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Samedi 25 Novembre 1899
10 centimes !e N°
34' Année. N°. 3499
<5
La guerre
anglo-transvaalienne
Le triomphe de la R. P.
Au Volkshuis
Le procés de M. Vergracht
contre La Latte
Cour d'Appel de Gand
1" Chambre civile
Art Musical
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La situation générale
De même que Ladysmitb, Eastcourt est
complement tuurné, cerné, assiégé et privé
de toutes communications avec Pieiermat itz-
burg et Durban. Et le général Juubert occupe
de magnifiques positions sur la double cbaioe
de montagues entre lesquelles court la rivière
Mooi. 11 attend de pied ferme, assure t on
sur la défensive, avec 45,000 hommes et
une forte artillerie, les forces des généraux
Clery et Hildyard formées k Durban avec les
renforts récemment arrivés et qui, réunis
aux troupes locales, constituent une division
de 12,000 k 16,000 hommes environ.
Si les Boers sont vaincus par le nombre et
la supériorité de fartillerie anglaise de
marine, leur situation deviendra périlleuse
étant donné qu'ils ont derrière eux deux
villes qu'ils assiègent, qu'ils n'auront peut-
étre pas prises k l'heure de leur choc contre
la division Hildyard Clery et dont les garni
sons pourraient, en casdedéfaite de Joubert,
se dégager et couper la retraite de celui ci.
Mais si le général Joubert l'emporte, favorisé
par sa position sur les montagnes, oü les
Anglais ont tcujours eu peine k vaincre, ce
sera pour l'armée de la reine Victoria un
échec sinon irréparable tout se répare
avec la puissance finaucière de l'Angleterre
mais néanmoins désastreux pour son
prestige.
Dans tous les cas, la lenteur tout k fait
inattendue qu'on a mise k conslituer la divi
sion de renforts a été utilement mise k profit,
on le voit, par lc général Joubert qui a con-
quis jusqu'k nouvel ordre tout l'avantage de
la position, plus celui d'avoir ravitaillé ses
troupes et sa cavalerie de fouirage et de
viande en quaniités.
Sur le second point du théatre de la
guerre, au nord et au nord est du Gap, la
situation des Boers et Orangistes reste in-
certaine. lts sembjent s'êtie reuforcés trés
notablement k Kimberley et aux environs,
sur la Modder River, en prévision de l'arri-
vée de la division anglaise du général Me-
thuen. Mais celle ci avangaut par De Aar et
Hopetown sur Kimberley avec l'arrière-
pensée de gagner Bloemfontein par un coup
de main, est fortede 14,000 hommes,
sans compter les 2,000 hummes de la garni-
son de Kimberley, et Boers et Orangistes en
avaient k peine la moitié aux dernières nou
velles. 11 ne paralt pas impossible qu'une
grande bataille se livre sur la Modder River
en même temps que celle que va avoir k sou
tenir le général Joubert en Natalie, peut-être
même avant.
Le troisième champ de bataille va être la
partie nord-est du Cap, dans le triangle
formé par Cotesberg et Herscbell, au nord,
et Slormberg, au sud. De Queenstown, une
troisième division anglaise de 5,000 k
6,000 hommes, commandés par le général
Catacre, marche sur les Orangistes qui ont
envabi la colonic du Gap de ce cöié. Les
Orangistes. sont 3,000 tout au plus dans
cette région. II est vrai qu'ils font partout et
chaque jour des recrues parmi les Hoilandais
qui avaient loyalement accepté la nationalité
anglaise jusqu'ici, mais qui se révolleut
contre la scandaleuse agression dont leuis
frèrts de race sont victimes.
Le début de ce mouvement de révolte est
ce qui inquiète par-dessus tout les Auglais en
ce moment. Qu'on ne s'illusionne pas. II est
lain d'être général encore. Les Hollandais du
Gap ne se souièvent que lk oü Orangisteset
Boers apparaissent et leur fournissent des
lusils.et cela est fort compréhensible puisque
les autorités du Gap se méfient d'eux, les
laissent désarmés. Mais le soulèvement ne
tarderait pas k être unanime, si les troupes
de la Reine subissaient quelque nouvel et j
grave échec. j
Nous disons le triomqhe. On pourrait
dire, et raieux même, la défaite de la R. P.
La chambre l'a votée hier par 70 voix
contre 63 et 8 abstentions.
Deux membres de la gauche, MM. Fagnait
et Journez, ont faitdire par MM. Destrée et
Fléchet, ques'ils n'avaient été empèchés par
une maladie d'assister a la séance,ils eussent
voté contre.
Parmi les abstenants, signalons M.Visart,
qui a parlé énergiquement contre la R. P.,
mais qui, au dernier moment, a cru devoir
ou pouvoir s'abstenir.
La réforme électorale n'est done votée
que par 70 voix sur 141 votants. Ge n'est
pas même la moitié des membres présents
Une loi, qui a l'importance d'une disposition
constitutionnelie, aurait du recueillir les
deux tiers des voix pour avoir toute l'autorité,
tout le prestige nécessaires.
11 parait qu'au Sénat elle aura ce quorum,
si non da vantage.
L'on peut regretter que le projet de loi
soit voté et redouter, dans son application,
tous les mauvais résultats prédits par les
anti proportionnalistes. Nos lecleurs con-
naissent nos sentiments k eet égard.
Mais ce n'est plus le moment de reerimi-
ner, ni surtout de se laisser aller au déses
poir. Nous ne pouvons.nous ne devons avoir
en vue que la cause catholique, sa défense et
s >n triomphe. Qu'elle soit victorieuss par la
R. P. ou par le régime majoritaire, peu nous
importe au fond. Dans notre opposition,nous
ii'avons considéré que le bieu du pays et ce
lui du parti catholique. D'autres ont jugéque
le système proposé par le gouvernement
garantissait mieux ce double intérêtnous
formons le voeu le plus sincère qu'il en soit
ainsi.
Nos représentants se sont divisés au vote.
M. Iweins d'Eeckhoutte a voté le projet
M M. Colaerlet Van Merris onl voté contie
la loi. lis ont agi avec une pleine et entière
liberté, n'écoutant d'autre voix que celle d«
leur conscience. Nous devons leuren tenir
cornpte et oublier même ce dissentiment.
Gonstatons qu'après ses efforts énergiques
pour faire rejeter le projet, M. Golaert a
défendu, avec la même énergie, la liberté de
i electeur et ie quorum,et que dans la défense
■de ces deux idéés il a été soutenu par les
votes de ses deux collègues d'Ypres. Nous
croyons même pouvoir dire que si l'amende
ment de notre honorable Dóputé avait été
admis, la loi aurait passé k une plus grande
raajorité. Le gouvernement doit regretter
aujourd'hui son intransigeance. Mais, encore
une fois, inclioons nous devanl la volonté
du plus grand nombre.
Autour du drapeau Telle doit être notre
devise.
Nous espérons qu'en présence de la dis
position de la loi, qui aceorde aux associa
tions une puissance qu'elles n'avaient pas
jusqu'ici, nos chefs comprendront li néces-
sité de réorganiser notre association catho
lique. Si son intervention est puissante par
la loi, il faut aiissi que son action soit plus
étendue, qus ses éléments soient plus mom
breux et qu'elle représente réellemerit les
forces du parti catholique tout entier.
Sous ce rapport, il y a beaucoup a faire.
Nos chefs le cooiprendront et agiront, dès
demain, dans le sens que nous inaiquons.
La section dramatique de la Garde Catho
lique jouera les 10 et 11 Décembre
Lodevvijk of tie gevolgen
van het spel drame et De na
gelvan Sint Jansberg corné lie.
Nous publions ici l'arrêt rendu par la Cour
d'appel de Gand contre La Lulte.
La consoeur radicale est condamnée aux
dépens des deux instances, ses articles
étant jugés injurieux.
Oti peut s'étonner que la Cour n'ait
cru devoir accorder que les frais k litre de
dommages-inlérêis, puisqu'injure il y a.
Mais elle aura Sans doute eu pitié de La
Lutte, qui a juré que lorsqu'elle a parlé de
farouche tombeur de religieuses elle n'a
fntt aucune allusion au fait de 1895. S m
nous en prenons acte et neus espérons que
ia condamnation aux dépens des deux in
sta ces qui s'élèveront k un chiffe trés
convenable, sera une lepon pour la jeune
consoeur.
Nous signalons k nos lecteurs le premier
cocsidérant de la Cour attendu que la de-
mande est évaluée k deux mille cinq Cents
francs Mais, s'il en est ainsi, Fe jugement
d'Ypres n'était il pas en dernier ressort?
MM.Coevoet.Vanderhaeghen.Heiderscheidt
et concorts, n'en disent rien. Leconsidé-
rant est peat-être resté dans leur plume.
Voici l'arrêt
COPIE NON S1GNÉE
En cause de
Lambin-Mathée, Eugène, iiiiprimeur-libraire
k Ypres, appelant, ayant avoué M" Van Reu
vers wyn,
Contre
Vergracht, Maurice, négociant a Ypres, intimé
ayant avoué M' Poelman.
Arrêt du 11 Novembre 1899.
Présents MM,Coevotet, premier' président;
Vanderhaeghen, HeidersCheidl, Van Biervliet,
De Cock, conseillers de Pauw, premier avocat
général; Mortelmans, greffier.
Attendu que la demande est évaluée a deux
mille cinq cents francs
Attendu que, au cours d'une polémique en-
fagée entre divers organes de la press# locale
au sujet du grade de sous-lieutenant au corps
des Pompiers d'Ypres accordé k l'intimé, l'ap-
pelantlui reprocha d'avoir abandonné ses opi
nions politiques antérieures et se seryit k cette
fin de termes injurieux qui sont de nature h
porter atteinte a son crédit et a sa considèration
personnelle; que semblable polémique dépassé
ia limite de ce qui, dans un intérèt public, doit
être permis au jourrialisme
Attendu qu'il en est résulté pour l'intimé an
dommage, qui, dans les circonstances de la
cause, sera suliisamment réparé par la condam
nation prononcée ci-après
Attendu en ceqni concerne l'épithètee tom
beur de nonnettes traduite par nonnenuit-
schelder»le premier juge a reconnukbon droit
que dans sa géneralité, elle ne revèt point, dans
Partiele incriminé, un caractère injurieux ou
diffamafoire et ne constitue point l'imputatiou
formelle d'un fait qui se serail passé en 1895.
Que s'il y. fut attaché, dans la suite, une por-
tée précise, ce fut par le fait du Journal
d' Ypres 30 Novembre lorsque celai-Ci,
de son propre chef, tout en sommant son con-
tradicteur, d'avoir k préciser et k dire ce qu'il
entend par le farouche tombeur de nonnettes
attribue gratuitement k cette épithète la portée
d'un aveu de certain fait qui se serail passé
en 1895 et d'une accusation personnelle dirigée
coiitre l'intimé d'avoir com mis ce méfait
Attendu que l'appelant ne saurait être rendu
responsable de semblable procédé, non plus
que de la proposition d'enquète faite par lui,
en réponse k la sommation ci-dessns
Que.» d'ailleurs, cetle proposition était con^uo
en des ternes si généraux qu'ils n'impliquaient
nullement une imputation ni même une insi
nuation malveillante dirigée contre l'intimé
qu'elle lais^ajt qu contraire foute la respousabi-
lité k celui qui i'avait provoiquée.
Par ces motifs et c-ux du premier juge q>.ii
n'v sont point conlraires,
La Cour,
Ecartant toutes aütres fins et conclusions,
reQoit l'appel et y faisawt droit, émendant le
jugemquta quo, condamne J'appeiant pour tous
dornqiages et intéréts résultes des articles in-
criminés, au payement des dépens des deux
instances.
(Signé) Ed. Coevoet, P. Mortelmans.
La Ste-Cécile
Les deux exéeuiions solennelles que deux
exceiieiites niusnjues de la ville, la Grande
Fanfare et l'Harmonie Communale, font en
l'église St Martin k I'occision de la Sie-
Gécile, pendant lamesse dite k leur intention,
auiout lieu co nme d'habitude.
L'H trmonie Communale fait cette exécu-
tion le mois prochain, profitant de la
Ste Barbe, fêté patronale des pempiera. La
Grande Fanfare exécute Diminche proöhain.
Les deux morceaux qu'elle interprécëra
sont dus cette fois k la plume de deux chefs
de musique de l'armée Beige
VOuveilure Jubilaire de W. Van Perclt et
La C' oix Rougeouverture de Turine.
Cette dernièresurtout, écrite'dans un style
plus ou moins tugué, avec ses nombreuses
imitauons, ressemble extrêmement k un
rao' eeau d'orgue, de la facture des maftres,
Lien eniendu, et demande une perfection
d'öxéculion parfaitè pour plaire.
D'après les renseigneméijfs que nouS
avons obtenus, l'exécution, que ferai ïéotre
Grande Fanfare, de ces deux belles oeuvras
nalional'es, sera excellente.
Avis done k nos lecleurs, amateurs de
belle musique