance. On a vu en France ce que
vaut pareille majorité, flasque et sans con
viction. Elle est bien vite emporiée par
le courant 11 en sera de même en Belgique.
De recul en recul on en viendra finalement b
la domination de la pire dé uagogie.
Par peur, par affolement, par déraison en
un mot, les défenseurs de l'ordre social la-
cheront par bribes, b chaque crise, quelques
lambeaux de la Constitution.
0;i le voit b présent. II y a 5 ans b peine,
libéraux, progressistes et socialistes mémes,
déclaraientsolennellement qu'ils étaient plei-
oement satisfaits de la révision de l'art. 47
avec le vote plural. Aujourd'hui il faut abso-
lument le changer de nouveau
Ce sera l'écluse ouverte et le torrent dé-
chainé. Bien téméraires sont ceux qui ci oient
pouvoir l'endiguer ensuitfb oil ils le vou-
dront.
Les examples du passé sont lb poor prou-
ver le contraire.
En 1789, en France, ceux qui, comme
Lafayette et autres, commencèrent le mouve
ment révolutionnaire, eussent reculé d'bor-
reur s'ils avaient eu la vision de ses san-
glantes conséquences, 4 ans b peine plus
tard. Les raoaéiés furent submergés par les
violents. Les royalisies constituiionnels par
les républicains. Les Girondins par ies mon-
tagnards et ceux ci par les terroristes qui
plongèrent la France dans la boue et le sang.
Le sibre victorieux d'un soldat qui établit
un gouvernement plus despotique que la
royauté séculaire, arracha seulce malheureux
pays b l orgie sanglante.
II faut oser l'avouer, en fait de principes
avancés, le peuple beige n'a rien b envier
au peuple frangais. Au contraire beaucoup
prétendent, que sous ce rapport, nous som
mes plus avancés en Belgique qu'en France.
Laissez venir le suffrage universel pur et
simple et on en verra des belles.
Le peuple est un véritable enfant terrible,
qui poserait b tout instant et inconsciem
ment des actes qui mettraient le pays b deux
doi,; ts de sa perte.
Les utopistes ont toujours b la bouche ce
grand motQue ceux qui ont des devoirs
doivent avoir des droits. Mais le droit de
vole est ce bien un droit, ri'esl ce pas plulot
un devoir, et un devoir qui entraine avec lui
une grande responsabilité Le bonheur du
pays est en jeu dans la question gouverne-
meruaie et c est l'élection qui doune un boa
ou un mauvais gouvernement. La peifiction
qui n'est pas de ce monde serail de
posséder constamment un bon gouvernement
stable et ne dépendint aucunément des fluc
tuations de l'élection. Ce serait la paix le
bonheur et la prospérité du pays assurés.
Comme M. Hellepuite dans son discours
b la Commission des XV ledisait, comme
l'opuscule voulez vous la R. P. l'écrit,
la question primordiale n-'est pas celle d'avoir
tel ou tel système électoral, c'est celle
d'avoir de bons élus.
Et la masse du peuple est souvent trop
ignorante des choses de la politique pour
discerner quels seront ces bons élus. Lo
plus souvent ce sont ceux qui valent le moins,
qu'elle préfèrera. Le vote des gens intelli
gents et éclairés sera ainsi noyé dans la
masse.
Pour donner une preuve de la naïvité, de
la simplicité du peuple ouvrier, citons l'af-
faire Dreyfus de France.
Après sa première condamnation, les
juifs ont fait écrire uu roman qui a été col-
portéen frangais et en flamand par livraisons
hebdomadaires. Eh bien c'est incroyable,
mais c'est ainsi, l'énorme majorité du peuple
ne connait l'affaire Dreyfus que sous la phy-
sionomie que l'auteur du roman en question
lui a donnée et on perdrait ses peines b
combattre les idéés saugrenues des gens qui
font lu.
Dans les plus graves questions il eu serait
de même. Avec le S. U. pur et simple, le
peuple induit en erreur par des meneurs
intelligents et pervers, voterait en masse
pour des hommes qui feraient ensuite des
lois dont il serait le premier b patir, mais
il serait trop tard.
Trop tard aussi pour le pays, car si ja
mais la Belgique devenait un nid de socia
listes et de démagogues, ce serait une erreur
de croire que l'Allemagne entr'autres, le
souffrirait b sa porte et la Belgique,si libre
et si heureuse depuis 1830 risquerait fort
d'y pardrs sa nationaliié.
Nous n'en sommes heureusement pas lb,
Di u merci, et il faut espé er que les mem
bres de la majorité mieux éclairés et plus
calmes, voleront une loi ou mamtiendront
une situation qui empêche ces malheurs de
tondre sur notre pays.
Après avoir adhéré au projet du gouver
nement,de même que le Progrès ei la plupart
des journaux libéraux, La Lulte-De Strijd,
qui va de la Réforme k M. Lorand et de M.
Lorand k la Réfotme, avec une désinvolture
remarquable, trouve aujourd'hui que ce pro
jet est loin d'être parfait et n'est pas d'accord
avec la justice et iimparlialité.
Non pas paree qu'il consacre la R.P. irrlé-
grale, mais paree qu'il ne consacre pas le
suffrage universel paree que les circons-
criptions, telles qu'elles sont établies par le
projet, sonl faites en faveur du parti catho-
lique et qu'en fin le projet renferme des dis
positions qui sont ridicules
La Lutte trouve même, contrairement b
iavis de M. Lorand, que le gouvernement
met trop d'empressement b faire voter le
projet
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