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a
Mercredi 25 Octobre 1899
10 centimes le N°
34° Annee. N°. 3491,
Qp.GA/Vf-
La guerre du Transvaal
La R. P. el Pali ia nee libérale
L'Abbé Daens et
La Latte-De Strijd
Souvenirs d'antan
Q
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II faut se défier de plus en plus des
dépêches de source britannique, dont
1 optimisme calculé, danstoute la for
ce du terme, pourrait bien seconder
les speculations financières a la hausse
des gros financiers anglais.
L'annonce de victoires décisives fait
hausser le cours de la bourse, seule-
ment après la clóture du marché, on
s'apercoit que la victoire, en admet-
tant qu'elle ait été réelle et compléte,
a coüté a peu prés aussi cher aux
vainqueurs qu aux vaincus.
D'autre part, on mentionne que les
Boers fléchissent partout devant les
troupes anglaises.
Seulemeot, ces retraites ne sont ja
mais definitives. C'est ainsi qn'après
s'être replies, après leur démonstra-
tiou infructueuse sur Glencoe, les
Transvaaliens ont repris immédiate-
ment l'attaque avec des forces plus
nombreuses. On na plus de nouvelles
dn régiment de hussards envoyé a la
poursuite des vaincus de Vendredi.
Les cavaliers sont tombés sans doute
devant le gros de l'armée des Boers
qui descendait du nord. Et, lc 21,
c'est-a-dire Samedi, cette armée atta
que, nonplus les hauteurs qui domi-
nent le camp de Cratgside, mais les
retranchemcnls mêmes de Glencoe.
Les Anglais nous racontent leurs
victoires, mais ils n'expliquent pas
comment les vaincus de Vendredi dei-
nier étaient revenus, Samedi, en avant
des positions qu'on leur avait prises.
Le combat de Glencoe, oü le géné-
ral anglais Symons a trouvé la mort,
n'élait done qu'une affaire d'avant-
garde.
Nous apprendrons peut-être bienfót
que les Orangisles et les troupes si-
gnalées a droile de Ladysmitb, venant
del ouest, ont recommencé leurs me
naces contre le quartier-général de
sir George White.
En som me, toutes ces opératious se
continuent, avec des alternatives de
revers et de succès. Les dépêches qui
nous informent sur les phases de Tac
tion ne peuvent encore nous indiquer
exactement quels en seront les résul-
tats.
Déjè, les Anglais peuvent constatei-
qu'ils ont en face deux des ennemis
redoutables et déterminés, et prévoir
ce que cette guerre leur coütera des
sacrifices. Un petit peuple les tient en
échec sur leur propre territoire. Que
sera-ce lorsqu'il faudra forcer les pas
ses des montagnes et ensuite ce camp
immeuse, dont la nature a coustruit
elle-même les formidables retranche-
ments, qui est le plateau transvaalien.
A Londres, il est vrai, le War-
Office cstioie qu'au point de vue de
Teffet moral, le résultat des deux ba-
tailles de Glencoe et d'Eilandlaagte ne
peut être qu'excellent, mais il ne pa-
raitpas disposé a s'exagérer laportée
matérielle de ces deux succès. Les
deux partis gardent, a peu de chose
prés, leurs positions. Si les Boers ont
abandonné les hauteurs qui surplom-
bent le camp de Glencoe, ils sont der
rière la rivière de Sandspruit, a
Dannhauser, et sur le plateau de
l'lmyayalwa, k dix kilomèlres au nord
de Dundee. L'escadron de hussards
qui, vendredi, a la fin de la bataille,
avait été chargé de les poursuivre,
affaibli lui-mêrae par de nombreuses
pertes, ne parait pas avoir poussé a
plus de deux ou trois mille et a re-
gagné ensuite Glencoe.
Quant aux troupes de TEtat libre
d'Orange qui ont livré, hier, vingt-
quatre beures trop tard, la bataille
d'Elandslaagte, quoiqu'ellesaient aussi
été arrêtées, elles n'en continuent pas
moins a oceuper leurs positions en
avant de la passé Vanreeneu.
Maintenant, a la suite de ce double
échec de Glencoe et d'Eilandslaagte,
les troupes boers battront-elles en
retraite? Se contenteront-eiles de gar-
der des passes du Drakeusberg, de
facon a barrer a leur tour la route
aux Anglais, le jour oü ils prendront
l'offensive Le War Office ne le croit
pas, et la théorie qu'on émet a eet
égard est des plus curieuses.
II en est, disent les sommités rnili-
taires, des corps de troupe comme des
individus. Lorsqu etant sur la défen-
sive, ils subissent un échec, eet échec
ne fait que les énerver, les irriter, et
lom de battreen retraite, ils cherchent
siinplement uu autre point Vulnérabie
oü ils puissent avoir plus de succès.
Nous sommes, quant a nous, absolu-
ment convaincus que d ici a quinze
jours, d'iei a buit jours peut être, une
attaque absolument semblable a ceile
de Glencoe, et a ceile d'Eilandslaagte,
se produira sur uu autre point. Les
Boers seront cette fois plus nombreux
au lieu de cinq canons, ils en amène-
ront douze, mais ils opèreront exacte-
ment de la même facon.
Les libéraux finissent par se ral lier
tous a la R. P. Nous crpyons qu'a leur
point de vue ils n'oni pas tort.
Voici, au surplus, comment s'ex-
prime le comité central de I'alliance
libérale de Bruxelles,dans une adresse
qu'il envoie aux membres libéraux
du Sénat et de la Chamt re
On demande la dissolution des Chambres
Elle est nécessaire.
Nous la voulons mais le vote de la repré-
sentation proportionnelle nous la donne,
tandis que son échec nous expose le pei dre.
S'imagine t on qu'en cas de maintien du
statu quo, au lendemain de la victoire de M.
Woeste, la dissolution ne nous serail pas
refusée
Dèslors, voiciTalternative qui se présente
devant i'opposition
Ou la dissolution totale des Chambresavec
les garanties de loyauté de la représentation
proportionnelle
Ou l'échec de la proportionnelle et un
simple renouvellement pai tiel des Chambres
sous le régime qui nous a valu quinze années
de toute puissance cléucale
L'alliance, au sein de laquelle libéiaux
modérés et libéraux progressistes ont voulu
unir leurs efforts pour la reconstitulion de la
puissance du libéralisme, conjure les séna
teurset les députés libéraux de faire tri em
ptier la représentation proportionnelle.
Elle leur demande de mettre un terme
tiniquité qui condamne des centaines de
milliers de libéraux k voir attribuer, tantót
aux socialistes, plus souvent aux cléricaux,
la part de représentation k laquelle nous
avoris droit.
Le comité de l'alliance libérale a
raison. Nous pensons, comme lui,
qu'au lendemain du rejet de la R. P.,
la dissolution n'aurait pas lieu.
II n'y aurait pas lieu du reste de
dissoudre les chambres. Le renouvel
lement partiei aurait lieu en MailöOO
et tout serait dit.
Les élections communales prouvent
du reste qu'a Bruxelles et méme a
Anvers.nos amis conserveraient leurs
positions. Dans Tarrondissement de
Bruxelles, les catholiques ont gagné
depuis quatre ans plus de trois mille
voix; et a Anvers, malgré ie cartel,
ils n'ont rien perdu. Les 4000 voix de
minorité seraient amplement corn-
pensés par la grande majorité des
suffrages des campagnes, et il parait
certain que nos amis Temporteraient
Tan prochain de plus de 40.000 voix
dans l'ensemble de Tarrondissement I
La Lutte De Strijd attaque violemment
Mgr l'Evêque de Gand, qu'elle nomme Stille-
mans, paree que sa grandeur a cru devoir
infliger k l'abbé, que la consoeur nomme
M. Daens, une peine disciplinaire cent fois
justifiée.
D'après La Lutte, M. Daens ne quitterait
pas la soutane et il continuerait k lutter de
plus en plus pour les droits du peuple.
Les droits du peuple L'abbé Daens n'a,
en effet, jamais songé que le peuple k des
devoirs, s'il a des droits. Mais c'esl bien de
ces devoirs que les démagogues s'inquiètent!
La Lutte prétend que l'abbé ne se sou-
mettra pas. 11 parait que cela n'est pas exact.
M. Daens en appelle k Rome, ce qui est son
droit. Mais il déclare que lorsque le Pape
aura maintenu la sentence prononcé par Mgr
Stillemans, il se soumettra.
G'est fort bien. Mais nous croyons que M.
Daens ferait mieux de sesoumettre en atten
dant la décision du souverain Ponlife. II agi-
rait ainsi en prêtre digne de son car; ctère
sacerdotal. Cela ne ferait peut-être pas la
joie de La Lutte De Strijdmais l'abbé
donnerait ainsi une marque de déférence et
de soumission envers son chef imméaiat, et
cela serail de nature k consoler les vrais
catholiques et k rendre k M. Daens une
part ie de l'esiime qu'il a perdue.
Le, brillanl résultat (les dernières élections
communales a donné, pour un nombre d'ar-
nées dont on ne prévoit pas le terme, le
coup de grace au parti libéral. Gelui ci,
comme nous l'avoris dit déjk, n'entanera
plus de sitöt une lutte désespérée.
Ce couronnemeht des efforts fails depuis
de longues années par les catholiques, pour
renverser un parti, qui dominait la ville
d'Ypres depuis prés de 50 ans, rend fort
intéressant les chiffrrs des élections com
munales, qui ont précédés ceile de cette an-
née et qu'un de nos abonnés, amateur de
statistiques, a bien voulu nous envoyer.
Cette statistique électorale, qui commence
k l'année 1866, nous montre par période
de 3 ans, les progrès, lents mais sürs, des
catholiques yprois, monlanl k l'assaut de
l'hötel de ville.
En 1866 eut lieu une première escar-
mouche contre le pouvoir despotique et in-
A