af.ga
Mercredi 22 Novembre 1899
10 centimes le N°
349 Année. N°. 3498.
Transvaal
Désordres et inaction
Au Volkshuis
XRTH. DA'mote
mS nR;!AeS.,K 21 VFRfis
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Le courrier du sud de l'Afrique est arrivé
samedi k Londres. Desvérités que la censure
avail voilées, des détails ignorés, des révé-
lations inattendues ont ainsi brusquement
vu le jour. Le public a été péniblement im
pressionné de ce qu'on lui a appiis.
Les comptes rendues de la balaille d'E-
landslaagteune victoire anglaise ont
sonné aux oreilles de quelques-uns comme
un glas de défaite. Le soir, lorsque le feu
avait cessé, la cohue et le désordre régnait
dans le camp vainqueur, comme s'il eüt élé
en déroule. Les trains qui avaient amené les
troupes sur le lieu du combat avaient subi-
tement disparu. Les troupes anglaises ont
dü camper en plein air sans lentes et savs
abris. Les mourants n'ont pu être relevés
paree que pas un seul brancard n'avait été
apporté.
Les blessés n'ont pu être soignés paree
que le service d'infirmerie était restó en
arrière. Les valides n'ont pu manger paree
que le service d'intendance avait été oublié.
Quatre bataillons britanniques et deux esca-
drons avaient pris part k la lutte. Sait-on
combien ils avaient avec eux de médecins
Un eeulEt après une demi-heure de com
bat il y avait deux cent cinquante blessés.
Sans les médecins boers, on ignore combien
il y aurait eu de morts
Les journaux ont publié ces détails et
d'autres encore sans commentaires et le
public les a lus sans manifester son senti
ment mais dès aujourd bui on peut prevoir
que la guerre terminée, des comptes terri-
bles seront demaodés k quelques uns le
War-Office sera de ceux-lk.
Lettre d'un Boer
On croit, en Europe, et d'une fapon assez
générale, que les Boers, momentanément
vainqueurs, seront bien vite réduitsk l'im-
puissance par les Anglais, dès que ceux ci
auront débarqué au Gap, k Durban, et peut-
ètre k Laurenzo Marquez, les 75 mille hom
mes actuellement en route pour letbéktre de
la guerre.
Or, tel n'est pas l'avis des Boers eux
mêmes. Ils espèrent bien, au contraire, vain-
cre les soldats de la Reine A preuvela
lettre qu'on va lire, écrite pour un Boer k un
de ses amis en Hollande
Pretoria, 10 octobre.
Mon cber ami,
J'ai vu, par les journaux que vous m'avez
envoyés, que nos amis de Hollande semblent
redouter pour nous une issue beaucoup plus
fatale de la guerre que nous-mêmes.
L'opinion prédominante en Europe est, k
ce que je voisy que les Boer» ne pourront
pas tenir tête k la puissante Angleterre et
qu'ils seront rapidement vaincus. Et cela
arriverait, en effet, si les républiques boers
étaient situées en Europe. Mais notre pays
se trouve au beau milieu de l'Afrique méri
dionale, nos froutières sont distantes de
quelques centaines d'heures de la base d'opé
rations des Anglais, et, de nos frontières
mêmes, la distance k Pretoria est d'au moins
soixante heures de marche.
Or, Pretoria est aujourd'hui une forteresse
qui, même en Europe cammanderait le
respect. Jusqu'knos, frontières, l'ennemi
pourra peut être utiliser les chemins de fer,
mais au-delk, les lignes ferrées sont natu-
rellement entre les mains des nótres qui, en
outre, en ont fortiflé d'une fa<;on redoutable
les points principaux. Obligés, conséquem-
ment, k faire transporter leur train par des
bceufs et des muiets, les Anglais ne verront
pas de si tót la fin de la campagne.
II faut avoir vu ces genres de transports
pour s'eniormer une idée. Ge qu'il ne faut
pas non plus perdre de vue, c'est qu'une
armée envahissante ne trouvera ici ni vivres
ni fourrages d'aucune espèce. Ella devra
trainer tout cela derrière elle. Et pour pro-
téger efficacement ces convois, il faudra déjk
que l'ennemie dispose de forces considé-
rables.
Quant k l'armée combattante proprement
dite, elle devra se composer en grande partie
de cavaliers qui, d'ailleurs, auront fort k faire
pour protéger l'infanteriecontre les guerillas
boers. En outre, les Anglais auront k lutter
cornre les nombreuses difficultés du terrain.
Ils devront traverser d'élroits cols daus
les montagnes et nombre de petites rivières
trés profondes. Afin de ne pas trop s'exposer
aux fusillades des Boers,l'ennemi sera obligé,
tout le long de sa route bérissóe d'obstacles,
d'installer son artillerie de fapons k dominer
toutes les kopjes et kransjes (peiits coteaux)
dont le terrain est ici couvert. Besogne
pénible et demandant énormément de temps.
Avant d'étre a Pretoria
Les Anglais semblent s'imaginer que l'été
qui dure ici d'Ociobre k Avril est
l'époque ia plus propice k leuc entrée en
campagne. C'est que, k leur avis, l'été étant
ici la saison des pluies, ils trouveront de
l'eau en abondance, tandis que notre hiver
est réputé être la saison de ia sécheresse. Ici
encore leurs calculssont faux et ils s'en aper-
cevront bientöt.
Nourries par des sources, nos rivières
contiennent de l'eau en biver aussi bien
qu'en été. Mais pendant la saison des pluies,
nos rivières et nos ruisseaux se transformed
souvent, en quelques heures, en de vérita-
bles torrents, entrainantet brisant tout dans
leur course. Les pontonniers enuemis auront
beau faire, ils ne réussiront pas k installer
leurs ponts. L^s malheureux soldats anglais,
traversant un tel pays dans de telles condi
tions, en verront de dures. Déjk, pendant la
guerre de 1880-81ils étaient trés démorali-
sés. Et pour cause.
Pour arriver jusqu'k Pretoria, il faudra
aux Anglais, méme dans les conditions les
plus favorables, un mots au moins. lis seront
obligés de franchir cette distance d pied,
avec une température de 130 k 140 degrés
Fahrenheit, suivis par un immense train de
bagages et harcelés sans cesse par la cavale
rie Boer.
Imaginons nous maintenant les Anglais
arrivés devant Pretoria. La place, qui est
littéralement beurrie de vivrestt de munitions,
pourra êire défendue par un nombre trés
petit de combattants, tandis que le gros de
l'armée boer tiendra la campagne en dehors
des lignes d'invertissement anglaises.
Voilk done les Anglais devant Pretoria,
ville admirablement située pour soutenir un
siège et, en outre, couverte par quatre forts
de> la plus moderne construction, munis
d'excellents canons du Creusot, du calibre de
25 et de 28 centimètres et ayant une portée
de 11 1/2 milles anglais. Quelle artillerie
de campagne les Anglais pourraient-ils op-
1 poser k ces pièces?
L'ennemi ainsi immobilisé devant Pretoria
I el pour combien de<temps? la tactique
des Boers est tout indiquée. Ils harcèlerpnt
sans trève l'armée assiégeante et ils feront
l'impossible pour rendre illusoire loute ten
tative d'approvisionnement.
j Et s'ils réussissent k rendre impossible le
ravitaillement, l'armée anglaise est perdue.
Le souper annuel, offert aux membres de
la Garde Catholique, k l'occasion de la fête
de St Maurice, a eu lieu Dimanche soir.
L'immense salie piésentait, comme tous
les ans, et plus encore cette année que pré-
cédemment, un coup d'oeil aussi beau que
rr.ajestueux.
Sur J'estrade avaient pris place une. cen-
taine de membres protecteurs, outre la table
d'honneur, présidée par M. Ern. Seys, ayant
k ses cótés comme autorités religieusesMM.
les chanoines Debrouwer et Duclos, Bus-
schaert et Ryckeboer, cuiés de St Pierre et
de St Nicolas etc.; comme autorités civiles
MM. le B" Suimontde Volsberghe, Sénaleur
et Bourgmestre, Struye, Sénateur, lweins
d'Eeckboutte, Représentant, Fraeijs, Con
seiller provincial, Berghman, Ecbevin, la
plupart des Conseillers communaux etc. etc.
Dans la salie aux longues rangées de ta
bles étaient assis plus de mille convives.
C'est assez vous dire quelle animation,
d'excellent aloi d'ailleurs, a règné au «Volks
huis» pendant toute la duréede la fête.
A l'beure des toasts. M. le D >y< se leva
et proposa de boire a la santé de Lé XIII.
le grand pkpe, actueüemeot a.é a- 90 nis
et dont la verte vieillesse permet d'espérer,
que Dieu le conservera encore assez long
temps, pour qu'on ait dans dix ans le spec
tacle sans précédent, d'un pkpe centenaire.
L'assistance souligna les belles paroles de
M. le Doyen par le cri trois fois.répété de
Vive Léon XIII
Puts M. lweins d'Eeckhoutte but k Léo-
pold 11, roi des Beiges et du prince Albert.
A sa demande M. i'avocat Sobry lut en fh-
matid une pièce de, vers qu'il a faiie en t'hon-
neur du Roi. M. lweins raconta qu'envoyée
au palais par son auteur, cette poésie lui
avait valu de recevoir une réponse. des plus
flatteuses. Ges vers, mkles et énergiques,
mo«trei&touUe bien qua Sa Majasté, dont
le róle dans le pays n'y est certainement pas
réduit, a fait k la Belgique. M. Sobry y ex-
prime aussi l'espoir que le Roi fera achever
une foulede travaux d'utilité publique, comme
ceux des canaux de ia Ly3 k l'Yperlée et
d'Ypres k Furnes.
Dans lout cela nos membres de la législa-
ture, Sénateurs et Représentants, et méme
noire Administration Communale auront éga-
lement leur bonne part. Aussi est-ce justice
que M Seys se léve pour boire k MM. les
Bourgmestre, Echevéns et Conseillers Com
munaux d'Ypres.
Depuis plusieurs années, dit l'orateur, pa
red honneur m'est dévolu pourtant nulle
année c»tte mission ne m'a été aussi agréable
que cette fois.
La. majorité catholique a considérablement
monlé, au dclk des prévisions même, ce qui
prouve que le peuple yprois approuve la ma-
nière d'administrer du Bourgmestre et de ses
14 amis.
Cette belle majorité provienl en grande
partie des membres du Volkshuis. Dans la
ville la bourgeoisie donne k peu prés par
mviiiés égales.ses voix aux deux partis C'est
le peuple du Volkshuis» qui donne le coup.
La force est done au «Volkshuis et soa
président remercieses membres poor la part
qu'ils ont, prise k l'élection du 15 Octobre.
M. le Bourgmestre se léve au milieu des
acclamations de l'assemblée..
M. Seys, dit M. le B" Sur mont, a dit ce
que je croyais dire. Oui la force est au
u Volksbuis »,et la majorité que ses membres
nous ont detuée a dépassé notre atteute.
Ci tte majorité moyenne de 625 voix a une
grande signification.
Elle approuve notre administration.
Nous vous en remercions de tout coeur.
Nous nous appliquerons par noire, recon
naissance, k méritor de plus en plus voue.
approbation de notre politique. A l'avetur
vous pourrez diie encore Vous avez bieii
travaillé, conttnuez
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