Samedi 21 Octobre 1899
10 centimes le N°
N°. 8490.
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CHR0N1QUE YPROISE
La journée de Dimanche
Le Progrès et La Lutte.
Le Progrès et la
manifestation de Lundi
848 Année.
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Après la réunion de Saraedi soir au
Volkshuis oil MM. Seys, Vanderghote et
Golaert s'étaient fait entendre, rétutant tou-
tes les attaques dirigées contre l'administra-
tion eatholique et excitant l'enthousiasme
des mille éleeteuis présents b la réunion,
tout le monde s'atteridait a utt triomphe des
plus éclatants pour toute la liste cathoüque.
L'évènement s'esl chargé de réaliser nos espé-
rances, et, comme nous l'avons dit, de les
dépasser.
Quelle belle journée que celle du lende-
main Un soleil spler dide briilant dans le
ciel bleu semblait prédire, lui aussi, notre
briilante victoire. Ge n'était point ie soleil
des gueux cette fois, c'élait. ie notie.
Dès hun beures, dans tous les bureaux,
s'ouvrait lescrutin les électeurs arrivaient
par petits groupes, caltnes et tranquility,
sans être molestésils s'en allaient, le de
voir civique rempli, la figure radieuse et la
conscience tranquille.
La première fois depuis longtemps, l'éltc-
tion a été exempte de violences. Les partis
avaient tenu des meetings et divers orateurs
avaient barangué les électeurs. Les discours
out été souvent plus adroits que loyaux et
véiidiques, b lA'ssociation Libérale oü le pré
sident est descendu même jusqu'aux person-
nalités.
Mais aucune conséquence faeheuse ne
s'esl mauifeslée dans la rue. Quelle différence
quand on se rapporte quatre ans en arrière
Mors on en venait aux mains on ne s'épar-
gnait ni les coups ni les injures des üfcé-
raux avaient même pour les soeurs de la
Providence qui venaient d'ensevelir un mort,
des propos infantes
Dimanche, l'électeur allait tranquillement
au scru-tin.
Les électeurs avaient déposé leurs bulle
tins de vote dans tous les bureaux, bien
avant une heure. Fort peu d'absents un
nombre restreint de billets blancs ou nuls
et guère de billets panachés. On votait par
liste.
Le dépouillement commen?a irois beu
res. L'animation renait alorson est curieux
de connaitre le résultat, quelques indica
tions se font jour. La liste cathoüque compte
le plus grand nombre de voix la majonté
grandit toujours elle atteint 625 voix en
moyenne. C'est formidable
Les libéraux qui s'atiendaieut d la délaite
ils ne s'enélaient p.iscacoés, éiaieni
dans la stupeur. Ils avaient espéré o'êire
battus qu'd 450, au maximum b 500 voix.
Leur minorité est de 625 voix
A part deux d'entre eux, candidats nou-
veaux qui croyaient que c'était arrivé, ils en
s'étaient guère montrés Ils erraient comme
des dtnes en peine, n'ayant plus rien a
espérer, attendant l'arrêt de mort que le
corps électoral allait prononcer.
L'arrêt est basé sur des considérants
impitoyables.
Ii doit nous être permis de rechereher les
causes de riotre victoire. Avant lout, c'est
b la Divine Providence que nous devons ce
succès. Cbercbez d'abord la justice etle rcste
vous sera donné pas surcroit.
La justice, notre administration cathoüque
l'a toujours chercbéeelle conlinuera a
marcher dans cette voie.
Nous le devons ensuite, d l'esprit d'union
qui n'a jamais cessé de règner entre nous.
Quelquts fois ci et Id un petit nuage, c'est
inévuable mais le bon esprit n'a pas
lardé d reprendre son empire et c'est
la main dans la main que tous nous avons
marché d la lutte, oubiiant les dissenliments
passagers pour n'avoir devant les yeux que
le seul bui b aiteindre le triomphe de la
cause cathoüque.
Nous devons encore notre triomphe au
dévouement dont tous ont donné les preuves
les plus palpables. Jamais élection n'a été
conduite avec plus d'ordre, plus de ténacité,
plus de persévérance. Notre organisaiion
est bonne; elle s'améüorera d mesure que les
eirconstances 1'indiquent. Chacun, dans le
parti cathoüque, écoute la voix des chefs,
et apporte dans Faction, ses influences et ses
moyens.
Merci d tous, grands et petits Tous ont
fait dignement leur devoiril est juste que
grdces leur en soient rendues.
Nous devons enfin le succès aux principes
qui guident notre administration communale
eaihoftque. Elle a rempli, maigré bien des
diffioukés, le programme qu'elle s'est tracé.
Elle a réalisé degraudes choses et contnbué
largement au progrès, au bonheur et d la
prospénté de la ville.
Et d'autre part, la conduite de nos adver-
saires pendant les élections de 1895 et
depuis lors a contribué elle aussi d notre
victuire.
L'Yprois ne veut pas de violences il a
trop iongtemps souflert de l'exprit d'exclu-
sivisme qui animait l'ancienne admiriistia-
tion. II réagit aujourd'hui contre cesystème
et il se retourne vers ceux qui ont premis
la paix et qui la.lui donnent; vers ceux qui
veulent la liberté pour tous et qui appliquent
ce principe, vers ceux qui om déclaré vou-
loir liavailler pour l'ouvrier et le pauvre, et
qui lui om procuré du travail et augmemé
son bten être maténel et moral.
Les attaques immodérées lancées contre
notre administration et spécialement contre
notre honorable Bourgmeslre, ont écceuré
tout yprois sérieux.
La conduite tenue envers certains citoy
ens par les puissants de l'opinion libérale
leur système de polémique, leur programme
qu'ils ont essayé de tenir caché, tout a ou-
veri les yeux aux gens rnodérés et modifié
les idéés anciennes.
Veilb en grande par.i:e üs causes de notre
succès; au parii cathoüqua d les étudier, d
ies appliquer plus encore si passible, afin
d'en ret ire r tout le fruit qu'elles contiennent.
Vive notre administration cathol que et
son Bourgmestre
Qui le croirait? Battus comme ils ne l'ont
jamais été d Ypres, et comme leurs amis ne
le sont nulle part ailleurs qu'd Malirn s dans
ia fatneuse journée de Dimanche, les libé
raux yprois sont contents.
lis s'altendaient d 400 voix de minorité
ce qui était pour eux un recul de 200 depuis
1895 ils ont 625 suffrages de moins que
les cathoüques et ils sont contents, lis
triomphent presque
Nos libéraux sont bons enfants!
C'est que, voyez vous, ils ne voudraient
d'une victoire ni même d'un triomphe acquis
par la fraude, par la corruption et par C orgie.
G'est toujours la même autienne. Quand,
en 1904, nous aurons 800 d mille voix de
majorité.ils chameront encore que la victoire
des cathoüques est due b ces moyens.
Juste ciel! comme il y a des gens b Ypres
qui sa laissent corrompreComme les libé
raux, d'un scrutin b l'autre, se laissent
violenter et enivrerCar ce sont bien les
anciens libéraux, n'est-ce pas, qui vi.-nn ut I
d nous et qui se laissent ainsi faire? Quelle j
idéé Le Progrès et La Lutte se font-ils done
de leurs anciens amis?
Tant cela est faux, pour ne pas diiesiu-
pide. Le libéralisme décünait depuis 1881;
son règno était fini depuis 1891; sa déoa-
dence était eertaine depuis 1895; sa luine
est compléte depuis Dimanche dernier.
Voiia la vénté!
Une autre antiennec'est parmi les gros
électeurs, parmi les privilégiés, ceux a 3 et
d 4 voix, que les catholiques trouvent leurs
principaux adhé>eals.
Quelle erreui Nous qui avoas ia piéten-
tion, justifiée du reste.de connaitre le corps
électoral mieux que nos adversaires, nous
leur disons que ce sont surtout les petits
électeurs, ceux b une el d deux voix, qui soul
nos meilleurs et nos plus fidè'ies partisans.
Si jamais, comuie le prédit Le Progrès,
le régime plural doit disparaitre, h s voix
diminueront, mais nos forces s'accrctiront.
Nous n'avons rien b craindre du suffrage
universel, d Ypres. Le peuple est avec nous,
aulant et plus encore que la bourgeoisie.
Le Progrès se console aussi paree que
le résultat général des élections de Dimanche
est pour Cencourageril est néfaste pour le
parti clérical.
Peut on se faire de pareilles illusions?
Mais Le Progrès d fit bien trouver quelque
part une consolation. II la chercherait au
besoin d Malines et d Enghieu out ses amis,
aussi injustes que malhabiles, ont raordu la
poussière, vaincus par leurs propres turpi
tudes.
Le Progrès signale des fails de corruption,
II voudra bien préciser et au besoin déposer
des plaintes au parquet. Si non, nous lui
dirons qu'il a menli.
II y a d'ailleurs un autre moyen qu'il
demande l'annulation de l'élection, et qu'il
se dépêche, paree que, dans quelques jours,
le délai expire
Un moyen que nous signalons d'après lui:
Dimanche matin, M. B..., a dit d M.Charles
Deweerdt, en présence de témoins cathoü
ques, qui sont prêts d venir afFirmer le pro
pos, que l'Evêché de Bruges avail expédié
5000 francs mais qu'on avait refusé l'ar-
gent, les sommes déjd recues de la caisse
diocésaine ayant amplement suffi b assurer
la victoire aux cléricaux
Nous maintenons l'exactitude du fait. Le
Progrès n'a plus qu'd aller en avant pour
faire annular l'élection.
Allons, confrère, un bon mouvement. Ce
nest pas 5000 francs, c'est quarante mille
francs que l'Evêché nous a envoyés s s
compter, nos ressources qui sont inépuis
bles.
Le Progrès l'ira dire d Bruges, el 1'ciec
liou sera cassée.
Morale: toujours gateux.ee vieux Progrès,
et M. Deweerdt ie devient aussi.Soa dessin,
affiché Dimanche d toutes ies portes des
bureaux, le nrouve bien du rcste.
Notre cher confrère le Progrès a la
puce d l'oreille depuis quelque temps. Après
avoir traité de vlooievangers ies habi
tants du quartier St Pierre, paree qu'ils ont
orgcoisé des fêtes, qui ont si bien réussi.sans
lui demander son autorisation, voild qu'il
sen prend d toute la ville d propos du cor-
tège de Lundi.
Car toute la population de notre ville
faisait par tie de ce cortège c'est un fait que
tous, libéraux comme calboüques, ont con-
staté.