I
MANIFESTATION EN L'HONNEUK DE
Bourgmestre d' Ypres
Samedi 4 Novembre 1899
10 centimes Ie Nü
84° Année. N°. 3493
Nous apprenons que le Conseil Communal d'Ypres, en suite d'une décision prise, 1'an dernier, lors du
vote du budget, se propose de remettre a la vilie, pour être placé dans la galerie des Bourgmestres, le
superbe portrait de M. le Baron Surmont de Volsberghe, dü au pinceau de l'éminente artiste, Meile Louise
De Hem, notre sympathique concitoyenne.
A cette occasion, le Conseil Communal se réunira en séance solennelle le Samedi, 11 courant, a cinq 1/2 heures.
La séance sera suivie d'un banquet offert par l'Administration communale au héros de la fète,dans la Salie du tróne.
Le public sera admis a la séance solennelle.
Pendant le Banquet, THarmonie communale, sous l'habile direction de son chef, M. Wittebroodt, se fera entendre
La défaite anglaise dans le
Sud-Africain
Bravo, les Boers 1
La R. P. a Ia Chambre
On s'abonne rue au Beurre, 38, k Ypres, et tous les bureaux de poste du royaume.
La défaile que les Anglais viennerit de
subiren avant de Ladysmith estla plus grave,
eten elle-même et par ses consequences,
qu'ils aient encore subie daDS une guerre
exolique.
Dtux mille hommes, un cinquième de
l'effectif lotal des lioupes de Natalie, ont été
tués ou captuiés. Les désaslres de Mount-
Prospect et deMajuba-Hilldans la première
campagne contre findépendance transvaa-
lienne, sont de loin dépassés. Et si nous
jetons les yeux sur les aulres échecs essuyés
soit en Afrique, soit en Asie, par la Grande
Bretagne dans les vingt dernières années,
ils ne sauraienl k aucun litre se comparer
celui de cette semaine.
Lorsque Hicks-Pacha succombait au Sau-
dan devanl le Madhi, ses dix mille hommes
ne compiaient pas dix Européens lorsque
la garnison de Manipour, k une date plus
proche, était massacrée par les Birmans, les
pertes n'avaient pas l'ampleur de celles de
Ladysmith.
La douleur est profonde k Londres l'ir-
ritation est d'autant plus vive qu'on avait
escomplé un grand succès et que lesgéaé
raux de la Reine croyaient écraser sans
peine les psysans du Transvaal et de l'O
range. Au deuil qui atteint tant de families
s'ajoute la déception de l'orgueil impérialiste
blessé k lond. La dépêche désolée du géné-
ral White, qui contient une démission im-
plicite, laisse encore appréhender aux
Ariglais les pires éventualités.
Ladysmith tombée, la route de Durban
sera ouverte aux Boers. La Natalie conquise,
c'est le suprème outrage au jingoisme de
Chamberlain, et cette humiliation, le Cabinet
de Londres est impuissant k la prévenir.
Le général Redvers Buller a bien débar-
qué au Cap. Mais que peut il faire sans
troupes Des milliers d'hommes voguent en
ce moment k toute vapeur vers l'Afrique aus
trale, mais d'ici k leur arrivée les plus
graves catastrophes peuvent frapper l'Angle-
terre. Plus que jamais éclate l'impéritie des
Ministres qui ont poussé k la guerre, et qui
avant d'avoir préparé les contingents indis-
pensables ont provoqué rultimatum trans-
vaalieri.
Et puis, en présence du grand effondre
ment de Ladysmith, quelle sera l'attitude des
Hoilandais dü Cap? Resteront-ils soumis,
déférents, immobiles, ou saisiront ils l'occa-
sion favorable pour laisser éclater leurs
sympathies, pour prêter k leurs frères des
Républiques indépendantes un concours
matériel depuis longtemps attendu Si les
Afrikanders tendent la main aux Boers, si
auxsoixante mille hommes dontceux-ci dis
posent déjk viennents'en adjoindre quarante
mille autres, ce ne sera plus seulement une
grande guerre offensive que livrera l'Angle-
terre, ce sera une lutle défensive pour le
maintien de son drapeau au sud du continent
noir.
Bismarck disait jadis L'Afrique australe
sera le tombeau de la puissance britannique
dans le monde. Sans prendre l'expression
au pied de la lettre, il est permis d'avancer
que l'Impérialisme de Chamberlain, par ses
ambitions exagérées, ses formules brutales,
ses attentats permanents k toute idéé de
droit, a sapé profondément le prestige sécu
laire du Royaume Uni. A ce titre, la défaite
de Ladysmith restera comme une date his-
torique.
Si le sort des armes leur reste favorable
ce que nous souhaitons de tout notre
coeur,les Boers infligeront kl'orgueilleuse
Albion une lepon qui marqueru dans l'his-
toire, et qui pourrait bien être le commen
cement du déclin de l'empire britannique.
Un des plus petits peuples est aux prises
avec la plus grande puissance du monde.
Jusqu'ici c'est le courage, basé sur la force
du droit qui l'eroporte sur le nombre, sur le
droit de la force. Dieu veuille que la justice
et le droit triomphent définitivement
On ne doit pas le cacher, c'est la soif de
for qui a poussé l'Angleterre k déclarer la
guerre au Transvaal. D'aucuns prétendent
même, non sans raison, que la juiverie,
cette grande accapareuse des richesses des
nations, n'est pas étrangère k la lutie que
l'Angleterre a engagée dans le Sud-Africain.
S'il en est ainsi, nous redoublons nos
voeux en faveur des héros du Transvaal.
Lrur victoire seraitalors un triomphe du
nom chrétien, des vertus civiques et du bon
droit contre la puissance des syndicats, et
centre l'alliance de l'argent et de la force
brutale.
Courage, peuples du Sud-Africain! Unissez
vos efforts l'univers vous observe, vous
approuve, vous applaudit. Quaud voire
triomphe sera déflnitif, le monde poussera
un cri dejoie qui retentira jusque sur vos
rivages lointains
Discours de M. Golaert
Suite
Tout Etat oil la souveraineté, dit la
Chronique, réside dans la nation est fondé
s r ce principe que la minorité doit se sou-
mettre k la majorité. C'est urie nécessité so
ciale.
En essayant de faire prévaloir la repré-
sentaiion proportiorinelle, on énerve ce
principe.
S'il est injuste que la délégation du pou-
voir qui réside dans la nation soit faite par
la majorité, il est injuste aussi que la majo
rité impose sa volonté k la minorité, et il
n'y a plus d'Etat possible.
On a beau essayer de faire une distinc
tion entre la représentation et la décision.
II n'est pas vrai que l'élection n'a uni-
quement pour but que de permettre au peuple
souverain de désigner ses mandataires. II a
k se prononcer en même temps pour ou con
tre le gouvernement. Hak dire s'il est sa-
tisfait ou non des pouvoirs publics.
Eb bien, cette décision, ce verdict du
corps électoral doit être exprimé k la majo
rité.
Pour donner au vote son vrai caractère,
écrit M. Paul Lapie, il faut reconnaitre qu'il
remet le pouvoir aux mains des plus forts.
Et cela est nécessaire. Concoit on le pouvoir
aux mains des plas faibles
Dans l'élection, une fraction de la sou
veraineté nationale, classée dans une cir-
conscription, délègue sa souveraineté.
Cette souveraineté, expression k dé-
faut de l'unanimité de la majorité de
cette fraction, est une et indivisible. Elle ne
peut pas être servie par tranches aux divers
partis selon leur force
N'est ce pas la vérité juridique, la saine
théorie de notre Constitution
Et voici l'opinion compléte de M. Lapie
un collègue de l'bonorabie ministre de Ia
justice, un professeur de l'université de
Rem es, oü il remplit les foneticus de mal-
tre de conférences Dans son traité de «La
justice par l'Etat M. Lapie écrit
D
m
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a le BARON SURHONT 11 VOLSBERGHE