Samedi 21 Octobre 1899 10 centimes le N° N°. 8490. êM&MW CHR0N1QUE YPROISE La journée de Dimanche Le Progrès et La Lutte. Le Progrès et la manifestation de Lundi 848 Année. On s'abonne rue au Beurre, 36, a Ypres, et tous les bureaux de poste du royaurne. Les annonces coütent 15 centimes la lignr. Los réclames 'lans l.o corps du journal content 30 centimes la ligne. Les insertions judiciaires, franc la .lisrae. Los tvr léros supplé- Le JOURNAL D YPRES parait le Mercredi et le Samedi. Le prix da l'abonnement, payable par anticipation est de S fr. 50 c. par an pour tout le pays; pour l'étranger, le port en sus. Les abonnements sont d'un an et se régularisent fln Décembre. Les articles et communications doivent être adrossés franc de port a i'adresse ci-dessus. 1 franc la ligne. Los no mentaires coütent 10 francs les cent exemplaires. Pour les annonces de France et de Belgique excepté les 2 Fiaudres) s'adresser ;1 YA.gence Eavas Bruxelles, rue de la Madeleine n° 32 et a Paris, 3. F-'.aor le la Bourse. Après la réunion de Saraedi soir au Volkshuis oil MM. Seys, Vanderghote et Golaert s'étaient fait entendre, rétutant tou- tes les attaques dirigées contre l'administra- tion eatholique et excitant l'enthousiasme des mille éleeteuis présents b la réunion, tout le monde s'atteridait a utt triomphe des plus éclatants pour toute la liste cathoüque. L'évènement s'esl chargé de réaliser nos espé- rances, et, comme nous l'avons dit, de les dépasser. Quelle belle journée que celle du lende- main Un soleil spler dide briilant dans le ciel bleu semblait prédire, lui aussi, notre briilante victoire. Ge n'était point ie soleil des gueux cette fois, c'élait. ie notie. Dès hun beures, dans tous les bureaux, s'ouvrait lescrutin les électeurs arrivaient par petits groupes, caltnes et tranquility, sans être molestésils s'en allaient, le de voir civique rempli, la figure radieuse et la conscience tranquille. La première fois depuis longtemps, l'éltc- tion a été exempte de violences. Les partis avaient tenu des meetings et divers orateurs avaient barangué les électeurs. Les discours out été souvent plus adroits que loyaux et véiidiques, b lA'ssociation Libérale oü le pré sident est descendu même jusqu'aux person- nalités. Mais aucune conséquence faeheuse ne s'esl mauifeslée dans la rue. Quelle différence quand on se rapporte quatre ans en arrière Mors on en venait aux mains on ne s'épar- gnait ni les coups ni les injures des üfcé- raux avaient même pour les soeurs de la Providence qui venaient d'ensevelir un mort, des propos infantes Dimanche, l'électeur allait tranquillement au scru-tin. Les électeurs avaient déposé leurs bulle tins de vote dans tous les bureaux, bien avant une heure. Fort peu d'absents un nombre restreint de billets blancs ou nuls et guère de billets panachés. On votait par liste. Le dépouillement commen?a irois beu res. L'animation renait alorson est curieux de connaitre le résultat, quelques indica tions se font jour. La liste cathoüque compte le plus grand nombre de voix la majonté grandit toujours elle atteint 625 voix en moyenne. C'est formidable Les libéraux qui s'atiendaieut d la délaite ils ne s'enélaient p.iscacoés, éiaieni dans la stupeur. Ils avaient espéré o'êire battus qu'd 450, au maximum b 500 voix. Leur minorité est de 625 voix A part deux d'entre eux, candidats nou- veaux qui croyaient que c'était arrivé, ils en s'étaient guère montrés Ils erraient comme des dtnes en peine, n'ayant plus rien a espérer, attendant l'arrêt de mort que le corps électoral allait prononcer. L'arrêt est basé sur des considérants impitoyables. Ii doit nous être permis de rechereher les causes de riotre victoire. Avant lout, c'est b la Divine Providence que nous devons ce succès. Cbercbez d'abord la justice etle rcste vous sera donné pas surcroit. La justice, notre administration cathoüque l'a toujours chercbéeelle conlinuera a marcher dans cette voie. Nous le devons ensuite, d l'esprit d'union qui n'a jamais cessé de règner entre nous. Quelquts fois ci et Id un petit nuage, c'est inévuable mais le bon esprit n'a pas lardé d reprendre son empire et c'est la main dans la main que tous nous avons marché d la lutte, oubiiant les dissenliments passagers pour n'avoir devant les yeux que le seul bui b aiteindre le triomphe de la cause cathoüque. Nous devons encore notre triomphe au dévouement dont tous ont donné les preuves les plus palpables. Jamais élection n'a été conduite avec plus d'ordre, plus de ténacité, plus de persévérance. Notre organisaiion est bonne; elle s'améüorera d mesure que les eirconstances 1'indiquent. Chacun, dans le parti cathoüque, écoute la voix des chefs, et apporte dans Faction, ses influences et ses moyens. Merci d tous, grands et petits Tous ont fait dignement leur devoiril est juste que grdces leur en soient rendues. Nous devons enfin le succès aux principes qui guident notre administration communale eaihoftque. Elle a rempli, maigré bien des diffioukés, le programme qu'elle s'est tracé. Elle a réalisé degraudes choses et contnbué largement au progrès, au bonheur et d la prospénté de la ville. Et d'autre part, la conduite de nos adver- saires pendant les élections de 1895 et depuis lors a contribué elle aussi d notre victuire. L'Yprois ne veut pas de violences il a trop iongtemps souflert de l'exprit d'exclu- sivisme qui animait l'ancienne admiriistia- tion. II réagit aujourd'hui contre cesystème et il se retourne vers ceux qui ont premis la paix et qui la.lui donnent; vers ceux qui veulent la liberté pour tous et qui appliquent ce principe, vers ceux qui om déclaré vou- loir liavailler pour l'ouvrier et le pauvre, et qui lui om procuré du travail et augmemé son bten être maténel et moral. Les attaques immodérées lancées contre notre administration et spécialement contre notre honorable Bourgmeslre, ont écceuré tout yprois sérieux. La conduite tenue envers certains citoy ens par les puissants de l'opinion libérale leur système de polémique, leur programme qu'ils ont essayé de tenir caché, tout a ou- veri les yeux aux gens rnodérés et modifié les idéés anciennes. Veilb en grande par.i:e üs causes de notre succès; au parii cathoüqua d les étudier, d ies appliquer plus encore si passible, afin d'en ret ire r tout le fruit qu'elles contiennent. Vive notre administration cathol que et son Bourgmestre Qui le croirait? Battus comme ils ne l'ont jamais été d Ypres, et comme leurs amis ne le sont nulle part ailleurs qu'd Malirn s dans ia fatneuse journée de Dimanche, les libé raux yprois sont contents. lis s'altendaient d 400 voix de minorité ce qui était pour eux un recul de 200 depuis 1895 ils ont 625 suffrages de moins que les cathoüques et ils sont contents, lis triomphent presque Nos libéraux sont bons enfants! C'est que, voyez vous, ils ne voudraient d'une victoire ni même d'un triomphe acquis par la fraude, par la corruption et par C orgie. G'est toujours la même autienne. Quand, en 1904, nous aurons 800 d mille voix de majorité.ils chameront encore que la victoire des cathoüques est due b ces moyens. Juste ciel! comme il y a des gens b Ypres qui sa laissent corrompreComme les libé raux, d'un scrutin b l'autre, se laissent violenter et enivrerCar ce sont bien les anciens libéraux, n'est-ce pas, qui vi.-nn ut I d nous et qui se laissent ainsi faire? Quelle j idéé Le Progrès et La Lutte se font-ils done de leurs anciens amis? Tant cela est faux, pour ne pas diiesiu- pide. Le libéralisme décünait depuis 1881; son règno était fini depuis 1891; sa déoa- dence était eertaine depuis 1895; sa luine est compléte depuis Dimanche dernier. Voiia la vénté! Une autre antiennec'est parmi les gros électeurs, parmi les privilégiés, ceux a 3 et d 4 voix, que les catholiques trouvent leurs principaux adhé>eals. Quelle erreui Nous qui avoas ia piéten- tion, justifiée du reste.de connaitre le corps électoral mieux que nos adversaires, nous leur disons que ce sont surtout les petits électeurs, ceux b une el d deux voix, qui soul nos meilleurs et nos plus fidè'ies partisans. Si jamais, comuie le prédit Le Progrès, le régime plural doit disparaitre, h s voix diminueront, mais nos forces s'accrctiront. Nous n'avons rien b craindre du suffrage universel, d Ypres. Le peuple est avec nous, aulant et plus encore que la bourgeoisie. Le Progrès se console aussi paree que le résultat général des élections de Dimanche est pour Cencourageril est néfaste pour le parti clérical. Peut on se faire de pareilles illusions? Mais Le Progrès d fit bien trouver quelque part une consolation. II la chercherait au besoin d Malines et d Enghieu out ses amis, aussi injustes que malhabiles, ont raordu la poussière, vaincus par leurs propres turpi tudes. Le Progrès signale des fails de corruption, II voudra bien préciser et au besoin déposer des plaintes au parquet. Si non, nous lui dirons qu'il a menli. II y a d'ailleurs un autre moyen qu'il demande l'annulation de l'élection, et qu'il se dépêche, paree que, dans quelques jours, le délai expire Un moyen que nous signalons d'après lui: Dimanche matin, M. B..., a dit d M.Charles Deweerdt, en présence de témoins cathoü ques, qui sont prêts d venir afFirmer le pro pos, que l'Evêché de Bruges avail expédié 5000 francs mais qu'on avait refusé l'ar- gent, les sommes déjd recues de la caisse diocésaine ayant amplement suffi b assurer la victoire aux cléricaux Nous maintenons l'exactitude du fait. Le Progrès n'a plus qu'd aller en avant pour faire annular l'élection. Allons, confrère, un bon mouvement. Ce nest pas 5000 francs, c'est quarante mille francs que l'Evêché nous a envoyés s s compter, nos ressources qui sont inépuis bles. Le Progrès l'ira dire d Bruges, el 1'ciec liou sera cassée. Morale: toujours gateux.ee vieux Progrès, et M. Deweerdt ie devient aussi.Soa dessin, affiché Dimanche d toutes ies portes des bureaux, le nrouve bien du rcste. Notre cher confrère le Progrès a la puce d l'oreille depuis quelque temps. Après avoir traité de vlooievangers ies habi tants du quartier St Pierre, paree qu'ils ont orgcoisé des fêtes, qui ont si bien réussi.sans lui demander son autorisation, voild qu'il sen prend d toute la ville d propos du cor- tège de Lundi. Car toute la population de notre ville faisait par tie de ce cortège c'est un fait que tous, libéraux comme calboüques, ont con- staté.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1899 | | pagina 1